Profitant de la présence du président intérimaire malien
Dioncounda Traoré dans la capitale mauritanienne, des dizaines d'Arabes
et de Touaregs du Mali ont manifesté lundi pour exiger la fin des
« exactions » de l'armée malienne contre les leurs dans le nord du Mali.
Les manifestants se sont rassemblés devant le palais présidentiel à Nouakchott avant le départ du président malien.
Il y a une vingtaine de jours, une manifestation des Arabes et des Touaregs avait eu lieu à Nouakchott pour les mêmes raisons.
« Arrêtez
la campagne d'épuration ethnique contre Arabes et Touaregs », « nous ne
saurons taire nos droits », « où sont nos disparus? », « libérez les
prisonniers », ont scandé les protestataires.
Les
manifestants ont dénoncé « l'action impunie et continue des milices
sans foi ni loi qui sont lancées contre les populations de l'Azawad
[nord du Mali] ».
Le
président Traoré a assuré, lors d'un point de presse, que les autorités
étaient déterminées à réduire les exactions marquant, selon plusieurs
témoignages, les opérations militaires dans le nord du pays.
« Dans
une situation de guerre comme celle du Mali, il peut y avoir des
exactions ici et là, mais ce qui est sûr, c'est que le gouvernement du
Mali et moi-même sommes déterminés à faire en sorte, d'abord, de réduire
au minimum ces exactions et ensuite, que toute personne - civile ou
militaire - qui se rendrait coupable de ces exactions puisse en répondre
devant la justice », a déclaré M. Traoré.
« Presse morte »
Les
journalistes maliens ont décidé au cours d'une assemblée générale de
lancer à compter de mardi une opération « presse morte » pour la
libération d'un de leurs confrères, arrêtés la semaine dernière.
« Nous
avons décidé à l'issue de notre Assemblée générale de ne pas paraître,
et de ne pas diffuser, par voie des ondes, jusqu'à la libération de
notre confrère du Républicain arrêté », a déclaré à la presse Sambi
Touré, directeur de publication d'Info Matin, autre journal de Bamako.
Plusieurs
journalistes ont pris la parole lors de cette rencontre pour « dénoncer
les violations répétées de la liberté d'expression au Mali ».
Le directeur de publication du quotidien Le Républicain,
Boukary Daou, a été arrêté le 6 mars à Bamako, en raison de la
publication d'une lettre ouverte de soldats contre le capitaine
putschiste Amadou Haya Sanogo.
Dans
cette lettre au président par intérim Dioncounda Traoré, « des soldats
au front » se disaient « révoltés par les avantages accordés » au
capitaine Sanogo.
« Nous
avons appris que pendant que nous mourons, nous, dans le grand désert,
le capitaine Sanogo, pour avoir fait un coup d'État, et mis le pays dans
la situation que nous connaissons, doit bénéficier d'un salaire de
quatre millions FCFA" (plus de 7000 $) par mois, indiquait cette lettre
signée d'un certain « capitaine Touré ».
« Si
cette décision n'était pas annulée dans les deux semaines suivantes,
nous cesserons, nous, c'est-à-dire mes éléments et moi, de combattre », a
menacé l'auteur de la lettre.
Le capitaine Sanogo a été officiellement investi en février à la tête d'un comité de réforme de l'armée.
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