lundi 11 février 2013

Israël : la défense va subir des coupes budgétaires

Les Israéliens vont devoir se serrer la ceinture. Avec 39 milliards de shekels de déficit budgétaire - près de 8 milliards d’euros -, soit 4,2 % du PIB, et une loi de finances 2013 toujours introuvable, l’économie est au centre de toutes les préoccupations. La question domine même les pourparlers pour la formation du nouveau gouvernement Netanyahou : comment réduire la dette publique et restreindre le train de vie de l’État ? Voici que pour la première fois depuis des années, la défense nationale est concernée par les coupes envisagées. La presse parle d’une réduction de 5 milliards de shekels. Ce sera seulement 3 milliards, affirment plusieurs ministres de la majorité sortante.
En tout cas, à en croire les experts, le chef d’état-major, le général Gantz, aurait bien compris qu’il n’a plus le choix. Pour l’armée, voici venu le temps du dégraissage. Et comme première étape, le licenciement de 4 000 militaires de carrière. Peut-être seulement 3 000, précisent certaines sources. Car un millier pourraient être recasés dans le cybercombat. En parallèle, les responsables militaires plancheraient sur des plans ayant un seul et même objectif : une meilleure efficacité de la grande muette, compte tenu des changements technologiques. Mais là, secret-défense oblige, on n’a quasiment aucun détail, sinon que l’armée pourrait reporter à une date ultérieure la commande aux États-Unis d’une seconde escadrille de chasseurs-bombardiers F35 et réduire l’ampleur de l’acquisition d’un nouveau transport de troupes blindé de dernière génération.
Reste que tout le monde semble s’être résigné à l’inéluctable. "Les coupes dans le budget de la Défense sont une nécessité", a affirmé le candidat le mieux placé au poste de ministre de la Défense, Moshe Yaalon, un ancien chef d’état-major et député Likoud pur jus. Également sur les rangs, Shaul Mofaz, président de Kadima, et ancien ministre de la Défense. Depuis des mois, il ne cesse de dire que des réductions importantes ne porteront pas atteinte à l’état de préparation de l’armée. Alors cela signifie-t-il la fin de la doctrine défendue par Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense, Ehoud Barak, selon laquelle la menace nucléaire iranienne et l’instabilité régionale découlant du Printemps arabe interdisent toute réduction du budget militaire et même nécessitent certaines rallonges ?
De fait, le problème est dans le résultat des dernières élections et l’arrivée en deuxième position, avec dix-neuf députés, du nouveau parti de centre droit, Yesh Atid ("Il y a un avenir"). Tout au long de la campagne électorale, son président, Yaïr Lapid, s’est fait le défenseur des classes moyennes, en réclamant une meilleure répartition du fardeau socio-économique et pas seulement par la conscription des ultra-orthodoxes. D’où le nouveau casse-tête de Benyamin Netanyahou : comment combler le déficit tout en favorisant une politique de baisse du coût de la vie, avec des logements moins chers sans augmenter la TVA et les autres impôts directs et indirects ? Dans ces conditions, parviendra-t-il à former une coalition gouvernementale solide tout en reprenant à son compte certaines promesses de Yaïr Lapid, comme la réduction de l’aide aux étudiants des écoles talmudiques ou la diminution des largesses accordées par l’État aux colonies de Cisjordanie ? Cela déboucherait sur une autre crise, politique celle-là !

(11-02-2013 - Assawra)

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