Chadli Bendjedid, président de l’Algérie de 1979 à 1992, est décédé
samedi à Alger à l’âge de 83 ans des suites d’un cancer, a annoncé
l’agence algérienne APS.
Un deuil national de huit jours a été décrété, selon un communiqué présidentiel diffusé dans la soirée.
Cette même source a indiqué que l’ex président serait enterré lundi à Alger, dans le carré des martyrs du cimetière d’el-Alia.
En France, le ministère des Affaires étrangères a salué la mémoire de l’ancien président algérien.
"C’est avec tristesse que nous avons appris le décès, annoncé
aujourd’hui, de l’ancien président, M. Chadli Bendjedid. La France salue
la mémoire de celui qui a dirigé, pendant treize années, la République
algérienne démocratique et populaire et qui, à ce titre, a instauré le
multipartisme dans son pays", a déclaré dans un communiqué le
porte-parole du ministère, Philippe Lalliot.
Chadli Bendjedid, troisième chef d’Etat algérien, avait été admis, il y a
plus d’une semaine, à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja à Alger, selon
l’APS.
Il avait rejoint le maquis constantinois dès le début de la guerre de
libération nationale de 132 ans de colonialisme français, du 1er
novembre 1954 à l’indépendance du pays en 1962.
Elu une première fois à la présidence en 1979, il fait libérer le
premier président de l’Algérie indépendante Ahmed Ben Bella, renversé en
1965, et autorise le retour des opposants historiques Hocine Aït Ahmed
et Bachir Boumazza.
Son mandat présidentiel est renouvelé en décembre 1988, après les
sanglantes émeutes d’octobre contre la vie chère et pour la démocratie.
Bendjedid a été ensuite à l’origine de la démocratisation des
institutions, notamment par la promulgation d’une constitution
pluraliste en février 1989 et la renonciation à la présidence de
l’ancien parti unique, le Front de libération nationale (FLN), en
juillet 1991.
Fin 1991, les islamistes du Front islamique du salut (FIS-dissous)
remportent le premier tour des élections législatives. Ils avaient déjà
demandé des présidentielles anticipées, dès leur premier raz-de-marée
électoral aux municipales de juin 1990.
Mais l’armée interrompt le processus électoral et le pays plonge dans une guerre civile qui a fait 200.000 morts.
En janvier 1992, Bendjedid est forcé à la démission par l’armée, et se retrouve assigné à résidence à Oran.
Il retrouve la liberté après l’élection d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence en 1999.
En janvier dernier, il avait été hospitalisé à Paris pour un cancer,
puis brièvement hospitalisé de nouveau en mai et en octobre.
Ses mémoires doivent être publiées le 1er novembre, date anniversaire du
déclenchement de la guerre de Libération nationale en 1954.
Il était né le 14 avril 1929 à Bouteldja, un village de l’est algérien, à la frontière tunisienne.
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