jeudi 6 juin 2013

Egypte : un opposant à Morsi entame une grève de la faim en détention

Un opposant au président égyptien Mohamed Morsi, condamné à six mois de prison, a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention et ce qu’il qualifie de campagne pour faire taire l’opposition, a déclaré son avocat jeudi à l’AFP.
Ahmed Douma, un jeune militant connu, a été condamné lundi pour insulte au chef de l’Etat après avoir qualifié le président Morsi lors d’une émission télévisée de "criminel et de tueur ayant échappé à la justice".
Selon son avocat Ali Souleimane, il a payé 5.000 livres (550 euros) de caution pour être libéré en attendant son procès en appel, mais le Parquet l’a accusé d’incitation à la violence lors de heurts en mars devant le siège des Frères musulmans, dont est issu le chef de l’Etat, et l’a gardé en détention.
"Il a commencé une grève de la faim partielle hier (mercredi)", a affirmé Me Souleimane, en précisant que son client allait "intensifier" son mouvement s’il n’était pas relâché.
"Il veut aussi montrer que le Procureur général (...) a commencé une campagne organisée pour emprisonner les militants avant le 30 juin", date d’une mobilisation prévue par des opposants au président Morsi, a-t-il ajouté.
Mohamed Morsi, élu en juin 2012, a été accusé de réprimer ou de chercher à intimider l’opposition et les journalistes qui le critiquent par le biais de procédures les accusant de diffamation ou d’insulte. M. Morsi, lui, affirme respecter la liberté d’expression.
Selon l’avocat et défenseur des droits de l’Homme Gamal Eid, il y a eu quatre fois plus de plaintes pour "insulte au président" lors des 200 premiers jours de M. Morsi au pouvoir que pendant les 30 ans de règne de Hosni Moubarak.
La grande majorité de ces plaintes n’émane pas directement des parties concernées mais de "citoyens", comme le permet le système judiciaire égyptien.
La campagne "Tamarrod" (rébellion, en arabe), qui dit avoir réuni plus de sept millions de signatures pour exiger le départ de M. Morsi, appelle à manifester devant le palais présidentiel le 30 juin, date qui marquera le premier anniversaire de l’entrée en fonctions du président.

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