Une personne a été tuée vendredi à Tripoli, la grande ville du nord
du Liban, dans de nouveaux affrontements liés au conflit en Syrie, selon
une source des services de sécurité. Ces nouvelles violences qui ont
fait également cinq blessés dans les souks de la Vieille Ville ont
opposé un groupuscule salafiste partisan des rebelles syriens à un autre
groupe sunnite mais favorable au Hezbollah chiite, allié du régime de
Damas. Jeudi soir, une personne avait été tuée et sept autres blessées
dans de violents combats entre ces deux groupes dans le centre de
Tripoli, sur fond de violences croissantes au Liban liées à la guerre en
Syrie voisine.
Il s’agissait jeudi des premiers affrontements au coeur de Tripoli
depuis 2008, les violences ayant jusqu’alors eu lieu dans des quartiers
excentrés. Déployée en force dans le secteur, l’armée avait rétabli le
calme. Le Liban, qui a été sous la tutelle syrienne pendant une
trentaine d’années, est profondément divisé entre partisans et opposants
de Bashar el-Assad. Le Hezbollah combat aux côtés des troupes du régime
en Syrie, dévastée par plus de deux ans de guerre. L’armée libanaise a
lancé vendredi un avertissement après la multiplication des violences
liées à la Syrie, accusant "certains groupes" de continuer à créer des
tensions.
Le président libanais Michel Sleimane a de son côté dénoncé "toute
implication libanaise dans la crise syrienne", après avoir récemment
adressé des critiques sans précédent au Hezbollah.
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L’armée dénonce un "complot" pour entraîner le pays dans la guerre
L’armée libanaise a mis en garde vendredi contre "un complot" visant à
entraîner le Liban dans une "guerre absurde" après la multiplication des
violences liées au conflit en Syrie voisine, avertissant qu’elle
recourrait à la force pour y mettre fin.
"Le commandement de l’armée (...) appelle les citoyens à se méfier des
complots visant à faire revenir le Liban en arrière et à l’entraîner
dans une guerre absurde", a-t-il indiqué dans un communiqué, prévenant
qu’il répondrait "aux armes par les armes".
"Le commandement de l’armée a tenté au cours des derniers mois d’oeuvrer
avec fermeté, détermination et patience pour empêcher le Liban de se
transformer en un champ de bataille pour les conflits régionaux et
éviter le transfert des événements syriens" dans ce pays, poursuit le
communiqué militaire.
"Mais ces derniers jours, certains groupes semblent déterminés à créer
des tensions au niveau de la sécurité (...) sur fond de divisions
politiques au Liban concernant les développements militaires en Syrie",
ajoute le texte, sans désigner explicitement l’une ou l’autre partie.
Le Liban est profondément divisé entre d’une part un camp farouchement
hostile à Damas et appuyant la rébellion, et d’autre part un camp
partisan du régime syrien de Bashar al-Assad et mené par le Hezbollah
chiite, qui participe aux combats en Syrie.
L’armée "appelle les citoyens à exprimer leurs opinions politiques
concernant les évènements au Liban ou en Syrie par des moyens pacifiques
et démocratiques et à ne pas être entraîné derrière des groupes qui
veulent utiliser la violence comme moyen pour parvenir à leurs fins".
L’armée "répondra aux armes par les armes et n’épargnera aucun effort
pour éviter que des innocents payent le prix de plans politiques qui
veulent la destruction du Liban".
Il s’agit du communiqué le plus ferme depuis le début de la révolte en
Syrie il y a plus deux ans, alors que de nombreux incidents frontaliers
entre le Liban et son grand voisin, ainsi qu’entre Libanais pro- et
anti-Assad, ont fait craindre un débordement de la crise.
Le communiqué a été publié au lendemain de trois attaques contre des
soldats libanais dans le nord et l’est du Liban et plus d’une semaine
après que trois militaires ont été tués par des hommes armés à la
frontière.
Jeudi, l’armée a été la cible de tirs à Tripoli, deuxième ville du
Liban, alors qu’elle saisissait des stocks d’armes dans les deux
quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh (sunnite, comme la plupart des
rebelles syriens) et Jabal Mohsen (alaouite, branche du chiisme à
laquelle appartient le président Assad).
Ces quartiers s’affrontent régulièrement sur fond du conflit syrien, au
prix de dizaines de morts, l’armée se déployant à chaque fois pour
tenter d’imposer un cessez-le feu.
Mercredi soir, deux hommes armés, dont un Syrien, ont été tués dans des
échanges de tirs avec l’armée libanaise à l’entrée de la localité
d’Aarsal dans l’est du Liban près de la frontière syrienne, selon
l’armée.
Aarsal est une localité sunnite appuyant la rébellion et servant de
point de passage, selon des sources de sécurité, pour les réfugiés, les
armes et les rebelles entre Liban et Syrie.
La tension politique est à son comble au Liban en raison de
l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie, où il a joué un
rôle déterminant pour la reprise de Qousseir, fief rebelle depuis plus
d’un an.
Le Liban a connu une guerre civile dévastatrice de 1975 à 1900 et une
tutelle syrienne de 30 ans imposée par le régime du clan Assad.
(07-06-2013)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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