Deux engins explosifs de confection artisanale blessent six policiers
vendredi dans le centre du Caire, a indiqué la police qui est de plus en
plus la cible d’attaques.
L’Egypte est le théâtre d’une recrudescence des attentats revendiqués
par des groupes jihadistes depuis que l’armée a destitué et arrêté le
président islamiste élu Mohamed Morsi le 3 juillet et réprime dans le
sang les manifestations de ses partisans.
La plupart de ces attaques visent la police, que les groupes jihadistes
accusent, aux côtés des soldats, de tuer et d’emprisonner massivement
des manifestants pro-Morsi.
Deux petites bombes ont explosé près de policiers en faction sur un pont
du quartier de Guizeh, dans le centre du Caire, a indiqué le ministère
de l’Intérieur. Au moins six policiers ont été blessés, a précisé le
ministère de la Santé.
La police a bouclé le secteur, où une fourgonnette a été endommagée dans l’attaque.
Selon la télévision d’Etat, l’attaque a visé un barrage routier
installer pour faire face à une manifestation des pro-Morsi appelés à
manifester plus tard vendredi.
"Il y a eu une première explosion, puissante, à 9h45 (07H45 GMT) suivie
d’une autre, plus faible deux minutes plus tard", avait témoigné plus
tôt pour l’AFP un habitant du centre de la capitale.
Il n’était pas possible dans l’immédiat de déterminer si les engins
avaient été déposés sur le pont ou jetés par des assaillants.
La télévision a diffusé des images en direct de véhicules de police et d’ambulances sur les lieux des explosions.
Le 24 janvier, quatre attentats, dont un à la voiture piégée, avaient
visé la police au Caire, tuant six policiers à la veille des
célébrations du troisième anniversaire de la révolte de 2011 qui chassa
du pouvoir Hosni Moubarak.
Quatre jours plus tard, un général de la police, conseiller du ministre
de l’Intérieur, Mohamed Saïd, était abattu devant son domicile au Caire.
Ces attaques avaient été revendiquées par un groupe jihadiste
s’inspirant d’Al-Qaïda, Ansar Beït al-Maqdess, qui avait également
menacé de s’attaquer au maréchal Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée
et homme fort du pays.
Si les attaques les plus sanglantes contre les forces de l’ordre ont été
revendiquées par Ansar Beït al-Maqdess, le gouvernement intérimaire
installé par le maréchal Sissi accuse systématiquement les Frères
musulmans, dont est issu M. Morsi et qui ont été décrétés "organisation
terroriste".
Selon Amnesty International, quelque 1.400 personnes ont été tuées dans
des manifestations, des islamistes pour l’immense majorité. Et les
leaders des Frères musulmans sont derrière les barreaux.
L’armée égyptienne a affirmé jeudi qu’un journal koweïtien avait "mal
interprété" des propos du maréchal Sissi sur son intention de se
présenter à la présidentielle prévue dans les trois mois, assurant qu’il
réserverait l’annonce de sa candidature au "peuple égyptien".
Il y a dix jours, l’état-major lui a donné mandat pour postuler à la
magistrature suprême mais il reste au maréchal à prendre sa retraite de
militaire et démissionner de son poste de vice-Premier ministre et
ministre de la Défense pour pouvoir officiellement faire acte de
candidature.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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