mercredi 5 juin 2013

Irak : des milliers de chiites à Bagdad pour un pèlerinage sous haute tension

Plusieurs dizaines de milliers de pèlerins convergeaient mercredi vers un mausolée de Bagdad pour y commémorer la mort d’une figure révérée par les chiites, majoritaires en Irak et cibles ces dernières semaines de violences accrues.
La capitale irakienne a été pratiquement bouclée et les barrages de l’armée et de la police se sont multipliés pour faire face au risque d’attentats qui ont fait plus de 1.000 morts en mai à travers le pays, selon les Nations unies. Il s’agit du bilan mensuel le plus lourd depuis 2008.
Kadhimiyah, le quartier du nord de Bagdad où se déroulent les commémorations, était noir de monde, selon un photographe de l’AFP.
Les commémorations devaient culminer dans la journée, lorsque les pèlerins porteront un cercueil symbolique en direction du mausolée de l’imam Moussa al-Kadhim, 7e imam du chiisme, empoisonné en 799 par le calife abasside Haroun al-Rachid.
Mettant en avant "la coopération entre les forces de sécurité", le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Saad Maan, a assuré à l’AFP qu’"aucun incident ne (s’était) produit pour le moment".
Les pèlerins chiites, qu’ils soient Irakiens ou étrangers, sont souvent visés par les insurgés sunnites qui les qualifient d’"apostats".
"Les terroristes ne nous font pas peur. Nous ne nous arrêterons pas sur notre chemin qui est le chemin emprunté par la famille du prophète", a déclaré Khaled Naama, 35 ans, un travailleur journalier venu de Samawa, à 280 km au sud de Bagdad.
"J’espère que le monde islamique et que tous les terroristes comprendront que les pèlerins sont venus pour faire un pied de nez au terrorisme", a renchéri Hamoud Jassim, employé d’une société pétrolière publique.
Les attentats se sont multipliés depuis le début de l’année et visent tant les mosquées chiites que sunnites, les funérailles, mais aussi les forces de sécurité.
A en croire observateurs et analystes cette flambée de violences est à mettre en grande partie sur le compte de la paralysie politique qui accable l’Irak.
La minorité sunnite se sent ostracisée par les autorités, dominées par les chiites. Les insurgés mettent cette colère à profit pour s’attirer la sympathie de cette communauté.

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