jeudi 9 mai 2013

Maroc : Des prisonniers politiques marocains en danger de mort

Bien que François Hollande se soit félicité qu’il n’y ait pas eu (selon lui) de printemps arabe au Maroc, les manifestations et grèves se multiplient dans le pays ; elles portent sur la revendication de droits socio-économiques et d’avancées démocratiques et sont l’objet d’une répression générale. Militants du Mouvement du 20 février, syndicalistes sont l’objet d’arrestations, de tabassages et de tortures, de procès expéditifs et de lourdes peines de prison.

Amnesty International, Human Rights Watch, et les associations marocaines AMDH et ASDHOM alertent sur la situation de 172 prisonniers politiques. Actuellement dans les prisons de Fès, Taza et Meknès une vingtaine d’entre eux observent une grève de la faim, dont certains depuis 50 à 60 jours. Ils protestent contre leurs conditions de détentions, les tortures, viols dot ils sont l’objet. Leurs vies sont en danger. En France, pays dit des droits de l’Homme, rien ne filtre sur les écrans TV, les ondes des radios périphériques ou la presse dépendante des grands groupes financiers.

Le Maroc est un pays préservé de critique. Najat Vallaud-Belkacem, nommée en 2007 par Mohamed VI membre de la communauté marocaine à l’étranger et depuis un an Ministre française du droit des femmes, porte-parole du gouvernement, veille sans aucun doute à ce que l’image du Maroc ne soit pas ternie.
Un grand muet : l’ancien Vice-Président de la FIDH, Driss El Yazami, Président du Conseil Marocain des Droits de l’Homme mis en place par le roi.

C’est donc dans l’indifférence générale de ceux qui prônaient le bombardement en Libye qu’Hassan Koukou, Soufiane Sghéri, Mounir Aït Khafou et Hassan Ahmouch, poursuivent leur combat pour leur droit et leur dignité. Abdessamad Alhaydour et Tarik Al Hamani sont à leur deuxième grève de la faim. Ils souffrent d’insuffisance rénale, ils pèsent 20kg !

A l’occasion de la journée internationale du prisonnier politique 4 députés européens : Marie-Christine VERGIAT (GUE/NGL), Ana MIRANDA (Verts/ALE), Ana GOMES (S&D) et Willy MEYER (GUE/NGL) ont participé à la conférence organisée le 17 avril au Parlement européen où l’ASDHOM était invitée pour parler des prisonniers politiques marocains. Le cas urgent des grévistes de la faim les a interpellés. Ils ont décidé de mettre la primature marocaine devant Extrait de leur lettre :
« Alors que nous avons célébré la semaine dernière la journée internationale des prisonniers politiques, nous voulons donc tout particulièrement vous alerter sur la situation de ces jeunes gens et plaider pour leur libération et notamment pour celles de Tarek Hammani et Abdessamad Haidour (prison de Taza, en grève de la faim depuis le 3 mars), de Hassan Koukou, Soufiane Sghéri, Mounir Ait Khafou, Mohamed Eloualki et Hassan Ahmouch (prison de Meknès, en grève de la faim depuis le 11 mars) ainsi que de Tarek Jaïbi, Mohamed Saleh, Younes Erroufi et Hicham Boughlad (prison de Fès, en grève de la faim depuis le 26 mars). »

COMMUNIQUE DE L’AFASPA
Bagnolet le 8 mai 2013

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