Les Algériens élisent jeudi leurs députés, après des réformes mises
en oeuvre par le pouvoir pour parer à un Printemps arabe, et avec pour
enjeu le score des islamistes, déjà au pouvoir, et la participation.Mercredi, le président Abdelaziz Bouteflika a pressé les quelque 21
millions d’électeurs, surtout les jeunes, de voter alors que nombre
d’entre eux sont indifférents à la scène politique. Abdelaziz Bouteflika, 75
ans, leur a assuré que "sa génération avait fait son temps" en Algérie,
qui fête ses cette année ses 50 ans d’indépendance.
Le scrutin à la proportionnelle à un tour se tiendra dans 48 546
bureaux de vote ouverts de 8h00 locales (7h00 GMT) à 19h00. Les
résultats sont attendus vendredi mais la participation devrait être
connue dès jeudi soir.
Au total, 24.916 candidats, dont 7700 femmes, sont en lice au sein
de 44 partis, dont sept islamistes, 21 nouvelles formations et des
indépendants pour 462 sièges. L’assemblée sortante comptait 389 députés,
dont 59 islamistes.
L’opposition de la rue et les syndicats autonomes, après des émeutes
et manifestations sociales l’an dernier, n’ont pas été associés aux
réformes qui permettront, selon eux, une plus grande mainmise de l’Etat
sur le pays.Au dernier scrutin de 2007, un taux d’abstention record de 64% avait
été enregistré, en raison notamment de fraudes constantes depuis
l’ouverture du pays au multipartisme en 1989. En réponse, Bouteflika a
convié quelque 500 observateurs étrangers de l’Union européenne,
l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), la Ligue arabe, l’Union
africaine, l’Onu et des ONG américaines.
L’UE a demandé que ses 150 observateurs aient accès au fichier
électoral national. Alger a répondu par la négative car ce fichier
contient "des informations confidentielles", mais lui donne accès au
fichier par département.
Les islamistes, dont trois partis réunis au sein d’une "Algérie
verte", s’affirment tous sûrs de l’emporter, mais le Front de Libération
Nationale (FLN présidentiel), parti unique en 1962 puis dominant depuis
1989, devrait rester le plus important, selon son patron Abdelaziz
Belkhadem.
Le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre
sortant Ahmed Ouyahia veut "préserver la stabilité de l’Algérie". En
face, le plus vieux parti d’opposition, Front des Forces Socialistes
(FFS) de Hocine Aït Ahmed, revient dans l’arène électorale après 10 ans
de boycottage.
Son vieux rival, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie
(RCD) boycotte le vote, le jugeant comme une "insulte au malheur
algérien".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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