dimanche 12 mai 2013

Syrie : Damas dément toute implication dans les attentats en Turquie

Le régime syrien a démenti dimanche toute implication dans le double attentat qui a fait 46 morts dans une localité turque frontalière, réfutant ainsi les accusations d’Ankara. "La Syrie n’a pas commis et ne commettra jamais un tel acte, non pas parce que nous n’en sommes pas capables, mais parce que nos valeurs ne nous le permettent pas", a affirmé le ministre syrien de l’Information, Omrane al-Zohbi, dans une conférence de presse retransmise à la télévision publique. "Nous avons été attristés par la mort de martyrs" samedi dans la localité de Reyhanli, dans le sud de la Turquie, près de la frontière avec la Syrie, a ajouté le ministre. "Ce sont nos frères", a-t-il indiqué.

"C’est (Recep Tayyip) Erdogan qui doit être questionné sur cet acte. (...) Lui et son parti en assument la responsabilité directe", a poursuivi Zohbi. "Il doit démissionner en tant qu’assassin, il ne peut pas bâtir sa gloire sur le sang des Turcs et des Syriens." "Pourquoi ces attentats quelques jours avant la rencontre entre Erdogan et (le président américain Barack) Obama ? Lui (Erdogan) dont le pays est membre de l’Otan, veut-il inciter les États-Unis (à une intervention en Syrie) en leur disant que son pays est attaqué ?" a encore demandé le ministre Zohbi.

"Veut-il faire échouer les efforts entre les Russes et les Américains ?", a-t-il dit. Moscou et Washington se sont entendus la semaine dernière pour inciter Damas et les rebelles à s’asseoir autour d’une table et ont plaidé pour l’organisation "au plus vite" d’une conférence internationale sur la Syrie. Le double attentat de Reyhanli est l’attaque la plus meurtrière enregistrée en Turquie depuis plusieurs années, et en particulier depuis le début du conflit en Syrie voisine en mars 2011.

Le gouvernement turc, ancien allié de Damas, soutient l’opposition et les rebelles contre le président Bashar el-Assad. Le ministre turc de l’Intérieur, Muammer Güler a annoncé samedi que les auteurs du double attentat étaient liés à des organisations proches du régime syrien.
"Personne n’a le droit de lancer des accusations arbitraires", a lancé Zohbi. "Il veut lancer des accusations puis chercher des preuves, autrement dit, il veut fabriquer des preuves."

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Plus de 80 000 morts depuis le début de la révolte
Plus de 80 000 personnes, pour près de la moitié des civils, ont été tuées en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bashar el-Assad, a annoncé dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le soulèvement, qui a commencé par des manifestations pro-démocratie pacifiques mais réprimées dans le sang, s’est transformé en une guerre civile meurtrière qui a également fait, selon l’ONU, 4,2 millions de déplacés et 1,4 million de réfugiés.

Le bilan comprend 70 257 morts parmi les civils, les soldats et les rebelles et plus de 12 000 informateurs et miliciens pro-régime, selon l’ONG qui s’appuie sur des chiffres recoupés de sources médicales et militaires. L’OSDH dénombre 34 473 civils - dont 4 788 enfants et 3 049 femmes -, 16 687 rebelles et déserteurs et 16 729 soldats. Auxquels s’ajoutent 2 368 morts non identifiés et 12 000 informateurs et miliciens pro-régime tués.

Selon l’OSDH , ces chiffres n’englobent pas plus de 10 000 détenus dans les geôles du régime ni 2 500 membres de forces pro-régime prisonniers des rebelles.

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