« Notre pays saigne en silence… Le cri des êtres dignes n’est pas entendu par les gens méprisables » (dernier message écrit par le martyr Mohammad Khalife, camp de Jénin, sur sa page « facebook »).
Une « Intifada assiégée, poursuivie et réprimée ». Ainsi l’a récemment
décrite le secrétaire général du mouvement du Jihad islamique en
Palestine, Ramadan Shallah, non par les sionistes qui, pour leur part,
exécutent les Palestiniens et les emprisonnent, mais par les appareils
sécuritaires de l’Autorité palestinienne.
Malgré son isolement, l’Intifada al-Quds s’est poursuivie, au cours du
mois passé, avec les jets de pierre sur les routes coloniales, les
affrontements dans les villages et bourgs autour d’al-Quds et les tirs
armés sur la présence de colons et de soldats autour des colonies et
casernes militaires de l’occupant. Expression de la volonté d’en finir
avec l’occupant, la révolte se brise sur les tentatives de l’Autorité
palestinienne et de ses appareils sécuritaires de l’empêcher de se
développer et de s’élargir pour devenir une révolte généralisée contre
la présence coloniale en Palestine. L’Intifada ne fait pas partie de sa
stratégie, Mahmoud Abbas l’a incessament expliqué. Il préfère poursuivre
la voie de la normalisation avec l’occupant, en accueillant des
délégations sionistes pour envisager le sombre avenir qu’ils préparent,
et s’appuie sur des puissances étrangères qui financent son fief au lieu
de faire confiance à son peuple résistant.
Cependant, l’Intifada s’est étendue dans les prisons sionistes de Ofer
et du Naqab, avec la révolte de prisonniers qui ont poignardé des
gardiens et incendié des cellules, début février, et où des prisonniers
mènent la grève de la faim pour protester contre leur détention
arbitraire. De même, elle s’est étendue jusqu’aux rues de la ville
palestinienne de Haïfa, où des résistants ont attaqué des colons et dans
la région du Naqab, pour affronter la démolition de villages entiers et
dans la colonie de Petah Tikva, où un jeune Palestinien a poignardé
plusieurs sionistes vers la mi-février.
Compter sur ses propres forces et avancer, en attendant le changement
des rapports de force dans la région et le monde. Empêcher l’ennemi de
vivre dans la tranquillité, tant que les réfugiés palestiniens ne
peuvent retourner dans leur pays. C’est l’objectif de la résistance et
de l’Intifada al-Quds.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi-janvier 2017
Salem Abu Ghosh, 18 ans, camp de Qalandia. Exécuté par l’occupant le 25
janvier. Le martyr Salem était le cousin du martyr Hussayn Abu Ghosh,
exécuté il y a juste un an, après avoir mené une opération contre la
colonie « Beit Horon ».
Mohammad Mahmoud Abu Khalife, 19 ans, du camp de Jénin. Exécuté le 29
janvier par l’armée d’occupation lors d’affrontements dans le camp.
Sulayman Hamad Salah, 81 ans, du village al-Khodr, écrasé par un colon le 2/2.
Hussam Hamid Soufi, 24 ans, de Rafah, assassiné par un raid aérien de l’occupant sur la bande de Gaza, le 4/2
Mohamad Anwar al-Aqraa, 38 ans, de Gaza, assassiné par un raid aérien de l’occupant sur la bande de Gaza, le 4/2.
Décès du prisonnier blessé, Mohamad Jallad, dans un hôpital sioniste le
10/2. Il avait été blessé par balles au barrage militaire de Huwwara et
arrêté en novembre dernier par l’occupant, sous le prétexte que le
martyr avait l’intention de mener une opération de résistance. Le manque
de soins dispensés par l’hôpital de l’occupant a précipité le décès.
L’occupant avait interdit aux membres de sa famille de le visiter, au
cours de son hospitalisation.
Husni Jabr Darraj, 58 ans, de Ramallah, a été tué, écrasé par un colon sur la route coloniale 443.
Samed Fahmi Abu Shanab, 29 ans, décédé à Khan Younes le 16/2 des suites de ses blessures en 2005.
Rabi’ Najeh Salman, 20 ans, du camp Askar près de Nablus, décédé le 27/2
alors qu’il fuyait les sionistes, en sautant par-dessus le mur de
l’annexion, près de Salfit.
Saadi Ali Qaysiya, d’al-Dahiriyya de la région d’al-Khalil, 25 ans, exécuté le 2 mars, soupçonné d’avoir poignardé un colon.
Résistance
Au cours du mois de février, la résistance palestinienne a exécuté 17
opérations, selon des statistiques, comprenant des coups de feu, des
coups de poignard, sans compter les jets de pierre contre des véhicules
de l’occupant et de bouteilles incendiaires. L’opération menée dans la
colonie Petah Tikva, exécutée par le résistant Sadeq Nasser Abu Mazen
(19 ans) de Nablus, a blessé 7 colons. Il a été arrêté. 27 sionistes ont
été blessés au cours de ces opérations.
La censure militaire sioniste a dévoilé, après plusieurs mois,
l’arrestation de trois Palestiniens de la ville de Haïfa, en Palestine
occupée en 48, accusés d’avoir mené des opérations de résistance contre
l’occupation. Le jeune Youssef Shinawi, 21 ans, a tué un colon sioniste
et blessé plusieurs autres début janvier 2017. Il a été aidé par deux de
ses amis, Ibrahim Youssef et Khaled Abu Klayb, qui ont également été
arrêtés.
Deux prisonniers, Mahmoud Nasser, 22 ans et Khalil Silawi, 27 ans, ont
poignardé des gardiens de prison et mis le feu aux cellules, le premier
dans la prison de Nafha et le second dans la prison de Ofer.
Au cours de la dernière semaine de février, un affrontement armé a eu
lieu entre les forces de l’occupation et les résistants, près du barrage
militaire de Qalandia, blessant deux colons. 4 sionistes ont été
blessés par des pierres lancées près de la colonie Maale Adomim.
Un colon a été poignardé, début mars, dans le village al-Dhahiriya, au
sud de la ville d’al-Khalil. L’armée sioniste a réclamé aux colons de
rester enfermés dans leurs maisons, de crainte que d’autres soient
poignardés aussi.
Un soldat sioniste a été blessé par un Palestinien conduisant une
voiture et essayant de l’écraser, début février, du côté du barrage
militaire de Bitunia. Le même jour, un coup de feu a visé la voiture de
colons à l’est de Qalqilya. 3 sionistes ont été blessés dans l’explosion
d’une voiture dans la colonie Kiriat Yam, dans la région de Haïfa.
Deux soldats sionistes ont été blessés au cours d’affrontements dans le
camp de Jénine. Vingt véhicules blindés avaient investi le camp, mais
les jeunes du camp s’y sont opposés en lançant des pierres et en fermant
les quartiers. Puis les jeunes ont tiré des coups de feu sur les
sionistes.
Des affrontements nocturnes se sont déroulés dans Selwan, le bourg situé
au sud de la mosquée al-Aqsa, lorsque les forces de l’occupation ont
investi le bourg et ordonné la fermeture des magasins, en tirant des
coups de feu. Les jeunes du quartier al-Lawze se sont opposés aux
sionistes en lançant des pierres et des bouteilles incendiaires.
Des affrontements ont opposé le jeudi 2 mars les étudiants et élèves
d’Abu Diss, au nord de la ville d’al-Quds, aux forces de l’occupation,
autour de l’université. D’autres affrontements ont eu lieu quelques
jours plus tôt, opposant les étudiants de Bir Zeit aux forces de
l’occupation, qui en ont arrêté plusieurs.
Des affrontements ont eu lieu à Hazma, Abu Diss et Issawiya, au mois de
février, au cours desquels plusieurs jeunes ont été blessés et arrêtés.
Le 24/2, les sionistes ont mené une incursion dans le village de Hazma,
et des affrontements avec la population du village ont suivi. Le 26, les
jeunes du camp de Qalandia ont bloqué les issues menant vers le camp et
ont protesté contre la campagne de détention administrative de ses
jeunes et en soutien aux prisonniers menant la grève de la faim.
Le 2 mars, les 250 élèves de l’école al-Nukhba de Sour Baher, dans la
région d’al-Quds, protestent par un sit-in contre la fermeture de leur
école par l’occupant. Ils réclament le droit à l’enseignement. Ils ont
décidé, avec leurs parents et leurs enseignants, de poursuivre leurs
cours en plein air.
Des marches et manifestations se sont déroulées dans le Naqab
palestinien, en février, pour protester contre la démolition du village
Um al-Hiran et les maisons de plusieurs villages de la région, dont le
village d’al-Zarnouq.
Répression et purification ethnico-religieuse
L’administration coloniale est lancée dans une destruction systématique
de la vie des Palestiniens, que ce soit en Cisjordanie, dans al-Quds ou
dans les territoires occupés en 1948. Rien ne l’arrête, à présent
qu’elle a reçu le feu vert américain. Les rafles nocturnes se
poursuivent et s’accentuent. Les démolitions des maisons et divers
bâtiments dans les régions d’al-Quds, al-Aghwar et al-Naqab ne se
comptent plus. Des villages entiers et des quartiers sont en cours de
« nettoyage » ethnico-religieux. Des structures économiques sont
détruites, comme récemment les imprimeries. Les universités sont visées
par la répression de ses étudiants. Dans al-Quds, des écoles privées
sont fermées par des ordres militaires, jetant dans la rue des centaines
d’élèves. Rien qu’au mois de février, 403 Palestiniens ont été arrêtés.
Les autorités d’occupation ont décidé de fermer le marché traditionnel
de la ville occupée de Beer Saba’, dans le Naqab. Ce marché a cent ans
d’existence. Auparavant, les sionistes avaient fermé la mosquée de la
ville, puis le bâtiment municipal et la maison du célèbre historien Aref
al-Aref, selon le plan de judaïsation de la ville palestinienne.
L’armée de l’occupation a de nouveau arrêté l’enfant handicapé Issa
Mu’ati, 14 ans, de Bayt Lahem, blessé par balles en septembre 2015,
arrêté puis remis en liberté. Elle a également arrêté Jumana al-Rajabi,
22 ans, dans la ville d’al-Khalil, et Mus’ab Qattan, 22 ans, Muhammad
Hamamra, 16 ans, de Hussan. Dans le village de Tayaseer (province de
Tubas), Jum’a Abu Amr, 29 ans et Yazid Abu Ali, 19 ans ont été arrêtés.
Début mars, l’armée coloniale a arrêté, dans la nuit du mardi au
mercredi, 29 Palestiniens dans la Cisjordanie occupée, dont des anciens
prisonniers, Youssef al-Lahham, Walid al-Bustanji et Iyad Muhammad, des
camps de Dhayshe et de Ayda. Dans la nuit du 14 au 15 février, 25
Palestiniens ont été arrêtés lors d’incursions de l’armée d’occupation
dans plusieurs localités de la Cisjordanie occupée.
L’occupant a arrêté Randa Shahatit, mère de famille et ancienne
prisonnière qui avait mené la grève de la faim pour réclamer sa
libération. Elle a de nouveau entamé une grève de la faim refusant sa
mise en isolement, avant d’être remise en liberté. Elle a de nouveau été
arrêtée début mars. Randa Shahatit est membre du Mouvement du Jihad
islamique en Palestine. Elle a été détenue pendant 6 ans.
L’occupant a démoli un immeuble dans le bourg de Issawiya, le 1 mars,
laissant 30 Palestiniens sans domicile. Il a démoli le même jour des
bâtiments dans la ville de Rahat, dans le Naqab. Il a l’intention de
démolir 40 maisons, une école et une mosquée dans la région Khan
al-Ahmar, à l’est de la ville d’al-Quds, sous le prétexte qu’elles sont
construites sans autorisation. Il a également obligé la famille Qara’in,
qui habite sa maison depuis 7 ans, à la démolir et Saleh Shwayki, de
Selwan, à démolir sa maison construite en 2009 et où vivent 13
personnes.
Le village de Hussan dans la région de Bayt Lahem a été soumis à une
punition collective, après que des pierres aient été lancés contre les
colons de la colonie « Betar Ilit ». L’entrée du village al-Zawiya, dans
la province de Salfit, a été bloquée par des barrages de l’occupation,
dans la journée du 14 février.
D’autre part, le camp de She’fat, dans la ville d’al-Quds, a subi
plusieurs incursions de l’armée d’occupation, à la recherche de
Palestiniens de la Cisjordanie. Plusieurs véhicules militaires ont
pénétré dans le camp, en tirant des coups de feu, et lançant des bombes
sonores et de gaz, ce qui obligé les commerçants à fermer leurs
boutiques. Les jeunes du camp ont riposté en lançant des pierres et des
bouteilles incendiaires.
La nouvelle loi votée par le Knesset sioniste autorise le vol des terres
palestiniennes privées dans le territoire de la Cisjordanie. L’occupant
a émis plusieurs ordres militaires pour s’emparer de plus de 2500
dunums appartenant aux terres des villages al-Za’im, Izariyeh, Sawamra,
et Abu Diss,en vue de séparer le nord du sud de la Cisjordanie.
Non seulement les sionistes volent les terres et les propriétés
palestiniennes, mais aussi leur argent lors des incursions dans leurs
maisons. Plusieurs maisons de familles de martyrs et de prisonniers
d’al-Quds ont été fouillées au cours de ce mois, et l’argent qui s’y
trouvait a été volé, pour l’empêcher de parvenir au mouvement « Hamas »
selon les allégations sionistes.
Sous le prétexte de les protéger contre les vols, le département
soi-disant archéologique de l’armée sioniste envisage de mettre la main
sur tous les sites historiques palestiniens en Cisjordanie.
Profanation des lieux saints
Le projet de destruction de la mosquée al-Aqsa se met en place, très
sérieusement, selon la direction des Awqaf en Palestine, qui craint une
flambée de « guerre religieuse », après les déclarations des sionistes
affirmant que la mosquée est un espace juif, autorisant tous les juifs à
la profaner. Les creusements du sous-sol de la mosquée se poursuivent,
mettant en danger les fondations de la mosquée, qui risque de
s’effondrer comme sont en train de s’effondrer des bâtiments dans
Selwan.
Les palais omeyyades qui jouxtent la mosquée al-Aqsa sont l’objet de
judaïsation, avec l’installation de bassins rituels juifs. Ce sont 1400
ans d’histoire que les sionistes envisagent de détruire au profit d’un
mythe biblique forgé par l’occident.
Les autorités de l’occupation ont commencé à diviser l’espace de la
mosquée al-Aqsa, en installant des barrières vitrées à l’intérieur de
l’esplanade.
Au cours du mois de février, des milliers de colons ont profané la
mosquée al-Aqsa, presque une centaine par jour. Le 14/2, 110 colons ont
profané la mosquée, et le 13/2, 43 soldats de l’occupation l’ont investi
avec leurs armes. Le 22 février, ils étaient 129 colons, dont 98
étudiants, à profaner la mosquée, par la porte al-Maghariba, sous une
protection musclée assurée par la police et les services sécuritaires
sionises. Le 23 février, 75 colons ont profané la mosquée, auxquels se
sont opposés les fidèles dans la mosquée. Le 26 février, 158 colons
extrémistes ont profané la mosquée. Ils étaient 101 colons le 27
février. Au mois de janvier, le nombre des profanateurs sionistes de la
mosquée s’est élevé à 1715.
Selon le plan de judaïsation d’al-Quds, la capitale palestinienne, un
nouveau projet touristique vise jabal al-Zaytoun, qui serait lié à
l’université hébraïque, construite sur des terres palestiniennes. Le
plan consiste à installer un parc colonial surplombant la vieille ville.
Le plan de liaison entre le mur al-Bouraq et le train en provenance de
la colonie Tel Aviv vers al-Quds est en cours de construction. D’après
le plan colonial, ce train serait probablement souterrain, qui
réclamerait la construction d’un tunnel de 2 km.
Dans les prisons de l’occupation
Le prisonnier libéré, journalite Mohammad al-Qiq, a été arrêté au cours
du mois de février. Il avait mené une longue lutte pour mettre fin à sa
détention admnistrative et avait été libéré. Il a entamé une nouvelle
grève de la faim, son état de santé s’est gravement détérioré, après 20
jours de grève. L’ordre de sa détention admnistrative a été prononcée
début mars.
Plusieurs prisonniers détenus administratifs ont mené la grève de la
faim pour annuler cet ordre arbitraire. Raed Mtayr et Jamal Abu Layl
poursuivent leur lutte.
Le tribunal de l’occupation a prononcé contre le prisonnier libéré, Nael
al-Barghouty, son ancienne condamnation qui est la perpétuité, après
l’avoir arrêté. Nael avait été libéré dans le cadre de l’échange contre
le sioniste criminel Shalit.
Le tribunal de l’occupation a condamné la jeune Shatila Abu Ayada, 23
ans, de la ville de Kfar Qassem, à 16 ans de prison, l’accusant d’avoir
tué un colon et tenté d’en tuer d’autres. Après l’assassinat du jeune
Muhammad Abu Khdayr, selon le tribunal sioniste, la jeune femme a décidé
de venger son peuple, en poignardant et tuant des colons, à partir de
décembre 2015. Le tribunal a condamné la prisonnière Dala Abu Hawa, 39
ans, de la ville d’al-Quds, à 12 mois de prison et 1000 shekels
d’amende.
Le prisonnier maqdissi, Khaled Qutayna, a été condamné par les tribunaux
sionistes à la prison à perpétuité plus vingt ans, et une amende de 258
mille shekels, accusé d’avoir écrasé des colons en 2015.
Les prisonniers isolés dans la prison de Meggido réclament la fin de
leur isolement. Il s’agit de Hussam Amrou, Alex Manas et Hamza Zahran,
qui sont privés de visites familiales. Hamza Zahran, de Biddu, a été
arrêté le 11/10/2016, il a été condamné à 21 mois de prison. Alex Manas,
qui a la nationalité belge, a été mis en isolement renforcé il y a 7
ans. Hussam Amrou, de Tulkarm, est condamné à 30 ans de prison.
Un rapport palestinien signale que 43 Palestiniennes sont détnues dans
la section 11 de la prison sioniste de Hasharon. Plusieurs sont blessées
et malades, mais ne sont pas soignées : Israa’ Ja’abis, Amal Taqatqa,
Nathalie Shouha, Jamila Badr, Lama Bakri, Marah Bakir, Nourhan Awad et
Shuruq Duwayat. Parmi elles, 7 sont mères de famille et 12 mineures.
Les méfaits de l’Autorité palestinienne : une force de l’appareil
sécuritaire a arrêté à Tulkarm le prisonnier libéré Malik Rushdi Jaari,
dans sa maison. Jaari avait été arrêté par l’occupant pour appartenance
au mouvement du Jihad islamique en Palestine. Le même jour (24/2), elle a
investi la maison du prisonnier Adham Younis, détenu dans les prisons
de l’occupation, depuis 2007, et condamné à 5 perpétuités. Les forces
sécuritaires de l’AP ont lancé une vaste campagne d’arrestations des
cadres et militants, notamment les anciens prisonniers, du mouvement du
Jihad islamique en Palestine, au cours du mois de février, dans toutes
les localités de la Cisjordanie occupée. Il semblerait bien que l’ordre
vient des sionistes, qui craignent l’extension de l’Intifada.
Le 1er février, les forces sécuritaires de l’AP arrêtent le jeune Samer
Bani Awda, qui s’était échappé des prisons de l’occupation, alors qu’il
se trouvait dans un hôpital. Alors que l’occupant le recherchait, c’est
l’AP qui l’a livré.
La liste noire des normalisateurs
Une délégation du Maroc a participé à une rencontre avec les sionistes
pour discuter de l’enseignement dans le cadre d’un forum international,
les 15 et 16 février à Rabat. Les associations marocaines
anti-normalisation ont protesté contre cette rencontre. Ce forum,
financé et tenu sous le patronage de l’Union européenne, fait partie des
institutions par lesquelles l’Union européenne pousse les Etats arabes à
normaliser leurs relations avec l’ennemi.
Un ancien ministre de l’Autorité palestinienne, Ashraf al-Ajrami, a
déclaré au cours d’une rencontre normalisatrice avec les sionistes à
Akka, que l’Autorité accepte l’idée d’un Etat palestinien non
militarisé, la normalisation de ses relations avec l’entité et la
cessation du conflit.
Une rencontre a eu lieu à Londres entre des responsables sionistes et
des personnalités arabes pour lancer une campagne de normalisation
« populaire ». Dr Issam Abdel Samad, médecin égyptien vivant en
Grande-Bretagne, est à l’origine de cette rencontre. Il a proposé de
constituer des associations pour « briser le mur et rapprocher les deux
parties » (arabe et « israélienne »). De son côté, le représentant
sioniste a proposé de développer l’économie de Gaza et des iles de Tiran
et Sanafir pour accueillir les chômeurs de Gaza et d’Egypte ».
Le quotidien sioniste Maariv indique le développement des relations
entre l’entité sioniste et la Turquie dans les domaines du renseignement
et de la « sécurité ».
Le président du parti islamique soudanais Wassat, Youssef Kouda, a
déclaré vouloir normaliser les relations avec l’entité sioniste, sans
conditions préalables. Il est à noter que ce personnage se réfère à la
vie et biographie du prophète de l’Islam pour justifier son geste de
normalisation.
Mohamad al-Amadi, délégué du Qatar auprès de la bande de Gaza a décrit
ses relations avec l’entité sioniste comme étant « excellentes ». C’est
au cours d’une interview qu’il a accordé à un site internet sioniste
(Walla) que al-Amadi a déclaré être l’intermédiaire entre l’entité
sioniste et le mouvement Hamas, pour la construction d’un nouveau port à
Gaza et régler les problèmes d’approvisionnement en électricité, ainsi
que d’autres projets de construction.
Une zone « israélo »-jordanienne est en cours de construction, pour
faciliter les échanges entre la Jordanie et l’entité sioniste. Le projet
consiste à fonder une « zone franche » commune, pour l’industrie et les
travaux, de 700 dunums du côté jordanien, et 245 dunums du côté des
sionistes. De plus, il semblerait que l’entité a commencé à livrer du
gaz à la Jordanie.
Le quotidien palestinien « al-Quds » récidive : il a publié, fin
février, une annonce provenant des sionistes concernant la colonisation
en Cisjordanie. Le syndicat des journalistes palestiniens envisage des
mesures contre ce quotidien.
Le musicien irakien Nassir Shamma a rencontré et salué l’ambassadeur
sioniste d’origine irakienne auprès des Nations-Unies, sous l’égide de
l’UNESCO, lui promettant de jouer dans l’entité. Il a ensuite déclaré,
pour se disculper, qu’il ne connaissait pas l’identité de son
interlocuteur.
La presse palestinienne
L’éditorial de la revue hebdomadaire « al-Istiqlal » est consacré, fin
février, aux plans de liquidation de la question palestinienne que
poursuit l’entité sioniste, soutenue par la « communauté
internationale » et de régimes arabes. Pour les sionistes, cette période
est la plus propice depuis la Nakba pour liquider « définitivement » la
question palestinienne. La rencontre entre Netanyahu, le roi jordanien,
le président égyptien et John Kerry, l’ancien ministre des affaires
étrangères américain, il y a quelques mois, indique le désir d’en finir
avec cette question, et faire pression sur les Palestiniens, pour qu’il
acceptent un règlement où aucune de leurs revendications ne sera prise
en compte. Pour les sionistes, et ses « amis » arabes, c’est une
alliance contre l’Iran qui doit primer à l’heure actuelle. Le règlement
envisagé serait d’instaurer un Etat palestinien dans la bande de Gaza,
qui demeurerait assiégée, en agrandissant le territoire vers le
territoire égytien de Sina (Sinaï), et en construisant un aéroport et un
port, sous contrôle sioniste et international. Les récentes
déclarations sur une présence de forces internationales dans Gaza
préparent un tel plan, ainsi que les plans de construction menés par le
Qatar. « Quoiqu’il en soit, nous affirmons une fois encore que ce qui
est proposé ne peut être exécuté sans l’approbation palestinienne, qui
résiste toujours à la liquidation de la cause. Cependant, la division
interpalestinienne, que les sionistes et d’autres parties encouragent,
reste un frein à une opposition ferme et efficace ».
Communiqués et déclarations
Commentant la loi sioniste autorisant le vol des terres en Cisjordanie
occupée, Mohammad al-Hindi, membre du Bureau politique au Mouvement du
Jihad islamique en Palestine a déclaré : « L’Autorité qui ne peut
protéger la propriété et les terres de ses citoyens, doit s’en aller et
laisser le peuple résister et protéger ses terres ». Il poursuit :
« alors que « Israël » implante des colonies tous les jours, l’Autorité
poursuit la résistance, avant de se diriger vers les institutions
internationales réclamant leur verdict, mais si nous ne nous aidons pas
nous-mêmes, si nous ne protégeons pas nous-mêmes nos droits et unifions
les rangs de la résistance, personne ne nous défendra ».
Le mouvement Hamas rend hommage au combattant tunisien, assassiné par le
Mossad le 15 décembre 2015, Mohammad Zawari. A cette occasion, Abu
Ubayda, porte-parole des Brigades d’al-Qassam, a déclaré : « (al-Zawari)
est passé par là, à Rafah, dans Gaza, plusieurs fois pour partager avec
ses frères de la direction de la résistance, son savoir, ses projets et
ses inventions. Il a introduit des nouveautés qualitatives dans les
drones de la résistance. Il a ajouté que « personne ne peut séparer
entre notre nation et la Palestine, la cause de la Palestine occupe la
primauté dans les cœurs de tous les sincères, les libres et les
perspicaces, en cette période de guerres civiles meurtières ». Il a
appelé les jeunes de la nation à prendre Mohammad al-Zawari pour exemple
et de consacrer leurs efforts au soutien de la résistance en Palestine.
Le mouvement palestinien « Ahrar » a dénoncé, dans un communiqué, la
réception par Mahmoud Abbas d’une délégation sioniste dans Ramallah,
alors qu’au même moment, il poursuit et arrête les militants
palestiniens et envoie ses services sécuritaires frapper les étudiants
de l’Université technologique. Le communiqué rappelle que ces rencontres
normalisatrices sont refusées par le peuple.
Le vice-président du conseil législatif palestinien, dr. Hassan
Khrayshe, a affirmé qu’un grand nombre de prisonniers d’opinion, dont
des journalistes, se trouvent dans la prison de Ariha (Autorité
palestinienne), et que les appareils sécuritaires y exercent toutes
formes de torture.
Dans la colonie
Décidemment, les sionistes insistent et persistent. Dans le Haaretz du
23 février, le chef du bloc sioniste Yitshaq Herzog pose un plan en 10
points pour contrer celui de Netanyahu : il demande d’attendre 10 ans
avant de définir ce que sera l’avenir de la zone située à l’ouest du
Jourdain (Cisjordanie), en tant que région pacifiée.
Un autre plan est proposé par Yair Shalig (NRG 20/2) qui n’est pas
nouveau. C’est l’alternative jordanienne, qui veut dire supprimer toute
idée d’Etat palestinien, et partager le territoire de la Cisjordanie
entre l’entité sioniste et la Jordanie. Même si la Jordanie refuse, les
puissances occidentales peuvent faire jouer « le bâton et la carotte »
pour l’obliger à accepter une telle solution.
Plusieurs articles et commentaires de responsables sionistes font état
de leur inquiétude du « rapprochement » entre l’Egypte et le mouvement
Hamas, suite aux rencontres qui se sont déroulées depuis le début de
l’année. Mais l’inquiétude la plus grande vient de l’élection de Yehia
Senwar, ancien prisonnier libéré, à la direction du Hamas dans la bande
de Gaza. Pour les dirigeants sionistes, c’est la « ligne dure » du
Hamas, proche de l’Iran, qui tient à présent les rênes du pouvoir dans
la bande de Gaza.
CIREPAL - N° 17
mars 2017
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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