Le régime syrien a affirmé vouloir connaître les "détails" de la
conférence de paix proposée par les États-Unis et la Russie avant de
décider s’il y participerait ou non. Dans un entretien accordé lundi
soir à la chaîne du Hezbollah libanais, allié de Damas, le ministre
syrien de l’Information, Omrane al-Zohbi, a également réaffirmé que le
sort du président Bashar el-Assad était du ressort "du peuple syrien et
des urnes", en référence à la présidentielle de 2014 en Syrie.
La participation de la Syrie "est liée aux détails (de la
conférence)", a indiqué le ministre, tout en précisant que les Affaires
étrangères syriennes menaient des "contacts" en ce sens, sans plus de
détails. Washington et Moscou espèrent pouvoir organiser une conférence
internationale réunissant régime et opposition afin de trouver un
règlement politique conforme à un accord conclu à Genève le 30 juin 2012
entre les grandes puissances, qui ne précise pas le sort du président
Assad.
Interrogé sur les "lignes rouges" du régime pour tout dialogue,
Omrane al-Zohbi a rappelé le refus de Damas de discuter du départ de
Bashar el-Assad, posé comme condition sine qua non par l’opposition. Le
départ "du président Bashar el-Assad, c’est Kerry qui en parle", a
indiqué le ministre, faisant allusion à des propos du secrétaire d’État
américain, John Kerry, affirmant qu’Assad ne pourrait pas participer à
un gouvernement de transition.
"La question du président, la forme du pouvoir, la Constitution
relèvent de la souveraineté nationale. Ceux qui décident qui est le
président du pays, quelle est la forme du gouvernement et comment se
déroule le processus intérieur sont le peuple syrien et les urnes", a
souligné Omrane al-Zohbi. "Nous ne permettrons à personne de nous
imposer des conditions (...) touchant au principe de souveraineté (...).
La présidence, on en discute entre Syriens seulement", a-t-il dit.
Pour sa part, un groupe d’opposition toléré par le régime et basé en
Syrie a dit son intention de participer à la conférence internationale
sur la Syrie. "Russes et Américains nous ont parlé de la nécessité de
participer à la conférence, et nous leur avons dit que nous étions
prêts", a déclaré mardi à l’Agence France-Presse Rajaa Nasser,
responsable du Comité national de coordination pour le changement
démocratique (CNCCD). "Nous voulons être présents pour lever toute
ambiguïté et les différentes interprétations de l’accord de Genève."
Depuis le début du conflit qui a fait plus de 94 000 morts et près
d’1,5 million de réfugiés en un peu plus de deux ans, Bashard el Assad
refuse catégoriquement tous les appels à quitter le pouvoir. La
Coalition de l’opposition syrienne doit, elle, discuter le 23 mai, lors
d’une réunion à Istanbul, de la proposition russo-américaine de
conférence et décider si elle y prendra part.
(14-05-2013)
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