Des soldats français patrouillent autour de la mosquée Djingareyber de Tombouctou, le 31 janvier 2013
AFP/Archives - Fred Dufour
Une dizaine d'islamistes et un soldat malien ont été tués dans la
nuit de mercredi à jeudi à Tombouctou à l'occasion du premier attentat
dans la mythique cité du nord-ouest du Mali, ont annoncé les armées
française et malienne.
Une tentative d'incursion d'islamistes à
l'aéroport a commencé par l'explosion d'une voiture piégée, première
attaque de ce genre dans cette ville historique. Comme les autres grands
centres du nord du Mali, Tombouctou a été libérée fin janvier par des
troupes franco-maliennes des groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au
Maghreb islamique (AQMI), qui contrôlaient la région depuis 2012, y
commettant exactions et destructions de mausolées au nom de la charia
(loi islamique).
Un "jihadiste" en voiture "a actionné sa
ceinture" d'explosifs "vers l'aéroport de Tombouctou", tuant un
militaire malien, a affirmé à l'AFP une source militaire malienne,
faisant aussi état d'au moins deux autres blessés dans les rangs de
l'armée malienne.
Puis "une dizaine" de combattants d'un commando
islamiste ont été tués par "les forces françaises et maliennes" lors de
la tentative d'intrusion, a affirmé l'état-major de l'armée française.
En outre, plusieurs soldats maliens ont été blessés dans les combats par un tir ami de l'armée française.
"Trois
à quatre soldats maliens" ont été "blessés, dont deux très légèrement,
manifestement lors d'une frappe aérienne française", a indiqué
l'état-major de l'armée française.
D'après la source malienne, ce
sont au total "cinq soldats maliens" qui ont été touchés "lorsque les
Français ont tiré sur un véhicule de l'armée malienne qu'ils ont pris
pour un véhicule des jihadistes".
Des coups de feu ont été
entendus durant presque toute la nuit dans le secteur de l'aéroport. Les
combats ont pris fin dans le secteur "depuis 7 heures du matin", selon
l'armée française.
Changement d'ambassadeur
En pleine
guerre, la France a annoncé jeudi le rappel de son actuel ambassadeur au
Mali, Christian Rouyer, avant la fin de sa mission. Il doit être
remplacé par Gilles Huberson, directeur d'une cellule spéciale consacrée
au Mali et au Sahel, selon le ministère des Affaires étrangères.
Ce
changement s'inscrit dans le cadre d'une valse récente de plusieurs
diplomates travaillant sur les dossiers malien et sahélien, même si le
Quai d'Orsay a récusé toute "purge".
Depuis sa libération fin
janvier, la situation était calme à Tombouctou, contrairement à la
région de Gao (nord-est), qui a connu des attentats-suicides et où une
"quinzaine" de combattants islamistes ont été tués, selon la France,
dans des accrochages récents.
Des soldats français dans l’adrar des Ifoghas, dans le nord du Mali, le 16 mars 2013
Mais
c’est dans le massif des Ifoghas (extrême nord-est) que se concentrent
depuis plusieurs semaines les opérations, conduites dans cette zone par
des soldats français et tchadiens contre les jihadistes qui s’y sont
retranchés. - AFP - Kenzo Tribouillard
Mais c'est dans le massif des
Ifoghas (extrême nord-est) que se concentrent depuis plusieurs semaines
les opérations, conduites dans cette zone par des soldats français et
tchadiens contre les jihadistes qui s'y sont retranchés.
Dans les
Ifoghas, près de la frontière algérienne, "plus de 70% du travail est
fait, mais il ne faut pas aller trop vite en besogne", a déclaré jeudi à
Paris le ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki Mahamat.
Le
président français François Hollande a assuré mercredi que la
souveraineté serait rétablie sur "la quasi-totalité" du territoire
malien dans "quelques jours". Son Premier ministre Jean-Marc Ayrault a
déclaré que le retrait des troupes françaises engagées depuis le 11
janvier au Mali débuterait "à partir de la fin du mois d'avril".
Le
Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté jeudi à Genève une
résolution ouvrant la voie à la nomination d'un expert indépendant sur
le Mali en vue d'aider le gouvernement de ce pays à défendre et
promouvoir les droits de l'Homme.
La résolution ne fait aucune
référence aux propos tenus le 12 mars par la numéro deux du
Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Kyung-wha Kang, qui
avait accusé des soldats maliens d'exercer des représailles notamment
contre les communautés touareg et arabes, souvent assimilées aux
jihadistes.
Carte du Mali localisant Tombouctou où un attentat a fait 2 morts, Hombori, où Phillippe Verdon à été enlevé en 2011, et Gao
Une
source malienne avait au préalable annoncé qu’une voiture piégée avait
explosé dans la nuit près de l’aéroport de Tombouctou, première attaque
du genre dans cette ville du nord-ouest du Mali. L’explosion a tué un
jihadiste et un militaire malien, avait-on précisé de source militaire
malienne. - AFP -
De son côté, le Burkina Faso, pays médiateur dans la
crise malienne, a appelé au "dialogue" pour permettre la tenue d'une
élection présidentielle "sécurisée" au Mali, prévue en juillet.
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