jeudi 11 octobre 2012

Israël : Netanyahu grand favori pour les législatives anticipées

Le Premier ministre de droite israélien Benjamin Netanyahu apparaît comme le grand favori pour remporter les législatives anticipées prévues début 2013, sans rival déclaré à ce jour et vantant sa capacité à faire face à l’Iran nucléaire et à la crise économique.
Netanyahu a annoncé mardi soir la tenue le plus "vite possible" d’élections qui devraient avoir lieu entre le 29 janvier et le 12 février alors que la législature devait normalement s’achever en octobre 2013.
Le chef du gouvernement a justifié sa décision en affirmant qu’il n’était pas en mesure de faire adopter par sa majorité un projet de budget d’austérité pour 2013.
Mais selon les commentateurs, Benjamin Netanyahu a avancé le scrutin, après quatre ans au pouvoir, en raison de sondages très favorables que des mesures sociales et fiscales impopulaires pourraient remettre en cause.
Selon la dernière enquête publiée fin septembre par le quotidien de gauche Haaretz, la coalition au pouvoir, composée du Likoud (droite nationaliste), le parti dirigé par de Netanyahu, et de formations religieuses et ultra-nationalistes, recueillerait 66 sièges sur 120.
L’opposition, morcelée entre les différents partis qui se disputent le centre-gauche, est largement distancée et aucun de ses dirigeants n’apparaît comme un adversaire sérieux pour Benjamin Netanyahu.
A preuve, souligne Nahum Barnéa, l’éditorialiste vedette du quotidien populaire Yédiot Aharonot, "tout le monde (sauf le petit parti de gauche laïque Meretz) rêve de faire partie du prochain gouvernement de Netanyahu".
"La plupart des partis vont dire aux électeurs : +Vous savez déjà qui va être Premier ministre, c’est à vous par votre vote d’influer sur la composition et la politique du gouvernement", analyse M. Barnéa.
Un commentateur de la radio militaire a assimilé les prochaines élections à un "référendum pour ou anti-Bibi".
Le Premier ministre a lancé d’entrée de jeu sa campagne en dévoilant sa stratégie qui consiste à se présenter comme une sorte de "Monsieur sécurité", seul capable d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et de protéger les Israéliens contre la crise économique mondiale qui les a épargnés jusqu’à présent.
Sur le dossier iranien, l’entourage de Netanyahu souligne que le Premier ministre, en agitant la menace d’une attaque israélienne imminente contre les installations nucléaires iraniennes, a poussé la communauté internationale à durcir les sanctions contre l’Iran.
Pour ce qui est des récentes relations tendues avec les Etats-Unis, dont l’alliance est considérée comme la pierre de touche de la politique étrangère d’Israël, Netanyahu joue désormais l’apaisement pour ne pas effrayer les électeurs.
Après avoir fait pression en vain sur le président Barack Obama pour qu’il impose des "lignes rouges" à Téhéran dans son programme nucléaire sous peine de s’exposer à une attaque militaire, il a apparemment repoussé la perspective d’une frappe israélienne à l’été 2013 lors de son récent discours à l’ONU.
Sur le front économique, Netanyahu promet de continuer à préserver la croissance et à réduire le chômage comme il l’a fait en créant "340.000 emplois en trois ans" alors que les pays européens plongeaient dans une crise aiguë.
La seule grande inconnue pour Benjamin Netanyahu porte sur la candidature d’Ehud Olmert, le Premier ministre auquel il a succédé.
Selon les médias, Olmert pourrait faire un retour en force sur la scène politique et tenter de fédérer les différents partis de gauche et du centre pour former un front "anti-Bibi".
Pour le moment, l’ancien chef du parti centriste Kadima, qui avait dû démissionner du gouvernement en 2008 à la suite d’affaires de corruption, n’a pas encore dévoilé ses intentions.
Un de ses proches, l’ex-secrétaire général du gouvernement Israël Maïmon a expliqué à la radio militaire que "d’intenses pressions sont exercées sur Ehud Olmert pour qu’il se présente. Il va y réfléchir", a-t-il promis.

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