La coalition arabe menée par l'Arabie Saoudite a de nouveau frappé
vendredi la rébellion dans le sud du Yémen, pays au large duquel des
navires iraniens soupçonnés par les Etats-Unis de transporter des armes à
destination des insurgés ont fait demi-tour.
Le conflit qui fait rage depuis un mois entre les rebelles Houthis et
les partisans du président yéménite en exil n'épargne pas les enfants, a
déploré l'ONU, affirmant que 115 d'entre eux avaient péri dans les
hostilités depuis le 26 mars.
La coalition a lancé à cette date des raids aériens pour soutenir les
partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, et contrer les Houthis,
qui contrôlent la capitale et menacent de prendre le pouvoir dans ce
pays pauvre de la péninsule arabique.
L'Iran, accusé de soutenir militairement les rebelles, assure ne leur fournir qu'une aide humanitaire.
Douze navires américains, dont le porte-avions Roosevelt, croisent
actuellement non loin des côtes yéménites, sous blocus maritime,
notamment pour faire respecter l'embargo sur les armes destinées aux
Houthis, voté il y a dix jours par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Même si les neuf bateaux iraniens, dont deux armés, qui faisaient cap
sur le Yémen ont changé de direction selon des responsables américains,
la marine des Etats-Unis reste en alerte et "surveille de très près" ce
convoi, a indiqué l'un d'eux.
A Téhéran, c'est au sujet d'avions humanitaires eux aussi contraints de
rebrousser chemin selon les autorités iraniennes, face à la coalition
arabe contrôlant l'espace aérien yéménite, que le chargé d'affaires
saoudien a été convoqué vendredi soir.
A
Genève, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a indiqué
vendredi qu'"au moins 115 (enfants) ont été tués et 172 mutilés" selon
un bilan arrêté au 20 avril. D'après l'agence onusienne, plus de la
moitié ont été tués lors de bombardements aériens.
Le bilan réel est sûrement plus élevé car des vérifications sont encore
en cours, a assuré l'Unicef, expliquant par ailleurs qu'une centaine
d'enfants avaient été recrutés par les groupes armés.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état jeudi d'un
bilan global de 1.080 morts et 4.352 blessés --civils et militaires--
depuis le 19 mars.
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) espère venir en aide
à 2,5 millions de personnes dans le pays entre mai et juillet. Le
manque de carburant pourrait toutefois mettre à mal ces opérations.
Malgré l'annonce mardi par Ryad de l'arrêt des raids aériens intensifs
de son opération "Tempête décisive", la coalition a poursuivi ses
bombardements.
En
inaugurant une nouvelle phase de son intervention, baptisée "Redonner
l'espoir", censée permettre la reprise du processus politique et la
fourniture d'une aide humanitaire, Ryad s'était laissé la possibilité de
continuer à bombarder la rébellion en cas de "geste agressif".
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des raids ont ciblé un camp militaire
d'une unité favorable aux rebelles près de Taëz (sud-ouest), selon des
habitants.
Des positions rebelles ont été bombardées et des affrontements ont eu
lieu à Aden, la grande ville du sud, jusqu'à l'aube, ont indiqué à l'AFP
des combattants pro-Hadi.
Raids et heurts nocturnes ont également eu lieu dans la province
orientale de Marib, selon des résidents, et se sont poursuivis vendredi
contre un convoi rebelle dans la province d'Abyane (sud), faisant des
morts et des blessés, ont rapporté des miliciens chiites.
D'autres frappes ont eux lieu à Daleh, non loin de là, et dans la
province centrale d'Ibb, où un pont menant au bastion chiite de Dhammar a
été détruit, ont affirmé à l'AFP des responsables locaux.
Alors
que les conditions sur le terrain semblent loin de permettre la reprise
d'un dialogue politique, selon des experts, l'ONU a désigné jeudi un
nouveau médiateur pour succéder à Jamal Benomar, qui a démissionné.
La nomination du diplomate mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed
deviendra effective lundi si aucun pays membre du Conseil de sécurité ne
s'y oppose.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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