Dans sa première allocution en sept mois, Bashar al-Assad s’est montré inflexible, assurant encore une fois que le conflit qui a fait, selon l’ONU, plus de 60 000 morts, n’opposait pas le pouvoir et l’opposition mais "la patrie et ses ennemis" qui souhaitent sa partition.
Devant un parterre de partisans réunis à la maison de la culture et des arts, Bashar al-Assad a appelé à un dialogue pour lequel il a affirmé ne pas avoir trouvé jusqu’à présent de "partenaire". Depuis qu’a éclaté en mars 2011 une révolte populaire devenue guerre civile, Damas affirme combattre des "terroristes" armés et financés par l’étranger. Refusant de négocier avec "des gangs qui prennent leurs ordres de l’étranger", Bashar al-Assad a proposé un plan en trois étapes qui commencera par un engagement des pays finançant les "terroristes" "à arrêter". Aussitôt après, l’armée cessera ses opérations, a-t-il promis, "tout en conservant le droit de répliquer".
Dans ces conditions seulement s’ouvrira "une conférence de dialogue national", a-t-il poursuivi. Cette conférence devra rédiger une "Charte nationale" qui sera soumise à référendum, tandis qu’un nouveau Parlement et un nouveau gouvernement émergeront des urnes.
Toute transition doit "se faire selon les termes de la Constitution", a-t-il insisté, en faisant référence à des élections. Samedi, le quotidien libanais Al-Akhbar affirmait que M. Assad posait comme condition sine qua non la possibilité pour lui d’être candidat à sa propre succession en 2014.
Mais l’opposition a aussitôt rejeté ce plan, dont aucune échéance n’est précisée, accusant le chef d’État de vouloir choisir ses interlocuteurs et de chercher à se maintenir au pouvoir.
Le porte-parole de la Coalition de l’opposition, Walid al-Bounni, a affirmé, joint par téléphone par l’AFP à Beyrouth, que l’opposition souhaitait "une solution politique, mais l’objectif pour les Syriens est de sortir (M. Assad) et ils ont déjà perdu pour cela plus de 60.000 martyrs (...) ils n’ont pas fait tous ces sacrifices pour permettre le maintien du régime tyrannique".
Alors que Bashar al-Assad a présenté pour la première fois une feuille de route aussi détaillée pour une sortie de crise, les Frères musulmans syriens, importante force d’opposition, ont estimé dans un communiqué que ce plan ne représentait "rien", qualifiant le dirigeant de "criminel de guerre devant être jugé".
Le discours du président syrien a provoqué les réactions outrées de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et des Etats-Unis, Londres dénonçant son "hypocrisie", Washington estimant qu’il est "déconnecté de la réalité".
Le président égyptien Mohamed Morsi a déclaré à la chaîne de télévision CNN qu’il soutenait l’appel du peuple syrien pour faire juger le président Assad pour crimes de guerre, tout en prédisant que le régime au pouvoir à Damas allait tomber.
Sur Twitter, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a estimé que les "vaines promesses de réformes" de Bashar al-Assad "ne trompent personne", estimant que le discours du président allait "au-delà de l’hypocrisie". De son côté, Berlin a regretté qu’il n’exprime "aucune nouvelle prise de conscience".
Pour Washington, le discours de Bashar al-Assad "est une nouvelle tentative du régime pour s’accrocher au pouvoir (...). Son initiative est déconnectée de la réalité", selon la porte-parole de la diplomatie, Victoria Nuland. L’Union européenne l’a exhorté à se retirer pour permettre "une transition politique".
Le discours du président syrien intervient alors que le ballet diplomatique semble s’intensifier depuis quelques semaines, notamment dans la région.
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Chères amies, chers amis,
Dans l’espoir que la nouvelle année constituera une nouvelle aube pour notre monde arabe, noyé dans le bourbier de l’obscurantisme et du despotisme, je souhaite y voir régner la liberté, la démocratie et la justice sociale. Pour les Syriens en premier lieu qui se sont révélés comme un grand peuple digne et féru d’indépendance, envers et contre l’univers entier.
Je sais, ce n’est pas la première fois que je lance ces vœux pieux, mais, du moins, l’espoir ne tue pas, contrairement au désespoir...
Et à titre personnel, pour chacune et chacun de vous, j’envoie mes vœux les plus chaleureux et les plus amicaux pour des jours meilleurs et Je vous offre ces mots du grand poète syrien Nizar Qabbani. ( Rania Samara )
"انا حريتي فإن سرقوها تسقط الأرض كلها والسماء"
m’est-elle volée
la terre entière s’écroulerait
le ciel aussi."
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