L’armée syrienne a repris jeudi le contrôle du point de passage de
Quneitra, sur la ligne de cessez-le-feu avec Israël sur le plateau du
Golan, tombé dans la matinée aux mains des rebelles, a-t-on appris de
sources concordantes.
"L’armée syrienne a repris le contrôle du passage. Il y a des bruits
d’explosions de temps à autre, mais beaucoup moins que dans la matinée",
a annoncé à l’AFP une source de sécurité israélienne sous le couvert de
l’anonymat.
Un correspondant de l’AFP a confirmé la reprise du point de passage,
précisant voir des chars de l’armée syrienne circuler dans le secteur.
L’armée israélienne avait auparavant indiqué que le point de passage
était tombé aux mains des rebelles et avait décrété le secteur zone
militaire fermée.
Ce point de passage est emprunté essentiellement par des habitants
druzes de la partie du Golan occupée par Israël pour aller étudier,
travailler ou se marier en Syrie.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une
organisation basée à Londres, "de violents combats se déroulent entre
forces régulières et rebelles dans la Vieille ville de Quneitra".
"Les rebelles ont attaqué les barrages et les véhicules de l’armée et se
sont emparés du point de passage à la frontière avec la partie occupée
du Golan syrien", a indiqué Rami Abdel Rahman, le président de l’OSDH.
Une source de sécurité israélienne a rappelé que "le passage de
Quneitra était jusqu’à présent l’unique point de contact d’Israël avec
la Syrie" et se trouvait tout près du quartier général de la force de
l’ONU déployée pour faire respecter le cessez-le-feu, la FNUOD (Force de
l’observation du désengagement sur le Golan).
Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a
confirmé des combats au point de passage, sans autre précision,
soulignant que l’ONU avait "réajusté la posture" de ses troupes pour
garantir leur sécurité.
Deux Syriens blessés ont été évacués vers un hôpital de Safed, dans le
nord d’Israël, a déclaré un porte-parole militaire israélien.
L’hôpital Ziv de Safed a annoncé dans un communiqué qu’une grenade avait
été découverte sur l’un des deux blessés, qui était "grièvement touché
et inconscient", provoquant une brève évacuation et l’intervention d’une
équipe de déminage.
Mercredi, l’hôpital avait indiqué qu’un blessé syrien avait succombé
lors de son transfert vers l’établissement, ajoutant qu’au cours des
derniers trois mois, au moins 16 blessés dans les combats entre armée et
rébellion sur la partie non occupée du Golan y avaient été soignés.
Israël est officiellement en état de guerre avec la Syrie. Il occupe
depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, qu’il a annexés, une
décision qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale,
environ 510 km2 restant sous contrôle syrien.
***
Gaz sarin en Syrie : l’ONU reste prudente
Les Nations unies ont exprimé mercredi leur prudence face aux
affirmations françaises de la veille, selon lesquelles les forces
syriennes loyales au président Bachar el-Assad ont certainement employé
du gaz sarin contre la rébellion. Laurent Fabius, ministre français des
Affaires étrangères, a précisé que des résultats d’analyses, réalisées
en France, avaient été remis au professeur Ake Sellström, chef de la
mission d’enquête chargée par Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu,
de vérifier les accusations d’emploi d’armes chimiques en Syrie. "Ake
Sellström prévient qu’il n’est pas sûr que ces renseignements soient
valides, en l’absence d’indications suffisantes sur la traçabilité des
données recueillies", prévient mercredi l’ONU dans un communiqué.
Mark Lyall Grant, président du Conseil de sécurité de l’ONU en tant
qu’ambassadeur du Royaume-Uni, a jugé que les doutes d’Ake Sellström
étaient compréhensibles, mais qu’ils ne remettaient pas en cause le
consensus sur l’usage d’armes chimiques en Syrie. Les États-Unis avaient
déjà estimé mardi qu’ils avaient besoin de plus d’informations sur
l’usage de telles armes. Les enquêteurs des droits de l’homme de l’ONU
avaient précédemment dit avoir des "motifs raisonnables" de penser que
des armes chimiques ont été utilisées en "quantité limitée" en Syrie,
sur la base d’entretiens avec des victimes, du personnel médical et
d’autres témoins.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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