Un militant palestinien inspecte, le 22 août 2016 dans le nord de la Bande de Gaza, les décombres d'une habitation improvisée, détruite la
veille par des raids israéliens (Afp)
L'armée israélienne a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi des dizaines de cibles dans la Bande de Gaza faisant quatre blessés, en réponse à un tir de roquette de l'enclave palestinienne sur le sud d'Israël, selon des responsables.
"Nous avons frappé plusieurs dizaines de cibles dans la Bande de Gaza", enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas et soumise à un blocus israélien, a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'armée.
Ces frappes ont suscité une vive condamnation de la part de la Turquie, qui les a jugées "disproportionnées" et "inacceptables", malgré un récent accord avec Israël pour normaliser les relations. L'Etat hébreu a aussitôt réagi jugeant "infondées les condamnations" d'Ankara.
Dimanche, une roquette tirée de la bande de Gaza s'est écrasée entre deux bâtiments dans la ville israélienne de Sdérot, située à 4 km de la bande Gaza, sans faire ni victimes ni dégâts, selon la police israélienne.
Moins d'une heure plus tard, des chars israéliens postés à la frontière ont tiré les premiers projectiles contre le nord du petit territoire palestinien.
L'aviation a ensuite mené des raids qui ont fait deux blessés légers, selon Achraf al-Qodra, porte-parole des services de secours à Gaza.
Après une pause de plusieurs heures et un survol intensif de l'enclave, la deuxième série de raids a eu lieu en fin de soirée, blessant deux autres Palestiniens.
Trois des raids israéliens ont causé des dégâts dans des bases utilisées par les branches armées du Hamas, du Jihad islamique et du Front populaire de libération de la Palestine, ont précisé des responsables.
Le tir de roquette n'a pas été revendiqué, mais un porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Peter Lerner, a tenu le Hamas qui "dirige la Bande de Gaza" pour responsable des violences.
Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a accusé Israël "d'escalade" et affirmé que cette "agression ne parviendrait pas à imposer de nouvelles règles à la résistance (palestinienne)".
Depuis janvier 2016, 14 roquettes tirées de Gaza se sont abattues en territoire israélien, selon l'armée.
Les secteurs à la frontière sont toujours sous tension depuis le conflit de 2014, le Hamas et Israël restant en situation de guerre larvée.
"Nous condamnons fermement ces attaques disproportionnées", a réagi le ministère turc des Affaires étrangères. "Ces attaques qui ont fait des blessés parmi d'innocents civils palestiniens sont inacceptables, quelle qu'en ait été la cause".
"La normalisation de nos relations avec Israël ne signifie pas que nous resterons silencieux face à de telles attaques", a-t-il dit.
Israël a repris les mêmes termes pour répliquer aux accusations turques.
"La normalisation des relations avec la Turquie ne signifie pas que nous restions silencieux face à ses condamnations infondées", a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
"Israël continuera de défendre ses civils face aux tirs de roquette sur notre territoire".
Et "la Turquie devrait réfléchir à deux fois avant de critiquer les actions de l'armée", ajoute la déclaration israélienne.
Après le coup d'Etat manqué du 15 juillet, les autorités turques ont lancé une purge massive qui a suscité de vives protestations à l'étranger.
La Turquie soutient le Hamas mais le Parlement turc vient de ratifier un accord de normalisation des relations diplomatiques avec Israël.
Les relations entre les deux anciens alliés régionaux étaient tombées au plus bas après l'assaut de commandos israéliens en 2010 contre un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus de Gaza. L'opération avait coûté la vie à dix militants turcs au large de Gaza.
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