« C’est Ahmad qui s’est opposé aux invasions de l’occupation..
C’est Ahmad qui a déclaré la région de Ramallah interdite à l’occupant…
C’est Ahmad qui a protégé cette ville avec son corps »
(Les amis du martyr Ahmad Kharroubi, assassiné lors d’affrontements)
L’opération héroïque du résistant Fadi Qunbor contre les soldats de
l’occupation dans Jabal al-Mukabber, où la colonisation bat son plein, a
secoué l’entité coloniale sioniste en profondeur, pour deux raisons
principales : l’opération de la résistance a eu lieu dans la zone jugée
« intouchable » par les sionistes, à cause du système sécuritaire
déployé depuis plus d’un an dans la ville d’al-Quds et ses environs, qui
a été brisé une fois de plus, et à cause des caméras qui ont filmé les
soldats sionistes en fuite et paniqués, alors qu’ils se trouvaient par
dizaines sur les lieux de l’opération. Une fois encore, la résistance a
su déjouer toutes les mesures séuritaires de l’occupant, et a affirmé à
la face de tous qu’aucune mesure punitive, qu’aucune dénonciation par
les uns ou les autres, dans la communauté internationale, ne pourra
parvenir à stopper l’Intifada al-Quds. Elle frappera quand elle le
pourra et son mode opératoire (individuel et tout engin disponible)
l’aidera à échapper à tout contrôle. L’ingéniosité du peuple palestinien
saura surmonter la sauvagerie de l’occupant.
Cette sauvagerie s’est manifestée au cours du mois dans l’assassinat des
Palestiniens, dans leur arrestation brutale, de nuit comme de jour,
dans la répression des prisonniers et de leurs familles, dans la
démolition des maisons et de villages en entier, et notamment dans les
territoires occupés en 48, à Qalanswa et Umm al-Hiran, dans le Triangle
et dans le Naqab occupés. Comptant sur la présidence de Trump, les
autorités de l’occupation ont multiplié les confiscations des terres et
les projets de colonisation, plaçant l’Autorité Palestinienne de Mahmoud
Abbas dans une position critique, où l’Etat palestinien promis a déjà
perdu plus du tiers de sa superficie, avant même d’être fixé, à cause de
la perfidie de la communauté internationale, la France y compris, qui
concocte des plans de plus en plus favorables aux sionistes avant de les
présenter comme des plans de « paix ». Malgré le vote par le conseil de
sécurité de l’ONU d’une résolution favorable aux Palestiniens et
dénonçant la colonisation sioniste, la communauté internationale semble
peu motivée pour faire appliquer ses propres résolutions, en Palestine
occupée, et continue à couvrir les crimes de l’entité sioniste.
L’apathie générale du monde arabo-musulman, et la complicité de fait du
monde occidental avec l’entité coloniale ont ouvert la voie à des actes
de normalisation des relations avec l’occupant. En plus de régimes
arabes et musulmans, qui ne cachent plus leurs relations avec l’entité
coloniale, c’est au tour de journalistes, d’hommes d’affaires,
d’opposants politiques de déserter le camp national pour s’engouffrer
dans ce qui leur semble une « voie de salut », qui est en réalité la
voie de leur perte, puisque la nation dans son ensemble considère la
normalisation comme un crime.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi-décembre 2016 :
Ahmad Kharroubi, 18 ans, assassiné au cours d’affrontements dans le camp
de Qalandya et Kfar Aqab, au nord d’al-Quds. Les affrontements ont eu
lieu lorsque l’occupant sioniste a voulu démolir la maison du martyr
Musbah Abu Sbeih, le combattant ayant mené une opération de la
résistance, en tirant sur les soldats dans la ville d’al-Quds.
Fares Ziyad al-Bayed, 15 ans, décédé des suites de blessures infligées
par l’occupant au mois d’octobre dernier, lors d’affrontements entre les
jeunes et l’armée de l’occupation, dans le camp de Jalazone, au nord de
Ramallah.
Le prisonnier syrien du Golan occupé,
Ass’ad al-Wali, 70 ans, détenu et condamné à 8 mois de prison, est décédé le 25 décembre.
Assassinat par noyade du pêcheur
Mohammad Ahmad al-Hissi, de Gaza, début
janvier. Il avait été poursuivi par l’occupant en mer, qui a fait
basculer sa barque.
Mohamad Salehi, 32 ans, exécuté par l’occupant le 9 janvier, au cours
d’une incursion dans le camp al-Fari’a, entre Nablus et Toubas. Les
soldats sont entrés dans la maison du martyr, en plein milieu de la
nuit, et l’ont exécuté de six balles, devant sa propre mère. Ancien
prisonnier libéré, il avait été détenu pendant trois ans.
Qusay al-Ammour, 17 ans, assassiné au cours d’affrontements devant le
village de Takou’,
Bayt – Laham. Atteint de trois balles à la poitrine,
le martyr Qusay fut traîné, ensanglanté, par plusieurs soldats de
l’occupation, jusqu’à ce qu’il meure.
Nidal Mahdawi 44 ans, de Tulkarm, assassiné le 17 janvier 2017 par les
soldats de l’occupation installés au barrage, prétextant qu’il avait
l’intention de poignarder l’occupant.
Ya’qub Abul Qay’an, 40 ans, du Naqab occupé, assassiné le 18 janvier,
par les policiers sionistes venus détruire les maisons du village Um
al-Hiran. Enseignant, il se dirigeait vers le village en lutte. Les
policiers ont affirmé qu’ils ont tiré, pensant qu’il les attaquait avec
sa voiture.
Scènes de l’Intifada al-Quds
Hazma : Le village de Hazma est habité par 8000 Palestiniens. Depuis
1981, il lutte contre l’installation de la colonie « Adam », qui s’étend
de plus en plus pour occuper 18.000 dunums, ne laissant aux
Palestiniens que 1000 dunums. La résistance est devenue une constante
dans ce village. En 1991, les sionistes ont décidé de séparer le village
de Hazma de la ville d’al-Quds. Trois des entrées du village sont
coupées par des barrages de l’occupation, qui fouillent la population.
Le maire du village, Muwaffaq al-Khatib déclare que les sionistes visent
Hazma depuis 1981, et récemment le ministre de la guerre Liberman a
déclaré vouloir installer un parc sur les terres du village. Un mur a
été construit sur 4000 dunums des terres du village, et un autre mur
parallèle sur 5 km entre l’entrée à Hazma et le premier mur a annexé une
partie des terres. Il y a quelques semaines, les sionistes ont démoli
une route que les habitants du village avaient tracée pour leur accès à
leurs terres, afin d’y construire leurs maisons. Le village est privé de
ses sources d’eau, Ayn Fara et al-Fuwwar, depuis l’annexion des terres.
L’insistance de l’occupant à vouloir s’accaparer des terres du village
et la détermination des villageois à l’empêcher ont instauré un état
permanent d’affrontements, où les sionistes sont souvent perdants,
obligés qu’ils sont de reculer devant la force des tirs (pierres et feu)
des villageois, hommes, femmes et enfants. 20 martyrs sont déjà tombés
depuis 30 ans. Depuis le début de l’Intifada al-Quds, des centaines de
villageois de Hazma ont été arrêtés, au cours d’incursions noctunes de
l’occupant. Au cours de ce mois, de nombreux affrontements ont opposé
les villageois de Hazma aux forces de l’occupation.
Jabal al-Mukabber : la source des fidayins et de la résistance
La dernière opération de la résistance menée par le martyr Fadi Qunbor
rappelle toutes celles qui furent menées par les fidayins palestiniens,
habitants de ce bourg menacé par les colons sionistes. Les opérations
les plus marquantes menées par les résistants sont : l’attaque le 6 mars
2008 de l’école religieuse « Haraf » par le résistant du mouvement
Hamas, Alaa Abu Adhaym. Le 4 août 2014, la police sioniste accuse le
martyr Mohammad Ja’abis d’avoir écrasé des colons. Le 18 novembre 2014,
Uday et Ghassan Abu Jamal se lancent à l’assaut d’un temple juif dans
al-Quds ; le 13 octobre 2015, Baha’ Alayan et Bilal Ghanem attaquent un
bus « israélien » dans la colonie « Armon Hanatsif » ; le 13 octobre
2015, Ala’ Abu Jamal écrase des sionistes dans al-Quds ; le 8 janvier
2017, le martyr Fadi Qunbor écrase des soldats près d’une colonie. La
presse sioniste, ainsi que la classe politique, réclame des mesures de
plus en plus sévères et criminelles contre la population de Jabal
al-Mukabber.
Résistance
Début janvier, le résistant palestinien de Jabal al-Mukabber, Fadi
Qunbor, écrase avec son engin 4 soldats sionistes, en présence de
dizaines d’autres, qui prennent la fuite. Cette opération est considérée
par les Palestiniens, qui l’ont saluée, comme un signe de bon augure
pour l’année 2017.
Au cours de mois de janvier, de multiples affrontements ont eu lieu dans
toute la Cisjordanie, y compris dans al-Quds, au cours desquels les
Palestiniens ont lancé des pierres, des bouteilles incendiaires et des
explosifs dans al-Khalil, Nablus, Ramallah, Qalqylia, Silfit, Qalandia,
Takou’, Tulkarm, et dans plusieurs quartiers et bourgs d’al-Quds. Des
colonies ont été attaquées, comme celle de Betar Itilit et Kiriat Arba.
Le 4 janvier, les Palestiniens du camp de She’fat attaquent les
policiers de la municipalité sioniste venus contrôler les boutiques dans
le camp, en les empêchant d’y entrer.
Un soldat « israélien » a été blessé par balles lors d’affrontements
dans le camp de Balata, à Nablus le 23/12. Le jour suivant, un colon a
été poignardé près de la colonie Ifrat, au sud de Bayt Lahem. Au cours
de la dernière semaine de décembre 2016, les opérations de la résistance
se sont accrues, avec quatre opérations menées avec des armes à feu. 6
sionistes ont été blessés, dont 4 soldats. 90 points d’affrontements ont
eu lieu au cours de la semaine, dans les environs d’al-Quds, de
Ramallah, Bayt Lahem, Qalqylia et la bande de Gaza. Des bouteilles
incendiaires ont été lancées à Hazma et al-Ram et un bus « israélien » a
été attaqué près de Ramallah.
4 soldats sionistes ont été blessés au cours d’affrontements à Bayt
Ummar et le camp al-Arroub dans al-Khalil, lors des funérailles
populaires menées dans la région, après que les sionistes aient rendu
les corps des martyrs.
Un soldat sioniste a été tué au cours d’une opération menée par un
Palestinien, qui a été arrêté, le 3 janvier. Trois soldats sionistes ont
été blessés lorsque des jeunes ont lancé sur eux des bouteilles
incendiaires dans le bourg al-Issawiya. Deux colons ont été blessés dans
le village al-Khadra, dans la province de Bayt Lahem. Plusieurs lieux
d’affrontements ont été signalés au cours de la première semaine de
janvier, notamment dans al-Quds et ses environs (Bab al-Sahira, Hazma,
al-Ram, camp She’fat, Abu Diss, Biddu, colonie Ge’vat zeev, Selwan..).
La population du village de Qusra, au sud de Nablus, a réussi à chasser
des colons armés qui voulaient s’introduire dans le village (18/1). Ces
colons ont été encerclés et frappés. L’armée sioniste est intervenue
pour les sauver, mais la population a refusé de les rendre, sinon au
comité de « liaison » palestinien. Qusra a souvent été le théâtre
d’affrontements avec les colons qui veulent s’emparer des terres. Les
villageois ont créé un comité de vigilance.
Répression et purification ethnico-religieuse
L’assassinat de sang-froid de Ya’qub Abu Al-Qay’an, dans Umm al-Hiran,
par la police sioniste le 18 janvier, indique, une fois de plus, avec
quelle facilité les occupants tuent les Palestiniens, qu’ils soient dans
l’armée ou la police.
Les bulldozers de l’occupation démolissent 11 maisons dans la ville de
Qalanswa, dans les territoires occupés en 48. Une semaine plus tard,
l’occupant démolit une dizaine de maisons dans le village de Umm
al-Hiran, dans le Naqab occupé en 48. Le 3 janvier, l’occupant démolit
les maisons de 87 Bédouins palestiniens dans Khan al-Ahmar, dans la
région d’al-Quds. Ces destructions font partie d’un plan d’ensemble
visant la judaïsation de toute la Palestine.
Depuis le mois d’octobre 2015, 9920 Palestiniens ont été arrêtés par les
forces de l’occupation, dont 2884 enfants (âgés entre 11 et 18 ans),
soit 29% des Palestiniens arrêtés.
Le 21 décembre, l’occupant envahit le camp de She’fat, arrête une
dizaine de jeunes Palestiniens, faisant un blessé. Le même jour, il
arrête 6 jeunes dans la ville de Nablus, dont des prisonniers libérés et
des étudiants du « Bloc islamique » (Hamas), et 5 autres jeunes de Beit
Fujjar, au sud de Bayt Lahem. Le 22/12, l’occupant arrête à nouveau
Mohammad Allan, l’avocat membre du Mouvement du Jihad islamique, ayant
mené la grève de la faim lors de son arrestation précédente. Il sera
libéré le lendemain. Le même jour, il mène une incursion musclée à
Arraba, près de Jénine, où il essaie de terroriser les membres du
mouvement du Jihad islamique, des familles Qaadan et Izzidine. Dans le
camp Balata, près de Nablus, l’occupant sème la terreur en investissant
la maison de la famille Uways. Dans la ville de Qalqylia, il confisque
le contenu de l’imprimerie « Asayel Yafa » et arrête son propriétaire,
Saber Abdel Fattah Dawud.
Le centre Wadi Helwa d’informations a signalé l’arrestation de plusieurs
enfants, âgés entre 13 et 15 ans, du village at-Tur, et dans le camp de
She’fat (23/12). Au cours de la nuit du 20 au 21/12, les forces de
l’occupation ont arrêté 18 Palestiniens en Cisjordanie, et la nuit
suivante, 26 Palestiniens sont arrêtés, y compris 7 enfants.
Des caméras espions des sionistes dans les maisons palestiniennes : des
prisonniers libérés ont réussi à découvrir que les incursions de
l’occupant dans leurs maisons, ces derniers temps, ont plutôt servi à
installer des caméras miniatures à l’intérieur des maisons, et non pas
seulement à fouiller, confisquer et détruire meubles et objets. Une
nouvelle fois, l’occupant viole non seulement le droit international,
mais la vie privée des Palestiniens, sous le prétexte de lutter contre
la résistance. « Big Brother » n’est pas une fable en Palestine occupée.
Les bulldozers de l’occupation ont démoli le 4/1 la maison de Yasser
Musalima, dans Bayt Hanina sous le prétexte qu’elle est construite sans
permis. Deux maisons avaient été démolies auparavant dans le même
quartier pour les mêmes raisons, appartenant à Adnan Shweiki. Le préfet
d’al-Quds, Adnan Husseiny, a affirmé que le tiers des maisons dans la
ville d’al-Quds sont menacées par la démolition, car ayant été
construites sans l’autorisation des autorités de l’occupation, qui ne
délivrent pas des permis. Des dizaines de maisons dans Sour Baher, dans
al-Quds, ont été menacées de démolition.
Le quartier de Bab Hatta dans al-Quds a été le théâtre de violents
affrontements avec les forces de l’occupation, lorsque celles-ci ont
envahi le quartier et investi plusieurs maisons. Des affrontements
similaires ont eu lieu dans le bourg de Hazma le 4/1. Le 8/1, l’occupant
a agressé les étudiants des écoles dans le bourg de Biddu et des
affrontements ont eu lieu dans al-Ram, lorsque les sionistes ont lancé
des grenades lacrymogènes sur les Palestiniens, les 8 et 10/1. Le 9/1,
les forces d’occupation ont investi Jabal al-Mukabber, et ont empêché la
célébration funéraire du martyr Fadi Qunbor. Par ailleurs, par mesure
de représailles, et allant dans le sens de la judaïsation, les autorités
sionistes entendent démolir 81 maisons dans Jabal al-Mukabber.
L’occupant veut imposer la carte scolaire sioniste aux écoles
palestiniennes d’al-Quds, une mesure supplémentaire dans la judaïsation
de la ville. Par ailleurs, la municipalité sioniste a décidé de judaïser
les noms de 5 rues dans le bourg de Selwan.
Des membres des services de renseignements de l’occupation ont investi
le 10/1 la maison du martyr Tha’er Abu Ghazale, dans la vieille ville
d’al-Quds. Ils ont confisqué les ordinateurs et les téléphones portables
après avoir déchiré les photos des martyrs et fouillé la maison de fond
en comble.
De leur côté, les services sécuritaires de l’AP poursuivent toujours les
militants palestiniens : au cours du mois de janvier, ils ont arrêté
des dizaines de militants du mouvement, dont le prisonnier libéré Nadhir
Nassar, 46 ans. Plusieurs prisonniers libérés des geôles de
l’occupation sont détenus à présent dans les prisons de l’AP : Youssef
Kamil, Tarek Abu Rabb, Hassan Dahmaz, de Qabatia, Shadi al –Ghoul de
Jénine, Ahmad Salah, de Kafar Dan, Tawfic Saber Jarbou’, du camp de
Jénine, Mohammad Ibrahim Abu Maria, de Beit Ummar, Shafiq Abu Zaina, de
Jénine.
Profanation des lieux saints
Des groupes de colons ont profané la mosquée al-Aqsa, tout au long du
mois. Le 4 janvier, des dizaines de colons ont pénétré dans la mosquée
par petits groupes, à partir de la porte al-maghariba, certains tentant
d’exécuter des rites talmudiques. Le 7/1, des groupes entrés par
Bab-Hatta ont profané la mosquée, sous le prétexte de fêtes juives.
Pendant ce temps, les fidèles en provenance de Gaza ont été interdits de
se rendre à la mosquée al-Aqsa, les vendredis, pendant plusieurs
semaines.
Le Département des Awqafs de la ville d’al-Quds ont dénoncé l’invasion
de 100 sionistes, la moitié étant des religieux, de la mosquée al-Aqsa
le 26 décembre. La ministre sioniste de la culture a inauguré un nouveau
tunnel dans Wadi Helwa, qui passe en-dessous de la mosquée.
Le secrétaire général du conseil islamo-chrétien, Hanna Issa, a mis en
garde contre le danger représenté par les creusement menés par
l’occupant sous la mosquée al-Aqsa et aux alentours. Il a affirmé que
l’occupant cherche à fonder un « grand Israël » sur la terre de
Palestine, avec al-Quds qui serait sa capitale. Il a également affirmé
que l’occupant vise la destruction des mosquées et des églises qui
mènent vers la mosquée al-Aqsa, insistant sur le danger représenté par
les creusements qui se poursuivent. 3 tunnels ont été creusés récemment,
dont l’un va de Selwan jusqu’au mur al-Bouraq, le second va d’al-Bouraq
jusqu’à l’école Umari et le trousième du « quartier musulman » jusqu’au
mur occidental de la mosquée.
La commission de planification de la municipalité de l’occupant a
approuvé un plan de construction d’un bâtiment colonial composé de trois
étages, au cœur même de Selwan. Ce plan fait partie des efforts de la
muncipalité de poursuivre la judaïsation de la ville palestinienne. De
plus, le responsable de cette commission a déclaré vouloir approuver la
construction de 5600 logements coloniaux par suite du vote par l’ONU
contre la colonisation sioniste. Un rapport du début de janvier signale
que les sionistes ont l’intention d’implanter une nouvelle colonie dans
Selwan, qui se nommerait « Maalot David ».
Dans les prisons de l’occupation
Le prisonnier syrien du Golan occupé, Ass’ad al-Wali, 70 ans, détenu et condamné à 8 mois de prison, est décédé le 25 décembre.
Une révolte des prisonniers palestiniens a eu lieu début janvier dans la
prison de Nafha, suite aux provocations des autorités carcérales. Le
directeur de la prison a été brûlé au visage lors des affrontements. La
révolte s’est déroulée dans la section 3 de la prison, qui a été envahie
par les forces de répression. Les prisonniers du mouvement Fateh ont
vivement riposté.
La jeune palestinienne maqdissie Shuruq Dwayat, 19 ans, a été condamnée à
16 ans de prison. Elle avait été arrêtée le 11/10 après avoir été
blessée par un colon. La prisonnière Marah Bakir, 17 ans, de Bayt
Hanina, a été condamnée à 8 ans et demi de prison et à une amende de
10.000 shekels, pour avoir tenté de poignarder un colon. Les deux
mineurs Shadi Farah (13 ans) et son ami Raed Zaatari (13 ans et demi) de
Kfar Aqab ont été condamné à deux ans de prison, pour avoir planifié
comment poignarder des sionistes. Le 9/1, le tribunal de l’occupation a
condamné Mohammad Abu Shahine du camp de Qalandia à deux perpétuités et
au paiement de 3 millions et demi de shekels. Le tribunal de
l’occupation a condamné le prisonnier Abdullah Ishaq, accusé d’avoir tué
un colon en juin 2015, à la prison à perpétuité et au paiment de 250
mille shekels.
Le prisonnier Anas Jaradat du mouvement du Jihad islamique, condamné à
35 perpétuités, a été placé en isolement depuis plusieurs semaines,
alors que son état de santé s’est fortement détérioré. Suite aux
déclarations du directeur de la prison, voulant la mort du prisonnier,
le mouvement du Jihad Islamique a organisé une conférence de presse le
17 janvier, menaçant l’entité sioniste de représailles si le combattant
Anas Jaradat n’était pas soigné ni libéré de l’isolement. Les
prisonniers du mouvement envisagent des mesures de lutte collective.
Les prisonniers du mouvement Hamas sont soumis à une sévère répression,
et notamment dans la prison du Naqab, en vue de faire pression sur le
mouvement pour faire libérer les soldats sionistes qu’il détient. Les
autorités de l’occupation ont repris la « loi Shalit » pour interdire
aux prisonniers les visites familiales, intensifier les fouilles et les
mises en isolement.
L’occupant arrête plusieurs militants des mouvements du Jihad Islamique
et Hamas, en Cisjordanie. L’ancien prisonnier libéré Wahid Abu Maria, 50
ans, du Mouvement du Jihad islamique, a reçu une convocation, ainsi que
son fils Mohammad (15 ans), pour se rendre au local des services de
renseignements de l’occupant. Il a arrêté Noureddine Sa’id Saadi, 23
ans, dans le camp de Jenine, qui est un ancien prisonnier libéré.
Abdel Aziz Mer’i, 35 ans de Abu Diss, a été condamné par le tribunal
sioniste à 35 ans de prison pour avoir aidé le martyr Muhannad Halabi à
mener son opération de résistance, début octobre 2015, qui a tué deux
sionistes dans al-Quds occupée. Le journaliste Umar Nazzal a été victime
de la confirmation de son ordre de détention administrative. Il avait
été arrêté le 23 avril dernier. Le journaliste Mohammad al-Qiq, ancien
détenu administratif, qui a obtenu sa libération suite à la grève de la
faim, a été de nouveau arrêté.
Liste noire de la normalisation
Une zone industrielle « commune » entre la Jordanie et l’entité
d’occupation, va être bientôt fondée, afin de commercialiser les
produits sionistes par la Jordanie (label différent) et contourner le
boycott.
Des hommes d’affaires du Bahrayn dansent avec leurs invités sionistes, à
l’occasion des fêtes juives. Les chants entonnés par les sionistes, à
cette occasion, appellent à détruire la mosquée al-Aqsa. Les juifs
sionistes accueillis par ces hommes d’affaire appartiennent à une secte
ultra. Une vague de protestations s’est élevée dans le monde arabe et
musulman, contre cette normalisation abjecte.
Nasser al-Laham, journaliste et correspondant de la chaîne al-Mayadeen, a
normalisé avec la télévision sioniste. Directeur de la chaîne
palestinienne d’informations, Ma’an, ce n’est pas la première fois que
Nasser al-Lahham accepte de se produire chez l’ennemi. Il fut, il y a
plusieurs années (l’illusion de la « paix » après les accords d’Oslo) un
des fondateurs d’une ONG appelant à la « paix » avec l’ennemi.
Mahmoud Abbas a accueilli le 29 décembre dans son bureau à Ramallah une
délégation de responsables sionistes, dont des anciens députés et
ministres de l’entité, en présence du responsable du comité de la
normalisation, Mohammad al-Madani. Il a été convenu entre les sionistes
et l’Autorité palestinienne d’agir en commun sur la question de l’eau et
de l’environnement.
Une délégation d’ « intellectuels » marocains participe à un congrès
dans l’entité sioniste pour renforcer l’amilité « juive-marocaine ». 4
de ces « intellectuels » arrivent directement du Maroc, une journaliste
de Madrid, un universitaire de Baltimore aux Etats-Unis. Le congrès a
pour objectif de nouer des contacts entre ces Marocains et les sionistes
et de mener des activités futures » (dont des activités d’espionnage au
profit de l’entité sioniste).
Une délégation de l’opposition syrienne conduite par Fahed al-Masri
s’est entretenue à Tel Aviv avec des responsables sionistes le
15/1/2017. Un communiqué commun a été publié affirmant la nécessité de
supprimer les camps palestiniens en Syrie, la démilitarisation de la
résistance palestinienne et un règlement syro-sioniste sur le Golan
occupé qui apporte « satisfaction aux peuples syrien et « israélien » ».
Une délégation de l’opposition syrienne participe à une rencontre à
l’Institut sioniste Truman au mois de janvier, conduite par Issam
Zaytoun, coordinateur entre l’ALS et « la communauté internationale ».
Au cours de cette rencontre semi-publique, un membre de l’ALS a
pleurniché devant les caméras sur le sort jugé « insoutenable » du
peuple syrien, sous la « dictature » du régime. Des Palestiniens
assistant à la rencontre ont dénoncé cette normalisation, et le délégué
syrien a eu des gestes obscène et a affirmé que l’entité sioniste est
« un jardin d’Eden ».
Le Forum des Journalistes palestiniens a mis en garde des pages facebook
et des sites soit-disant palestiniens qui colportent des fausses
nouvelles pour susciter les divisions au sein du peuple palestinien.
Elle dénonce entre autres le site « Ma’an » qui a accueilli le
coordinateur du gouvernement de l’occupation Yoav Mordechaï sur ses
pages, qui a déversé sa haine et ses mensonges, sur le site en question,
contre la résistance palestinienne.
L’institut sioniste « Truman » organise une rencontre « israélo »-
brésilo – palestinienne pour parler de « paix ». 4 Palestiniens de
l’Autorité palestinienne participent à cette rencontre : Ilyas Zananiri
(poste dans l’OLP), Ashraf Ajrami (ancien ministre), Ibrahim Hazboun,
chercheur dans l’institut et Mohammad Awda, responsable dans le Fateh.
Ancienne ambassadrice de l’Autorité palestinienne en France, Hind Khoury
a été dénoncée par des militants anti-normalisation, prise sur le fait
dans al-Quds en pourpalers avec une délégation sioniste. Les
normalisateurs palestiniens ont fait appel à la police de l’occupation
pour expulser les militants qui ont crié : « Honte à vous ! Si vous avez
un brin de dignité, vous ne participez pas à des réunions de
normalisation tant que la Palestine est occupée ! »
La presse palestinienne
Le journaliste palestinien Saber Aref écrit, sous le titre « Qunbor à
Trump : attention ! j’ai déjà transmis mes vœux » : l’opération a
confirmé que les Palestiniens ne craignent pas les menaces et
l’arrogance du président américain, et que les opérations de la
résistance populaire sont de retour. « L’opération est une lettre de
mise en garde au nouveau président américain, disant « œil pour œil,
dent pour dent, et celui qui a commencé est l’agresseur ». Tu as fait
une promesse verbale à « Israël », et j’ai exécuté, avec mon âme et mon
sang, une réponse effective, et ce qui arrivera est encore plus grand.
Attention ! j’ai transmis mon souhait que l’objectif du prochain camion
soit ton ambassade si tu exécutes ta promesse en l’installant dans
al-Quds, et que la charge soit des bombonnes de gaz, si les charges
posées dans le camion qui a frappé ton ambassade à Beirut en 1983 ne
suffisent pas…. En Palestine, il y a des hommes qui ne respectent pas et
ne craignent pas la coordination sécuritaire (entre les sionistes et
les services sécuritaires de l’AP) ».
Suite à l’opération héroïque du martyr Fadi Qunbor, au début de l’année
2017, a qui a suscité de nombreux articles et communiqués, al-Istiqlal
(N°1021) consacre son éditorial à l’opération, affirmant que la ville
d’al-Quds est de nouveau au-devant de la scène, nationale et
internationale, que les sionistes furent une fois de plus surpris,
croyant qu’ils avaient « pacifié » la ville. Avec cette opération,
l’Intifada al-Quds reprend sa vigueur, et se poursuivra jusqu’au retrait
des sionistes de la Palestine occupée. « La route vers al-Quds est
claire, et nous n’y parviendrons qu’au prix de ces sacrifices, comme le
martyr héroïque Fadi Qonbur, même si Trump y installe son ambassade.
Cela ne garantira pas la mainmise de l’occupation sur la ville ni la
soumission au fait accompli. Le Palestinien peut rapidement surmonter
ces défaites, Fadi Qonbur a transmis son message à l’occupant :
« al-Quds ne vous appartient pas, vous devez immédiatement en sortir,
sinon vous aurez le même sort que vos prédécesseurs. »
Communiqués et déclarations
Sheikh Khodr Habib, dirigeant au mouvement du Jihad islamique, a
déclaré, suite à la victoire de la lutte des prisonniers Shadid et Abu
Fara : « Malgré le peu de moyens dont dispose notre peuple et nos
prisonniers héroïques, nous pouvons affronter la force de l’occupation
« israélienne » armée, car nous possédons une volonté d’acier qui ne
connaît ni la défaite ni la cassure ».
Tareq Qa’dan, diirigeant au mouvement du Jihad islamique en Cisjordanie a
déclaré : « jusqu’à présent, les opérations individuelles de l’Intifada
al-Quds ne se sont pas transformées en un soulèvement populaire direct,
vu les circonstances et les échecs des soulèvements précédents, et la
course pour en recueillir les fruits avant son mûrissement ».
Fayez Warde, représentant du mouvement Hamas, a déclaré : « je ne
m’attends pas à ce que l’Intifada soit populaire, et notamment en
Cisjordanie, à cause des empêchements par les appareils de l’Autorité
palestinienne, qui bloquent les mouvemens populaires. Mais nous
prévoyons qu’elle se poursuivra, avec des opérations individuelles de
qualité, et une fréquence plus élevée et plus large ».
Hassan Khrayshé, député indépendant au Conseil législatif a déclaré :
« Les tentatives de stopper d’Intifada ne réussiront pas, car les actes
sionistes siur le terrain vont pousser vers sa poursuite de plus en plus
fort ».
Mgr Atallah Hanna a dénoncé les actes de normalisation entre des régimes
et des personnalités arabes et l’occupant sioniste, affirmant qu’il y a
des visites normalisatrices de délégations arabes à la ville d’al-Quds.
« Des réunions de normalisation se mènent chez nous, sous le prétexte
de la paix, du dialogue, de la liberté d’opinion, et autres prétextes
fallacieux qui cachent les objectifs dangereux et nuisibles à la cause
palestinienne ».
La dénonciation par la Turquie d’Erdogan de l’opération héroïque de la
résistance dans Jabal al-Mukabber, début janvier, a été largement
dénoncée par les organisations de la résistance palestinienne, et
notamment par le Hamas qui entretient cependant des relations amicales
avec le pouvoir turc.
Dans la colonie
Le site sioniste Walla : « les opérations de lancement de pierres et de
tirs sur les soldats et colons ont augmenté après le vote par l’ONU de
la résolution contre la colonisation. Il faut craindre, continue le
site, que des opérations menées par la résistance et dirigées par le
Hamas » soient exécutées dans le futur.
La presse sioniste est aux aboix après les manifestations populaires
dans le Naqab et les territoires occupés en 48, suite aux démolitions
des maisons. Pour elle, il faut prendre des mesures immédiates
(répression par çi et dialogue par là) pour empêcher l’Intifada de se
déplacer vers le Naqab, où la population subirait les directives du
mouvement islamique et des députés palestiniens (du Knesset sioniste)
pour se révolter.
Les médias sionistes ont largement publié comment le Hamas a infiltré
les téléphones portables de dizaines de soldats de l’occupation, à
l’aide de « jeunes filles sionistes » souhaitant débarquer dans la
colonie. Les résistants ont reçu des données visuelles sur les abords de
la bande de Gaa ainsi que des bases militaires.
Haïm Ramon, ancien ministre, écrit dans Haaretz du 20 décembre qu’il
faut sauver la judaïté d’al-Quds. Effaré par la présence du camp de
She’fat (camp de réfugiés palestiniens), et des quartiers annexés à la
ville palestinienne occupée, il propose de se séparer de ce « surplus »
de Palestiniens, qui ont le droit d’y résider, par un mur de séparation,
en vue de « sauver le caractère juif » de la ville. Il critique les
municipalités de l’occupation qui ne font rien pour annexer
véritablement les quartiers jugés « trop palestiniens » encore.
N° 16 – janvier 2017
Centre d'information sur la Résistance en Palestine