jeudi 16 mai 2013

Israël/Palestine : Israël cherche à autoriser a posteriori des colonies sauvages

Le gouvernement israélien veut autoriser a posteriori quatre colonies sauvages de Cisjordanie qu’il s’était engagé à démolir au moins partiellement, a affirmé jeudi l’ONG israélienne anticolonisation La Paix Maintenant.

Dans une réponse écrite à un recours devant la Cour suprême israélienne contre six implantations sauvages, le gouvernement a affirmé que dans quatre d’entre elles, les colons avaient désormais acheté les terrains privés palestiniens sur lequel elles étaient construites, a expliqué l’ONG dans un communiqué.

"Dans sa réponse, le gouvernement déclare son intention de légaliser quatre avant-postes dans des secteurs isolés", dénonce le communiqué, citant les colonies sauvages de Givat Assaf, Givat HaRoeh, Maaleh Rehavam et Mitzpe Lachish.

Ces avant-postes figurent sur une liste de six dressée en 2005 par le gouvernement en vue de leur démantèlement immédiat, ordonné par la suite par la justice israélienne. Une série d’appels interjetés par les gouvernements successifs ont néanmoins retardé la mise en oeuvre de ces décisions.

Une audience de la Cour suprême est prévue le 22 mai dans cette affaire.

Aucun responsable israélien n’a réagi dans l’immédiat à ces affirmations.

"Cette décision contribue à détruire les efforts américains pour relancer le processus de paix",a estimé le porte-parole du président palestinien Mahmud Abbas, Nabil Abu Roudeina, rappelant que "toute forme de colonisation israélienne des Territoires palestiniens (était) illégale", selon des propos rapportés par l’agence officielle Wafa.

La Paix Maintenant considère également que "l’intention de légaliser des avant-postes comme de nouvelles colonies n’est rien de moins qu’une gifle au nouveau processus de paix" initié par le secrétaire d’Etat américain John Kerry.

"Le gouvernement montre qu’il n’est pas engagé à la paix ni à une solution à deux Etats", israélien et palestinien, poursuit-elle.

Les négociations de paix sont bloquées depuis septembre 2010, et Mahmud Abbas refuse de ses reprendre sans un gel total de la colonisation et des "références claires" pour les pourparlers, en particulier les lignes d’avant l’occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit pour sa part prêt à des négociations immédiates mais rejette toute "conditions préalables".

Aux yeux de la communauté internationale, toutes les colonies sont illégales, qu’elles aient ou non été autorisées par le gouvernement israélien. Plus de 360 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie occupée et quelque 200 000 dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est occupée et annexée.

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