Des pourparlers réunissaient vendredi matin des médiateurs de la crise
politique tunisienne, dont le puissant syndicat UGTT, et les partis de
la coalition gouvernementale dirigée par les islamistes d’Ennahda, à la
veille d’une nouvelle manifestation d’opposition.
Le syndicat a indiqué que ses représentants ainsi que ceux du patronat
Utica, de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et de l’Ordre
national des avocats négociaient avec Ennahda et ses alliés du Congrès
pour la république (CPR, parti du président Moncef Marzouki) et
d’Ettakatol, la formation du président de la Constituante, Mustapha Ben
Jaafar.
Toutes ces organisations militent pour la démission du gouvernement
actuel et la mise en place d’un cabinet apolitique pour sortir de la
crise politique déclenchée le 25 juillet par l’assassinat, attribué à la
mouvance jihadiste, d’un député d’opposition, Mohamed Brahmi.
Ennahda a annoncé cette semaine qu’il céderait à cette revendication
mais uniquement une fois qu’un compromis aura été trouvé avec
l’opposition sur le contenu de la Constitution, dont la rédaction est en
panne depuis des mois, et le calendrier électoral.
Mais l’opposition refuse de négocier avant la mise en place d’un nouveau
cabinet, le CPR rejette le principe d’une démission du gouvernement
tandis qu’Ettakatol partage la position de l’UGTT et des autres
médiateurs.
De son côté, l’hétéroclite coalition d’opposition a annoncé une nouvelle
manifestation samedi sous la forme d’une chaîne humaine allant de la
place du Bardo, où siège la Constituante, à celle de la Kasbah, où se
trouve le gouvernement.
Après avoir réussi à réunir par deux fois des dizaines de milliers de
manifestants les 6 et 13 août, la mobilisation a cependant
considérablement baissé et la semaine de manifestations organisée à
travers la Tunisie par les détracteurs d’Ennahda a échoué à réunir les
foules.
Le gouvernement actuel est accusé d’avoir failli sur le plan sécuritaire
face à l’essor de la mouvance jihadiste, mais aussi dans le domaine
économique, alors que les revendications sociales étaient au coeur de la
révolution de janvier 2011.
Le précédent gouvernement dirigé par Ennahda avait été poussé à la
démission après l’assassinat d’un autre opposant, Chokri Belaïd.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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