Les prisonniers jordaniens détenus dans les geôles de l’occupation
mènent la grève de la faim illimitée pour réclamer l’attention de la
part des autorités jordaniennes, dont des visites médicales régulières
et surtout des efforts de la part du gouvernement pour les libérer.
Depuis le 2 mai, le dirigeant résistant Abdallah Barghouty (condamné à
67 perpétuités ), d’origine palestinienne et détenant un passeport
jordanien, participe également à cette lutte. Aussitôt après avoir
annoncé sa participation alors qu’il est détenu dans la prison de
Gilboa, les autorités carcérales l’ont isolé dans une cellule
individuelle. Dans une lettre envoyée à la presse, les prisonniers
jordaniens réclament également la vérité sur le sort de dizaines de
Jordaniens disparus dans les geôles de l’occupation sioniste et les
corps des martyrs que l’Etat de l’occupation confisque jusqu’à présent.
Le comité jordanien de soutien aux prisonniers affirme que 27 jordaniens
sont détenus par les forces de l’occupation, et qu’il y a 29
« disparus ».
Les prisonniers égyptiens détenus dans les prisons de l’occupation,
et dont le nombre s’élèverait à 56 prisonniers, menacent d’entamer la
grève de la faim, pour réclamer leur libération. Parmi eux, se trouvent
plusieurs enfants, selon le président de l’association égyptienne pour
les droits de l’homme, Mahmoud Badawi. Les prisonniers égyptiens se
plaignent du désintérêt des autorités égyptiennes envers leur sort, au
moment où les sionistes, dont le père du soldat Shalit, organisent des
manifestations pour faire libérer l’espion sioniste Tabarin, détenu dans
les prisons égyptiennes.
Abolir la détention « administrative »
Le prisonnier Ayman Abu Daoud poursuit la grève illimité de la faim,
pour protester contre son arrestation et sa condamnation dans les mêmes
termes qu’avant sa libération, dans l’opération d’échange d’octobre
2011. Il avait été arrêté pour la première fois en 2004, et condamné à
36 ans de prison. Libéré dans le cadre de l’échange avec le soldat
Shalit, il a été de nouveau arrêté le 13/2/2012.
Le prisonnier Ayman Issa Mohammad Hamdan, 30 ans, de Bethlehem, a entamé
la grève illimitée de la faim pour protester contre la détention
« administrative », et ce à partir du 28 avril 2013. Ayman est détenu
depuis le 21 août 2012, sans aucune condamnation ou accusation précise.
Libérer les prisonniers malades
Nombreux sont les prisonniers dont l’état de santé s’est détérioré
depuis leur arrestation, à cause des conditions insalubres et inhumaines
de leur détention. D’autres prisonniers, blessés au cours de leur
arrestation, n’ont pas été correctement soignés par les autorités de
l’occupation. Ils subissent des amputations des membres blessés, après
plusieurs mois de négligence. D’autres encore furent arrêtés et détenus,
alors qu’ils étaient malades, et étaient suivis par des médecins, et
prenaient des remèdes. L’occupant les a privés des visites médicales et
des remèdes. Leur état de santé s’est alors détérioré. La « communauté
internationale » et les associations prétendant défendre les droits de
l’homme n’ont jamais condamné la négligence médicale intentionnelle des
autorités de l’occupation envers les prisonniers palestiniens. Depuis
des dizaines d’années, les associations de la solidarité avec les
prisonniers lancent des appels pour sauver tel ou tel prisonnier malade,
mais en vain ! Le monde est sourd quand il s’agit de la Palestine, et
plus particulièrement des résistants prisonniers palestiniens détenus
dans les geôles de l’occupation. Des dizaines de prisonniers malades
sont décédés en prison ou juste après leur libération, souvent
précipitée d’ailleurs, pour ne pas en supporter les conséquences. Des
nouvelles récentes en provenance des prisons signalent que les autorités
carcérales réclament à présent que les prisonniers paient eux-mêmes le
prix des interventions chirurgicales nécessaires, voulant faire payer
au maximum le prix de l’occupation au peuple palestinien lui-même.
Les prisonniers malades détenus dans la prison de Ramlé, dans la pièce
qui tient lieu d’hôpital : 1 - Nahed Faraj al-Aqra’, 41 ans, prisonnier
depuis juillet 2000. Ses deux jambes ont été amputées par manque de
soins de sa jambe droite, blessée au cours de son arrestation. 2 – Riad
Dakhlallah Ammour, 42 ans, arrêté en mai 2003, condamné à 11
perpétuités. Il est cardiaque, et souffre de plusieurs maux. 3 – Mahmoud
Mohammad Salmane, 50 ans, cardiaque. 4 – Amir Farid Yasin Assaad,
détenu depuis décembre 2011. Il est semi-paralysé depuis un accident de
voiture en 2005. 5 – Son frère Mohammad Assaad, arrêté en décembre 2011.
Son état de santé nécessite des soins réguliers puisqu’il souffre d’une
maladie touchant les vaisseaux sanguins.6 – Uthman Khalili, 32 ans,
détenu « administratif » depuis juillet 2012, paralysé après avoir été
victime des forces de l’occupation, avant son arrestation. 7 – Mansour
Abdul Aziz Mawqada, 41 ans, détenu depuis juillet 2001. Handicapé par
une semi-paralysie et plusieurs graves maladies. 8 – Samer Ali Daoud
Uwaysat, 28 ans, blessé par balles au dos. Il subit une intervention
chirurgicale où le foie et une partie des intestins sont enlevés. 9 –
Khaled Jamal Shawish, 41 ans, arrêté en 2007 et condamné à plusieurs
perpétuités. Semi-paralysé depuis qu’il a été blessé par balles au cours
de la bataille de Ramallah en 2002. 10 – Salah Eddine Titi, 21 ans,
détenu depuis février 2013. Malade de naissance, il a subi plusieurs
interventions chirurgicales avant son arrestation. 11 – Ahmad Mahmoud
Awad, 20 ans, attend d’être opéré à cause des divers maux dont il
souffre. 12 – Ayman Taleb Abu Sitta, 41 ans, arrêté en 1994, il a été
récemment opéré. 13 – Mu’tazz Ubaydu, arrêté en avril 2013, blessé il y a
deux ans par les forces de l’occupation, son état de santé est grave.
14 – Salah Mohammad Ali Hussayn, 42 ans, arrêté depuis décembre 2012,
souffre de plusieurs fractures dans sa jambe gauche.
L’état de santé de Mu’tassem Raddad de Tulkarm s’est une fois de plus
détériorée. Le mouvement du Jihad islamique a appelé à des
manifestations dans la ville de Tulkarm, pour réclamer sa libération et
celle de tous les prisonniers malades. Par ailleurs, 14 prisonniers
gravement malades sont détenus dans la prison de Ascalan, selon le
prisonnier Nasser Abou Hamid.
Arrestations et condamnations
Le parlement de l’entité coloniale, appelé Knesset, a prolongé la loi
permettant de condamner les détenus palestiniens « pour causes
sécuritaires » en leur absence, et autorisant le Shabak de garder au
secret les prisonniers palestiniens, sans possibilité de consulter leurs
avocats, pendant une longue période.
L’occupation a prolongé, pour la quatrième fois, la détention du
prisonnier Assaad Izzidine, frère du prisonnier récemment libéré Jaafar
Izzidine, de Arraba (Jénine). Assaad n’a nullement été condamné. Il fut
arrêté par vengeance à cause de son frère qui a mené la grève de la faim
et obtenu sa libération.
Deux professeurs de Naplouse ont été arrêtés : dr. Issam Achkar et dr.
Mustafa Shannar, tous les deux professeurs à l’université al-Najah.
Le résistant Salam Zaghl, qui avait poignardé un colon devant le barrage
de Zaatara, a été emmené, blessé par balles, à un hôpital à l’intérieur
de l’entité coloniale. Les forces de l’occupation ont interdit à
l’avocat du club des prisonniers de le rencontrer. Les informations
récentes font état de la détérioration de son état de santé.
Le prisonnier libéré qui avait mené une grève de la faim pendant deux
mois pour protester contre sa détention « administative », Youssef
Shaabane Yassine, a été arrêté dans son village Anin, près de Jénine.
La résistante détenue dans les prisons de l’occupation, Hiba Bdeir, 27
ans, de Bethlehem, arrêtée au mois d’avril dernier, a subi plusieurs
formes de torture lors de son interrogatoire, dont la privation de
sommeil pendant de longues journées. Emmenée à la prison de Ascalan,
elle fut privée de ses médicaments et a dû subir un interrogatoire
continu pendant 7 jours. 13 prisonnières sont toujours détenues : Lina
Jarbouni, Salwa Hassan, Alaa Jubaa, Hadeel Abou Turki, Asmaa Batrane,
In’am Hassanat, Nawal Saadi, Mouna Qaadan, Alaa Abou Zaytoun, Intissar
Sayyad, Nuhayl Abou Aycha, Hiba Rizk et Hiba Bdeir.
L’occupant a arrêté à Qalqylia le prisonnier libéré Usama Zahran, 16
jours après que les services sécuritaires de l’Autorité palestinienne
l’aient libéré de la prison de Junayd, où il a été détenu 36 jours pour
« appartenance au mouvement du Jihad islamique », et a arrêté le
prisonnier libéré Fadi Moussa Ghunaymat, 30 ans, dans le bourg de
Sourif, province d’al-Khalil.
Le prisonnier et résistant Darrar Abou Sissi, enlevé en Europe par les
services de renseignements sionistes pour appartenance au Hamas, est
toujours isolé dans les geôles de l’occupation. Son isolement vient
d’être renouvelé pour 6 mois supplémentaires, afin de permettre au
Shabak de mener des interrogatoires au moyen de la torture.
Libération
Les résistants et cadres dirigeants du mouvement du Jihad islamique,
Tareq Qaadan et Jaafar Izzidine, de la ville de Arraba (Jénine) ont été
libérés suite à la grève de la faim de 93 jours qu’ils avaient menée
contre la détention « administrative ». Ils ont été accueillis au
village de Arraba par une foule enthousiaste qui a décidé que seule la
lutte et les sacrifices consentis pouvaient mener à la liberté. Les deux
résistants avaient accepté la promesse faite par le tribunal de
l’entité coloniale que leur détention ne serait plus renouvelée après le
8 mai et qu’ils seraient libérés. A leur sortie de prison, ils ont
annoncé que la situation des prisonniers va de pire en pire, et que la
répression s’accentue et que les prisons assisteront dans les prochains
jours à de nouvelles luttes des prisonniers.
Le combattant fait prisonnier, Hazem Titi, cadre des Saraya al-Quds
(branche armée du Jihad islamique) a été libéré après 10 ans et demi de
détention. Il avait subi des interrogatoires dans la prison de Petah
Tikva, pendant 55 jours, puis transféré dans la plupart des prisons
sionistes. Il fut interdit de visites familiales pour « raisons
sécuritaires ».
Après 6 ans de détention, l’occupation a décidé de libérer le député
résistant Jamal Tirawi. Le tribunal sioniste a finalement décidé que les
six années de détention du député n’étaient pas « justifiées », alors
qu’il avait été accusé de diriger les Brigades des martyrs d’al-Aqsa
(branche militaire du Fateh). Jamal Tirawi avait été arrêté en 2007,
dans le camp Balata, près de Nablus.
Statistiques
Les forces de l’occupation mènent, depuis plusieurs mois, une
campagne de répression et d’arrestations de la population maqdisie qui a
décidé de s’opposer aux mesures de judaisation de la capitale
arabo-musulmane de la Palestine. Dans son rapport, le centre
d’informations de Wadi Helwa a signalé que l’occupant a arrêté une
centaine de personnes au cours du mois d’avril. Les arrestations ont eu
lieu dans les quartiers de Issawiya, la ville ancienne, Selwan, Sour
Baher et At-Tour. 25 enfants ont été arrêtés, dont certains à peine âgés
de 13 ans, dans Issawiya. Des femmes ont également été arrêtées, dont
Inaam Kalamblo, toujours arrêtée dans la prison de Ramlé, Ayda Sidawi et
Hiba Tawil.
Mémoires
Le comité pour les libertés, les prisonniers et les martyrs, issu du
comité de suivi des masses arabes, dans la Palestine occupée en 1948, a
décidé de mener un travail de recherches et de documentation sur
l’histoire des martyrs et du mouvement national des prisonniers et des
blessés. Il a annoncé, après une réunion regroupant plusieur écrivains
et chercheurs, sa décision de rassembler les œuvres écrites par les
prisonniers. La recherche prévue commencera à partir de l’occupation
britannique de la Palestine.
Elle s’appelle Khadija Shafe’i, elle est âgée de 74 ans. Elle participe
régulièrement aux rassemblements de soutien aux prisonniers en lutte,
devant le siège de la Croix-Rouge à Gaza, portant la photo d’un
prisonnier, qui n’est pas son fils. Elle est la plus ancienne
prisonnière de la prison de Saraya, à Gaza sous occupation, puisqu’elle
fut arrêtée en 1970. Elle raconte : j’ai été détenue dans la prison de
Saraya pendant 5 ans, j’avais 30 ans. J’ai été torturée et insultée.
Nous faisions face à la lie de l’humanité. Nous avons alors décidé de
mener la grève de la faim, pour faire cesser leurs pratiques inhumaines,
et nous étions disposées à aller jusqu’au martyre. Nous avions réussi à
mettre fin à beaucoup de leurs pratiques, mais la torture comme les
brûlures et les coups ont continué ». Elle se sent toujours fière
lorsqu’un prisonnier parvient à sa libérer, grâce à la grève de la faim.
Elle dit : la grève de la faim est une arme efficace, elle est plus
puissante que les balles parce qu’elle contraint un gouvernement en
entier à entendre un individu enfermé entre quatre murs.
Elle fut longtemps exilée de la bande de Gaza, par décision de
l’occupation. Mais en 2005, elle revient, en sautant par-dessus le mur
de séparation construit entre l’Egypte et Gaza. Elle dit « lorsque j’ai
sauté par-dessus ce mur et suis rentrée à Gaza, j’ai senti que je suis
libre et que j’ai vaincu l’occupation une fois de plus. La terre de
Palestine est ma patrie, j’y ai tous mes souvenirs.
Manifestations en Palestine 48 en soutien aux prisonniers
Plusieurs dizaines de militants actifs, appartenant à plusieurs
partis politiques, ont participé à des manifestations et rassemblements à
l’intérieur des villes situées dans le « Triangle » et devant la prison
de Meggido, en solidarité avec les prisonniers palestiniens et leurs
luttes. L’initiative est partie de la ville occupée de Yafa, où les
militants ont organisé une chaîne humaine avec pour objectif d’atteindre
la prison de Meggido, avec pour principal mot d’ordre : « la voie de la
résistance est le seul moyen de votre libération ». Les militants ont
salué la famille du prisonnier Karim Younes, du village de ‘Ara, doyen
des prisonniers palestiniens.
Dans la ville de Tulkarm, plusieurs rassemblements ont eu lieu en
soutien au prisonnier Mu’tassam Raddad, prisonnier gravement malade, et
pour exiger la libération des prisonniers malades. De même, les
prisonniers du mouvement du Jihad islamique ont réclamé, dans un
communiqué, la libération du prisonnier Mu’tassam, et lancent un appel
pour faire libérer tous les prisonniers malades.
("Baladi", Mai 2013)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire