mardi 1 janvier 2013

Irak : La violence meurtrière en Irak a baissé en 2012

La violence meurtrière en Irak a baissé en 2012 mais les insurgés ont montré qu'ils étaient encore capables de frapper, une ONG qualifiant mardi 1er janvier la situation de "guerre à petite échelle". Plus d'un an après le départ des troupes américaines d'Irak, qui sont restées neuf ans, les violences n'ont pas cessé dans le pays. Elles sont néanmoins moins intenses et moins meurtrières.

Des attentats ont tué 28 personnes, principalement des pèlerins chiites et des policiers, et en ont blessé une centaine lundi, jour du réveillon du Nouvel An 2013. En décembre, 144 personnes ont tuées (89 civils, 15 soldats et 40 policiers), et 360 blessées, selon des statistiques compilées par l'AFP à partir de données fournies par des responsables des services  médicaux et de la sécurité. Ce bilan avoisine celui d'octobre (136 morts), c'est l'un des plus bas de 2012.
Selon des rapports des ministères irakiens de la santé, de l'intérieur et de la défense, 2 174 personnes ont péri au cours de 2012, un bilan nettement inférieur aux années précédentes. Le pic des violences confessionnelles ayant été atteint en 2006-2007, avec la mort de milliers de personnes. Pour 2011, Bagdad avait fait état de 2 645 Irakiens tués.

UNE CRISE POLITIQUE ET SÉCURITAIRE
Mais Iraq Body Count (IBC), une ONG basée en Grande-Bretagne, a comptabilisé 4 471 morts en Irak en 2012, plus du double des chiffres officiels, avec néanmoins un bilan très bas au dernier trimestre. L'organisation a, dans son rapport annuel, averti que "le pays était toujours en état de guerre à petite échelle (...) avec des violences armées quotidiennes ponctuées par des attentats majeurs destinés à tuer un grand nombre de personnes". L'ONG estime que "2012 a vu le prolongement d'un conflit plutôt qu'un changement dans la situation sécuritaire pour les Irakiens, lors de la première année ayant suivi le retrait des dernières troupes américaines", en décembre 2011.

Les insurgés sunnites, dont la branche irakienne d'Al-Qaida, ont ainsi montré qu'ils restaient capables de mener des attaques sanglantes dans le pays. La persistance des violences est révélatrice du climat d'instabilité régnant dans le pays. Depuis le retrait américain, l'Irak est empêtré dans une crise politique doublée d'une crise sécuritaire : le premier ministre chiite, Nouri Al-Maliki, est accusé par ses détracteurs d'accaparer le pouvoir, un vice-président sunnite a été condamné à mort et les tensions entre Arabes et Kurdes sont vives.
L'invasion américaine en 2003 a provoqué la chute du président Saddam Hussein, mais les violences, dont des attaques spectaculaires attribuées à Al-Qaida contre les troupes américaines et les autorités irakiennes, ont tué des dizaines de milliers d'Irakiens et plus de 4 400 soldats américains en neuf ans.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire