Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas a estimé que le
projet du futur président américain Donald Trump de transférer
l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem "réduirait à néant" le
processus de paix et pourrait conduire les Palestiniens à "revenir sur
la reconnaissance de l'Etat d'Isrël".
"J'ai écrit au président Trump pour lui demander de ne pas le faire. Non
seulement ce geste priverait les États-Unis de toute légitimité à jouer
un rôle dans la résolution du conflit, mais elle réduirait à néant la
solution des deux États", a déclaré M. Abbas dans une interview écrite
au quotidien Le Figaro.
Le président élu américain Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20
janvier, a promis durant sa campagne électorale de reconnaître
Jérusalem comme la capitale d'Israël et de déplacer l'ambassade
américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
Il romprait ainsi avec la politique historique des Etats-Unis qui est
aussi celle de la très grande majorité de la communauté internationale,
pour qui le statut de Jérusalem, également revendiquée par les
Palestiniens comme capitale de leur futur Etat, doit se régler par la
négociation.
Si le transfert de l'ambassade s'effectue, "plusieurs options
s'offriraient alors à nous, et nous en discuterions avec les pays
arabes", a prévenu M. Abbas. "Revenir sur notre reconnaissance de l'État
d'Israël est l'une d'elles. Mais nous espérons ne pas avoir à en
arriver là et qu'au contraire, nous pourrons travailler avec la
prochaine Administration américaine", a-t-il ajouté.
Israël et l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) se sont
reconnus mutuellement en 1993 dans le cadre des accords d'Oslo.
Mais le processus de paix censé régler le conflit israélo-palestinien,
l'un des plus vieux du monde, est moribond, et les négociations entre
les deux parties inexistantes depuis deux ans.
Plus de 70 pays se réunissent dimanche à Paris pour réaffirmer leur
engagement en faveur de la solution de deux Etats israélien et
palestinien vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, paramètre de
base admis par la communauté internationale depuis 1948, mais dont la
viabilité s'effondre au fur et à mesure de la dégradation sur le
terrain.
La conférence de Paris "est peut être la dernière occasion de mettre en oeuvre" la solution des deux Etats, a déclaré M. Abbas.
"En tant que Palestiniens, nous disons : "Ça suffit." Après 70 ans
d'exil et 50 d'occupation, 2017 doit être l'année de la justice, de la
paix et de la liberté pour notre peuple", a-t-il ajouté.
(13-01-2017)
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