En adoptant le 25 avril 2013 la résolution 2099 sur le Sahara
occidental, le Conseil de sécurité de l’ONU a désavoué son secrétaire
général qui, dans son rapport du 8 avril, recommandait "une surveillance
indépendante, impartiale et soutenue des droits de l’Homme au Sahara
occidental". En effet, bien que cette recommandation ait été relayée
dans un premier temps par les Etats-Unis (avant d’être retirée), le
Conseil de sécurité a refusé une nouvelle fois d’inclure la
surveillance des droits de l’Homme dans les compétences de la mission
des Nations unies (Minurso) malgré les demandes réitérées du Parlement
européen, de nombreuses associations des droits de l’Homme (Amnesty
international, Human Rights Watch, Centre Robert Kennedy, AMDH...). La
Minurso reste donc une des seules missions de paix des Nations unies
dans le monde dépourvue d’un mandat de surveillance des droits de
l’Homme et ce, malgré la violente répression des manifestations
pacifiques et les très lourdes condamnations le 17 février 2013 des 22
militants sahraouis emprisonnés à Salé (de 20 ans à la perpétuité).
Toutefois, le Conseil de sécurité a souligné "qu’il importe
d’améliorer la situation des droits de l’Homme" mais en reprenant, au
mot près, sa résolution de 2012 complétée de surcroit par des
félicitations au Maroc pour les mesures formelles prises dans le
domaine des droits de l’Homme !
La résolution 2099 se contente de prolonger d’une année
supplémentaire la mission des Nations Unies au Sahara occidental et
d’engager le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations
« en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et
mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du
Sahara occidental » mais en leur demandant de faire preuve "de réalisme
et d’un esprit de compromis". Tout en reconnaissant que "la
consolidation du statu quo n’est pas acceptable", la résolution ne
propose aucune mesure pour amener le Maroc à mettre un terme à ses
manœuvres d’obstruction et à tenir ses engagements dans le respect du
droit international.
Le gouvernement français s’est rangé une fois de plus auprès des
autorités marocaines en agissant pour le retrait de la proposition des
Etats-Unis d’étendre le mandat de la Minurso et en soutenant le projet
marocain d’autonomie qui bafoue le droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes. Il empêche ainsi la résolution pacifique d’un conflit de 38
ans sur la décolonisation du Sahara occidental.
Le Maroc s’est ouvertement félicité du refus de l’extension du mandat
de la Minurso qu’il a reçu comme un encouragement à sa politique de
répression dans les territoires occupés. C’est ainsi que, le 27 avril,
deux jours à peine après le vote de la résolution de l’ONU, il a
déclenché une violente répression d’une manifestation pacifique à El
Aaiun qui a fait des dizaines de blessés.
Réaffirmant sa solidarité avec la lutte du peuple sahraoui, la
plateforme est décidée à poursuivre son action contre les violations des
droits de l’homme au Sahara occidental, pour la libération des
prisonniers politiques, pour un mécanisme international permanent de
surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental et pour la mise
en œuvre rapide du référendum d’autodétermination qui permettrait enfin
au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son
avenir.
(Déclaration de la plateforme Sahara occidentale - Paris le 30 avril 2013)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire