vendredi 7 décembre 2012

Palestine : Khaled Mechaal en visite à Gaza pour la première fois

Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, effectuait vendredi sa toute première visite dans la bande de Gaza, gouvernée par le mouvement islamiste, dont il a embrassé le sol à son arrivée, foulant pour la première fois depuis 37 ans un territoire palestinien.
"J’espère que Dieu m’accordera le martyre à Gaza", a déclaré M. Mechaal dans le salon de réception du terminal de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, où étaient exposés des débris de la voiture du chef militaire du Hamas, Ahmad Jaabari, tué par la première frappe de l’opération israélienne "Pilier de défense" du 14 au 21 novembre.
Les hostilités ont coûté la vie à 174 Palestiniens, dont plus d’une centaine de civils, ainsi qu’à six Israéliens, quatre civils et deux militaires, selon les bilans des deux camps.
Arrivé via l’Egypte à la tête d’une délégation du bureau politique en exil, dont son adjoint Musa Abu Marzuk, M. Mechaal s’est prosterné pour embrasser le sol, imité par M. Abu Marzuk.
Il a ensuite été accueilli par le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui l’a chaleureusement embrassé.
"C’est la première fois que je viens en Palestine depuis 37 ans", a indiqué Khaled Mechaal, originaire de Cisjordanie, en précisant que cette visite à Gaza était sa première dans ce territoire palestinien.
"Ceci est ma troisième naissance, après ma naissance naturelle, en 1956, et ma deuxième naissance après la tentative israélienne de m’assassiner en 1997 en Jordanie sur ordre de Netanyahu", a-t-il dit, en référence au Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui exerçait ces fonctions en 1997.
"J’espère que notre quatrième naissance sera la libération de la Palestine, toute la Palestine", a affirmé le chef du Hamas, évoquant la Palestine mandataire, qui couvrait Israël et les Territoires palestiniens.
"Aujourd’hui Gaza, demain Ramallah, et Inchallah (par la grâce de Dieu), Jérusalem, Haïfa et Jaffa", a-t-il lancé.
M. Haniyeh et M. Mechaal, venu à Gaza pour participer notamment aux festivités du 25e anniversaire de la création du Hamas, devaient ensuite se rendre dans la ville de Gaza, au domicile du fondateur du mouvement islamiste, cheikh Ahmad Yassine, assassiné par Israël en 2004.
Sur le terrain, des centaines de policiers et d’agents de sécurité ainsi que des paramilitaires armés et masqués des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, étaient déployés sur la principale route de la bande de Gaza, que devait emprunter le cortège.
Dans la ville de Gaza, les rues étaient largement vides en ce jour de congé, pavoisées de drapeaux verts du Hamas, côtoyant par endroits les étendards rouges du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine, gauche nationaliste) qui célèbre son 45ème anniversaire le 11 décembre.
Les membres des Brigades Ezzedine al-Qassam étaient positionnés en nombre sur toutes les grandes avenues et aux carrefours, cagoulés de noir et en treillis, équipés pour la plupart de Kalachnikov et parfois de lance-roquettes RPG.
Par contraste, les rares membres des forces de sécurité officielles du gouvernement du Hamas étaient quasiment invisibles, comme si la plupart avaient revêtu pour l’occasion l’uniforme de la "résistance".
Malgré le caractère impressionnant de cette démonstration de force, l’ambiance était plutôt détendue, certains combattants prenant la pose devant des enfants curieux ou se photographiant entre eux.
La visite de Khaled Mechaal, dont l’autorité a été contestée par des dirigeants du Hamas à Gaza, intervient alors que les résultats définitifs des élections internes du mouvement, engagées depuis des mois, ne sont toujours pas connus. Lui-même a exprimé à maintes reprises son intention de céder la place.
"Le Hamas avec Mechaal à sa tête reste fidèle à lui même en tant qu’organisation qui prêche l’intégrisme religieux, le racisme et la violence", a commenté le porte-parole israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, en estimant que cette visite prouvait qu’"il n’y a pas de blocus israélien autour de Gaza".

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Le chef en exil du Hamas attendu à Gaza pour une visite historique
Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, était attendu vendredi à Gaza pour une visite sans précédent, à l’occasion des festivités du 25e anniversaire du mouvement islamiste palestinien, deux semaines après une confrontation armée avec Israël. Khaled Mechaal doit arriver d’Égypte par le terminal frontalier de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à la mi-journée, après les prières hebdomadaires musulmanes du vendredi. Il sera accueilli par Ismaïl Haniyeh, le chef du gouvernement du Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2006, selon un responsable.
Les deux dirigeants doivent ensuite participer à une conférence de presse avant de se rendre au domicile du fondateur du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, tué par Israël en 2004. Sur le terrain, des centaines de policiers et d’agents de sécurité ainsi que des paramilitaires armés des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche militaire du Hamas, se sont déployés le long de la route Salaheddine, qui traverse le territoire du nord au sud et que M. Mechaal et son entourage doivent emprunter.
Réfugié de Cisjordanie, Khaled Mechaal, 56 ans, a pris avec sa famille le chemin de l’exil à la suite de la guerre israélo-arabe de 1967 et n’est jamais revenu depuis dans les territoires palestiniens. Le chef du Jihad islamique, Ramadan Challah, qui souhaitait également se rendre vendredi à Gaza, y a renoncé à la suite d’une mise en garde israélienne par l’intermédiaire de l’Égypte, selon une source du mouvement radical à Gaza. La visite de Khaled Mechaal, dont l’autorité a été contestée par des dirigeants du Hamas à Gaza, intervient alors que les résultats définitifs des élections internes du mouvement, engagées depuis des mois, ne sont toujours pas connus. Lui-même a exprimé à maintes reprises son intention de céder la place.
Khaled Mechaal réside au Qatar depuis qu’il a quitté Damas après avoir pris ses distances avec le régime de Bashar el-Assad en raison de la brutale répression de la révolte en Syrie. Du 14 au 21 novembre, l’opération israélienne contre les groupes armés de Gaza a tué 175 Palestiniens, dont plus d’une centaine de civils, tandis que les roquettes tirées depuis le territoire palestinien ont tué six Israéliens, quatre civils et deux militaires.

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