L’opposition travailliste britannique a décidé jeudi après-midi de
voter au Parlement contre une motion du gouvernement qui prévoit le
principe d’une intervention militaire en Syrie, a indiqué une source au
sein du parti. "Nous avons des doutes croissants concernant la nature
opaque de la motion du gouvernement" qui "ne dit rien" sur la nécessité
d’avoir des "preuves convaincantes" de l’implication du régime de Bachar
el-Assad dans l’attaque chimique présumée du 21 août, avant toute
intervention, a ajouté cette source au sein du parti travailliste.
Le parti travailliste, qui compte 257 députés sur les 650 de la Chambre
des communes, avait déjà conduit le gouvernement à modifier mercredi
soir à la dernière minute sa motion, en annonçant qu’il ne voterait pas
en faveur de la motion si une intervention militaire était envisagée
avant les résultats de l’enquête de l’ONU.
La motion gouvernementale qui doit être votée dans la soirée à la
Chambre des communes condamne "l’usage d’armes chimiques en Syrie le 21
août 2013 par le régime de (Bashar el-) Assad" et "convient qu’une
réponse humanitaire forte est requise de la part de la communauté
internationale, impliquant si nécessaire une action militaire qui soit
légale, proportionnée et destinée à sauver des vies en empêchant tout
usage futur d’armes chimiques en Syrie".
Mais pour passer de cet accord de principe, s’il est adopté, au
lancement effectif d’une intervention militaire, la motion prévoit un
second vote, une fois connus les résultats de l’enquête de l’ONU sur
l’attaque présumée aux armes chimiques en Syrie. Jeudi, le gouvernement a
révélé les conclusions des services de renseignement britannique qui
jugent "hautement probable que le régime (syrien) est responsable des
attaques aux armes chimiques du 21 août".
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À Paris, l’opposition syrienne réclame une action armée
Le chef de l’opposition syrienne Ahmad al-Jarba, reçu jeudi par le
président français François Hollande, s’est dit convaincu qu’une
"punition" internationale allait être infligée à Damas, mais n’a pas
obtenu d’engagement clair sur les livraisons d’armes réclamées depuis
des mois. Dans un contexte de dramatisation dominé par l’éventualité
d’une frappe internationale en Syrie, le chef du principal groupe de
l’opposition syrienne, qui avait déjà rencontré François Hollande en
juillet, a été reçu pendant un peu moins d’une heure à Paris.
Dans un entretien au journal Le Parisien, il a réclamé que la communauté
internationale prenne "la décision courageuse" d’intervenir en Syrie
contre le régime de Bashar el-Assad, accusé d’avoir tué des centaines de
civils dans une attaque à l’arme chimique le 21 août près de Damas.
"Qu’il soit frappé et que ce régime disparaisse", a ajouté M. al-Jarba,
se plaignant de la passivité des soutiens internationaux de
l’opposition.
"On ne doute pas de leur sincérité, mais cela fait deux ans que l’on
attend et qu’ils n’ont rien fait pour nous", a-t-il déploré. Au sortir
de son entretien avec M. Hollande, le chef de l’opposition s’est
toutefois déclaré certain qu’une "punition serait infligée à ce criminel
et à sa machine de mort".
L’ambassadeur en France de la coalition
nationale syrienne Monzer Makhous, présent lors de l’entretien, a estimé
que la France "avait pris des décisions appropriées". "Le président
français est sur le point de concrétiser des mesures très efficaces et
va prendre ses responsabilités historiques et morales", a-t-il assuré,
évoquant la "combinaison de livraisons d’armes et de frappes militaires
en Syrie".
Mais après l’entretien, le chef de l’État français, qui avait annoncé
mardi une augmentation du "soutien militaire" de la France à
l’opposition syrienne, a évité de s’engager clairement sur les
livraisons d’armes réclamées par l’opposition à cor et à cri depuis des
mois. M Hollande a souligné que la communauté internationale devait
marquer "un coup d’arrêt" à "l’escalade de violence" en Syrie et assuré
l’opposition de son soutien.
"Il y a différents groupes dans l’opposition", reconnaît Muhammad
Hussein al-Haj Ali, ex-général de l’armée syrienne qui a fait défection
en août 2012. Et "malheureusement, nous n’avons pas réussi à unifier
tous les officiers qui ont fait défection", a-t-il ajouté jeudi dans un
entretien à l’AFP. Une énième réunion des Amis de la Syrie, créée par
plusieurs pays occidentaux pour aider l’opposition syrienne à acquérir
cette crédibilité, "devrait se tenir prochainement" à Paris, "mais la
date n’est pas encore fixée", selon le ministère français des Affaires
étrangères.
François Hollande a réaffirmé jeudi à l’Élysée que la communauté
internationale devait marquer "un coup d’arrêt" à "l’escalade de
violence" en Syrie tout en insistant sur la nécessité d’une "solution
politique". Selon le président de la République, qui s’exprimait au côté
du chef de l’opposition syrienne Ahmad al-Assi al-Jarba qu’il venait de
recevoir, "tout doit être fait pour une solution politique, mais elle
ne viendra que si la coalition [de l’opposition] est capable
d’apparaître comme une alternative avec la force nécessaire, notamment
de son armée". La communauté internationale doit être également "capable
de marquer un coup d’arrêt" à "l’escalade de violence" en Syrie par une
"réaction appropriée", a-t-il ajouté.
François Hollande, qui a raccompagné son hôte sur le perron de l’Élysée,
a réaffirmé le "plein soutien de la France à l’opposition, seule
représentante à nos yeux, et aux yeux d’une grande partie de la
communauté internationale, du peuple syrien". "La France apportera toute
son aide politique, son soutien, comme nous le faisons depuis des mois,
mais également son aide humanitaire, matérielle", a-t-il assuré. "Nous
utiliserons l’appui que nous avons dans les pays du Golfe pour qu’il y
ait cette organisation", a-t-il enchaîné.
Arabie saoudite et Qatar livrent des armes aux rebelles syriens.
François Hollande n’a toutefois pas évoqué explicitement un soutien
militaire de la France à la rébellion syrienne, qui réclame des armes
antichars et antiaériennes pour faire face aux forces du régime.
Évoquant l’attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas, Ahmad
al-Jarba, qui préside la Coalition nationale syrienne, a lancé pour sa
part : "Ce crime ne doit pas rester impuni." Il a assuré qu’une
"punition" serait infligée à Bashar el-Assad et "sa machine de mort".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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