Quelque 460 civils ont été évacués lundi par l’ONU des quartiers
assiégés de Homs, portant à 1200 le nombre d’habitants évacués en
quatre jours, alors que la reprise des négociations entre régime et
opposition à Genève n’a donné lieu à aucune avancée.
A Homs (centre), l’opération humanitaire a été rendue possible grâce à
une trêve négociée par l’ONU entre le régime de Bashar al-Assad et les
rebelles.
Plusieurs fois violée, la trêve humanitaire en vigueur
depuis vendredi a été prolongée jusqu’à mercredi soir, ont indiqué les
Nations unies.
"460 civils, pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes
âgées, ont été évacués des quartiers de Homs", a annoncé le gouverneur
Talal al-Barazi.
Au total, 1200 personnes ont pu quitter les quartiers tenus par les
rebelles et assiégés depuis juin 2012 par l’armée. La plupart étaient
très affaiblies par le manque de nourriture, d’eau et de médicaments.
Le processus a été émaillé par des tirs et bombardements ayant fait 14 morts entre vendredi et dimanche.
Des images diffusées par la chaîne Al-Mayadeen, basée à Beyrouth, ont
montré des enfants au visage pâle et les yeux très cernés, portés par
leur mère ou leur père.
"On manquait de tout, tous les enfants étaient malades, on n’avait même
pas de quoi boire", a affirmé une femme montrant des signes d’extrême
fatigue, entourée de ses trois enfants.
Se félicitant de la prolongation de la trêve à Homs, la patronne des
opérations humanitaires de l’ONU, Valerie Amos, a souhaité que les
négociateurs à Genève "se mettent d’accord sur une livraison à long
terme de l’aide aux 250 000 civils dans les communautés assiégées en
Syrie", où le conflit a fait plus de 136 000 morts et des millions de
réfugiés et de déplacés en près de trois ans.
Dans le camp de Yarmouk, près de Damas, où quelque 20.000 Syriens et
réfugiés palestiniens vivent sous le siège de l’armée depuis juin 2013,
une opération humanitaire a ainsi dû être suspendue en raison de
combats.
L’ONU a dit espérer sa reprise prochainement.
Le régime a par ailleurs accusé les rebelles d’avoir empêché le
Croissant-Rouge de fournir nourriture et médicaments dans la prison
centrale d’Alep (nord) pour le quatrième jour, provoquant "la mort de 20
détenus", selon la télévision syrienne.
En Suisse, les délégations du régime et de l’opposition ont été reçues
successivement par le médiateur de l’ONU Lakhdar Brahimi, qui a renoncé à
une conférence de presse, visiblement en raison de l’absence de
progrès.
M. Brahimi rencontrera vendredi le vice-ministre russe des Affaires
étrangères, Guennadi Gatilov, et la secrétaire d’État adjointe
américaine Wendy Sherman, a annoncé sa porte-parole, après que Moscou
eut proposé que diplomates russes et américains participent à une
rencontre avec les deux délégations syriennes.
Lundi, chaque camp a campé sur ses positions, poursuivant le dialogue de
sourds ayant prévalu durant la première session en janvier.
Selon un document en arabe circulant à Genève, M. Brahimi propose de
traiter "en parallèle" la question de l’arrêt de la violence et du
terrorisme, "priorité" pour le gouvernement, et celle de l’autorité
gouvernementale de transition, "préalable" pour l’opposition.
L’opposition syrienne a averti qu’elle ne participerait pas à une
troisième session si aucun progrès n’était réalisé. "S’il n’y a aucun
progrès, je pense que ce serait une perte de temps d’envisager une
troisième session", a affirmé son porte-parole, Louay Safi.
D’autre part, des tractations se sont poursuivies lundi à New York pour
tenter de persuader Moscou de se rallier à un projet de résolution sur
la situation humanitaire en Syrie. La Russie le considère comme inutile,
voire contre-productif : "Ce texte ne sera pas adopté, croyez-moi", a
lancé aux journalistes l’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine.
Les Occidentaux ont prévu de convoquer une nouvelle réunion mardi
après-midi, au niveau des experts, en espérant que la Russie y
assistera.
Sur un autre plan, un troisième chargement d’agents chimiques a été
évacué lundi en vue de sa destruction, a annoncé la mission conjointe
ONU-Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui a
"encouragé la Syrie à accélérer le transport d’agents chimiques".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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