« La légitimité la plus large que peut obtenir un responsable ou
officiel (de l’Autorité)consiste à rendre visite aux familles des
martyrs et des prisonniers,et à ceux dont les maisons ont été démolies»
(Khodr Adnane, cadre du mouvement du Jihad islamique, initiateur en
2011 des grèves de la faim dans les prisons pour réclamer la fin de la
détention administrative)
Parce que les opérations de la résistance palestinienne se sont
espacées, nombre de médias et commentateurs ont considéré que l’Intifada
al-Quds a dit son dernier mot. Il est vrai que la férocité de la
répression sioniste et les rafles nocturnes quotidiennes ont entamé, non
le désir de résister, mais la capacité physique de le faire.
Les démolitions de maisons, des martyrs ou des prisonniers, n’ont eu
aucun effet sur la baisse des opérations, au contraire. La bestialité
des soldats de l’armée d’occupation n’a fait qu’entériner la volonté
d’en finir une fois pour toute avec ces colons d’outre-mer. Les
promesses vengeresses des officiels de l’entité coloniale, contre le
peuple palestinien dans son ensemble, et même contre l’Autorité
palestinienne, pourtant bien disposée à jouer son rôle en arrêtant les
militants, notamment les prisonniers libérés, n’ont aucun effet sur le
moral de la population, qui n’espère que le départ de ces colons qui
leur pourrissent la vie depuis près de 70 ans. La bestialité des
sionistes a semble-t-il, pu limiter le nombre des attaques au couteau,
mais elle n’a pu mettre fin, au contraire, aux opérations armées menées
par des Palestiniens endurcis. Trois opérations de la résistance ont
suscité le désarroi de l’occupant sioniste, l’une au début du mois de
juin dans la colonie de Tel Aviv, et les autres, au début du mois de
juillet près de la ville d’al-Khalil. Ces opérations qualitatives ont
défié le système sécuritaire de l’occupant et montré que la résistance
se poursuit. Les exécutions des combattants retranchés que les sionistes
veulent afficher et propager comme des gestes de courage ou de fermeté
ne montrent, aux yeux d’une opinion internationale civilisée, qu’une
lâcheté abjecte, digne de tous les colonialistes au cours des siècles
précédents.
Tout au long de ces derniers mois, c’est la mosquée al-Aqsa qui a subi
les provocations les plus graves depuis son occupation. En effet, la
ville d’al-Quds et les maqdissis vivent les moments les plus graves de
l’histoire de cette ville, avec les multiples invasions et profanations
de la mosquée al-Aqsa. Pour la première fois depuis l’occupation de la
partie orientale de la ville en 1967, les sionistes ont empêché les
Palestiniens musulmans de fréquenter leur mosquée et de s’y recueillir
en l’absence de colons profanateurs. Pour la première fois, et à cause
de l’indifférence arabe et musulmane dans le monde, les sionistes ont
osé briser un statu-quo jusque là maintenu, pendant le mois béni pour
les musulmans, en autorisant la souillure de la mosquée par les
profanateurs et la provocation des fidèles. Les plans sionistes de
judaïsation de la ville se poursuivent, profitant de la normalisation
des relations d’officiels et semi-officiels arabes et musulmans avec
l’entité sioniste.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi- juin 2016 :
216 - Arif Sharif Jaradat (22 ans, Sa’îr), 19/6 ; 217 - Mahmoud Ra’fat
Badrane (15 ans, Bayt Or, Ramallah), 21/6 ; 218 - Mohammad Tarayra (19
ans, Bani Na’im al-Khalil), 30/6; 219 - Wael Abu Saleh (46 ans,
Tulkarm), 30/6 ; 220 - Sara Tarayra (27 ans, Bani Na’im -al-Khalil), 1/7
; 221 – Jamal Dwaykat (20 ans, Nablus) (mi-juin) ; 222 - Tayseer
Mohammad Habach (63 ans, Assira), 1/7 ; 223 - Anwar Salayme (Al-Ram, 22
ans), 13/7 ; 224 – Mohieddine Tabakhi (12 ans, Al-Ram), 19/7 ; 225 –
Mustafa Baradhia (50 ans, Bayt Fujjar), 19/7 ; 226 – Mohammad al-Faqih
(29 ans, al-Khalil) 27/7 ; 227 – Rami Awartani (31 ans, Nablus), 31/7 ;
228 – Moussa Salman (83 ans, Talfit, Nablus) 10/8 ; 229 - Mohammad Abu
Hash-hash (Camp al-Fuwwar, 17 ans), 16/8 ;
Le martyr prisonnier libéré Na’im Shawamra, de Doura, al-Khalil, est
décédé des suites d’une longue maladie, contractée dans les prisons de
l’occupation. Le martyr avait été condamné à la prison à perpétuité,
mais libéré en 2013 (16/8)
Scènes de l’Intifada al-Quds
Yatta assiégée : la vengeance de l’occupant : Parce que les résistants
ayant mené une opération dans la colonie de Tel Aviv sont de Yatta, dans
la province d’a-Khalil, les occupants s’en sont pris à tout le bourg et
exercent un siège qui a duré plusieurs semaines. Toutes les voies vers
le bourg ont été fermées, des blocs de ciment ont obstrué la circulation
des Palestiniens. Il s’agit d’une punition collective, comme l’occupant
a pris l’habitude de le faire, croyant intimider le peuple palestinien.
Les malades ne peuvent aller se faire soigner dans la ville
d’al-Khalil, les ateliers ont cessé de fonctionner, dans leur majorité,
les importations de marchandises et les exportations ont cessé, les
ouvriers au nombre de 22.000 ne peuvent travailler, et parmi eux, ceux
qui pouvaient se rendre en Palestine occupée en 48. Au cours de la nuit,
les sionistes investissent les maisons, arrêtent les Palestiniens,
brisent les portes et cassent les mobiliers des maisons, comme à leur
habitude (au cours du mois de juin 2016)
Extension de la lutte dans les prisons de l’occupation : le mouvement de
grève de la faim dans les prisons s’est étendu à plusieurs prisons
sionistes. Commencé par Bilal Kayed, le combattant du FPLP que les
sionistes ont refusé de libérer après 15 ans de détention, en
transformant sa détention en détention administrative, le mouvement
s’est élargi lorsque 4 prisonniers détenus administratifs, dont les
frères Mohammad et Mahmoud Balboul, ont entamé leur grève de la faim. La
solidarité avec Bilal Kayed a touché la plupart des prisons de
l’occupation, puisque le nombre des grévistes est passé à presque 200
prisonniers, dont le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadate. Malgré
la répression féroce de la lutte par les sionistes, le mouvement de
grève se poursuit, grâce à la solidarité du peuple palestinien, qui
manifeste dans les rues dans toute la Palestine occupée, comme à Haïfa,
ou devant les hôpitaux où sont enfermés Bilal Kayed et Mahmoud Balboul.
Plusieurs prisonniers mènent également la grève de la faim depuis
presque deux mois, pour réclamer la fin de la détention administrative,
et Walid Mussalma, pour réclamer la fin de son isolement dans la prison
d’Eshel.
Qalandia et le camp s’opposent au rasage des maisons : Au cours du mois
de juillet, les forces de l’occupation ont fixé leurs opérations de
démolitions des maisons dans le camp de Qalandia, devenu un « nœud de
vipères » pour elles. Elles ont démoli les maisons des martyrs Issa
Assaf et Anan Abu Habsa, accompagnées de 70 véhicules militaires. Elles
ont fait exploser la maison du martyr Abu Hasna et démoli par bulldozer
celle du martyr Assaf. Des affrontements ont eu lieu lors de la présence
des sionistes dans le camp, et 20 citoyens Palestiniens ont été
blessés. Dix jeunes ont été arrêtés, dont Ahmad Matar (26 ans), le frère
du martyr Omar Matar. Les martyrs Abu Habsa et Assaf avaient mené une
opération de la résistance dans Bab al-Amoud, dans al-Quds, au mois de
décembre dernier. Le 25 juillet, les sionistes ont démoli 12 immeubles
dans le bourg de Qalandia comprenant 30 appartements sous le prétexte de
constructions illégales. La population du camp et de la ville appellent
à une large mobilisation.
La région d’al-Khalil vit sous couvre-feu militaire : Suite à plusieurs
opérations hardies menées par les résistants dans la région d’al-Khalil,
les forces sionistes ont bouclé la région pendant plusieurs semaines,
enfermé 600.000 Palestiniens et supprimé 2800 autorisations de travail
dans les territoires occupés en 48. La communauté internationale n’a
rien vu, n’a pas commenté, les pays arabes et musulmans ont tourné les
regards vers d’autres cieux. Abdel Hadi Hantash, spécialiste des
questions relatives à la colonisation, a déclaré que l’occupant impose
une punition collective à la population d’al-Khalil, en les empêchant de
se rendre à leurs travaux, en les empêchant de poursuivre leur vie.
L’occupant a bloqué les routes menant aux camps et aux villages dans la
province et installé des blocs de béton et des barrages sur les routes
pour empêcher les gens de circuler. Les soldats sionistes ont investi
les rues de la ville et fermé les magasins, à la recherche des
résistants. La ville d’al-Khalil est l’une des plus grandes en
Cisjordanie occupée. Ses habitants sont au nombre de 270.000 habitants,
et le nombre des colons qui l’ont envahie s’élève à 850 colons.
Les services sécuritaires de l’Autorité palestinienne font le travail de
l’occupation : les arrestations des militants, les incursions de nuit
dans les maisons paisibles des familles palestiniennes, à la recherche
des jeunes et des prisonniers libérés, ce ne sont plus seulement les
sionistes qui pratiquent cette terreur, mais c’est aussi la pratique des
services sécuritaires de l’Autorité palestinienne. Ds dizaines de
militants et d’anciens prisonniers libérés ou des membres de leur
famille ont été ciblés ces derniers temps. Parmi eux, le militant du
Mouvement du Jihad islamique, récemment libéré des prisons de
l’occupation, Salameh Abdel Jawad, du camp Askar dans la ville de
Nablus. Il a été kidnappé par les services de l’Autorité palestinienne.
Torturé au cours de sa détention (10 jours), il a été emmené à l’hôpital
pour être soigné. Le militant a déclaré que les services de l’Autorité
palestinienne l’ont arrêté parce qu’il était actif dans le soutien et la
solidarité avec les prisonniers palestiniens, et notamment ceux qui
mènent la grève de la faim.
Résistance
Un soldat sioniste a été poignardé près de Jénine par un Palestinien,
qui a été arrêté, selon l’armée de l’occupation (15/8). Au mois de juin
dernier, un officier sioniste a été blessé par un coup de feu au barrage
du tunnel près de Bayt Lahem, et des jeunes Palestiniens lancent des
pierres sur un véhicule appartenant à des sionistes. Au mois de juillet,
un colon a été tué et trois autres blessés près de la colonie Atna’il,
près d’al-Khalil.
Une opération de résistance est menée dans la région d’al-Khalil, tuant
sur le coup un rabbin membre du Mossad sioniste (mi-juillet). Le
résistant est parvenu à prendre la fuite. Cette opération a suscité la
panique chez les sionistes, notamment parce qu’elle s’est produite dans
la région d’al-Khalil, quelques jours après une autre opération dans la
même zone. Suite à l’opération, les Palestiniens ont fait circuler une
vidéo annonçant une opération similaire contre le rabbin député Gluck,
responsable de la profanation de la mosquée al-Aqsa. A la fin du mois de
juillet, le combattant Mohammad Faqih, responsable de l’opération, a
mené un combat de 7 heures contre les forces de l’occupation avant de
tomber au cours du siège de la maison dans laquelle il s’était barricadé
Le jeune Palestinien, Mohammad T arayra, de Bani Na’im, mène une
opération courageuse contre la colonie Kharsina, malgré la surveillance
électronique installée par les colons. Les médias sionistes affirment
que le jeune Mohammad fut plus rapide que l’armée d’occupation, alertée
par un coup de fil. Il réussit à abattre une femme colon et à blesser
grièvement un autre. Le martyr a été exécuté alors qu’il s’apprêtait à
poignarder un autre colon. Les responsables sécuritaires de l’occupation
ont considéré que l’opération du martyr est un coup dur pour les
sionistes car il a pu infiltrer leur système de sécurité. (juin)
Un Palestinien de Tulkarm, Wa’el Abu Saleh, 46 ans, parvient à mener une
opération par poignard, et à blesser deux colons dans la colonie de
Natanya, en Palestine occupée en 48 (juillet). Exécuté sur place, le
martyr a été laissé dans la rue jusqu’à ce que son corps se vide de son
sang.
Les Palestiniens s’opposent à l’invasion de colons dans le bourg de
Hawwara, au sud de Nablus. Les forces de l’occupation sont intervenues
et ont arrêté un Palestinien de 20 ans, Ghazi Lafi. Des affrontements
ont opposé les Palestiniens aux forces militaires qui protégeaient les
colons (12/8).
Les forces sécuritaires de l’entité sioniste craignent la propagation
des armes dans les territoires occupés en 1967. Plusieurs ateliers
d’armes auraient été découverts par les sionistes au cours des mois
précédents et notamment des ateliers pour la fabrication de l’arme «
Carlo », fréquemment utilisée par les Palestiniens au cours de
l’Intifada en cours. Dans la nuit du 17 août, les sionistes ont même
volé de l’argent, dans la région de Jénine, considérant que cet argent
sert à financer les opérations de la résistance.
Des affrontements ont eu lieu entre les forces de l’occupation et les
jeunes du village de Jaba’, dans la région de Jénine, après que les
sionistes aient investi le village et ses maisons au cours de la nuit du
17 août. L’occupant a arrêté Ahmad Kan’an (30 ans).
Le corps du martyr Mohammad Kalouti (21 ans) d’al-Quds, a été rendu par
l’occupant à sa famille, 5 mois après son martyre. Les sionistes ont
empêché, en encerlant le cimetière, la participation populaire à
l’enterrement. 14 corps de martyrs tombés au cours de l’Intifada
al-Quds, depuis début octobre 2015, sont toujours détenus par les
sionistes. Le père du martyr Baha’ Alayan a refusé les conditions
sionistes pour la remise du corps de son fils, qui est toujours détenu
par l’occupant.
Une campagne populaire est lancée dans le bour de Bani Na’im à l’est de
la ville d’al-Khalil pour reconstruire la maison du martyr Mohammad
Tarayra, que les sionistes ont démolie deux jours auparavant (août).
Khodr Adnane, cadre du mouvement du Jihad islamique, appelle à l’unité
pour reconstruire les maisons que l’occupant a démolies dans la ville de
Yatta, et notamment la maison du prisonnier Mourad Id’iss (juin)
Les Palestiniens des territoires occupés en 48 manifestent contre la
présence d’une ministre sioniste dans la ville de Ar’ara, dans la région
du Triangle. Cette ministre avait été invitée par des avocats
appartenant à des syndicats sionistes (juin).
Des jeunes Palestiniens empêchent 60 colons de se rendre à la tombe de
Youssef, près de Nablus, que les sionistes prétendent être un lieu juif.
Ils ont bombardé aux cailloux le car qui transportait les colons (22
août).
Un groupe de Palestiniens, dirigés par Sheikh Khodr Adnane, a occupé le
principal bâtiment de l’ONU à Ramallah pour protester contre l’attitude
passive de l’ONU concernant la lutte du prisonnier Bilal Kayed et tous
les prisonniers en grève de la faim contre la détention administrative,
le 21 août.
Les statistiques des sionistes montrent que 21 attaques menées par les
Palestiniens – jets de pierre et de bouteilles incendiaires – ont été
enregistrées au cours d’une seule journée. Une semaine auparavant (mi
août), 47 points d’affrontements ont été enregistrés dans la seule ville
d’al-Quds entre les forces sionistes et les Palestiniens, au cours
desquels 58 Palestiniens ont été blessés.
Répression et purification ethnico-religieuse
Les forces sionistes tirent sur un groupe de manifestants dans la ville
de Nablus, qui s’opposaient à l’invasion de colons (2 juin). Jamal
Douweikat est gravement blessé. Il meurt plusieurs jours plus tard à
l’hôpital de Nablus. Jamal Duwaykat avait été libéré de la prison
sioniste quelques mois auparavant. Détenu pendant trois ans, il était
accusé de s’être opposé à l’invasion coloniale de la tombe de Youssef, à
Nablus.
Le 20 juin, les sionistes tirent sur 4 enfants et tuent Mahmoud Badrane,
15 ans, près de Ramallah. Les trois enfants blessés sont Daoud Kharoub,
son frère Issam, et Ikram Sulayman. Les témoins affirment que les 4
enfants ne faisaient que passer par la route coloniale 445, et plus
tard, le porte-parole de l’armée sioniste a affirmé qu’ils n’étaient pas
impliqués dans le tirs de cailloux contre les véhicules des colons. Les
forces sionistes dans la ville d’al-Khalil exécutent Sara Tarayra, 27
ans, de Bani Na’im. Arrêtée et en cours d’être fouillée, les soldats
tirent sur la jeune femme, enceinte.
Les arrestations quotidiennes et les rafles nocturnes menées par
l’occupant dans les villes, villages et camps palestiniens en
Cisjordanie témoignent du durcissement du conflit et de la crainte des
sionistes de l’extension du mouvement de révolte. Les sionistes ont
arrêté des dizaines de Palestiniens en prétendant qu’ils préparaient des
attaques contre eux. Le 17 août, la police sioniste a arrêté le jeune
Ahmad Achayer (20 ans) de At-Tur dans al-Quds, prétendant qu’il avait
exécuté poignardé un colon une semaine auparavant. Le même jour, les
forces de l’occupation ont arrêté, au cours de raids nocturnes, 23
Palestiniens à Ramallah, et les camps de Am’ari et Qaddura ont été le
théâtre d’affrontements entre forces occupantes et Palestiniens.
Le Shabak, organe de renseignements des sionistes, a déclaré (juin)
qu’il a arrêté trois membres d’une cellule familiale responsable de
l’opération militaire exécutée il y a plusieurs mois contre des soldats
sionistes à Hazma, près d’al-Quds. Il s’agirait de la famille Halabiyé
d’Abu Diss.
La démolition des maisons des résistants se poursuit. Les forces de
l’occupation ont investi avec 30 véhicules militaires le bourg de Bani
Na’im dans la région d’al-Khalil pour démolir la maison du martyr
Mohammad Tarayra. Elles ont fait exploser la maison le 14 août. Les
sionistes ont décidé de démolir la maison du prisonnier Mohammad Amayra,
qui est la maison familiale. Le prisonnier Amayra est accusé d’avoir
aidé le martyr Mohammad al-Faqih à exécuter son opération contre une
base militaire sioniste. D’autre part, une partie de la maison du martyr
Bashar Musalha à l’est de Qalqylia, a été démolie par les sionistes
début juin. Le martyr Bashar Masalha avait excuté une opération au mois
de mars dernier à Yafa.
En l’absence de tout intérêt arabe et international au sort du peuple
palestinien, les sionistes multiplient les confiscations de terrains, la
construction de colonies et l’invasion de colons. Un ministre de
l’entité sioniste a déclaré récemment que son gouvernement avait posé un
plan de multiplier par dix, au cours des dix prochaines années, le
nombre de colons dans la seule région de Bayt Lahem. D’autre part, les
autorités sionistes ont commencé des travaux d’extension des colonies
Efrat et Tal Amim, pour les relier entre elles afin de séparer la ville
de Bayt Laham de la ville d’al-Quds. Un autre plan vise à séparer la
ville de Bayt Laham de la ville d’al-Khalil, transformant les deux
agglomérations en véritables ghettos.
Un plan de colonisation est en cours pour installer des colons en plein
cœur de la ville d’al-Khalil, près du point militaire de l’occupation,
entre la colonie « Afraham Afino » et la rue des martyrs.
L’invasion coloniale se poursuit avec l’arrivée au cours de cet été de
plus de 500 colons en provenance des Etats-Unis, du Canada et de la
France. Plus de 50% de ces colons participent à la colonisation en
Cisjordanie, les autres participent à la colonisation des terres occupés
en 48, et notamment dans les villes arabes, comme Haïfa et ‘Akka.
Dans la ville occupée en 1948 d’al-Lid, l’occupant impose la baisse du
son des appels à la prière en provenance des mosquées sous le prétexte
que cela « dérange les juifs » (les colons).
Dans la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
La judaïsation de la ville d’al-Quds a pris une tournure dramatique ces
derniers temps. Les Palestiniens s’opposent tous seuls à cette menace,
sans aucune couverture arabe et musulmane, politique, médiatique ou
diplomatique, qui puisse les aider à résister. La municipalité de
l’occupant prétend vouloir modifier l’entrée principale de la ville, du
côté ouest, pour supprimer entièrement le caractère arabo-islamique de
la ville. D’autre part, dans la vieille ville, un projet de «
modernisation » du quartier jouxtant la porte « al-Jadid » (de son vrai
nom porte Abdel Hamid) est en cours, pour modifier le caractère
arabo-musulman du quartier. Dans le langage sioniste, la judaïsation
prend plusieurs appellations telles que « modernisation », « rénovation »
ou « développement ».
Le gouvernement de l’occupation a approuvé la construction de « Bayt
al-Jawhar », bâtiment sioniste en plein centre de la place al-Bouraq,
qui jouxte la mosquée al-Aqsa. Ce bâtiment serait utilisé par et pour
les sionistes pour propager leur idéologie rétrograde et raciste envers
les Palestiniens, arabes et musulmans. Les sionistes avaient, au cours
des années précédentes, mener plusieurs excavations dans le lieu prévu,
en détruisant des centaines d’objets et de traces de présence musulmane
dans la ville sainte.
La municipalité de l’occupation a approuvé la construction d’un immeuble
pour les colons dans Selwan, au sud de la mosquée al-Aqsa. Cet immeuble
serait construit à la place de plusieurs maisons palestiniennes
démolies ou assaillies par les colons (juin).
Le centre d’information de Wadi Helwa a déclaré, au mois de juillet, que
les sionistes ont assassiné 7 Maqdissis, depuis le début de l’année
2016, dont une femme et un enfant, et arrêté 963 Palestiniens de la
ville d’al-Quds, dont 47 femmes, 58 vieux, 366 mineurs (moins de 18
ans), et parmi eux, 32 enfants âgés de moins de 12 ans. Il a annoncé que
6272 profanateurs se sont introduits dans la mosquée al-Aqsa, avant le
mois de Ramadan.
1059 sionistes ont profané la mosquée al-Aqsa au cours du mois de
juillet. Plusieurs gardiens de la mosquée ont été arrêtés par
l’occupation. Le 12 juillet, 313 colons ont profané la mosquée en
pratiquant des rites talmudiques. Le 27 juillet, 96 membres des services
de renseignements de l’occupation ont profané la mosquée. Les sionistes
essaient de pratiquer des rites talmudiques, mais sont souvent empêchés
par les fidèles et les gardiens de la mosquée. Les forces de
l’occupation ont mené des campagnes d’arrestations massives des fidèles
au cours du mois de juillet avant de prononcer à l’encontre de plusieurs
fidèles des interdictions d’entrer dans la mosquée allant de deux
semaines à six mois.
La presse palestinienne
Plusieurs sujets ont été abordés par la presse palestinienne au cours
des derniers mois, dont l’accord de réconciliation entre le régime turc
et l’entité sioniste auquel des dizaines d’articles ont été consacrés,
aux côtés de la judaïsation galopante dans la ville d’al-Quds, la
réconciliation inter-palestinienne, l’opération de la résistance dans la
ville de Yafa, au début du mois et la résistance héroïque du combattant
Mohammad al-Faqih contre les forces de l’occupation, dans la région
d’al-Khalil. L’accord de réconciliation entre le régime turc et l’entité
sioniste a été largement dénoncé par la presse palestinienne et les
organisations de la résistance, qui ont refusé toute normalisation avec
l’occupant, quelles que soient les circonstances. La critique de
l’association turque IHH, qui avait organisé la flotille Mavi Marmara,
de cet accord disant qu’il légalise le blocus au lieu de le supprimer,
et la virulente réponse d’Erdogan qui a remis en cause même la flotille,
ont été passées sous silence par une presse favorable au régime turc.
Dans al-Istiqlal, bi-hebdomadaire qui paraît à Gaza, l’éditorial du 30
juin affirme que cet accord sert d’abord les intérêts sionistes, puisque
le blocus va demeurer, et que les constructions à but humanitaire ne
verront pas le jour avant 5 ans. Même si « on ne peut faire supporter au
régime turc plus qu’il ne peut porter », il va sans dire que tout
accord et toute normalisation avec l’occupant doit être dénoncés comme
étant des coups de poignard dans le dos des Palestiniens, arabes et
musulmans.
Au cours des mois de juillet et août, la presse palestinienne a consacré
quotidiennement des articles ou des études sur la ville d’al-Quds et la
mosquée al-Aqsa, et sur le mouvement de grève de la faim dans les
prisons sionistes. De plus, la normalisation entre des responsables
saoudiens et l’entité coloniale a été largement commentée par la presse
palestinienne. Pour certains commentateurs, les champions saoudiens de
la normalisation (des officiels ou semi-officiels) agissent en plein
jour alors que le régime lui-même a normalisé depuis longtemps en
cachette. Pour d’autres, qui attendent toujours une dénonciation des
normalisateurs par le régime, ces derniers agissent individuellement et
ne représentent pas la ligne du régime. La presse a largement publié le
communiqué signé par des personnalités du Golfe et notamment de l’Arabie
saoudite dénonçant la normalisation des relations avec l’occupant.
Communiqués et déclarations
Sheikh Youssef Salame, prédicateur à la mosquée al-Aqsa, a déclaré : «
Nous avons maintes fois mis en garde contre les projets de l’occupant
qui vise la ville d’al-Quds, mais certains ont jugé que nous exagerions.
L’occupant est en train d’enterrer le caractère arabo-musulman et
chrétien de la ville, pour faire croire que cette ville est juive. Il
s’agit d’un véritable massacre pour installer une majorité juive dans la
ville sainte, en vue de concrétiser des fables inventées par les
rabbins juifs, et détruire la mosquée al-Aqsa ».
Ahmad Al-Moudallal, cadre dirigeant au Mouvement du Jihad islamique en
Palestine, a déclaré, au cours d’une manifestation à Gaza pour soutenir
la lutte des prisonniers palestiniens, que l’occupant exerce ses mesures
et sa répression contre les prisonniers pour tuer l’âme de la
résistance dans les prisons. Par la maladie qu’il néglige de soigner, il
cherche à soumettre les prisonniers.
Le mouvement du Jihad Islamique en Palestine salue l’opération de la
résistance menée par un résistant près de la ville d’al-Khalil
(juillet). Dans son communiqué, le mouvement affirme que l’augmentation
des opérations contre les colons et les soldats de l’occupation reflète
la détermination de notre peuple à poursuivre l’Intifada en défense de
sa terre et de ses sacralités. Le mouvement a appelé à la poursuite des
opérations.
Commentant l’opération de la résistance dans la région d’al-Khalil au
mois de juillet dernier, le politologue Abdel Sattar Qassem a déclaré
que seule la résistance armée pourra mettre fin à la présence des colons
en Palestine, et pour cela, il est nécessaire d’avoir le souffle long.
Pour lui, lorsque les colons ressentiront la menace contre leur vie dans
le pays, ils fuiront. Cela ne se fera ni par la résistance pacifique.
Dans la presse sioniste
Li’or Akerman, ancien responsable du Shabak remet en question, dans «
Maariv » le 3/8/2012, les déclarations du Shabak selon lesquelles ce
service de renseignements aurait réussi à empêcher la poursuite des
opérations de la résistance en Cisjordanie, par ses mesures répressives.
Il affirme que le Shabak agit dans les territoires occupés depuis 1967,
et qu’il a un puissant réseau de renseignements, et qu’il est parvenu,
au fil du temps de l’occupation, à quadriller toute la Cisjordanie.
Malgré cela, les opérations de la résistance ont eu lieu, même si elles
ont diminué, ces derniers temps, probablement à cause de la chaleur, et
non à cause des efforts du Shabak.
L’editorialiste de Haaretz daté du 10 juin met en doute l’efficacité des
mesures sionistes prises à l’encontre du bourg de Yatta, dans la région
d’al-Khalil, où vivent les résistants ayant mené l’opération à Tel Aviv
et tourne au ridicule toutes les déclarations de la classe politique
sioniste promettant de sévir contre le peuple palestinien, en affirmant
que toutes ces promesses de violence et de vengeance ne peuvent assurer
la sécurité des « israéliens », car elles vont pousser de plus en plus
de jeunes (palestiniens) vers la « violence ».
Le commentateur militaire de la chaîne sioniste 10, Alon ben David,
écrit : « les murs élevés que nous avons érigés aux frontières peuvent
probablement arrêter les « terroristes », mais ils ne peuvent empêcher
les idées violentes de s’infiltrer dans les cœurs et les cerveaux des
Palestiniens. »
Yossi Beilin, écrit dans Ysrael Yom » le 16 août « Non à Hamas » et
réclame l’interdiction de la participation du Hamas aux élections
municipales qui devraient se dérouler dans les territoires occupés en
1967. L’auteur se base sur un article du protocole de 1995 dépendant des
accords d’Oslo qui stipule l’interdiction de toute formation politique
prônant le racisme ou qui vise à réaliser ses objectifs de manière
illégale. Il aurait attiré l’attention de Sharon, au cours des élections
législatives en 2006, sur cet article, mais Sharon n’en a pas tenu
compte. Il réclame aujourd’hui à la classe politique de faire attention…
Publié par Centre d'information sur la Résistance en Palestine (cirepal