Le Premier ministre Benjamin Netanyahu arrive lundi en Chine pour une
visite rare grâce à laquelle Israël, menacé par la crise économique,
espère développer son commerce avec le géant asiatique.
Mais les tensions au Moyen-Orient et le processus de paix
israélo-palestinien ne seront pas absents de ce séjour de cinq jours,
d’autant que le président palestinien Mahmud Abbas a lui même entamé
dimanche une visite d’Etat en Chine.
Les dirigeants israélien et palestinien ne devraient toutefois pas se
rencontrer même si Pékin, qui ambitionne de jouer un rôle diplomatique
plus actif au Moyen-Orient, serait disposé à organiser une réunion entre
eux, selon l’agence de presse Xinhua.
Durant sa visite, Netanyahu réaffirmera en outre aux dirigeants
chinois ses inquiétudes quant au programme nucléaire controversé de
l’Iran sur fond de menaces de conflit régional. Israël a procédé
vendredi et dimanche à des frappes en Syrie, alliée de Téhéran, en
ciblant selon l’Etat hébreu des armes destinées au Hezbollah libanais.
"Nous espérons que cette visite permettra de renforcer la coopération
entre les deux pays. La Chine et Israël y ont tout à gagner et c’est
notre but", a déclaré le porte-parole de Netanyahu, Mark Regev, à
l’AFP.
Les deux pays n’ont établi des relations diplomatiques qu’en 1992 et
la dernière visite d’un Premier ministre israélien en Chine remonte à
2007, du temps d’Ehud Olmert.
En 2012, Israël a importé pour 5,32 milliards de dollars de produits
chinois et exporté pour 2,74 milliards USD vers l’Empire du milieu,
selon des chiffres officiels israéliens. L’objectif israélien est que le
commerce bilatéral atteigne les 10 mds USD d’ici trois ans.
La Chine est "l’un de nos plus importants partenaires commerciaux et
il y a un grand potentiel pour attirer les investissements chinois en
Israël", plaide Eli Belotsercovsky, directeur chargé des relations
économiques avec l’Inde et la Chine au ministère israélien des Affaires
étrangères.
"Il existe nombre de domaines essentiels pour les objectifs de
développement de la Chine et nous pouvons y contribuer grandement",
a-t-il expliqué, citant la haute technologie, l’énergie renouvelable, le
dessalement, les communications, les équipements médicaux et
l’agriculture.
Netanyahu passera les deux premiers jours de sa visite à Shanghai,
une étape qui portera essentiellement sur les dossiers économiques et
commerciaux, avant de se rendre à Pékin pour des entretiens avec le
nouveau président Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang.
"Le fait que Netanyahu rencontre les nouveaux dirigeants chinois pour
jeter les bases d’un dialogue étroit et pour pouvoir transmettre les
messages directement est très important pour nous", a souligné un
diplomate israélien, Hagai Shagrir.
"Cette visite est une excellente occasion pour faire venir les
investisseurs chinois en Israël, les encourager à ouvrir des centres de
recherche et développement ici et à investir dans les infrastructures",
a-t-il estimé.
Pour l’avocate d’affaires Tehila Levi-Lati, qui a noué un partenariat
avec un cabinet chinois, "l’autorité gouvernementale est tout en Chine.
C’est pourquoi la participation des autorités aux réunions d’affaires
ouvre des portes, particulièrement au niveau du Premier ministre".
Sur le plan politique, Netanyahu devrait chercher à convaincre
Pékin de la nécessité d’imposer des sanctions plus sévères à l’Iran
qu’Israël et l’Occident soupçonnent de développer un programme nucléaire
militaire, malgré les dénégations de Téhéran.
La Chine participe avec les autres grandes puissances aux
négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire, mais elle est
aussi l’un des premiers clients du pétrole iranien et a refusé de se
joindre aux sanctions unilatérales occidentales.
Le processus de paix israélo-arabe et "les défis pour la stabilité
régionale" seront également à l’ordre du jour de la visite de Netanyahu qui regagnera Israël vendredi, selon son porte-parole.
M. Abbas, lui, séjournera en Chine jusqu’à mardi.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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