Le gouvernement tunisien et le syndicat UGTT ont indiqué mardi soir être
proches d’un accord pour annuler la grève générale de jeudi, alors que
la Tunisie connaît de profondes tensions politiques et sociales deux ans
après sa révolution.
"Une séance de négociations entre le gouvernement et l’Union générale
des travailleurs tunisiens (UGTT) a conduit à un projet d’accord sur
l’annulation d’une grève générale jeudi", a indiqué le gouvernement sur
sa page Facebook.
Le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia, a déclaré, selon
l’agence d’Etat TAP, que le détail du compromis serait annoncé une fois
qu’il sera approuvé par le Premier ministre, Hamadi Jebali, et par
l’instance dirigeante du syndicat.
Le secrétaire générale adjoint de la centrale syndicale, Belgacem Ayari,
a lui aussi indiqué que l’accord pourrait "aboutir à l’annulation de la
grève générale".
L’appel au débrayage national jeudi vise à dénoncer une attaque du siège
du syndicat la semaine dernière par la Ligue de protection de la
révolution, sorte de milice proche des islamistes d’Ennahda, le parti
qui dirige le gouvernement.
La principale revendication de la centrale syndicale est la dissolution
de cette organisation et des poursuites judiciaires contre les
responsables de l’attaque.
Un autre secrétaire général adjoint de l’UGTT, Sami Tahri, a toutefois
déclaré lors d’une conférence de presse à Tunis que "la grève tient
toujours, tout accord devant être entériné par la commission
administrative de l’UGTT", l’instance dirigeante du syndicat.
Le président Moncef Marzouki, a annulé un déplacement en Pologne et en
Bulgarie cette semaine "en raison de la situation délicate dans le pays
et de la montée des frictions politiques", selon la présidence.
L’appel à une grève générale intervient dans un climat de tensions en
Tunisie, où les manifestations sociales dégénérant en violences et les
attaques de groupuscules islamistes se multiplient sur fond d’impasse
politique, faute d’un compromis sur la future Constitution.
Ainsi, un conflit social à Siliana (sud-ouest de Tunis) a dégénéré fin
novembre en cinq jours d’affrontements entre manifestants et policiers,
faisant quelque 300 blessés.
L’UGTT — qui revendique un demi-million de membres— a reçu mardi une
multitudes de témoignages de sympathie, et dans la soirée des centaines
de sympathisants manifestaient bougies à la main et en chantant devant
son siège.
"La Confédération syndicale internationale (CSI) exprime sa solidarité
et tous les syndicats affiliés ont été choqués par l’attaque contre
l’UGTT, qui est un pilier de la nouvelle démocratie", a déclaré Jaap
Wienen, le numéro deux de la CSI, qui revendique 150 millions
d’adhérents à travers le monde.
La Tunisie fêtera le 17 décembre le début de sa révolution, la première
du Printemps arabe, sur fond de désillusion face à la misère et au
chômage persistant dans le pays.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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