mercredi 15 mai 2013

Syrie : Damas veut des "détails"

Le régime syrien a affirmé vouloir connaître les "détails" de la conférence de paix proposée par les États-Unis et la Russie avant de décider s’il y participerait ou non. Dans un entretien accordé lundi soir à la chaîne du Hezbollah libanais, allié de Damas, le ministre syrien de l’Information, Omrane al-Zohbi, a également réaffirmé que le sort du président Bashar el-Assad était du ressort "du peuple syrien et des urnes", en référence à la présidentielle de 2014 en Syrie.

La participation de la Syrie "est liée aux détails (de la conférence)", a indiqué le ministre, tout en précisant que les Affaires étrangères syriennes menaient des "contacts" en ce sens, sans plus de détails. Washington et Moscou espèrent pouvoir organiser une conférence internationale réunissant régime et opposition afin de trouver un règlement politique conforme à un accord conclu à Genève le 30 juin 2012 entre les grandes puissances, qui ne précise pas le sort du président Assad.

Interrogé sur les "lignes rouges" du régime pour tout dialogue, Omrane al-Zohbi a rappelé le refus de Damas de discuter du départ de Bashar el-Assad, posé comme condition sine qua non par l’opposition. Le départ "du président Bashar el-Assad, c’est Kerry qui en parle", a indiqué le ministre, faisant allusion à des propos du secrétaire d’État américain, John Kerry, affirmant qu’Assad ne pourrait pas participer à un gouvernement de transition.

"La question du président, la forme du pouvoir, la Constitution relèvent de la souveraineté nationale. Ceux qui décident qui est le président du pays, quelle est la forme du gouvernement et comment se déroule le processus intérieur sont le peuple syrien et les urnes", a souligné Omrane al-Zohbi. "Nous ne permettrons à personne de nous imposer des conditions (...) touchant au principe de souveraineté (...). La présidence, on en discute entre Syriens seulement", a-t-il dit.

Pour sa part, un groupe d’opposition toléré par le régime et basé en Syrie a dit son intention de participer à la conférence internationale sur la Syrie. "Russes et Américains nous ont parlé de la nécessité de participer à la conférence, et nous leur avons dit que nous étions prêts", a déclaré mardi à l’Agence France-Presse Rajaa Nasser, responsable du Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCCD). "Nous voulons être présents pour lever toute ambiguïté et les différentes interprétations de l’accord de Genève."

Depuis le début du conflit qui a fait plus de 94 000 morts et près d’1,5 million de réfugiés en un peu plus de deux ans, Bashard el Assad refuse catégoriquement tous les appels à quitter le pouvoir. La Coalition de l’opposition syrienne doit, elle, discuter le 23 mai, lors d’une réunion à Istanbul, de la proposition russo-américaine de conférence et décider si elle y prendra part.

(14-05-2013)

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