Une famille fuit les combats dans la province syrienne de Hama, le 22 mars 2017 (Afp)
Plus de 40 civils ont été tués en 48 heures en Syrie dans des raids
aériens probablement menés par la coalition dirigée par les Etats-Unis,
dont les troupes participent à une opération antijihadistes dans le nord
du pays.
Ces frappes sont survenues avant le début jeudi d'un nouveau round de
pourparlers intersyriens sous l'égide de l'ONU à Genève (Suisse), qui
suscite peu d'espoirs de règlement d'un conflit dévastateur qui a fait
plus de 320.000 morts en six ans.
Mercredi s'est également tenue à Washington une réunion des pays de la
coalition luttant contre Daesh en
Syrie et en Irak, devant laquelle le secrétaire d'Etat américain Rex
Tillerson a promis l'éradication de cette "force mondiale du mal" et
l'élimination prochaine de son chef Abou Bakr al-Baghdadi.
Dans leur déclaration finale, les 68 membres de la coalition se sont
dits "unis dans (leur) détermination à éliminer cette menace
planétaire".
C'est dans la province septentrionale de Raqa, contrôlée en majorité par Daesh, que huit civils ont été tués mercredi dans des raids de la
coalition, a affirmé une ONG, l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH).
"Les frappes ont touché une boulangerie et d'autres magasins proches dans la ville de Tabqa", contrôlée par l'EI, selon l'OSDH.
Mardi, 33 civils avaient déjà péri dans une frappe sur une école servant
de centre pour les déplacés au sud d'Al-Mansoura, ville tenue aussi par Daesh et située dans la province de Raqa, a déclaré l'OSDH, en accusant
également la coalition.
Le même jour, les Etats-Unis ont utilisé des hélicoptères d'attaque et
de transport de troupes et de l'artillerie pour soutenir une offensive
de l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) sur
le barrage de Tabqa, selon le Pentagone.
Le colonel Joseph E. Scrocca, porte-parole militaire américain, a
reconnu que la coalition avait mené des frappes "dans cette zone"
d'Al-Mansoura, et qu'elle enquêtait sur les informations parlant de
victimes civiles.
Les membres des FDS ont été héliportés avec l'objectif d'attaquer le
barrage par le sud. "C'est la première fois" que les forces américaines
héliportent ainsi des combattants alliés derrière les lignes jihadistes
en Syrie, selon le porte-parole.
Selon un commandant des FDS, le site où les combattants ont été héliportés se situe "à 15 km à l'ouest de Tabqa".
Cette ville représente une importante ligne de défense pour Daesh, à une
cinquantaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Raqa, capitale de
facto de Daesh et objectif ultime des Américains et leurs alliés.
Sur un autre front, des combats continuent d'opposer les rebelles et
leurs alliés jihadistes de Fateh al-Cham aux forces du régime pour le
quatrième jour consécutif dans l'est de Damas.
Les affrontements, entre les quartiers de Jobar (est) et Qaboun (nord-est), sont les plus violents à Damas depuis deux ans.
Le bruit des bombardements de l'armée et la pluie de roquettes tirées
par les rebelles sur les quartiers résidentiels résonne dans l'est de
Damas, à moins de 10 km du centre-ville.
Selon l'OSDH, "la rébellion veut faire la jonction entre les quartiers
de Jobar et de Qaboun", l'un qu'elle contrôle à moitié, et l'autre où
elle est présente en majorité.
Dans le centre du pays, d'autres groupes rebelles progressaient dans la
province de Hama à la faveur d'une nouvelle offensive contre le régime.
L'ONG Save the Children a affirmé qu'au moins 10.000 personnes avaient
été forcées de fuir leur foyer de la région de Hama, en s'alarmant de
l'intensification des attaques contre les écoles et les civils.
"Il y a des développements sur le terrain qui soulèvent des
inquiétudes", a déclaré l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de
Mistura, à la veille des négociations de Genève.
Les analystes sont pessimistes sur le résultat de cette cinquième session.
L'opposition réclame le départ du dictateur syrien Bashar al-Assad, que
Damas refuse. Le gouvernement syrien veut discuter en priorité de la
"lutte contre le terrorisme", ce qui pour le pouvoir désigne tous ses
adversaires.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire