Palestinian activists remove Israeli flags during a protest against
what they say is Israel’s denial of access to their farmland, in the
village of Khirbet Zakaria, near the settlement bloc of Gush Etzion, on
February 4, 2013. (AFP PHOTO/MUSA AL SHAER)
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Les manuels scolaires israéliens et palestiniens diabolisent rarement
l’adversaire mais offrent une vision du conflit destinée à promouvoir
un point de vue unique, affirme une étude conjointe rendue publique
lundi.
"La déshumanisation et la diabolisation de l’autre sont rares" de part
et d’autre, selon cette étude conduite par un professeur de l’Université
de Yale (Etats-Unis) avec un universitaire israélien et un
universitaire palestinien.
Cependant, "les livres israéliens comme palestiniens présentent un récit
national unilatéral. Les événements historiques y sont présentés de
manière sélective pour renforcer chacun de ces récits nationaux", selon
les auteurs, qui ont analysé plus de 3.000 textes scolaires de 2011
approuvés par les ministères de l’Education des deux côtés et ceux de
l’enseignement ultra-orthodoxe juif.
Sur la question ultrasensible des cartes, seuls 4% des manuels
palestiniens et 13% des manuels israéliens font figurer à la fois une
frontière et une légende mentionnant Israël et les Territoires
palestiniens. Et encore, en Israël, la Cisjordanie est en général
désignée par son nom biblique de "Judée-Samarie".
"Le manque ou l’absence d’information sur l’autre servent à délégitimer
sa présence", soulignent les auteurs, relevant que la représentation
négative de l’adversaire est "plus prononcée dans les livres
ultra-orthodoxes israéliens et les livres palestiniens que dans ceux de
l’Etat israélien, qui comportent davantage de contenu autocritique".
"Il y a beaucoup à faire dans le système éducatif en général et les
manuels scolaires en particulier si les parties en conflit décident de
s’engager sur le chemin de la paix", conclut l’étude.
L’Autorité palestinienne et Israël ont souvent été accusés d’enseigner
la violence et la haine ou de diaboliser l’autre dans leurs programmes
scolaires.
Les autorités israéliennes ont accueilli très fraîchement cette étude
financée par le département d’Etat américain, et qui renvoie dos à dos
les systèmes éducatifs israélien et palestinien.
Le ministère israélien de l’Education a dénoncé un rapport "partial, non
professionnel et profondément subjectif", ajoutant que les résultats le
confortaient dans sa décision de ne "pas coopérer avec des éléments
désireux de diffamer le système éducatif israélien et l’Etat d’Israël".
"La tentative d’établir un parallèle entre les systèmes éducatifs
israélien et palestinien est sans fondement", a assuré le ministère.
Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a pour sa part "exprimé sa
satisfaction" de voir l’étude confirmer "que les manuels palestiniens ne
contiennent aucune forme d’incitation flagrante à la haine".
M. Fayyad ajoute avoir demandé au ministère de l’Education "d’étudier
attentivement le rapport et d’en utiliser les conclusions (...) pour
harmoniser les programmes scolaires avec les principes profondément
ancrés dans notre peuple de coexistence, de tolérance, de justice et de
dignité humaine".
A Washington, la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland, a
qualifié d’"analyse indépendante" l’étude réalisée en partenariat par
deux ONG militant pour le dialogue et la paix, justifiant son
financement par le fait qu’elle encourageait "la paix et la tolérance
religieuse dans les programmes scolaires".
(04-02-2013 - Assawra)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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