Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est arrivé à Moscou mardi
où il doit s’entretenir avec le président russe Vladimir Poutine pour
tenter d’améliorer les relations entre les deux pays et d’effectuer des
avancées sur le dossier syrien.
M. Kerry, qui a atterri à l’aéroport de Moscou-Vnoukovo, effectue sa
première visite en Russie en tant que chef de la diplomatie américaine,
un de ses déplacements les plus délicats après la forte dégradation des
liens bilatéraux l’an passé.
Cette visite coïncide avec l’anniversaire du retour au Kremlin de
Vladimir Poutine le 7 mai 2012 pour un troisième mandat de président.
John Kerry doit rencontrer l’ex-agent du KGB à 11H00 GMT pour évoquer
la Syrie, la Corée du Nord, l’Afghanistan et d’autres dossiers
bilatéraux et internationaux, selon le département d’Etat américain.
"Nous n’avons pas si souvent l’occasion de parler directement au
président Poutine", a relevé un diplomate américain peu avant le départ
de M. Kerry de Washington, ajoutant que la partie russe avait "dit
clairement être disposée à parler de la Syrie, mais aussi de beaucoup
d’autres questions".
La Syrie est l’une des pommes de discorde entre les deux pays, la
Russie étant l’un des derniers soutiens du régime de Damas auquel elle
livre des armes, alors que les Etats-Unis réfléchissent à une solution
pour armer les rebelles syriens.
Après ses entretiens avec M. Poutine, John Kerry rencontrera à 13H30
GMT son homologue russe Sergueï Lavrov, avec lequel il affiche une
certaine proximité et qu’il a déjà rencontré trois fois depuis début
février lors de passages à Berlin, Londres et Bruxelles.
Au cours de cette visite mardi et mercredi, John Kerry aura un
programme particulièrement chargé comprenant également l’Iran, le
terrorisme après les attentats de Boston et le dossier sensible des
droits de l’homme en Russie, mais sur lequel des analystes attendent peu
de résultats majeurs.
Les relations russo-américaines se sont assombries depuis le retour
au Kremlin il y a un de M. Poutine, président de 2000 à 2008 et Premier
ministre de 2008 à 2012 faute de pouvoir enchaîner un troisième mandat
consécutif, compromettant le fameux "redémarrage" ("Reset") voulu en
2009 par le président américain Barack Obama.
Moscou a interdit l’adoption d’enfants russes par des Américains en
représailles à la publication aux Etats-Unis de la "liste Magnitski",
qui place sur liste noire des responsables russes pour leur rôle présumé
dans la mort en prison en 2009 du juriste anti-corruption Sergueï
Magnitski.
La Russie a également mis fin aux activités de l’agence américaine
pour le développement international USAID, l’accusant de se mêler de la
politique russe.
Malgré ces différends, Russes et Américains continuent de s’entendre
sur certains dossiers internationaux, qu’il s’agisse du désarmement
nucléaire, de l’Iran ou de la Corée du Nord.
MM. Poutine et Obama devraient se voir à Moscou avant le sommet du G20 début septembre en Russie.
Les deux chefs d’Etat ont décidé d’intensifier leurs efforts dans la
lutte contre le terrorisme à la suite du double attentat au marathon de
Boston le 15 avril attribué à des frères originaires de la petite
république russe de Tchétchénie.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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