La commission judiciaire ad hoc s’est penchée lundi sur les recours
déposés par l’opposition égyptienne, qui dénonce des fraudes et des
irrégularités lors du référendum sur la nouvelle Constitution, après
l’annonce dimanche de la victoire du "oui".
"La commission est en train de compiler les résultats du premier et du
second tours ainsi que les votes des Egyptiens de l’étranger et examine
les recours", a déclaré à Reuters le juge Mahmoud Abou Choucha, membre
de la commission judiciaire chargée de surveiller le bon déroulement du
scrutin.
Selon des résultats officieux proclamés dimanche par un responsable des
Frères musulmans, près de 64% des Egyptiens se sont prononcés en faveur
d’une nouvelle Constitution lors du référendum dont la seconde phase se
déroulait samedi.
Les sondages sortie des urnes du Front de salut national (FSN), la
principale coalition de l’opposition, confirment également la victoire
du "oui", selon un de ses responsables.
Mais les opposants ont néanmoins réclamé une enquête complète sur un
scrutin qu’ils estiment entaché par une série de fraudes et
d’irrégularités, au premier comme au second tour.
Le vote a en outre été marqué par une participation beaucoup plus faible
qu’attendu, puisqu’un tiers seulement des 51 millions d’électeurs
appelés à se prononcer se sont déplacés.
L’examen des recours devrait prendre plus de temps que prévu et les
résultats officiels ne seront vraisemblablement pas proclamés lundi, a
déclaré le juge Mahmoud Abou Choucha.
La participation relativement faible a poussé certains journaux
indépendants à remettre en cause les premiers résultats. "La bataille du
référendum est terminée et la guerre sur la légitimité de la
Constitution a commencé", titre le quotidien Al Chourouk, tandis que le
journal Al Masry al Youm titre "Constitution de la minorité".
Le journal du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), qui émane des
Frères musulmans, a ouvert quant à lui sur : "Le peuple l’a ordonné :
Oui à la Constitution".
L’opposition hétéroclite, constituée à la fois de libéraux, de
socialistes, de musulmans modérés et de coptes, a fait savoir qu’elle
continuerait à remettre en question la Constitution en organisant des
manifestations, ainsi que par tous les moyens démocratiques possibles.
"Nous ne considérons pas cette Constitution comme légitime", a déclaré
dimanche un dirigeant de l’opposition laïque, Amr Hamzawy, soulignant
qu’elle violait les libertés individuelles. "Nous continuerons à essayer
d’abattre la Constitution de manière pacifique et démocratique".
Huit personnes ont été tuées au cours d’affrontements entre islamistes
et opposants, déclenchés par la publication le 22 novembre d’un décret,
depuis largement abrogé, par lequel le président Mohamed Morsi étendait
considérablement ses pouvoirs.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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