Le serment du Hamas de défaire Israël après avoir revendiqué sa
"victoire" à l’issue du conflit dans la bande de Gaza en novembre
justifie les réticences de l’Etat hébreu à céder davantage de terres aux
Palestiniens, a déclaré dimanche Benjamin Netanyahu.
Le Premier ministre israélien s’exprimait au lendemain d’un discours de
Khaled Méchaal dans la bande de Gaza. Devant des dizaines de milliers de
Palestiniens, le chef du Hamas a déclaré samedi que le mouvement
islamiste ne renoncerait pas à "un seul pouce de notre terre", ce qui
englobe dans son esprit le territoire israélien.
"Lors de la journée d’hier, nous avons pu voir à nouveau le vrai visage
de nos ennemis. Ils n’ont aucune intention de parvenir au moindre
compromis avec nous. Ils veulent détruire notre pays", a réagi Benjamin
Netanyahu au cours du conseil des ministres hebdomadaire.
Le chef du gouvernement israélien s’est attiré de vives critiques de la
part de la communauté internationale tout au long de la semaine après
l’annonce du développement de colonies juives en Cisjordanie et à
Jérusalem-Est à la suite de la reconnaissance de facto d’un Etat
palestinien par l’Assemblée générale des Nations unies.
Il a affirmé dimanche qu’Israël ne se retirerait pas de Cisjordanie
comme il l’a fait de la bande de Gaza en 2005, afin de ne pas fournir
aux activistes palestiniens un autre territoire d’où tirer des roquettes
en direction des villes israéliennes.
"Je suis toujours stupéfait par les illusions que d’autres nourrissent
en se disant prêts à poursuivre ce processus et à l’appeler la paix", a
dit Benjamin Netanyahu.
"Nous voulons une paix véritable avec nos voisins mais nous ne nous
voilerons pas la face et nous ne nous enfouirons pas la tête dans le
sable", a-t-il poursuivi, en soulignant qu’Israël devait pour cette
raison "résister aux pressions internationales".
Même si certains responsables du Hamas ont pu évoquer récemment la
possibilité d’une coexistence pacifique avec Israël dans le cadre d’une
trêve de longue durée, la charte du Hamas prône la destruction d’Israël
et la reconquête de l’ensemble de la Palestine du mandat britannique, ce
qui inclut l’actuel Etat hébreu.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, se dit pour sa
part prêt à conclure une paix prévoyant la création d’un Etat
palestinien selon les frontières prévalant avant la guerre des Six Jours
en 1967, au cours de laquelle Israël a conquis Jérusalem-Est, la
Cisjordanie et la bande de Gaza.
La question de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est
constitue toutefois l’un des facteurs de blocage des négociations de
paix et Mahmud Abbas s’est engagé dans un processus de réconciliation
entre son mouvement, le Fatah, et le Hamas.
"Ce qui est intéressant, c’est qu’Abu Mazen (Mahmud Abbas, ndlr) n’a
pas condamné les propos (du Hamas) appelant à la destruction d’Israël,
tout comme précédemment il n’a pas condamné les tirs de roquettes sur
Israël (en provenance de la bande de Gaza)", a jugé Benjamin Netanyahu.
"Et à mon grand regret, il oeuvre à la réconciliation avec ce même Hamas, qui est soutenu par l’Iran."
Lors de son premier mandat à la tête du gouvernement israélien, Benjamin
Netanyahu avait envoyé en 1997 des agents du Mossad tenter d’assassiner
Khaled Méchaal en Jordanie. L’opération s’était soldée par un échec.
Yisrael Katz, ministre des Transports, a prévenu que l’Etat hébreu
pourrait à nouveau prendre Khaled Méchaal pour cible si le Hamas ne
respectait pas les termes de la trêve conclue le 21 novembre.
"Il a dit qu’il voulait mourir en martyr et il y a une forte probabilité
que ce voeu soit exaucé et qu’il devienne une cible légitime si le
calme devait être rompu", a dit ce membre du Likoud, le parti
conservateur de Benjamin Netanyahu.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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