La Syrie n’a pas, comme elle s’y était engagée, évacué de son territoire
la totalité de ses armes chimiques à la date du 5 février et le
processus est en retard de plusieurs semaines, ce qui remet en question
la date butoir du 30 juin fixée pour leur élimination totale.
A ce jour, la Syrie n’a évacué qu’à peine plus de 4% des 1300 tonnes de
produits toxiques qu’elle a déclarés à l’Organisation pour
l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Les deux petits lots évacués
se trouvent à ce jour à bord d’un navire danois en Méditerranée.
En vertu d’un accord intervenu entre la Russie et les Etats-Unis et
consacré par l’adoption fin septembre de la résolution 2118 du Conseil
de sécurité de l’Onu, les autorités syriennes avaient accepté d’évacuer
au plus tard le 5 février l’ensemble de leurs armes chimiques hors du
territoire syrien.
Toujours en vertu de l’accord, précipité par l’attaque au gaz sarin qui
avait fait des centaines de morts chez les civils le 21 août dernier
dans la plaine de la Ghouta, près de Damas, la Syrie a jusqu’au 30 juin,
soit encore près de cinq mois, pour éliminer totalement ses stocks
d’armes chimiques.
Les Etats-Unis avaient imputé l’attaque de la Ghouta au régime de Damas, qu’ils avaient alors menacé de raids aériens.
La Russie a déclaré mardi que son allié syrien allait évacuer
prochainement d’autres lots d’armes chimiques mais les diplomates
occidentaux ont dit n’avoir constaté aucun signe d’évacuation imminente.
La Syrie a fait savoir qu’elle allait transmettre à l’OIAC un calendrier
d’évacuation, sans dire exactement quand elle allait le faire.
Aucun transfert d’armes chimiques n’a eu lieu depuis le 27 janvier et la
date butoir du 5 février est passée sans que la Syrie ait rempli la
totalité de ses obligations, a noté un porte-parole de l’OIAC, Michael
Luhan. "C’est le statu-quo, jusqu’à ce que nous recevions le
calendrier", a-t-il dit.
Damas a imputé les retards dans l’évacuation de son stock chimique aux
menaces d’attaques d’insurgés sur les routes menant au port de
Lattaquié, au bord de la Méditerranée. Aussi le régime demande-t-il
davantage de matériel blindé et des équipements de communication pour
mener à bien cette mission.
Mais les Etats-Unis et les Nations unies, qui supervisent conjointement
le programme de destruction des armes chimiques avec l’OIAC, ont estimé
la semaine dernière que l’armée syrienne avait tout le matériel
nécessaire et devait honorer ses engagements le plus rapidement
possible.
Pour James Clapper, chef du renseignement américain, l’accord conclu
l’an dernier sur l’élimination des armes chimiques syriennes a renforcé
le président Bashar al Assad face aux insurgés, dont les chances de le
contraindre rapidement à quitter le pouvoir sont très réduites
désormais.
"Les perspectives en ce moment précis sont qu’il est vraiment dans une
position renforcée par rapport à l’an dernier en raison de l’accord de
suppression des armes chimiques, aussi lent soit ce processus", a dit le
directeur du renseignement national (DNI), qui était auditionné par la
commission du Renseignement de la Chambre des représentants.
En avril 2013, s’exprimant devant la même commission, le même James
Clapper affirmait qu’"après pratiquement deux ans de conflit en Syrie,
l’érosion des capacités du régime s’accélère. Nous l’observons dans ses
pertes territoriales, dans ses effectifs militaires et ses manques
logistiques".
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