samedi 4 mai 2013

Syrie : Israël aurait procédé à une frappe aérienne en Syrie

L’aviation israélienne a mené cette semaine un raid aérien en Syrie, indique samedi une source au Proche-Orient en confirmant les estimations de l’administration américaine.

Cette frappe s’est produite aux premières heures de la journée de vendredi après avoir été approuvée par les services de sécurité du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, lors d’une réunion secrète dans la nuit de jeudi, a indiqué la même source à Reuters. Ce raid ne visait pas d’objectif abritant des armes chimiques syriennes, a-t-on précisé.

Les autorités israéliennes ont refusé de commenter l’information dévoilée par la presse américaine mais l’État hébreu avait déjà annoncé qu’il était prêt à recourir à la force afin d’empêcher que des armes de destruction massive tombent entre les mains d’insurgés djihadistes ou de leurs alliés du Hezbollah au Liban.

Un responsable américain, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, a précisé à Reuters que l’attaque aérienne visait un bâtiment.

Cette frappe aérienne se serait produite "entre jeudi et vendredi", selon deux sources américaines citées par la chaîne d’information CNN, mais aucun appareil israélien ne serait entré dans l’espace aérien syrien. Aucun commentaire n’a pu être obtenu auprès du ministère israélien de la Défense ou de l’armée. "Nous ne faisons aucun commentaire sur les informations de ce genre", a dit une porte-parole de Tsahal.

À Washington, un porte-parole de l’ambassade d’Israël a refusé lui aussi de commenter les informations de CNN. "Mais, a-t-il ajouté, ce que nous pouvons dire, c’est qu’Israël est décidé à empêcher la livraison par le régime syrien d’armes chimiques ou de tout autre type d’armes susceptibles de changer la donne à des terroristes, en particulier le Hezbollah au Liban." La Maison-Blanche a renvoyé aux autorités israéliennes.

L’ambassadeur syrien aux Nations unies a déclaré pour sa part n’avoir aucune information à ce sujet. "Je ne suis au courant d’aucune attaque", a déclaré Bachar Jaafari à l’agence Reuters.

D’après CNN, les États-Unis disposent d’informations démontrant que des chasseurs de l’aviation israélienne ont survolé le Liban "dans la fenêtre" où aurait eu lieu le bombardement.

Les autorités libanaises ont signalé une activité inhabituellement importante de l’armée de l’air israélienne au-dessus de leur territoire jeudi et vendredi. Selon une source au sein des services de sécurité libanais, la première évaluation de cette activité était que l’État hébreu tentait de vérifier qu’aucun chargement d’armes n’était en cours entre la Syrie et le Liban.

"Nous pensons que cela était lié à l’inquiétude d’Israël concernant les transferts d’armes, principalement d’armes chimiques, entre la Syrie et ses alliés (du Hezbollah) au Liban", a dit ce responsable.
En janvier dernier, selon des diplomates, des responsables de la sécurité et des rebelles syriens, Israël a bombardé en Syrie, sans doute un convoi d’armes destinées au Hezbollah, même si le régime de Damas a affirmé que l’aviation israélienne avait bombardé un site militaire. Techniquement, Israël et la Syrie sont toujours en guerre depuis la prise des hauteurs du Golan lors de la guerre des Six Jours en 1967.

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Obama n’envisage pas d’envoyer des troupes US en Syrie
Barack Obama a annoncé vendredi qu’il ne prévoyait pas de scénario dans lequel des troupes américaines seraient déployées en Syrie et que les Etats-Unis continuaient de déterminer si le régime de Bashar al Assad a employé des armes chimiques face à l’insurrection en cours depuis mars 2011.

Lors d’une conférence de presse au Costa Rica, le président américain a précisé que les Etats-Unis étudieraient avec prudence leur réponse à l’emploi présumé d’armes chimiques en Syrie. Les Etats-Unis, a-t-il dit, "ne sauteront pas avant d’avoir regardé" la situation.

Obama a insisté sur le fait que les Etats-Unis n’excluaient aucune option dans le dossier syrien mais le président américain, qui a dû gérer les retraits d’Irak et d’Afghanistan, a clairement indiqué qu’il ne prévoyait pas d’envoyer des troupes en Syrie.

Les dirigeants de la région qu’il a consultés sur ce point sont d’accord avec lui, a-t-il ajouté.

S’il était cependant démontré que les forces syriennes ont recouru à des armes chimiques dans la guerre civile qui a fait plus de 70 000 morts, Obama serait sans doute pressé d’en faire davantage.

Jeudi, son secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, a souligné que l’administration réfléchissait à la possibilité d’armer les rebelles syriens. "On regarde et réfléchit à toutes les possibilités. Cela ne veut pas dire qu’on le fait ou qu’on le fera", a-t-il déclaré.

De son côté, Barack Obama a affirmé vendredi que son administration n’attendait pas avec passivité l’issue des évaluations que mènent les agences de renseignement sur l’emploi présumé d’armes chimiques par l’armée syrienne.

"Nous n’attendons pas, nous travaillons pour exercer toutes les pressions possibles sur la Syrie", a-t-il dit.
Le mois dernier, les Etats-Unis ont annoncé "avec différents degrés de certitude" que des armes chimiques avaient été utilisées par les forces du gouvernement syrien, violant une "ligne rouge" tracée par Obama.
"S’il y a dans les faits une sorte d’usage systématique d’armements chimiques en Syrie, nous nous attendons à obtenir des preuves supplémentaires et à ce stade, nous les présenterons à la communauté internationale", a dit Obama.

Mais toute initiative supplémentaire entreprise par les Etats-Unis le sera sur la base des "événements sur le terrain" et dans le respect de l’intérêt supérieure de la population et de la sécurité américaines.

En privé, des responsables américains estiment que savoir avec certitude si la Syrie a employé des armes chimiques, notamment du gaz sarin, est une affaire de semaines.

Alors que des voix se sont élevées à Washington pour pousser l’administration à être plus active en Syrie, Obama a souligné qu’il ne se laisserait pas embarquer dans une intervention.

"Je prendrai ces décisions sur la base des renseignements les meilleurs et après des consultations serrées, parce que nous ne voulons pas nous précipiter, parce que lorsque nous nous précipitons, lorsque nous sautons avant de regarder, non seulement nous en payons le prix mais souvent nous observons des conséquences non voulues", a-t-il expliqué.

L’opinion américaine semble elle plus que réticente à l’idée d’une implication plus accrue en Syrie. Selon un sondage diffusé mardi par le New York Times et CBS News, 62% des Américains estiment que les Etats-Unis n’ont aucune responsabilité particulière à intervenir entre les forces d’Assad et les rebelles.

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