Le secrétaire d’État américain John Kerry a poursuivi mercredi à Rome
son périple international pour relancer le processus de paix
israélo-palestinien et faire avancer les discussions sur la Syrie.
A Washington, le président américain Barack Obama s’est entretenu au
téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en
déplacement en Chine, pour discuter avec lui des "questions de sécurité
régionale et de la paix" au Proche-Orient.
Obama recevra le Premier ministre britannique David Cameron à la
Maison Blanche lundi pour discuter de la situation en Syrie et du sommet
du G8 qui se tiendra le mois prochain en Irlande.
M. Kerry a annoncé qu’il se rendrait pour la quatrième fois en Israël
les 21 ou 22 mai. Toutes les parties "travaillent sur des questions
préliminaires" avec "un engagement renouvelé", a-t-il affirmé avant un
entretien avec la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni,
chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens.
M. Kerry rencontrera M. Netanyahu et le président de l’Autorité
palestinienne Mahmud Abbas "le 21 ou le 22 de ce mois", a-t-il dit.
Il s’agit de la deuxième rencontre de John Kerry avec Livni et le négociateur Isaac Molkho en moins d’une semaine.
Le secrétaire d’Etat a aussi rencontré le semaine dernière à
Washington une délégation de la Ligue arabe pour relancer un plan
saoudien remontant à une dizaine d’années en vertu duquel 22 pays arabes
feraient la paix avec Israël en échange d’un règlement de la question
palestinienne.
"Je crois que ce que vous faites ici pourrait créer de l’espoir dans
la région, parce que certaines personnes ont perdu espoir", a affirmé
Livni à l’adresse du chef de la diplomatie américaine. "Votre
enthousiasme et vos efforts pourraient changer la réalité sur le
terrain", a-t-elle ajouté.
Mme Livni s’est également entretenue le même jour avec la ministre
italienne des Affaires étrangères Emma Bonino, qui a souhaité que
"reprennent les négociations directes entre les parties", selon un
communiqué du ministère italien des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie italienne a de plus exprimé son "soutien" à
"l’intense activité diplomatique que (M. Kerry) déploie pour la reprise
du processus de paix".
Mme Bonino rencontrera jeudi à 14H30 GMT M. Kerry qui aura auparavant
vu le nouveau Premier ministre italien Enrico Letta. Une conférence de
presse sera organisée à l’issue de ces discussions. Autre rencontre
prévue jeudi à l’agenda du secrétaire d’État, celle avec Tony Blair,
envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient.
M. Kerry a aussi évoqué à Rome la situation en Syrie. En visite à
Moscou mardi, M. Kerry avait appelé le président Vladimir Poutine à
"trouver un terrain d’entente" en vue d’un règlement du conflit syrien,
qui a fait plus de 70 000 morts en deux ans selon l’ONU.
Les Etats-Unis veulent convaincre la Russie, l’un des derniers soutiens du régime de Bashar al-Assad, d’user de son influence.
Les deux pays espèrent pouvoir organiser d’ici à fin mai une
conférence internationale destinée à trouver une solution à la crise
syrienne dans le prolongement de l’accord de Genève.
Cet accord, conclu le 30 juin 2012 entre les grandes puissances et
qui n’a jamais été appliqué, trace la voie vers un gouvernement syrien
de transition, sans mentionner le sort du président Assad.
Au cours de son séjour à Rome, M. Kerry doit par ailleurs rencontrer
son homologue jordanien Nasser Judeh, dont le pays abrite quelque
185.000 réfugiés syriens.
Au total, 1,5 million de Syriens ont fui leur pays depuis le début du
conflit pour se réfugier dans les pays voisins, à savoir, outre la
Jordanie, la Turquie et le Liban. Le département d’État a annoncé
mercredi que Washington allait débloquer 100 millions de dollars
supplémentaires en leur faveur, ce qui portera le total de l’aide
américaine à 510 millions.
Le secrétaire d’État et son homologue russe Sergueï Lavrov ont
accepté de jouer le rôle de quasi-intermédiaires entre l’opposition et
le régime de Bashar al-Assad afin de les amener autour de la table de
négociations pour constituer un gouvernement de transition.
Washington, qui soutient l’opposition, devrait faire pression sur
elle, tandis que Moscou, allié le plus puissant du régime de Damas,
devrait tenter de persuader ce dernier.
Alors qu’à Moscou M. Kerry n’avait pas réclamé explicitement le
départ de Assad du pouvoir, le département d’Etat a déclaré mercredi
soir que les Etats-Unis continuaient de réclamer ce départ.
"Notre politique n’a pas changé. Assad doit partir et le plus tôt
sera le mieux", a déclaré à Washington le porte-parole adjoint de la
diplomatie américaine, Patrick Ventrell. "Il revient au régime et à
l’opposition, par consentement mutuel, de s’asseoir et de travailler à
une autorité de transition", a-t-il dit.
L’opposition syrienne a pour sa part répété mercredi son exigence du
départ préalable de Assad et de son régime. "La coalition nationale
syrienne salue les efforts internationaux appelant à une solution
politique (...) mais celle-ci ne peut commencer qu’avec le départ de
Bashar al-Assad et de son régime", a-t-elle réaffirmé dans un
communiqué.
Le Premier ministre britannique David Cameron, qui s’est entretenu
dans la journée au téléphone avec M. Kerry, a annoncé mercredi qu’il se
rendrait vendredi à Sotchi, en Russie, pour discuter de la Syrie avec le
président russe Vladimir Poutine.
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