Le Conseil national syrien (CNS) a appelé, vendredi 24 février, le groupe des "amis de la Syrie" à armer les combattants de l’Armée syrienne libre et à soutenir toutes les formes de résistance populaire au dictateur Bashar Al-Assad. De leur côté, les puissances arabes et occidentales sont divisées sur la question de l’envoi d’armes aux rebelles, au motif que cela ne ferait qu’envenimer les violences et précipiter le pays dans une guerre civile ouverte.
"Si le régime n’accepte pas les termes de l’initiative politique définie par la Ligue arabe et ne met pas fin aux violences contre les citoyens, les ’amis de la Syrie’ ne devront pas empêcher les pays d’aider individuellement l’opposition syrienne grâce à des conseillers militaires, de l’entraînement et des livraisons d’armes d’autodéfense", déclare le CNS dans un communiqué.
L’Armée syrienne libre (ASL), composée essentiellement de militaires ayant déserté, aurait réussi a faire entrer des armes clandestinement dans le pays et à en acheter sur le marché noir, rapporte REUTERS.
L’opposition syrienne indiquait vendredi à l’agence d’information que les pays occidentaux et d’autres puissances fermaient les yeux sur des achats d’armes que mènent à l’étranger des exilés syriens pour le compte de l’ASL.
Des armes légères, du matériel de communication et des équipements à visée nocturne entreraient en contrabande dans le pays, selon l’opposition, qui ajoute que des contacts sont noués pour doter les forces insurgées de moyens de défense antiaérienne et antichar. Il s’agit également de faire rentrer en Syrie des officiers à la retraite pour faire fonction de conseillers militaires et contribuer à l’organisation et à la coordination des rebelles.
"Nous acheminons des armes défensives et offensives. Elles viennent de partout, même de pays occidentaux, et ce n’est pas difficile de leur faire passer les frontières", a assuré une source de l’opposition à l’agence REUTERS. "Aucune décision d’armer les rebelles n’a été prise par quelque pays que ce soit, mais des pays permettent aux Syriens d’acheter des armes et de les expédier dans notre pays".
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Paris reconnaît le CNS comme "interlocuteur légitime"
Le chef de la diplomatie français Alain Juppé a déclaré vendredi qu’il considérait le Conseil national syrien (CNS) comme "l’interlocuteur légitime" de la communauté internationale, sans s’engager cependant sur une reconnaissance formelle. "Nous considérons le CNS comme l’interlocuteur légitime (...) le pôle autour duquel doit s’organiser l’opposition", a déclaré Alain Juppé à son arrivée à la conférence internationale sur la Syrie à Tunis. Il a insisté toutefois pour que "toutes les sensibilités soient représentées" dans l’opposition, notamment les communautés chrétienne et alaouite.
Interrogé sur une éventuelle reconnaissance formelle du CNS, il a répondu : "Quand cette unité sera faite, nous pourrons progresser."
Alain Juppé a également fait part de son "inquiétude" pour les journalistes piégés à Homs, et a mentionné particulièrement la Française Édith Bouvier, blessée, qui a besoin d’être "évacuée le plus vite possible". "J’en appelle très solennellement aux autorités syriennes pour que le plus vite possible Mme Bouvier puisse recevoir les soins nécessaires", a déclaré Alain Juppé, précisant que l’ambassadeur de France à Damas, Éric Chevallier, n’avait pas eu l’autorisation des autorités pour se rendre dans la ville pilonnée par l’armée syrienne. "Des discussions sont en cours avec le Croissant-Rouge et la Croix-Rouge", a souligné le ministre français des Affaires étrangères.
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Damas qualifie la conférence de Tunis de "réunion des ennemis du peuple syrien"
La télévision d’État syrienne a qualifié les pays réunis vendredi à Tunis pour faire pression sur le régime de Bashar el-Assad d’"ennemis de la Syrie" ou encore d’"amis des États-Unis et d’Israël". "Réunion des ennemis du peuple syrien", "Amis de l’Amérique et d’Israël", "Réunion de soutien au terrorisme en Syrie", peut-on lire sur le bandeau de la télévision syrienne qui a diffusé très brièvement l’ouverture de la réunion à Tunis.
"Un vrai ami vient chez vous pour s’enquérir de vos nouvelles. Ceux-là ne sont pas des amis, ce sont les ennemis de la Syrie", a précisé de son côté un commentateur interviewé à la télévision.
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Les Saoudiens quittent Tunis, déplorent l’inaction face à Damas
La délégation saoudienne a quitté vendredi la conférence des "Amis de la Syrie" de Tunis en regrettant que l’accent n’ait été mis que sur l’aide humanitaire, rapporte la chaîne de télévision Al Arabiyya.
La chaîne de télévision panarabe ajoute que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al Fayçal, a déploré "l’inaction" de la conférence et a estimé que se concentrer sur la question de l’aide humanitaire à la Syrie était "insuffisant".
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