L’ONU a condamné mercredi "l’escalade" des attaques menées par le
régime de Damas dans le conflit syrien, au moment où la rébellion
promettait de punir les auteurs d’exactions après le tollé suscité par
une vidéo montrant un insurgé éviscérant un soldat.
Dans une résolution, l’Assemblée générale de l’ONU dénonce
"l’escalade continue" des attaques de l’armée syrienne et ses
"violations flagrantes et systématiques" des droits de l’homme.
Elle se félicite également de la création de la Coalition nationale
de l’opposition, la qualifiant d’"interlocuteur effectif et
représentatif nécessaire à une transition politique".
Cette résolution non contraignante a une portée symbolique. Elle a
recueilli beaucoup moins de suffrages qu’un précédent texte de
l’Assemblée sur la Syrie. La Russie a voté contre, comme la Chine,
l’Iran, Cuba, la Corée du Nord et le Nicaragua.
Le texte appelle "toutes les parties à cesser immédiatement toute
forme de violence, y compris les actes terroristes" et à participer à
une "transition politique" basée sur la déclaration de Genève du 30 juin
2012, qui prévoit un gouvernement de transition.
La Coalition de l’opposition a immédiatement salué cette résolution, y
voyant "un message clair au régime de Bashar al-Assad pour qu’il arrête
sa répression sauvage de la révolte" en Syrie.
Le représentant russe à l’ONU Alexander Pankin a de son côté affirmé
que cette résolution "partiale" allait compromettre les efforts
américano-russes pour organiser une conférence internationale. La
représentante américaine Rosemary DiCarlo a estimé au contraire qu’elle
était "compatible avec (cette) initiative".
"Nous comptons nous appuyer sur ce vote pour, dans les semaines à
venir, contribuer à faire avancer une solution politique", a pour sa
part déclaré le ministère des Affaires étrangères français.
Sur le front diplomatique, Washington a précisé les contours d’une
conférence internationale sur la Syrie qui pourrait se tenir en juin à
Genève.
Moscou et Washington ont appelé à cette conférence pour trouver une
solution politique à un conflit qui a fait plus de 94.000 morts, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Washington a appelé M. Assad à venir s’asseoir à une table de
négociations avec la rébellion, mais a fait savoir qu’il ne pourrait pas
participer à un futur gouvernement de transition.
Or le régime syrien a exclu toute discussion sur le sort du chef de
l’Etat, estimant que cette question était du ressort "du peuple syrien
et des urnes", en référence à la présidentielle de 2014. L’opposition a,
elle, fait du départ de M. Assad une condition sine qua non pour tout
règlement.
Après un entretien avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon,
le Premier ministre britannique David Cameron a de son côté estimé qu’il
fallait "faire pression d’urgence" sur les deux camps pour qu’ils
proposent des personnalités susceptibles de participer à un gouvernement
de transition.
Après la diffusion d’une vidéo montrant un insurgé découpant le coeur
et le foie d’un soldat syrien mort, la rébellion a vivement condamné
ces actes : "Le coupable sera puni sévèrement même s’il s’agit d’un
membre (de la rébellion)", a indiqué le commandement de l’état-major de
l’Armée syrienne libre (ASL), principale composante de la rébellion.
Il a annoncé une enquête et assuré que "les auteurs" seraient arrêtés et jugés.
Interrogé via Skype par le magazine américain Time, le rebelle en
question assure avoir agi de la sorte après avoir découvert dans le
téléphone portable du soldat tué des vidéos montrant ce dernier
"humiliant" une femme nue et ses deux filles.
Sur le terrain, l’armée tentait de repousser un assaut des rebelles
contre la prison d’Alep, où sont détenus des milliers de personnes,
selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
A Damas, une personne a été tuée par l’explosion d’une bombe
magnétique fixée à une voiture sur la place ultra-sécurisée des
Omeyyades et au moins quatre personnes ont été tuées dans des
bombardements de l’armée sur le secteur du camp de réfugiés palestiniens
de Yarmouk.
Des combats avaient aussi lieu dans les provinces de Damas, Hama et Homs (centre), Idleb (nord-ouest) et Deraa (sud).
Deux projectiles tirés de Syrie sont tombés dans un secteur du mont
Hermon, point culminant du Golan occupé par Israël, sans faire de
victime, selon l’armée israélienne.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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