Des manifestants ont incendié un poste de la douane et les locaux du
parti islamiste Ennahda au pouvoir, dans la nuit de jeudi à vendredi à
Ben Guerdane, ville du sud de la Tunisie proche de la frontière
libyenne, secouée par la violence. Des dizaines de manifestants,
réclamant travail et investissement dans leur région, ont envahi le
poste de la douane avant de l’incendier, a constaté un correspondant de
l’Agence France-Presse. Selon l’agence officielle TAP, six voitures
confisquées par la douane ont été volées. D’autres manifestants ont
saccagé les locaux d’Ennahda et brûlé des livres et des documents, a
indiqué Mohamed Chendoul, secrétaire général du siège du parti à Ben
Guerdane. La veille, des manifestants, des jeunes pour la plupart, ont
attaqué un poste de police et l’ont incendié, forçant les agents à la
fuite. Une arme a été volée, selon la TAP.
Ben Guerdane, située à une trentaine de kilomètres du poste-frontière de
Ras Jedir, est en ébullition après la fermeture début décembre par les
autorités libyennes de ce point de passage frontalier névralgique pour
le commerce. Tripoli l’avait fermé après des plaintes de Libyens
affirmant avoir été agressés sur le sol tunisien. Mais, jeudi, le point
de passage a été rouvert du côté libyen et la circulation entre les deux
pays a repris.
Cependant, l’antenne locale du syndicat tunisien
UGTT a maintenu sa grève générale à Ben Guerdane pour réclamer des
investissements et des mesures de lutte contre le chômage. Les
mouvements sociaux se sont multipliés ces derniers mois en Tunisie,
compte tenu des espoirs socio-économiques déçus deux ans après la
révolution qui a chassé du pouvoir le président Zine el-Abidine Ben Ali.
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