« Aah...Aah »
de Yolla Khalifé
Séance-dédicace à la librairie de l’Institut du monde arabe
1 Rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris
Samedi 18 mai 2013
de 16h00 à 18h00
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Aujourd’hui on retrouve dans les bacs, pour des complaintes douces
comme des berceuses, sur les sillons d’un nouveau CD, la voix de Yolla
Khalifé. Une voix dure aux tendresses râpeuses. Un CD qui a pour titre
« Aah...Aah ».
La famille Khalifé dans le giron de la musique. Marcel, Rami, Bachar
et Yolla, du « oud » au piano, en passant par les percussions et le
chant, ont la mélodie, les rythmes, les cadences et les notes en
partage.
Aah...Aah est un titre explicite pour parler non seulement des soupirs
de l’amour, mais aussi de la douleur, de l’amertume, de la force et de
la volonté de vivre. Vivre dans un monde fou, à l’injustice flagrante et
aux valeurs morales et sociales qui s’effilochent et s’évanouissent.
Neuf chansons, en langue arabe, pour des modulations mélancoliques. Des
mélodies d’une modernité jazzy, tranchantes, syncopées. Pour chanter le
Sud, le drame des déracinés, l’apparition des premiers cheveux blancs,
l’exil, l’abandon, la souffrance, la vibration d’une sensualité
exacerbée, le trouble devant un regard chargé de désir, la maternité...
voilà une panoplie de mots soigneusement triés, choisis. Pour leur
rondeur, leur caresse, leur poids, leur légèreté, leur force, leur
envoûtante musicalité.
La poésie, ardente, diaphane et dense, est au rendez-vous de ce tour de
chant sur platine avec Yolla Khalifé. Pour cette voix aux intonations
parfois incertaines qui murmure, scande, récite et psalmodie, une
palette d’émotions et de sensations. Pour sonder le pouls de la vie et
épouser les pulsations les plus diverses et imprévues.
Dans un arabe finement ciselé, loin de toute facilité, vogue,
complaisance, mode ou engouement, la chanteuse à la voix rauque,
argentée et légèrement blessée, défend en toute sérénité ce qu’on
pourrait appeler une chanson à texte, en langue arabe.
Chansons aux titres éloquents : Da3ni ahoubak (Laisse-moi t’aimer), Hina talmous (Quand tu touches) La tanzour (Ne regarde pas), Fi jinahi (Sous mes ailes), Tarhil (Voyager)... Autant d’invitations à un voyage sonore aux courbes sensuelles et tendres.
Et ce n’est guère hasard si Yolla Khalifé confie que le chant est une
pratique qui l’a fascinée depuis sa plus tendre enfance. En disant
qu’elle « chante pour renaître », elle lance un joyeux cri du
cœur et avoue sans ambages que chanter reste pour elle une bouée de
sauvetage, un refuge, une consolation, une expression vitale.
Un chant qui n’a rien à voir avec ce qui est industriel ou commercial.
Pour tous ceux qui aiment le chant arabe « assil » (de tradition pure),
c’est presque un moment de délassement personnel, à savourer, pour ses
tonalités drues et élégamment gutturales, dans la solitude et un certain
recueillement. Comme une confidence grave mais guère pesante...
(Edgar Davidian, mai 2013)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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