Réagissant à l'annonce samedi dernier par le royaume de Bahreïn d'un décret en vertu duquel il avait déchu 72 citoyens de leur nationalité, Amnesty a demandé à Manama "d'annuler cette décision", qui rend ces personnes "apatrides", et "d'arrêter de cibler des dissidents", indique un communiqué.
De son côté, le CPJ a relevé que sur la liste rendue publique par Bahreïn, il y avait au moins quatre journalistes, qui avaient déjà été poussés à l'exil.
"Les journalistes bahreïnis qui osent exprimer des positions critiques encourent déjà des risques sérieux, notamment l'action judiciaire et la prison. Maintenant, Bahreïn leur retire ce qu'ils ont de plus précieux (la nationalité)", a déploré Sherif Mansour, coordinateur du CPJ pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Bahreïn a justifié sa décision en affirmant que les 72 personnes visées avaient "nui aux intérêts du royaume" et qu'il s'agissait avant tout de "préserver la sécurité et la stabilité (du royaume) et de lutter contre les dangers et les menaces terroristes".
Le ministre de l'Information, Isa Abdulrahman al-Hammadi, a ensuite précisé que "la plupart" de ceux déchus de leur nationalité "se trouvent à l'étranger et peuvent faire appel auprès de la justice".
Bahreïn est un petit royaume du Golfe, allié des Etats-Unis. Il abrite la Ve flotte américaine.
Depuis 2011, il est le théâtre de manifestations organisées par des représentants de la majorité chiite qui réclament une monarchie constitutionnelle. Jusqu'ici, la dynastie sunnite des Al-Khalifa a réprimé toute contestation.
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