jeudi 2 février 2012

Koweït : Législatives,l'opposition favorite

Les Koweïtiens élisaient jeudi leur Parlement, qui devrait être dominé par l’opposition emmenée par les islamistes, ce qui ne lui permettra pas pour autant de gouverner cet émirat pétrolier dirigé par la dynastie des Al-Sabah. L’affluence des électeurs, faible dans la matinée, a augmenté dans l’après-midi notamment dans les circonscriptions à dominante tribale.
Le taux de participation était de plus de 50% deux heures avant la fermeture des bureaux de vote à 15H00 GMT, selon des estimations non officielles. A Sabah Al-Salem, une zone tribale à 20 km au sud de la capitale, les électeurs faisaient encore la queue moins d’une heure avec la fin du scrutin.
"Je pense que l’opposition va remporter le scrutin d’une manière impressionnante, ce qui va contribuer à la stabilité et à la relance du développement", a déclaré à l’AFP Mohammad al-Oteibi, un directeur d’école.
Des femmes, certaines drapées dans leur abaya noire et d’autres habillées à l’occidentale, ont fait la queue pour pouvoir voter, alors que les hommes attendaient dans des files séparées.
Les élections législatives anticipées ont été convoquées après la dissolution de la Chambre début décembre, consécutive à la démission du gouvernement à la suite d’une vague de manifestations populaires menées par des jeunes inspirés par le Printemps arabe.
Selon les sondages et les analystes, l’opposition menée par les islamistes, qui a fait campagne pour des réformes en profondeur et contre la corruption, devrait remporter la plupart des 50 sièges du Parlement.
L’opposition occupait 20 des 50 sièges du Parlement sortant.
Les résultats devraient être annoncés vendredi matin.
Mais quelle que soit l’issue du scrutin, le Premier ministre demeurera un membre de la famille régnante des Al-Sabah, qui accapare également les principaux ministères de souveraineté, dont la Défense, l’Intérieur et les Affaires étrangères.
Plus de 400.000 électeurs prennent part au scrutin, dont 54% de femmes. Vingt-trois femmes figurent parmi les 286 candidats. Quatre femmes qui avaient été élues pour la première fois dans l’histoire du Koweït en 2009 se présentent à nouveau.
Le Koweït compte 3,6 millions d’habitants, mais 68% sont des étrangers. Une trentaine d’observateurs internationaux et 300 observateurs locaux ont été autorisés par le gouvernement, pour la première fois, à superviser les élections.
Ce scrutin, le quatrième en six ans, ne devrait cependant pas rétablir la stabilité dans l’émirat secoué par des crises politiques à répétition entre l’exécutif et le législatif.
"Je ne suis pas optimiste. Je ne pense pas que ces élections vont résoudre nos problèmes", a affirmé une femme, Oum Saoud, qui votait à Jabiriya, près de la capitale.
"Nous voulons en finir avec les conflits, surtout ceux à caractère confessionnel. Nous sommes inquiets de la situation au Koweït", a renchéri une autre électrice, Fatima Abdallah, en abaya noire.
Le scrutin se déroule sur fond de tensions confessionnelles entre sunnites, majoritaires dans l’émirat, et chiites, reflétant les conflits régionaux.
La campagne électorale a également été entachée par des violences impliquant les tribus, fortement mobilisées aux côtés de l’opposition.
Plusieurs personnes avaient été blessées lors de heurts mardi soir entre la police et des membres de l’influente tribu des Mutair qui avaient pris d’assaut le siège d’une chaîne de télévision où un candidat participait à un talk-show.

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