Deux kamikazes ont fait détoner mardi leurs ceintures explosives dans
un lieu de culte chiite à Bagdad tuant au moins 31 personnes, alors que
la flambée de violences et la paralysie politique font craindre un
retour au conflit confessionnel ouvert.
Le double attentat a fait également 57 blessés, selon un nouveau bilan de sources médicale et de sécurité.
Il a eu lieu peu après la prière de la mi-journée dans la husseiniyya
(lieu de culte chiite) Habib ben Muzaher, dans le quartier Qahira
(nord), ont indiqué un responsable du ministère de l’Intérieur et des
sources médicales. Un précédent bilan faisait état de 15 morts.
Le secteur a été totalement bouclé par les forces de sécurité qui ont
interdit la circulation des véhicules, de crainte d’autres attentats.
Le premier kamikaze s’est fait exploser à l’entrée de la husseiniyya, et
le second a profité du chaos provoqué par le premier attentat pour
faire détoner ses explosifs à l’intérieur du bâtiment, selon ces
sources.
La husseiniyya est adjacente à l’université privée Imam Al-Sadiq, c’est
pourquoi de nombreux étudiants figurent parmi les victimes, selon la
police.
Ali Chammari (20 ans), un étudiant en deuxième année de droit
entièrement recouvert de poussière, a indiqué à l’AFP que les kamikazes
portaient des costumes et qu’ils avaient commencé par tuer le gardien de
la husseiniya avant de se faire exploser.
"Mais qu’ont fait d’innocents étudiants pour subir un tel sort", s’interroge Mustafa Kamil.
"Quelle religion accepte qu’on tue des êtres humains innocents", déplore cet étudiant de 20 ans, les larmes aux yeux.
"Quelques minutes avant les attentats, j’étais avec un ami. je devais
l’accompagner pour prier ensemble mais j’ai renoncé. il est parti tout
seul sans jamais revenir", ajoute-t-il.
Ces attentats n’ont pas été revendiqués, mais des groupes extrémistes
sunnites liés à Al-Qaïda mènent régulièrement des attaques coordonnées
de ce type contre les chiites.
Au moins 33 personnes ont péri dimanche dans une série d’attaques
ciblant principalement les forces de sécurité et la communauté chiite
majoritaire en Irak, et lundi de nouvelles violences ont fait au moins
dix morts dans la capitale.
L’Irak connaît depuis le début de l’année un regain de violences, avec
en parallèle une mobilisation sunnite contre le gouvernement du Premier
ministre chiite Nouri al-Maliki, accusé d’accaparer le pouvoir.
A ce mouvement de grogne s’ajoute une paralysie totale des rouages
politiques, qui attise les ardeurs des insurgés, selon les experts.
En mai, plus d’un millier de personnes ont péri dans des attentats, le
mois le plus meurtrier depuis 2008, selon les Nations unies.
Leur représentant dans le pays, Martin Kobler, a prévenu que l’Irak
était "prêt à exploser" et à renouer avec le conflit confessionnel des
années 2006-2007.
Début juin, Maliki et la plupart des responsables politiques et
religieux du pays, dont son rival le président sunnite du Parlement Ussama al-Nujaïfi, avaient participé à une grande rencontre pour
tenter d’apaiser les tensions.
Mais la démarche symbolique n’avait pas permis de parvenir à un accord.
(18-06-2013)
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