Le
Ministre de l’Economie et des Finances, M. Ilyas Moussa Dawaleh et son
collègue en charge de l’Equipement et des Transports, M. Mohamed Moussa
Ibrahim Balala ont coprésidé hier matin une réunion de travail consacrée
aux derniers préparatifs avant le lancement du chantier du nouveau
tracé de la ligne de chemin de fer Djibouti-Ethiopie.
Autour de la table, plusieurs ministres et de hauts responsables
Djiboutiens qui ont échangé avec leurs interlocuteurs de la compagnie
des chemins de fer Ethiopiens ainsi que les consultants des cabinets
d’études et enfin la China Civil Engineering Construction Corporation
(CCECC), maître d’œuvre du nouveau tronçon ferroviaire.
Le défi de l’intégration régionale est un maillon clé dans la stratégie de développement de notre pays.
En ce sens, la République de Djibouti est liée à ses voisins de la
corne d’Afrique par des projets tous azimuts destinés à renforcer
davantage les échanges commerciaux et les partenariats économiques.
Rappelons qu’à ce titre, le ministre de l’Economie et des Finances, M.
Ilyas Moussa Dawaleh avait signé un mémorandum d’entente tripartite de
coopération économique avec ses homologues éthiopien et sud-soudanais en
février dernier à Addis-Abeba.
Cet accord historique jetait les bases d’un ensemble de projets
destinés à renforcer l’interconnectivité des réseaux de
télécommunications, mais aussi des oléoducs pétroliers et des
infrastructures aussi bien routières et ferroviaires que maritimes et
des zones franches allant de Djibouti jusqu’au Sud Soudan en passant par
l’Ethiopie.
C’est dans ce cadre, qu’un projet de construction d’un nouveau tronçon
ferré reliant la partie sud de notre pays à Addis-Abeba en passant par
Diré-Dawa avait été entériné par les deux pays avec un financement à
hauteur de près de 600 millions de Dollars sur prêt contracté auprès de
l’Exim Bank.
Il faut dire que les travaux du chantier de cet ambitieux projet qui
ont d’ores et déjà commencé dans la région d’Ali Sabieh, se sont
néanmoins heurtés à quelques contraintes.
C’est dans le but d’étudier les voies et moyens d’y remédier que la
réunion d’hier a été provoquée dans la salle de réunion de la primature.
...Une forte mobilisation des différents acteurs impliqués.
Un ensemble d’acteurs et de parties prenantes sont directement liés à la réalisation de ce projet.
Ce qui explique à bien des égards la forte implication des départements
sectoriels qui ont pris part aux discussions lors de la réunion d’hier
matin.
Ils étaient au moins quatre ministres et plusieurs hauts responsables
publics à faire face à leurs interlocuteurs Ethiopiens et Chinois.
Citons notamment les deux ministres qui ont codirigés les travaux de la
réunion, en l’occurrence MM. Ilyas Moussa Dawaleh et Mohamed Moussa
Ibrahim Balala, titulaires respectifs des portefeuilles de l’Economie et
des Finances et de celui de l’Equipement et des Transports.
Autour de la table également, leurs collègues, en charge de l’Habitat
et de l’Environnement et de l’Agriculture et de la Pêche, MM. Hassan
Omar Mohamed et Mohamed Ahmed
Awaleh. D’autres personnalités ont également pris part aux débats.
Il s’agissait notamment du Secrétaire Général du Gouvernement, M.
Mohamed Hassan Abdillahi, du Président des Autorités du Port et des
Zones Franches, M. Aboubaker Omar Hadi, ainsi que des directeurs
Généraux de l’EDD et de l’ONEAD et de la Société Djiboutienne des
Chemins de Fer, en l’occurrence MM Djama Ali Guelleh, Youssouf Mirgan et
Mahamoud Robleh Dabar.
En ouverture des travaux, les deux ministres hôtes de la réunion, ont
tour à tour mis l’accent sur l’importance stratégique du projet ainsi
que de son poids économique.
A ce titre, ils ont insisté sur la nécessité d’accélérer sa mise en œuvre afin d’en tirer parti au mieux.
… Matrice du projet et description technique.
Ensuite, le représentant de l’Ethiopian Railway Corporation, en
l’occurrence M. Debo Tunka, Directeur Général Délégué de la Division des
Infrastructures de la compagnie des Chemins de Fer Ethiopiens a
effectué une projection dans laquelle il a présenté la partie
Djiboutienne du tracé du nouveau tronçon du Chemin de fer qui doit
relier Djibouti à Addis Abeba via Diré Dawa.
Il est apparu lors de cette présentation que le nouveau tronçon
traverse principalement les villes de Djibouti et d’Ali Sabieh via les
localités de Nagad, Holl Holl, et Das Biyo avant de rejoindre le point
de connexion avec les rails éthiopiens à la frontière, à Gualileh.
Une différence de taille distingue néanmoins les deux lignes
ferroviaires puisque c’est un système de locomotive Diesel traditionnel
qui est prévu dans notre pays alors qu’une locomotive Electrique doit
servir en Ethiopie.
Dans le court terme, le projet poursuit plusieurs objectifs dont
notamment la connexion du Port de Djibouti avec le Soudan du Sud via
Addis Abeba en Ethiopie.
Dans le long terme, il s’agit de connecter l’Afrique de l’Est à l’autre extrémité du continent c’est-à-dire la Côte Ouest.
De plus, ce projet de ligne ferroviaire devra faciliter l’accès aux
différents marchés de la région et relever le niveau de l’activité
économique tout en reliant les capitales administratives des pays de la
région.
Plus généralement, l’ambition est de faciliter les déplacements des
biens et des marchandises entre les deux côtes de l’Afrique.
D’un point de vue purement technique, la grande nouveauté réside dans la localisation du site de la nouvelle gare à Nagad.
Ce site a été retenu puisqu’il répond aux exigences techniques dont notamment un niveau plat avec 0 degré de nivellement.
Dans les différentes phases de réalisation du projet, les aires
constructibles passeront d’une superficie de 50 hectares avec des
extensions successives qui donneront au total une aire de 250 hectares
censée accueillir toutes les infrastructures de la nouvelle gare
(Aérogare, quais, blocs administratifs…etc.).
… Quelques contraintes et des alternatives à l’étude.
Dans les présentations, il est apparu également que le site de Nagad
qui doit accueillir la principale station de la nouvelle Gare présente
néanmoins quelques contraintes dont notamment, des constructions et des
projets qui sont mis en œuvre sur zone.
Il s’agit essentiellement de l’Académie de police, la route Djibouti
Loyada, les puits d’approvisionnements et les forages de l’ONEAD qui
alimentent la capitale, la fibre optique qui passe par là et d’autres
difficultés techniques apparues au fil des discussions.
Dans la même région, le ministère de l’Agriculture a dit prévoir la mise en œuvre d’importants projets agricoles.
De plus, le Président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches a
soulevé que la localité de Damerjog devait accueillir des projets de
ports à bétails et une station de raffinerie mais aussi la ligne de
pipeline, parallèle au tracé du chemin de fer qui devra relier la
raffinerie de Doraleh aux puits de pétrole de Jubba.
A la lumière de ces importants éclairages, il est apparu indispensable
de revoir toutes les implications et les aspects pratiques du projet.
Une fois les difficultés soulevées par le choix du site de Nagad
constatées, les différents ministres et les hauts responsables
sectoriels Djiboutiens ont demandé à leurs interlocuteurs Ethiopiens et
aux experts consultants qui avaient la responsabilité de l’Etude
technique du projet ainsi qu’aux contractants chinois de la CCECC, la
possibilité de se rabattre sur d’autres sites avec les mêmes facilités.
Mais face à l’improbabilité de cette alternative, les uns et les autres
ont convenu d’organiser des réunions entre experts et ingénieurs pour
étudier les voies et moyens de prendre les meilleures décisions
possibles.
Finalement, les prises de décisions ont été différées à une date
ultérieure, c’est à dire une fois les dernières contraintes mises à plat
par les experts et les techniciens du projet.
Le ministre de l’Economie et des Finances a enjoint à ses collègues de
former des Task Force censées étudier les difficultés et trouver des
solutions alternatives et des options de rechanges possibles afin de
permettre la mise en œuvre rapide du projet de ligne ferroviaire.
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