Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, aura des
entretiens mardi en Russie sur la crise syrienne avec le président
Vladimir Poutine, a indiqué le Kremlin lundi. "Le président russe aura
des entretiens le 14 mai avec le Premier ministre israélien, qui
effectuera une visite de travail en Russie", selon un communiqué.
"L’accent sera mis sur la situation actuelle au Proche-Orient, en
particulier en Syrie", a ajouté la présidence russe. Le porte-parole du
président russe avait indiqué samedi que Benyamin Netanyahou était
attendu cette semaine en Russie, alors que des négociations entre Moscou
et les Occidentaux ont eu lieu la semaine dernière sur la Syrie,
accompagnées d’une controverse sur la livraison annoncée de missiles
sol-air russes perfectionnés S-300 au régime de Damas.
Un membre du gouvernement israélien a indiqué dimanche que le Premier
ministre Benyamin Netanyahou était "tout à fait déterminé" à empêcher
la vente de ces missiles russes à la Syrie. Une source diplomatique
citée par l’agence publique russe Ria Novosti avait indiqué samedi que
la rencontre aurait lieu dans la résidence présidentielle russe de
Sotchi, sur les bords de la mer Noire. Le Kremlin n’a précisé lundi ni
l’heure ni le lieu exact de la rencontre.
***
Syrie : la crise humanitaire s’aggrave, rencontre Obama-Cameron
L’Union européenne a averti avoir atteint un "point de rupture" dans
l’aide humanitaire en Syrie, avant une rencontre lundi entre le
président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique
David Cameron dans un nouvel effort pour faire cesser la guerre.
En Turquie, neuf Turcs, liés selon Ankara à "une organisation
terroriste en contact avec les renseignements syriens", ont été
interpellés après le double attentat qui a fait samedi 46 morts à
Reyhanli, près de la frontière syrienne. Mais le régime de Damas a
démenti toute implication.
Alors que les combats ne connaissent aucun répit entre soldats et
rebelles, la Commission européenne a prévenu qu’à moins d’un règlement
politique "très prochain", "la communauté humanitaire ne pourra
simplement plus faire face à l’ampleur sans précédent des besoins".
Affirmant avoir atteint "le point de rupture", elle a annoncé
dimanche une aide "supplémentaire de 65 millions d’euros" pour venir en
aide aux réfugiés et déplacés, qui représentent désormais plus du quart
de la population syrienne.
Selon l’ONU, le nombre de déplacés a atteint 4,2 millions de
personnes, auxquels s’ajoutent plus de 1,4 million de Syriens ayant fui à
l’étranger -notamment au Liban, en Jordanie et en Turquie.
"Plus les atrocités et les combats continuent, pus les gens fuient.
Rien n’indique (...) que cela va diminuer", a dit Kristalina Georgieva,
commissaire européenne en charge de la coopération internationale et de
l’aide humanitaire après une visite au camp de Zaatari, dans le nord
jordanien, qui accueille plus de 160.000 réfugiés syriens.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR)
s’attend à ce que le nombre des réfugiés en Jordanie atteigne 1,2
million fin 2013, soit l’équivalent d’un cinquième de la population
jordanienne.
Plus de 80.000 personnes, pour près de la moitié des civils, ont été
tuées en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du
président Bashar al-Assad, transformée en rébellion armée en raison de
la répression, selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des
droits de l’Homme (OSDH).
Le conflit en Syrie doit occuper une bonne place dans les discussions
à la Maison Blanche entre MM. Obama et Cameron qui avait évoqué la
semaine dernière ce dossier avec le président russe Vladimir Poutine,
allié du régime Assad à qui il continue de livrer des armes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rendra d’ailleurs
mardi en Russie pour tenter d’empêcher Moscou de vendre des missiles au
pouvoir syrien.
C’est en Russie, où le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’était
rendu la semaine dernière, que Washington et Moscou ont annoncé avoir
convenu d’encourager la tenue "au plus vite" d’une conférence
internationale en vue de trouver une "solution politique" conforme à un
accord conclu à Genève en 2012 entre les grandes puissances.
Cet accord prévoit un arrêt des combats et la formation d’un cabinet
de transition aux pleins pouvoirs avant de futures élections
démocratiques, mais ne mentionne pas le sort de Assad.
Malgré cette entente, les positions restent encore éloignées entre
Américains et Russes, Washington ayant réaffirmé que Assad devait
s’en aller et critiqué la livraison imminente par Moscou à la Syrie de
batteries de missiles sol-air.
La Coalition de l’opposition syrienne, qui a répété considérer le
départ de Assad comme une condition préalable à tout dialogue, a
annoncé qu’elle discuterait de la proposition russo-américaine le 23
mai.
Lors de cette réunion à Istanbul, elle doit aussi en principe élire
son nouveau président, après la démission d’Ahmed Moaz al-Khatib et
examiner la composition du gouvernement du Premier ministre rebelle par
intérim Ghassan Hitto censé gérer les régions de Syrie sous contrôle
rebelle.
Sur le terrain, les protagonistes ne parviennent toujours pas à remporter une victoire décisive.
Appuyée par des combattants du Hezbollah libanais, l’armée continue
de progresser dans la province centrale et stratégique de Homs, de même
que dans la province de Deraa (sud). Les combats continuent de faire
rage dans la province de Damas, contrôlée en majorité par le régime, qui
utilise son aviation dans les provinces septentrionales d’Idleb et
d’Alep où les rebelles sont en position de force.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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