Abolir la détention « administrative »
La lutte du peuple palestinien pour l’abolition de la détention
« administrative » se poursuit. Le nombre de prisonniers en grève
illimitée de la faim s’élève. Mais au-delà de cette forme de détention
humiliante et arbitraire qui vise tout Palestinien qui réclame la fin de
l’occupation, c’est la mort du martyr Arafat Jaradat (30 ans) dans les
salles de torture « israéliennes » qui a finalement soulevé les masses
palestiniennes, dans tous les territoires palestiniens occupés et dans
l’exil, autour de la question des prisonniers et contre l’occupation. Le
martyre de Arafat Jaradat sous la torture ne fait aucun doute, même si
les uns et les autres semblent vouloir apaiser les esprits en réclamant
une enquête internationale « neutre », comme si la neutralité était la
marque déposée des organismes internationaux, ONU en tête. Les services
de renseignements sionistes, qui pratiquent la torture des prisonniers,
avaient refusé la demande des libéraux sionistes que les interrogatoires
soient filmés. La famille de Arafat Jaradat affirme que les soldats de
l’occupation lui ont demandé de faire ses adieux à leur fils et père,
avant de l’emmener. Le crime fut prémédité, l’entité sioniste toute
entière a décidé de donner l’exemple : la torture et l’assassinat sont
sa réponse aux prisonniers et au peuple palestinien qui se soulève. Les
organisations et organismes internationaux et les Etats « civilisés »
sont complices de ce crime, même s’ils le dénoncent ou réclament des
enquêtes. Ils sont complices car ils ont laissé et laissent faire l’Etat
de la barbarie, ils détournent l’attention de la « communauté
internationale » et des peuples vers des conflits qu’ils suscitent
ailleurs, et laissent le sort des prisonniers palestiniens entre les
mains de leurs bourreaux sionistes.
Samer Issawi, Ayman Sharawneh, sont toujours en grève de la faim,
réclamant leur libération et l’abolition de la détention
« administrative ». Leur état de santé est une fois encore critique, ils
ont été emmenés d’urgence à l’hôpital à Haïfa. Quant à Jaafar Izzidine
et Tareq Qaadane, ils ont suspendu leur grève de la faim le 28 février,
après que le tribunal sioniste ait promis de revoir leur dossier le 8
mars prochain. Si rien n’est fait, ils reprennent la grève, comme l’a
affirmé le frère de Jaafar Izzidine. Le mouvement du Jihad islamique a
estimé qu’il s’agit d’une nouvelle victoire arrachée par les prisonniers
contre la détention « administrative ».
Contrairement à ce que
pensent certains, dont des responsables politiques palestiniens, les
prisonniers grévistes ne mènent pas une lutte individuelle. Samer Issawi
et Ayman Sharawneh luttent pour que cessent également l’arrestation et
la détention des prisonniers libérés lors de l’accord d’échange
d’octobre 2010. A la suite de sheikh Khodr Adnane, qui avait entamé une
grève de la faim en décembre 2011 et qui a été libéré 66 jours après, et
dont la lutte a déclenché les manifestations dans toute la Palestine et
dans l’exil, les prisonniers combattants mènent aujourd’hui une lutte
qui s’inscrit dans l’histoire du mouvement des prisonniers et dans
l’histoire de la résistance palestinienne. Cependant, depuis la division
inter-palestinienne en 2007, le mouvement national des prisonniers a
subi le contre-coup de cette division et il est devenu extrêmement
difficile pour les prisonniers de s’unir et de mener une lutte générale
de longue durée.
Ils sont aujourd’hui 14 prisonniers à mener la lutte de la grève
illimitée de la faim : outre les quatre résistants, Mona Qaadane,
prisonnière sœur de Tareq Qaadane, maintes fois arrêtée et détenue, et
libérée lors de l’accord d’échange, Maher Younes, doyen des prisonniers
palestiniens, originaire des territoires occupés en 1948, a entamé la
grève illimitée de la faim à partir du 25 février. Ayman Saqr, Umar
Ayoub, Sufyan Rabi’, Hazem Tawil, Younes Haroub, Ibrahim Khalil Ali
Sheikh (détenu depuis le 31 mai 2012), Mohammad Ahmad Najjar (détenu
depuis le 30 octobre 2012) et Abdallah Mohammad Hadiya (détenu depuis le
24/12/2012) refusent leur détention « administrative ».
A la demande de la mère de Samer Issawi et de Samer Issawi lui-même,
sheikh Khodr Adnane a cessé la grève de la faim qu’il avait commencée
dans les locaux du CICR, d’autant plus que sa présence devant la prison
de Ofer, dans la ville d’al-Khalil ou ailleurs en Cisjordanie, a
largement contribué à développer le mouvement de la solidarité populaire
avec les prisonniers. Cependant, le prisonnier libéré Thaer Halahla,
qui avait mené la grève de la faim et obligé l’Etat de l’occupation à
prononcer sa libération, a entamé la grève de la faim dans sa ville
al-Khalil, en solidarité avec les prisonniers en lutte.
Le tribunal de l’occupation a refusé l’appel présenté par l’avocat du
prisonnier « administratif » Ayed Mohammad Doudeen (46 ans) de Doura,
dans la province d’al-Khalil. Doudeen est détenu depuis un an et demi
sans charge autre que des « éléments secrets » fournis par les services
de renseignements sionistes. Le prisonnier Doudeen a été détenu pendant 8
ans en détention « administrative ». Sa dernière arrestation a eu lieu
le 9 août 2011, deux mois après avoir été libéré. Le Shabak prétend que
Doudeen est un des principaux dirigants de la résistance dans la ville
d’al-Khalil.
Statistiques
Plusieurs prisonniers libérés lors de l’accord d’échange en octobre 2010
ont à nouveau été arrêtés : outre Ayman Sharawneh (Hamas), Samer Issawi
(FDLP), Mona Qaadane (Jihad islamique), Iyad Funoun de Bethlehem, Ali
Jumaa (al-Khalil), Ibrahim Abu Hajleh (FDLP), Youssef Ishtiwi
(Qalqylia), Ayman Abou Daoud (al-Khalil), Mohammad Jumaa Teem (Nablus)
et Abdel Rahman Dahbour (Qalqilya) ont été arrêtés et mis en détention
« administrative ». Les autorités sionistes discutent de leur
emprisonnement selon les charges qui avaient été retenues contre eux,
c’est-à-dire la résistance à l’occupation, avant leur libération.
Mohammad Teem et Youssef Ishtiwi ont déjà été condamnés à la poursuite
de leurs anciennes condamnations.
203 résistants faits prisonniers sont décédés dans les prisons de
l’occupation depuis 1967, à cause de la torture, de la négligence
médicale ou de l’assassinat. 71 résistants sont tombés martyrs du fait
de la torture, 51 résistants du fait de la négligence médicale, 74
résistants furent assassinés de sang-froid après leur arrestation et 7
résistants furent tués par les forces sécuritaires à l’intérieur des
prisons. 7 résistants prisonniers furent assassinés dans la prison de
Meggido.
Ayant rompu l’accord d’octobre 2010, les autorités de l’occupation
continuent à isoler plusieurs dirigeants résistants : Darrar Abou Sissi,
Samer Abou Kweik, Tamer Rimawi, Awad Qa’idi et Imad Serhan.
Enlèvement et emprisonnement d’un caricaturiste
Le célèbre caricaturiste palestinien, Mohammad Sabaane (34 ans), a été
arrêté par les forces de l’occupation le 16 février dernier alors qu’il
revenait de Jordanie. Sabaane a été transféré à la prison de Ascalan le
25 février. Le 28 février, sa détention a été renouvelée de 8 jours.Son
frère a affirmé que la famille n’avait aucune nouvelle de Mohammad car
les avocats ont été empêchés de le voir. Mohammad Sabaane a reçu
plusieurs prix palestiniens et arabes pour ses caricatures qui traitent
de l’occupation et de la situation interne palestinienne.
Libération
Ayman Shaath de la bande de Gaza a été libéré après 20 ans
d’emprisonnement dans les prisons sionistes. Ayman faisait partie de la
branche armée du Fateh, au temps de la première Intifada en 1987. Il fut
arrêté à l’âge de 16 ans, avec son frère Ameen (15 ans), qui a été
libéré après 12 ans d’emprisonnement. Ils furent accusés d’avoir tué un
officier sioniste et furent condamnés à la perpétuité. Mais à cause de
leur jeune âge, la peine fut allégée à 12 et 20 ans de prison.
Lettre de prison
De la prison de Gilboa, Maher Younes, un des plus anciens prisonniers
palestiniens (son cousin Karim Younes étant le doyen) et détenu depuis
1983, a transmis une lettre adressée au peuple palestinien, à sa
direction politique, annonçant qu’il entame la grève de la faim.
« Aux masses de notre peuple héroïque palestinien, aux dirigeants,
cadres et membres des organisations nationales et islamiques, aux
membres du comité exécutif de l’OLP, au président de l’Etat de
Palestine, à son chef de gouvernement et à notre gouvernement unifié,
aux membres du comité de suivi arabe dans l’intérieur palestinien
(territoires occupés en 1948), au secrétaire général de la Ligue des
Etats arabes, à tous les Etats membres, à tous les amis du peuple
palestinien et aux êtres libres de ce monde, je vous transmet le salut
de la liberté.
Je m’adresse à vous de cette sombre cellule où l’occupation a avalé plus
de 30 ans de ma vie… Est-il possible que je ne puisse toucher ou
embrasser les mains de ma mère depuis plus de trois décennies, alors
qu’elle se trouve à la distance d’un baiser ! Et mon père qui fut
enterré sans que je lui dise adieu ! et ma famille qui s’agrandit et
s’élargit, sans que je ne la connaisse ! Et la femme à la volonté de
fer, l’amie et l’épouse qui n’a pas dépassé les limites de la pensée
abstraite dans mon esprit ! Il est vrai que j’ai sacrifié (ma vie) et je
crois toujours au sacrifice en faveur de la chère Palestine. Mais
comment un combattant comme moi et comment des centaines d’autres que
moi ont été abandonnés entre les mains de l’occupant, alors que ce qui
s’appelle le processus de paix se déroule au-dessus de nos âmes et de
nos vies depuis plus de 20 ans ? Comment nos dirigeants vivent leur vie
ordinaire alors que nous n’avons pas de vie pendant tout ce temps, et
sans qu’ils agissent pour nous libérer par tous les moyens possibles ?
Afin que j’allume l’espoir dans la vie qui me reste, à moi et mes frères
et camarades, que je mette toutes les parties palestiniennes et
internationales face à leurs responsabilités humaines, que je dénonce
les pratiques répressives et racistes de l’occupation envers nous-mêmes,
et que je poursuive le chemin difficile de ceux qui l’ont emprunté
avant moi, je me remets à Dieu et à mon cher peuple palestinien, j’ai
décidé de mener la grève illimitée de la faim, à partir du 25 février
2013, pour les motifs suivants :
1 – pour la liberté des prisonniers, sans distinction entre eux, et les anciens prisonniers avant tout.
2 – Israël est un Etat d’apartheid à tous les niveaux (politique,
juridique, législatif, civil, etc..), la preuve étant notre présence en
prison toutes ces années. Bien qu’il n’y ait aucune comparaison entre la
victime et le bourreau, je ferai cette remarque : les juifs qui ont
assassiné des Palestiniens, sur des bases nationales, et qui ont été
condamnés à la perpétuité, ont été libérés après 7 ans de détention….
3 – J’appelle mon peuple dans l’intérieur palestinien a agir et à
participer au mouvement qui se déroule en Cisjordanie et dans al-Quds.
4 – J’appelle notre peuple à organiser un grand rassemblement populaire à
Ramallah le jour de la visite du président américain Obama afin
d’exposer la situation des prisonniers. Soyez présents dans la tente de
la protestation face au siège de l’ONU à Ramallah et faites-lui porter
la responsabilité de la protection de nos droits fondamentaux après que
l’Etat de Palestine ait été reconnu.
Chères sœurs, chers frères
Je vous promets d’être fidèle à tous les principes et les valeurs
révolutionnaires par lesquelles nous avons été éduqués, jusqu’à ce que
nous nous retrouvions libres sous le ciel de la liberté dans al-Quds
libérée.
…
Maher Abdel Latif Younes
25 Février 2013 – Prison centrale de Gilboa. »
Solidarité
Le peuple palestinien résiste à l’occupation. Avant même le martyre de
Arafat Jaradat, assassiné dans la prison de Meggido, les manifestations
devant les prisons de Ofer, de Hawwara et de Ascalan ont rassemblé des
centaines de Palestiniens en colère réclamant la libération des
prisonniers en lutte pour la dignité, sans compter les centaines de
manifestants dans les villes de Cisjordanie, et notamment dans la ville
d’al-Quds, et plus précisément à al-Issawiya.
Le martyre de Arafat Jaradat a élargi le mouvement de protestation. Dans
la ville d’al-Khalil et sa région, lieu d’origine du martyr, les
Palestiniens sont entrés en confrontation avec les soldats de
l’occupation, la veille de la remise de sa noble dépouille et le jour de
son enterrement. A Ramallah comme toutes les agglomérations, ce fut un
soulèvement généralisé, de sorte que les forces de l’occupation ont
parlé de « troisième intifada » qui commençait. L’attitude de l’Autorité
palestinienne de Ramallah et notamment du président Mahmoud Abbas fut
d’accuser les sionistes de provoquer les Palestiniens, comme si
l’occupation en soi n’était pas une raison pour se soulever et lutter,
comme si les barrages, les arrestations quotidiennes, le vol des terres
et les crimes des colons contre « la pierre et l’humain » n’étaient pas
des provocations ! Mais la logique de l’Autorité Palestinienne de
Ramallah n’est certainement pas celle du peuple ni des résistants.
De nombreux commentateurs discutent de la « nouvelle intifada »,
comparant ce qui se passe aujourd’hui en Cisjordanie aux précédents
soulèvements. Certains mettent en avant son caractère « non-violent »,
d’autres parlent de spontanéité de la « rue » et l’absence des
organisations de la résistance, certains la craignent, évoquant la
« violence », d’autres la souhaitent et appelent à une large
mobilisation populaire contre l’occupation. Cependant, les organisations
de la résistance sont présentes dans le mouvement et les multiples
actions réclamant la libération des prisonniers sont en majorité menées
par ces organisations.
Dans plusieurs capitales et villes américaines et européennes, avant et
après l’assassinat du martyr Jaradat, plusieurs manifestations ont eu
lieu réclamant l’abolition de la détention « administrative » et la
libération des prisonniers palestiniens. Les manifestants ont affirmé
leur solidarité avec le héros Samer Issawi, dont la grève de la faim a
dépassé les 220 jours. Des centaines d’articles sont parus dans la
presse arabe et internationale, pour rendre hommage à ce nouvel héros
palestinien, soulignant parfois que le peuple palestinien n’a pas fini
d’étonner le monde par ses formes de lutte et son courage.
Les camps palestiniens au Liban ont décidé une grève générale dans les
camps en soutien aux prisonniers palestiniens et pour protester contre
la torture ayant entraîné le martyre de Arafat Jaradat. Devant le siège
de l’ESCWA, un rassemblement unitaire palestinien a eu lieu le 28
février.
("Baladi", Mars 2013)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
jeudi 28 février 2013
Syrie : l’opposition reporte sine die sa réunion à Istanbul (Assawra)
La réunion de l’opposition syrienne, prévue samedi à Istanbul pour
désigner un "Premier ministre" chargé du futur gouvernement en
territoire rebelle, a été reportée sine die, a indiqué jeudi un membre
de la Coalition nationale de l’opposition. "C’est le présidence de la
Coalition qui a pris à partir de Rome la décision du report de la
réunion. La conférence a été reportée sans qu’aucune nouvelle date ait
été fixée. Je ne peux donner immédiatement de raisons et je n’exclus pas
son annulation", a affirmé Samir Nachar, membre de la Coalition.
La Coalition nationale de l’opposition, reconnue par une majorité de pays occidentaux comme représentant légitime du peuple syrien, devait se réunir dans un hôtel pour ce scrutin qui intervient juste avant le deuxième anniversaire du conflit meurtrier. "Ce ne sont pas les divergences sur les candidats à la présidence du gouvernement qui ont conduit au report, comme certains pourraient croire", a assuré Samir Nachar. "Je pense que c’est une tentative américano-russe pour ouvrir un dialogue entre le régime syrien et la Coalition, dont le résultat sera un gouvernement de transition, et cela s’oppose à l’idée de former un gouvernement temporaire de la part de la coalition", a-t-il ajouté.
Dans le nord et l’est de la Syrie, contrôlés en grande partie par des groupes rebelles hétéroclites, le pouvoir central et l’appareil sécuritaire de l’État se désintègrent progressivement, les infrastructures sont complètement détruites, et la population peine à survivre. L’opposition tente en conséquence de mettre sur pied un gouvernement chargé d’administrer les zones rebelles. Pour le diriger, les cinq noms le plus souvent cités sont l’ex-Premier ministre Riad Hijab, qui a fait défection en 2012, Burhan Ghalioun, ex-chef du Conseil national syrien et opposant de longue date, deux autres membres du CNS, l’économiste Oussama Kadi et le cheikh Salem Moslet, et enfin l’opposant Khaled Moustapha.
**
60 millions de dollars à l’opposition et aide directe non létale aux rebelles
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à l’opposition politique syrienne et, pour la première fois, des aides directes non létales à la rébellion, sans toutefois franchir le pas de la livraison d’armes.
"Les Etats-Unis vont fournir 60 millions de dollars d’aide non létale pour soutenir les besoins opérationnels quotidiens de la Coalition de l’opposition syrienne, alors qu’elle continue à oeuvrer à une transition politique", a déclaré à la presse le secrétaire d’Etat américain John Kerry, en marge d’une conférence internationale à Rome. Il s’exprimait aux côtés du chef de la Coalition nationale syrienne (CNS), Ahmed Moaz al-Khatib, qu’il avait rencontré pour la première fois dans la matinée.
"La Coalition de l’opposition peut réussir à mener une transition pacifique, mais elle ne peut pas le faire seule, elle a besoin de davantage d’appui", a plaidé le ministre américain, qui s’est dit "confiant" pour avoir le feu du Congrès à l’allocation de ces fonds.
Cette aide est principalement destinée à administrer les zones récemment libérées en Syrie, a expliqué M. Kerry. Et pour éviter aussi que ces régions ne tombent entre les mains d’"extrémistes", ont précisé des responsables américains.
Par ailleurs, et pour la première fois, le secrétaire d’Etat a annoncé "qu’il y aura(it) une aide directe, mais non létale, au Conseil suprême militaire" syrien (CSM), qui chapeaute les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) sous forme d’"aide médicale et de nourriture".
Il s’agit concrètement de "rations militaires alimentaires et d’aides médicales", selon des diplomates américains.
Washington fournissait déjà depuis des mois une aide non létale d’une valeur de 50 millions de dollars (équipements de communication, aide médicale, formations), mais cette assistance était acheminée indirectement aux rebelles via l’opposition politique syrienne et des ONG, à l’extérieur du pays.
Les Etats-Unis ont également débloqué au total depuis près de deux ans 385 millions de dollars d’aide humanitaire pour les déplacés syriens dans leur pays et les réfugiés dans les pays frontaliers, via les agences internationales et l’ONU.
"Tous les Syriens doivent savoir qu’ils peuvent avoir un futur", a lancé M. Kerry, espérant une nouvelle fois "changer le calcul que fait M. Assad (...) qui doit quitter le pouvoir".
Auparavant, les onze pays de la conférence des "Amis du peuple syrien" — Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Turquie, Egypte, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar et Emirats arabes unis— avaient promis dans un communiqué "plus de soutien politique et matériel à la Coalition, représentante unique et légitime du peuple syrien et à apporter plus d’aide concrète à l’intérieur de la Syrie".
Les Onze "ont souligné la nécessité de changer l’équilibre du pouvoir sur le terrain" et ont "déploré les livraisons continues d’armes au régime (syrien) par des pays tiers", en allusion à la Russie qui livre armes et munitions à Damas.
Les Américains ne dérogent donc pas à leur principe d’une aide exclusivement non létale à l’opposition syrienne, la Maison Blanche refusant toute assistance militaire. Mais le gouvernement de Barack Obama a été divisé à l’été 2012 sur l’opportunité ou non d’armer la rébellion.
En avril 2011, Washington avait débloqué 25 millions de dollars pour de l’aide et des équipements "non-létaux" aux rebelles libyens combattant l’armée de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi. Cette aide comprenait rations militaires, gilets pare-balle, uniformes, tentes, jumelles, radios et équipements médicaux.
Sur le terrain, les rebelles syriens se sont emparés à l’aube de la mosquée des Omeyyades dans le centre d’Alep (nord), joyau historique et prise hautement symbolique.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les forces loyalistes se sont retirées dans les immeubles environnants et les combats se poursuivent autour du Palais de Justice et près de la place Sabaa Barhat.
Par ailleurs, un attentat à la voiture piégée a fait un nombre indéterminé de morts et de blessés jeudi à Homs, une ville du centre de la Syrie dévastée par les combats entre rebelles et soldats, a rapporté l’agence officielle Sana en l’attribuant à des "terroristes".
Douze civils, dont quatre membres d’une même famille, sont morts sous la torture en prison après leur arrestation à Damas, selon l’OSDH.
Ailleurs dans le pays en guerre depuis bientôt deux ans, les combats entre soldats et rebelles se poursuivent sans relâche sur plusieurs fronts -Alep (nord), Homs, Damas, Deraa (sud) notamment, en l’absence de toute perspective de règlement politique.
M. Kerry, en tournée en Europe, avait plaidé mercredi à Paris pour doper l’aide à l’opposition et hâter la transition politique.
La communauté internationale a mis cette semaine Damas et l’opposition sous pression pour qu’ils amorcent des négociations afin de trouver une issue à la guerre, qui a fait 70.000 morts en deux ans.
A Moscou, le président français François Hollande a déclaré jeudi espérer une "solution politique" rapide en Syrie, une question qu’il devait aborder avec son homologue russe Vladimir Poutine. Il a ajouté avoir "constaté des progrès" en faveur d’un dialogue politique entre Damas et l’opposition.
M. Kerry avait rencontré mardi à Berlin son homologue russe Sergueï Lavrov.
Moscou a pressé cette semaine l’opposition et Damas d’entamer un dialogue. La Syrie s’est dite prête à discuter, même avec des groupes armés, une offre rejetée par la rébellion tant que M. Assad ne sera pas parti.
(28-02-2013 - Assawra)
La Coalition nationale de l’opposition, reconnue par une majorité de pays occidentaux comme représentant légitime du peuple syrien, devait se réunir dans un hôtel pour ce scrutin qui intervient juste avant le deuxième anniversaire du conflit meurtrier. "Ce ne sont pas les divergences sur les candidats à la présidence du gouvernement qui ont conduit au report, comme certains pourraient croire", a assuré Samir Nachar. "Je pense que c’est une tentative américano-russe pour ouvrir un dialogue entre le régime syrien et la Coalition, dont le résultat sera un gouvernement de transition, et cela s’oppose à l’idée de former un gouvernement temporaire de la part de la coalition", a-t-il ajouté.
Dans le nord et l’est de la Syrie, contrôlés en grande partie par des groupes rebelles hétéroclites, le pouvoir central et l’appareil sécuritaire de l’État se désintègrent progressivement, les infrastructures sont complètement détruites, et la population peine à survivre. L’opposition tente en conséquence de mettre sur pied un gouvernement chargé d’administrer les zones rebelles. Pour le diriger, les cinq noms le plus souvent cités sont l’ex-Premier ministre Riad Hijab, qui a fait défection en 2012, Burhan Ghalioun, ex-chef du Conseil national syrien et opposant de longue date, deux autres membres du CNS, l’économiste Oussama Kadi et le cheikh Salem Moslet, et enfin l’opposant Khaled Moustapha.
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60 millions de dollars à l’opposition et aide directe non létale aux rebelles
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à l’opposition politique syrienne et, pour la première fois, des aides directes non létales à la rébellion, sans toutefois franchir le pas de la livraison d’armes.
"Les Etats-Unis vont fournir 60 millions de dollars d’aide non létale pour soutenir les besoins opérationnels quotidiens de la Coalition de l’opposition syrienne, alors qu’elle continue à oeuvrer à une transition politique", a déclaré à la presse le secrétaire d’Etat américain John Kerry, en marge d’une conférence internationale à Rome. Il s’exprimait aux côtés du chef de la Coalition nationale syrienne (CNS), Ahmed Moaz al-Khatib, qu’il avait rencontré pour la première fois dans la matinée.
"La Coalition de l’opposition peut réussir à mener une transition pacifique, mais elle ne peut pas le faire seule, elle a besoin de davantage d’appui", a plaidé le ministre américain, qui s’est dit "confiant" pour avoir le feu du Congrès à l’allocation de ces fonds.
Cette aide est principalement destinée à administrer les zones récemment libérées en Syrie, a expliqué M. Kerry. Et pour éviter aussi que ces régions ne tombent entre les mains d’"extrémistes", ont précisé des responsables américains.
Par ailleurs, et pour la première fois, le secrétaire d’Etat a annoncé "qu’il y aura(it) une aide directe, mais non létale, au Conseil suprême militaire" syrien (CSM), qui chapeaute les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) sous forme d’"aide médicale et de nourriture".
Il s’agit concrètement de "rations militaires alimentaires et d’aides médicales", selon des diplomates américains.
Washington fournissait déjà depuis des mois une aide non létale d’une valeur de 50 millions de dollars (équipements de communication, aide médicale, formations), mais cette assistance était acheminée indirectement aux rebelles via l’opposition politique syrienne et des ONG, à l’extérieur du pays.
Les Etats-Unis ont également débloqué au total depuis près de deux ans 385 millions de dollars d’aide humanitaire pour les déplacés syriens dans leur pays et les réfugiés dans les pays frontaliers, via les agences internationales et l’ONU.
"Tous les Syriens doivent savoir qu’ils peuvent avoir un futur", a lancé M. Kerry, espérant une nouvelle fois "changer le calcul que fait M. Assad (...) qui doit quitter le pouvoir".
Auparavant, les onze pays de la conférence des "Amis du peuple syrien" — Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Turquie, Egypte, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar et Emirats arabes unis— avaient promis dans un communiqué "plus de soutien politique et matériel à la Coalition, représentante unique et légitime du peuple syrien et à apporter plus d’aide concrète à l’intérieur de la Syrie".
Les Onze "ont souligné la nécessité de changer l’équilibre du pouvoir sur le terrain" et ont "déploré les livraisons continues d’armes au régime (syrien) par des pays tiers", en allusion à la Russie qui livre armes et munitions à Damas.
Les Américains ne dérogent donc pas à leur principe d’une aide exclusivement non létale à l’opposition syrienne, la Maison Blanche refusant toute assistance militaire. Mais le gouvernement de Barack Obama a été divisé à l’été 2012 sur l’opportunité ou non d’armer la rébellion.
En avril 2011, Washington avait débloqué 25 millions de dollars pour de l’aide et des équipements "non-létaux" aux rebelles libyens combattant l’armée de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi. Cette aide comprenait rations militaires, gilets pare-balle, uniformes, tentes, jumelles, radios et équipements médicaux.
Sur le terrain, les rebelles syriens se sont emparés à l’aube de la mosquée des Omeyyades dans le centre d’Alep (nord), joyau historique et prise hautement symbolique.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les forces loyalistes se sont retirées dans les immeubles environnants et les combats se poursuivent autour du Palais de Justice et près de la place Sabaa Barhat.
Par ailleurs, un attentat à la voiture piégée a fait un nombre indéterminé de morts et de blessés jeudi à Homs, une ville du centre de la Syrie dévastée par les combats entre rebelles et soldats, a rapporté l’agence officielle Sana en l’attribuant à des "terroristes".
Douze civils, dont quatre membres d’une même famille, sont morts sous la torture en prison après leur arrestation à Damas, selon l’OSDH.
Ailleurs dans le pays en guerre depuis bientôt deux ans, les combats entre soldats et rebelles se poursuivent sans relâche sur plusieurs fronts -Alep (nord), Homs, Damas, Deraa (sud) notamment, en l’absence de toute perspective de règlement politique.
M. Kerry, en tournée en Europe, avait plaidé mercredi à Paris pour doper l’aide à l’opposition et hâter la transition politique.
La communauté internationale a mis cette semaine Damas et l’opposition sous pression pour qu’ils amorcent des négociations afin de trouver une issue à la guerre, qui a fait 70.000 morts en deux ans.
A Moscou, le président français François Hollande a déclaré jeudi espérer une "solution politique" rapide en Syrie, une question qu’il devait aborder avec son homologue russe Vladimir Poutine. Il a ajouté avoir "constaté des progrès" en faveur d’un dialogue politique entre Damas et l’opposition.
M. Kerry avait rencontré mardi à Berlin son homologue russe Sergueï Lavrov.
Moscou a pressé cette semaine l’opposition et Damas d’entamer un dialogue. La Syrie s’est dite prête à discuter, même avec des groupes armés, une offre rejetée par la rébellion tant que M. Assad ne sera pas parti.
(28-02-2013 - Assawra)
Irak : des attentats à la voiture piégée font onze morts à Bagdad
Des attentats ont fait au moins 23 morts à Bagdad et dans les environs
de la capitale jeudi, dont 19 tués par un double attentat à la voiture
piégée à proximité d’un terrain de football, selon des responsables des
services médicaux et de sécurité.
En prenant en compte ces derniers attentats, au moins 210 personnes ont péri et plus de 500 autres ont été blessées dans les violences au mois de février, selon un décompte compilé par l’AFP à partir de bilans fournis par les services de sécurité et médicaux.
Une voiture piégée a explosé près d’un terrain de football dans le quartier de Chuwala, dans le nord de Bagdad, puis une seconde après l’arrivée des forces de sécurité, a expliqué un cadre au sein du ministère de l’Intérieur
Ce double attentat a fait au moins 19 morts et 30 blessés, selon un nouveau bilan fourni par la police et des sources médicales.
Dans le sud de Bagdad, deux engins explosifs ont explosé dans le quartier de Churta al-Rabea, faisant un mort et sept blessés, ont indiqué le cadre du ministère de l’Intérieur et un autre responsable des services médicaux.
Au sud-est de Bagdad, une autre voiture piégée a explosé à Aziziyah, faisant un mort et 17 blessés, selon des sources médicales et de sécurité.
Et à Mahmudiyah, 60 km au sud de la capitale, un homme pourchassé par la police a fait détonner des explosifs qu’il portait, tuant deux policiers et en blessant au moins quatre autres, selon un responsable de la sécurité et une source médicale.
Les attentats n’ont pas été revendiqués mais les insurgés sunnites, en particulier ceux d’Al-Qaïda en Irak, visent régulièrement la communauté chiite et les forces de sécurité.
Les violences, bien qu’elles aient largement baissé depuis le conflit confessionnel de 2006-2008, restent toujours très présentes en Irak. Ces dernières semaines, elles ont accru les tensions liées à une grave crise politique.
Le Premier ministre, Nouri al-Maliki est au centre d’un ample mouvement de contestation, depuis l’arrestation fin décembre de gardes du corps d’un ministre sunnite. Et ses alliés au gouvernement l’accusent en outre depuis plus d’un an d’accaparer le pouvoir.
Des manifestants dans les régions à majorité sunnite réclament régulièrement le départ de Maliki, ainsi que la libération de prisonniers injustement incarcérés selon eux et l’abrogation de lois antiterroristes dont ils pensent faire les frais.
En prenant en compte ces derniers attentats, au moins 210 personnes ont péri et plus de 500 autres ont été blessées dans les violences au mois de février, selon un décompte compilé par l’AFP à partir de bilans fournis par les services de sécurité et médicaux.
Une voiture piégée a explosé près d’un terrain de football dans le quartier de Chuwala, dans le nord de Bagdad, puis une seconde après l’arrivée des forces de sécurité, a expliqué un cadre au sein du ministère de l’Intérieur
Ce double attentat a fait au moins 19 morts et 30 blessés, selon un nouveau bilan fourni par la police et des sources médicales.
Dans le sud de Bagdad, deux engins explosifs ont explosé dans le quartier de Churta al-Rabea, faisant un mort et sept blessés, ont indiqué le cadre du ministère de l’Intérieur et un autre responsable des services médicaux.
Au sud-est de Bagdad, une autre voiture piégée a explosé à Aziziyah, faisant un mort et 17 blessés, selon des sources médicales et de sécurité.
Et à Mahmudiyah, 60 km au sud de la capitale, un homme pourchassé par la police a fait détonner des explosifs qu’il portait, tuant deux policiers et en blessant au moins quatre autres, selon un responsable de la sécurité et une source médicale.
Les attentats n’ont pas été revendiqués mais les insurgés sunnites, en particulier ceux d’Al-Qaïda en Irak, visent régulièrement la communauté chiite et les forces de sécurité.
Les violences, bien qu’elles aient largement baissé depuis le conflit confessionnel de 2006-2008, restent toujours très présentes en Irak. Ces dernières semaines, elles ont accru les tensions liées à une grave crise politique.
Le Premier ministre, Nouri al-Maliki est au centre d’un ample mouvement de contestation, depuis l’arrestation fin décembre de gardes du corps d’un ministre sunnite. Et ses alliés au gouvernement l’accusent en outre depuis plus d’un an d’accaparer le pouvoir.
Des manifestants dans les régions à majorité sunnite réclament régulièrement le départ de Maliki, ainsi que la libération de prisonniers injustement incarcérés selon eux et l’abrogation de lois antiterroristes dont ils pensent faire les frais.
Qatar : L’autre visage du Qatar (Armin Arefi)
On peut encourager les révoltes du Printemps arabe et tout faire pour
que le mouvement de contestation n’atteigne pas son territoire. Ce
curieux paradoxe est illustré à merveille par le Qatar. Le richissime
émirat gazier du Golfe vient de condamner à 15 ans de prison un poète
qatari pour avoir écrit une oeuvre sur le Printemps arabe. Dans son
"poème du Jasmin" récité en août 2010, Mohammed Al-Ajami, plus connu
sous la plume de Ibn al-Dhib, rend hommage à l’opposant historique
tunisien Rached Ghannouchi, de retour dans son pays après un exil de 20
ans à Londres. Son parti islamiste, Ennahda, remportera deux mois plus
tard les premières élections organisées après la chute de l’ancien
président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali.
Prononcé devant plusieurs de ses amis dans un appartement du Caire, où l’artiste étudie la littérature arabe, le poème hisse la révolution du Jasmin au rang d’exemple. Ibn al-Dhib y exprime l’espoir que le vent de révolte né en Tunisie touche à leur tour les monarchies arabes du Golfe. Sans évoquer directement le Qatar, il lance toutefois : "Nous somme tous la Tunisie face à une élite répressive." Et l’artiste d’ajouter : "J’espère que viendra bientôt le tour des pays dont le dirigeant s’appuie sur les forces américaines." Une allusion à peine voilée à son pays, qui abrite depuis 2002 de soldats américains sur la base aérienne d’Al-Eideïd.
Filmée et diffusée sur YouTube, la scène suscite l’ire de l’émir Hamad bin Khalifa al-Thani, qui tient le pays depuis qu’il a destitué son père en 1995. "Il y a au Qatar un certain nombre de tabous révélateurs d’une forme de conservatisme de la société, et l’intégrité de la famille royale en fait partie", explique Nabil Ennasri (*), doctorant spécialisé sur le Qatar à l’université de Strasbourg. "C’est un sujet auquel il ne faut pas s’attaquer."
Arrêté en novembre 2011, Ibn al-Dhib est placé en confinement solitaire pendant plusieurs mois, selon son avocat, Nadjib al-Naimi, ancien ministre de la Justice de l’émirat. Son procès, auquel il n’est même pas autorisé à assister, a lieu un an plus tard. La peine est des plus sévères : le poète qatari est condamné à la prison à vie pour "atteinte aux symboles de l’État et incitation à renverser le pouvoir". Pourtant, d’après son avocat, aucune preuve n’a démontré que le poème a été récité en public.
Dès l’énoncée du premier verdict en novembre 2012, les organisations de défense des droits de l’homme fustigent l’hypocrisie du Qatar en matière de droits de l’homme. "Tout indique qu’Ibn al-Dhib est un prisonnier de conscience, incarcéré pour avoir simplement exercé sa liberté d’expression", souligne James Lynch, chercheur sur le Golfe à Amnesty International. "Il est contradictoire que le Qatar, qui veut jouer un rôle plus large sur la scène internationale, soutienne d’un côté les mouvements du Printemps arabe, et de l’autre traite de la sorte les citoyens de son propre pays."
La peine a finalement été réduite en appel à 15 ans d’emprisonnement. "Il n’y a pas de loi pour ça", a crié Ibn al-Dhib à l’énoncé du jugement lundi, avant d’être reconduit en prison par les gardes, rapporte l’agence Reuters. Pourtant, d’après l’article 136 du Code pénal qatari, "tout appel public au renversement du régime est punissable de la prison à perpétuité". Une chose est sûre : le verdict ne satisfait personne. Ni le procureur du Qatar, Ali bin Fetais al-Marri, qui a d’ores et déjà annoncé qu’il allait saisir la Cour suprême pour rétablir la peine initiale, ni l’avocat du poète, qui a fait savoir qu’il allait porter l’affaire devant la Cour de cassation.
"La décision est politisée, comme celle du tribunal de première instance", a confié à l’AFP Nadjib al-Naimi à la sortie du tribunal. L’avocat, qui n’a même pas eu accès à l’énoncé du jugement, dénonce une sentence ayant uniquement pour but de "faire un exemple". "Le Qatar veut envoyer un message à tous ses citoyens qui veulent légitimement exercer leur liberté d’expression dans le pays", renchérit James Lynch, de l’ONG Amnesty International. "En ce sens, l’émirat est en phase avec les pratiques des autres monarchies du Golfe depuis novembre 2011, telles que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Yémen ou Bahreïn. Franchement, on attendait mieux du Qatar."
"C’est en tout cas l’un des pays du Golfe où la parole publique, voire contestataire, peut s’exprimer de la manière la plus libre", rappelle de son côté le spécialiste de l’Émirat, Nabil Ennasri. "Si on prend par exemple le domaine audiovisuel, l’étonnante liberté de ton accordée à la chaîne Al Jazeera a longtemps tranché avec le caractère fermé du champ audiovisuel de ses voisins." Étonnamment, la version anglaise de la chaîne a couvert le procès du poète en appel et n’a pas hésité à donner la parole à des critiques du verdict.
Grâce à Al Jazeera, qui a interrogé l’avocat Nadjib al-Naimi, l’on a appris que le poète Ibn al-Dhib serait "probablement relâché dans quelques mois". Indépendant depuis 1971, le Qatar a entamé une timide ouverture en 2003 avec la création d’une nouvelle Constitution. Celle-ci a permis l’introduction du "Majlis al-Choura", un conseil consultatif de 45 membres, dont 30 sont élus au suffrage universel direct, qui a pour mission d’assister l’émir dans ses décisions. Elle n’autorise toutefois pas l’existence de partis politiques.
(28-02-2013 - Armin Arefi)
(*) Nabil Ennasri publie le 6 mars 2013 L’énigme du Qatar (éditions IRIS).
Prononcé devant plusieurs de ses amis dans un appartement du Caire, où l’artiste étudie la littérature arabe, le poème hisse la révolution du Jasmin au rang d’exemple. Ibn al-Dhib y exprime l’espoir que le vent de révolte né en Tunisie touche à leur tour les monarchies arabes du Golfe. Sans évoquer directement le Qatar, il lance toutefois : "Nous somme tous la Tunisie face à une élite répressive." Et l’artiste d’ajouter : "J’espère que viendra bientôt le tour des pays dont le dirigeant s’appuie sur les forces américaines." Une allusion à peine voilée à son pays, qui abrite depuis 2002 de soldats américains sur la base aérienne d’Al-Eideïd.
Filmée et diffusée sur YouTube, la scène suscite l’ire de l’émir Hamad bin Khalifa al-Thani, qui tient le pays depuis qu’il a destitué son père en 1995. "Il y a au Qatar un certain nombre de tabous révélateurs d’une forme de conservatisme de la société, et l’intégrité de la famille royale en fait partie", explique Nabil Ennasri (*), doctorant spécialisé sur le Qatar à l’université de Strasbourg. "C’est un sujet auquel il ne faut pas s’attaquer."
Arrêté en novembre 2011, Ibn al-Dhib est placé en confinement solitaire pendant plusieurs mois, selon son avocat, Nadjib al-Naimi, ancien ministre de la Justice de l’émirat. Son procès, auquel il n’est même pas autorisé à assister, a lieu un an plus tard. La peine est des plus sévères : le poète qatari est condamné à la prison à vie pour "atteinte aux symboles de l’État et incitation à renverser le pouvoir". Pourtant, d’après son avocat, aucune preuve n’a démontré que le poème a été récité en public.
Dès l’énoncée du premier verdict en novembre 2012, les organisations de défense des droits de l’homme fustigent l’hypocrisie du Qatar en matière de droits de l’homme. "Tout indique qu’Ibn al-Dhib est un prisonnier de conscience, incarcéré pour avoir simplement exercé sa liberté d’expression", souligne James Lynch, chercheur sur le Golfe à Amnesty International. "Il est contradictoire que le Qatar, qui veut jouer un rôle plus large sur la scène internationale, soutienne d’un côté les mouvements du Printemps arabe, et de l’autre traite de la sorte les citoyens de son propre pays."
La peine a finalement été réduite en appel à 15 ans d’emprisonnement. "Il n’y a pas de loi pour ça", a crié Ibn al-Dhib à l’énoncé du jugement lundi, avant d’être reconduit en prison par les gardes, rapporte l’agence Reuters. Pourtant, d’après l’article 136 du Code pénal qatari, "tout appel public au renversement du régime est punissable de la prison à perpétuité". Une chose est sûre : le verdict ne satisfait personne. Ni le procureur du Qatar, Ali bin Fetais al-Marri, qui a d’ores et déjà annoncé qu’il allait saisir la Cour suprême pour rétablir la peine initiale, ni l’avocat du poète, qui a fait savoir qu’il allait porter l’affaire devant la Cour de cassation.
"La décision est politisée, comme celle du tribunal de première instance", a confié à l’AFP Nadjib al-Naimi à la sortie du tribunal. L’avocat, qui n’a même pas eu accès à l’énoncé du jugement, dénonce une sentence ayant uniquement pour but de "faire un exemple". "Le Qatar veut envoyer un message à tous ses citoyens qui veulent légitimement exercer leur liberté d’expression dans le pays", renchérit James Lynch, de l’ONG Amnesty International. "En ce sens, l’émirat est en phase avec les pratiques des autres monarchies du Golfe depuis novembre 2011, telles que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Yémen ou Bahreïn. Franchement, on attendait mieux du Qatar."
"C’est en tout cas l’un des pays du Golfe où la parole publique, voire contestataire, peut s’exprimer de la manière la plus libre", rappelle de son côté le spécialiste de l’Émirat, Nabil Ennasri. "Si on prend par exemple le domaine audiovisuel, l’étonnante liberté de ton accordée à la chaîne Al Jazeera a longtemps tranché avec le caractère fermé du champ audiovisuel de ses voisins." Étonnamment, la version anglaise de la chaîne a couvert le procès du poète en appel et n’a pas hésité à donner la parole à des critiques du verdict.
Grâce à Al Jazeera, qui a interrogé l’avocat Nadjib al-Naimi, l’on a appris que le poète Ibn al-Dhib serait "probablement relâché dans quelques mois". Indépendant depuis 1971, le Qatar a entamé une timide ouverture en 2003 avec la création d’une nouvelle Constitution. Celle-ci a permis l’introduction du "Majlis al-Choura", un conseil consultatif de 45 membres, dont 30 sont élus au suffrage universel direct, qui a pour mission d’assister l’émir dans ses décisions. Elle n’autorise toutefois pas l’existence de partis politiques.
(28-02-2013 - Armin Arefi)
(*) Nabil Ennasri publie le 6 mars 2013 L’énigme du Qatar (éditions IRIS).
Tunisie : le président entendu comme témoin dans le meurtre de Chokri Belaïd
Le président tunisien, Moncef Marzouki, a été entendu jeudi matin
comme témoin par le juge d’instruction enquêtant sur le meurtre de
l’opposant Chokri Belaïd, dont les proches affirment que le chef de
l’État le savait menacé.
"Le président de la République, Moncef Marzouki, a reçu ce matin (jeudi) le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis qui l’a entendu en tant que témoin dans l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaïd", a indiqué la présidence. Ce court communiqué ne donne aucune précision supplémentaire.
La famille de Chokri Belaïd a assuré que Moncef Marzouki était informé des menaces pesant contre l’opposant de gauche assassiné le 6 février, ce que le porte-parole de la présidence, Adnène Mancer, a démenti courant février. "Mon frère m’a dit texto : la présidence m’a contacté pour me dire que je suis menacé de mort. Et le président m’a proposé une protection, mais j’ai refusé parce que cela équivaudrait à (...) contrôler mes activités, a indiqué à l’AFP Abdelmajid Belaïd, le frère du défunt. "Pour moi, le président connaît les commanditaires, ceux qui ont décidé de tuer Chokri", a-t-il ajouté.
Une partie de la famille de l’opposant a indiqué cette semaine ne pas croire à la thèse officielle selon laquelle la mouvance salafiste a tué l’opposant, accusant le parti islamiste au pouvoir, Ennahda, d’être derrière cet assassinat. Ce crime a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent, poussant le Premier ministre, Hamadi Jebali, à démissionner la semaine dernière. Le pays est toujours dans l’attente d’un nouveau gouvernement.
"Le président de la République, Moncef Marzouki, a reçu ce matin (jeudi) le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis qui l’a entendu en tant que témoin dans l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaïd", a indiqué la présidence. Ce court communiqué ne donne aucune précision supplémentaire.
La famille de Chokri Belaïd a assuré que Moncef Marzouki était informé des menaces pesant contre l’opposant de gauche assassiné le 6 février, ce que le porte-parole de la présidence, Adnène Mancer, a démenti courant février. "Mon frère m’a dit texto : la présidence m’a contacté pour me dire que je suis menacé de mort. Et le président m’a proposé une protection, mais j’ai refusé parce que cela équivaudrait à (...) contrôler mes activités, a indiqué à l’AFP Abdelmajid Belaïd, le frère du défunt. "Pour moi, le président connaît les commanditaires, ceux qui ont décidé de tuer Chokri", a-t-il ajouté.
Une partie de la famille de l’opposant a indiqué cette semaine ne pas croire à la thèse officielle selon laquelle la mouvance salafiste a tué l’opposant, accusant le parti islamiste au pouvoir, Ennahda, d’être derrière cet assassinat. Ce crime a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent, poussant le Premier ministre, Hamadi Jebali, à démissionner la semaine dernière. Le pays est toujours dans l’attente d’un nouveau gouvernement.
القضاء استمع إلى الرئيس التونسي كشاهد في قضية اغتيال بلعيد
استجوب قاض تونسي، اليوم، الرئيس التونسي المنصف المرزوقي كشاهد في قضية اغتيال المعارض اليساري شكري بلعيد الذي قتل بالرصاص أمام منزله في العاصمة تونس في السادس من شباط الحالي.
وقالت رئاسة الجمهورية في بيان "استقبل رئيس الجمهورية محمد المنصف المرزوقي صباح اليوم قاضي التحقيق بالمحكمة الابتدائية في تونس الذي استمع إليه كشاهد في قضية اغتيال المرحوم شكري بلعيد".
(ا ف ب)
استجوب قاض تونسي، اليوم، الرئيس التونسي المنصف المرزوقي كشاهد في قضية اغتيال المعارض اليساري شكري بلعيد الذي قتل بالرصاص أمام منزله في العاصمة تونس في السادس من شباط الحالي.
وقالت رئاسة الجمهورية في بيان "استقبل رئيس الجمهورية محمد المنصف المرزوقي صباح اليوم قاضي التحقيق بالمحكمة الابتدائية في تونس الذي استمع إليه كشاهد في قضية اغتيال المرحوم شكري بلعيد".
(ا ف ب)
Syrie : Bientôt plus d’un million de réfugiés syriens
Plus de 40 000 Syriens fuient leur pays chaque semaine et le total
des exilés passera probablement le million dans moins d’un mois, a
déclaré mercredi António Guterres, haut-commissaire de l’ONU pour les
réfugiés, devant le Conseil de sécurité. Pour le moment, 936 000
réfugiés syriens ont été recensés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Leur nombre a été multiplié par trente depuis avril.
"Nous nous attendons à avoir 1,1 million de réfugiés syrien d’ici juin. Si les choses continuent à s’accélérer de cette façon, il faudra moins d’un mois pour atteindre ce chiffre. Rien que la nuit dernière, 4 585 personnes ont fui le pays vers la seule Jordanie", a-t-il déploré. "Le nombre de réfugiés est stupéfiant, mais il ne donne pas la pleine mesure de la tragédie. Les trois quarts sont des femmes et des enfants. Beaucoup ont perdu des membres de leur famille. La plupart ont tout perdu", a-t-il souligné.
Valerie Amos, secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires également entendue mercredi par le Conseil de sécurité, a quant à elle invité les pays donateurs ayant pris des engagements lors de la conférence du 30 janvier au Koweït à débloquer les fonds. Sur le milliard et demi de dollars promis, seuls 200 millions ont effectivement été versés, a-t-elle précisé. "Il s’agit d’une crise qui dépasse complètement nos capacités. Je suis extrêmement inquiète de son coût croissant. Nous avons sollicité 1,5 milliard de dollars pour les six prochains mois. Ce chiffre n’est déjà plus d’actualité", a-t-elle poursuivi.
Zainab Hawa Bangura, représentante spéciale de l’ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, a quant à elle fait état d’exactions à grande échelle. "Les violences sexuelles, en particulier pour les hommes et les garçons, sont un moyen d’obtenir des informations en cas d’arrestation", a-t-elle souligné. Bachar Djaafari, ambassadeur de Syrie à l’ONU, a promis que Damas ferait le nécessaire pour que les auteurs de ces crimes soient remis à la justice.
**
Rome accueille une réunion internationale pour doper l’opposition
Une réunion internationale des Amis du peuple syrien se tient jeudi à Rome entre onze pays et l’opposition syrienne, en présence du secrétaire d’État américain John Kerry qui a plaidé la veille pour doper l’aide à la rébellion et hâter la transition politique. Le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer pour la première fois le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, à 8 heures, avant des entretiens avec des représentants de dix autres pays (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Turquie, Égypte, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis) qui soutiennent les opposants au président Bashar el-Assad. Des points de presse de Kerry et Khatib sont programmés à la mi-journée.
L’activité diplomatique sur la Syrie s’est intensifiée cette semaine avec le premier voyage à l’étranger du nouveau secrétaire d’État. La communauté internationale a mis Damas et l’opposition sous pression pour qu’il amorce des négociations afin de trouver une issue à la guerre, qui a fait 70 000 morts en deux ans. En visite à Paris mercredi, Kerry a déclaré aux côtés de son homologue Laurent Fabius "étudier les moyens d’accélérer la transition politique" en Syrie. Washington réclame le départ de Assad. Par ailleurs, sur le terrain, "l’opposition a besoin de davantage d’aide (...) dans les zones libérées", a martelé le ministre américain, sans dire quelle assistance serait apportée.
Les Amis du peuple syrien à Rome est le point d’orgue de la tournée en Europe de Kerry et il a réussi à convaincre Khatib de revenir sur son boycott de ce rendez-vous. Le chef de l’opposition voulait protester contre l’inaction internationale face au conflit. Khatib a dit avoir finalement accepté de venir après que les États-Unis et le Royaume-Uni ont "promis des aides spécifiques pour soulager la souffrance de (son) peuple".
Les Américains s’en tiennent depuis des mois à une aide "non létale" à la rébellion, la Maison-Blanche refusant toute assistance militaire. Mais le gouvernement de Barack Obama a été divisé à l’été 2012 sur l’opportunité ou non d’armer la rébellion. Selon le Washington Post, les États-Unis envisagent un changement majeur de leur stratégie et pourraient fournir directement aux insurgés des gilets pare-balles, des véhicules blindés et des formations militaires. Avant Rome, Kerry avait rencontré à Berlin son homologue russe Sergueï Lavrov, dont le pays est le dernier grand soutien à Damas. Moscou a pressé cette semaine l’opposition et le régime syrien d’entamer un dialogue. Damas s’est dit prêt à discuter, même avec des groupes armés, une offre rejetée par la rébellion tant que Assad ne sera pas parti.
**
Hollande espère une "solution politique" rapide
Le président français, François Hollande, a déclaré espérer une "solution politique" rapide pour mettre fin à l’escalade du conflit en Syrie, peu avant une rencontre au Kremlin jeudi à Moscou avec son homologue russe, Vladimir Poutine.
"Je pense que dans les prochaines semaines nous pourrons trouver une solution politique qui permettra de mettre fin à l’escalade du conflit" en Syrie, a déclaré François Hollande dans une interview à la radio Echo de Moscou, selon des propos traduits du russe. Le président français a ajouté avoir "constaté des progrès" en faveur d’un dialogue politique entre le régime de Damas et l’opposition. "Beaucoup dépend de la position du président Poutine", a-t-il dit en référence au rôle de la Russie, un des derniers soutiens du régime d’Assad, qui insiste sur la nécessité d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition.
François Hollande, qui effectue sa première visite en Russie en tant que chef de l’État, a indiqué qu’il comptait aborder lors de ses entretiens avec Vladimir Poutine dans l’après-midi la transition politique en Syrie et le départ du président Bashar el-Assad. "Nous allons discuter de cette question et j’espère qu’on pourra établir un dialogue concernant la transition du pouvoir en Syrie", a-t-il dit.
François Hollande a réaffirmé que la France demandait le départ du président Assad, comme d’autres pays occidentaux, alors que la Russie estime que seuls les Syriens doivent décider du sort de leur pays. "Nous comprenons très bien que l’opposition syrienne s’élargit et devient de plus en plus légitime, elle prend ses responsabilités pour l’avenir du pays. Et cette opposition ne peut pas envisager un dialogue avec Bashar el-Assad", a-t-il dit. Un responsable de la Coalition de l’opposition syrienne a déclaré le 15 février que tout dialogue en vue d’une solution au conflit devait exclure le président Assad et les piliers de son régime, estimant qu’ils devaient être "punis pour ce qu’ils ont commis". La révolte en Syrie a fait près de 70 000 morts en deux ans, selon l’ONU.
Lundi, le régime du président Assad s’est dit pour la première fois prêt au dialogue avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit, mais ces derniers ont rejeté toute négociation avant le départ du chef de l’État et le retrait de l’armée des villes. La Russie, seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec Damas à qui elle livre des armes, a récemment invité à Moscou le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz, et insiste beaucoup sur la nécessité d’un dialogue entre les deux parties. La Russie a jusqu’ici bloqué, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le régime du président Assad.
"Nous nous attendons à avoir 1,1 million de réfugiés syrien d’ici juin. Si les choses continuent à s’accélérer de cette façon, il faudra moins d’un mois pour atteindre ce chiffre. Rien que la nuit dernière, 4 585 personnes ont fui le pays vers la seule Jordanie", a-t-il déploré. "Le nombre de réfugiés est stupéfiant, mais il ne donne pas la pleine mesure de la tragédie. Les trois quarts sont des femmes et des enfants. Beaucoup ont perdu des membres de leur famille. La plupart ont tout perdu", a-t-il souligné.
Valerie Amos, secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires également entendue mercredi par le Conseil de sécurité, a quant à elle invité les pays donateurs ayant pris des engagements lors de la conférence du 30 janvier au Koweït à débloquer les fonds. Sur le milliard et demi de dollars promis, seuls 200 millions ont effectivement été versés, a-t-elle précisé. "Il s’agit d’une crise qui dépasse complètement nos capacités. Je suis extrêmement inquiète de son coût croissant. Nous avons sollicité 1,5 milliard de dollars pour les six prochains mois. Ce chiffre n’est déjà plus d’actualité", a-t-elle poursuivi.
Zainab Hawa Bangura, représentante spéciale de l’ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, a quant à elle fait état d’exactions à grande échelle. "Les violences sexuelles, en particulier pour les hommes et les garçons, sont un moyen d’obtenir des informations en cas d’arrestation", a-t-elle souligné. Bachar Djaafari, ambassadeur de Syrie à l’ONU, a promis que Damas ferait le nécessaire pour que les auteurs de ces crimes soient remis à la justice.
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Rome accueille une réunion internationale pour doper l’opposition
Une réunion internationale des Amis du peuple syrien se tient jeudi à Rome entre onze pays et l’opposition syrienne, en présence du secrétaire d’État américain John Kerry qui a plaidé la veille pour doper l’aide à la rébellion et hâter la transition politique. Le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer pour la première fois le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, à 8 heures, avant des entretiens avec des représentants de dix autres pays (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Turquie, Égypte, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis) qui soutiennent les opposants au président Bashar el-Assad. Des points de presse de Kerry et Khatib sont programmés à la mi-journée.
L’activité diplomatique sur la Syrie s’est intensifiée cette semaine avec le premier voyage à l’étranger du nouveau secrétaire d’État. La communauté internationale a mis Damas et l’opposition sous pression pour qu’il amorce des négociations afin de trouver une issue à la guerre, qui a fait 70 000 morts en deux ans. En visite à Paris mercredi, Kerry a déclaré aux côtés de son homologue Laurent Fabius "étudier les moyens d’accélérer la transition politique" en Syrie. Washington réclame le départ de Assad. Par ailleurs, sur le terrain, "l’opposition a besoin de davantage d’aide (...) dans les zones libérées", a martelé le ministre américain, sans dire quelle assistance serait apportée.
Les Amis du peuple syrien à Rome est le point d’orgue de la tournée en Europe de Kerry et il a réussi à convaincre Khatib de revenir sur son boycott de ce rendez-vous. Le chef de l’opposition voulait protester contre l’inaction internationale face au conflit. Khatib a dit avoir finalement accepté de venir après que les États-Unis et le Royaume-Uni ont "promis des aides spécifiques pour soulager la souffrance de (son) peuple".
Les Américains s’en tiennent depuis des mois à une aide "non létale" à la rébellion, la Maison-Blanche refusant toute assistance militaire. Mais le gouvernement de Barack Obama a été divisé à l’été 2012 sur l’opportunité ou non d’armer la rébellion. Selon le Washington Post, les États-Unis envisagent un changement majeur de leur stratégie et pourraient fournir directement aux insurgés des gilets pare-balles, des véhicules blindés et des formations militaires. Avant Rome, Kerry avait rencontré à Berlin son homologue russe Sergueï Lavrov, dont le pays est le dernier grand soutien à Damas. Moscou a pressé cette semaine l’opposition et le régime syrien d’entamer un dialogue. Damas s’est dit prêt à discuter, même avec des groupes armés, une offre rejetée par la rébellion tant que Assad ne sera pas parti.
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Hollande espère une "solution politique" rapide
Le président français, François Hollande, a déclaré espérer une "solution politique" rapide pour mettre fin à l’escalade du conflit en Syrie, peu avant une rencontre au Kremlin jeudi à Moscou avec son homologue russe, Vladimir Poutine.
"Je pense que dans les prochaines semaines nous pourrons trouver une solution politique qui permettra de mettre fin à l’escalade du conflit" en Syrie, a déclaré François Hollande dans une interview à la radio Echo de Moscou, selon des propos traduits du russe. Le président français a ajouté avoir "constaté des progrès" en faveur d’un dialogue politique entre le régime de Damas et l’opposition. "Beaucoup dépend de la position du président Poutine", a-t-il dit en référence au rôle de la Russie, un des derniers soutiens du régime d’Assad, qui insiste sur la nécessité d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition.
François Hollande, qui effectue sa première visite en Russie en tant que chef de l’État, a indiqué qu’il comptait aborder lors de ses entretiens avec Vladimir Poutine dans l’après-midi la transition politique en Syrie et le départ du président Bashar el-Assad. "Nous allons discuter de cette question et j’espère qu’on pourra établir un dialogue concernant la transition du pouvoir en Syrie", a-t-il dit.
François Hollande a réaffirmé que la France demandait le départ du président Assad, comme d’autres pays occidentaux, alors que la Russie estime que seuls les Syriens doivent décider du sort de leur pays. "Nous comprenons très bien que l’opposition syrienne s’élargit et devient de plus en plus légitime, elle prend ses responsabilités pour l’avenir du pays. Et cette opposition ne peut pas envisager un dialogue avec Bashar el-Assad", a-t-il dit. Un responsable de la Coalition de l’opposition syrienne a déclaré le 15 février que tout dialogue en vue d’une solution au conflit devait exclure le président Assad et les piliers de son régime, estimant qu’ils devaient être "punis pour ce qu’ils ont commis". La révolte en Syrie a fait près de 70 000 morts en deux ans, selon l’ONU.
Lundi, le régime du président Assad s’est dit pour la première fois prêt au dialogue avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit, mais ces derniers ont rejeté toute négociation avant le départ du chef de l’État et le retrait de l’armée des villes. La Russie, seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec Damas à qui elle livre des armes, a récemment invité à Moscou le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz, et insiste beaucoup sur la nécessité d’un dialogue entre les deux parties. La Russie a jusqu’ici bloqué, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le régime du président Assad.
Egypt : 68, protester and then ?
Cairo, Egypt, 27 fev 2013 : A protester Mohamed Atyan, 68, sits outside
his tent in Tahrir Square in a protest against the country’s president,
Mohamed Morsi.
(Photograph : Amr Abdallah Dalsh)
(Photograph : Amr Abdallah Dalsh)
mercredi 27 février 2013
Palestine : Wind of riots
A Palestinian youth uses a catapult to throw stones at Israeli riot
police during riots in the Arroub refugee camp in Hebron amid clashes
following the funeral of a Palestinian who died in an Israeli jail. (Photograph : Abed al-Hashlamoun - Hebron, 26 fev 2013)
Liban : L'Hopital pour les plus pauvres ?
Protestation à Beyrouth contre l’absence d’une couverture sociale
généralisée à l’ensemble de la population. Les établissements
hospitaliers du pays refusent l’admission des patients qui en sont
dépourvus.
(Photo archive prise par Marwan Tahtah)
(Photo archive prise par Marwan Tahtah)
الموت على أبواب المستشفيات بات ظاهرة أصيلة في لبنان في غياب التغطية الصحية الشاملة (مروان طحطح - أرشيف)
Syrie : intenses pressions sur le régime et l’opposition en vue d’un dialogue
Damas et l’opposition étaient soumis mercredi à d’intenses pressions de
la communauté internationale pour entamer des négociations en vue de
mettre fin à deux ans de conflit, à la veille de la réunion des Amis du
peuple syrien à Rome.
En attendant un éventuel dialogue, l’opposition doit élire ce week-end à Istanbul le chef du premier gouvernement provisoire en territoire rebelle, dans une volonté de s’implanter politiquement sur le terrain face au régime de Bashar al-Assad qui se maintient en place alors que le conflit va entrer dans sa troisième année.
Opposés depuis le début de la révolte en mars 2011 sur la crise, Washington et Moscou ont tenté un rapprochement mardi lors d’une rencontre à Berlin entre le secrétaire d’Etat John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov.
Moscou, dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec le régime de Damas auquel elle livre des armes, a pressé cette semaine l’opposition et le régime d’entamer un dialogue pour mettre fin à une guerre civile qui a tué plus de 70.000 personnes selon l’ONU.
Qualifiant les discussions avec son homologue américain de "constructives", M. Lavrov a dit "compter" sur l’opposition "pour se déclarer aussi en faveur du dialogue" lors de la réunion mercredi à Rome des Amis du peuple syrien, qui rassemble 11 pays soutenant l’opposition.
Damas s’est dit prêt, pour la première fois, à dialoguer avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit.
Mais l’opposition politique soutient que tout dialogue doit nécessairement aboutir au départ du président Assad, dont le clan dirige la Syrie depuis 40 ans.
Dans le cadre d’une tournée en Europe et au Moyen-Orient, le nouveau chef de la diplomatie américaine poursuivra de son côté mercredi ses entretiens sur la Syrie avec le président François Hollande et son homologue français Laurent Fabius.
Face à la poursuite du bain de sang, la Coalition avait d’abord annoncé son boycottage de la réunion de Rome avant de revenir sur sa décision à la suite de promesses internationales d’"aides spécifiques pour soulager la souffrance de (son) peuple".
M. Kerry s’est voulu rassurant, affirmant que les participants ne viendront "pas à Rome simplement pour parler" mais "pour prendre une décision sur les prochaines étapes".
Les Etats-Unis s’en tiennent à une aide "non létale" à la rébellion, craignant que des armes fournis aux insurgés ne tombent entre les mains de groupes liés à Al-Qaïda.
Pour pousser une communauté internationale à la soutenir de manière plus efficace, l’opposition a décidé de former un gouvernement pour administrer les larges territoires qui échappent au contrôle de Damas dans le nord et l’est du pays.
Samedi, à Istanbul, elle désignera le chef de ce cabinet provisoire lors d’une élection à bulletin secret, une première depuis l’éclatement de la révolte.
Les noms d’au moins cinq candidats circulent déjà, dont Burhan Ghalioun, ex-chef du Conseil national syrien (CNS), noyau dur de la Coalition, et opposant de longue date, l’économiste Oussama Kadi, ou encore comme l’ex-Premier ministre Riad Hijab, qui avait fait défection à l’été 2012.
Sur le terrain, les belligérants semblaient sourds à cette activité diplomatiques, combats et bombardements faisant encore des dizaines de morts quotidiennement.
Mercredi, des combats ont fait rage entre rebelles et troupes loyalistes dans plusieurs localités la province de Damas : Zamalka, Daraya et Zabadani, l’armée envoyant des nouveaux renforts vers la zone, selon l’Observatoire syrien des droits de droits de l’Homme (OSDH).
Mardi, une bataille a éclaté dans l’enceinte de la grande Mosquée des Omeyyades à Alep (nord), joyau historique de la deuxième ville du pays.
En attendant un éventuel dialogue, l’opposition doit élire ce week-end à Istanbul le chef du premier gouvernement provisoire en territoire rebelle, dans une volonté de s’implanter politiquement sur le terrain face au régime de Bashar al-Assad qui se maintient en place alors que le conflit va entrer dans sa troisième année.
Opposés depuis le début de la révolte en mars 2011 sur la crise, Washington et Moscou ont tenté un rapprochement mardi lors d’une rencontre à Berlin entre le secrétaire d’Etat John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov.
Moscou, dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec le régime de Damas auquel elle livre des armes, a pressé cette semaine l’opposition et le régime d’entamer un dialogue pour mettre fin à une guerre civile qui a tué plus de 70.000 personnes selon l’ONU.
Qualifiant les discussions avec son homologue américain de "constructives", M. Lavrov a dit "compter" sur l’opposition "pour se déclarer aussi en faveur du dialogue" lors de la réunion mercredi à Rome des Amis du peuple syrien, qui rassemble 11 pays soutenant l’opposition.
Damas s’est dit prêt, pour la première fois, à dialoguer avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit.
Mais l’opposition politique soutient que tout dialogue doit nécessairement aboutir au départ du président Assad, dont le clan dirige la Syrie depuis 40 ans.
Dans le cadre d’une tournée en Europe et au Moyen-Orient, le nouveau chef de la diplomatie américaine poursuivra de son côté mercredi ses entretiens sur la Syrie avec le président François Hollande et son homologue français Laurent Fabius.
Face à la poursuite du bain de sang, la Coalition avait d’abord annoncé son boycottage de la réunion de Rome avant de revenir sur sa décision à la suite de promesses internationales d’"aides spécifiques pour soulager la souffrance de (son) peuple".
M. Kerry s’est voulu rassurant, affirmant que les participants ne viendront "pas à Rome simplement pour parler" mais "pour prendre une décision sur les prochaines étapes".
Les Etats-Unis s’en tiennent à une aide "non létale" à la rébellion, craignant que des armes fournis aux insurgés ne tombent entre les mains de groupes liés à Al-Qaïda.
Pour pousser une communauté internationale à la soutenir de manière plus efficace, l’opposition a décidé de former un gouvernement pour administrer les larges territoires qui échappent au contrôle de Damas dans le nord et l’est du pays.
Samedi, à Istanbul, elle désignera le chef de ce cabinet provisoire lors d’une élection à bulletin secret, une première depuis l’éclatement de la révolte.
Les noms d’au moins cinq candidats circulent déjà, dont Burhan Ghalioun, ex-chef du Conseil national syrien (CNS), noyau dur de la Coalition, et opposant de longue date, l’économiste Oussama Kadi, ou encore comme l’ex-Premier ministre Riad Hijab, qui avait fait défection à l’été 2012.
Sur le terrain, les belligérants semblaient sourds à cette activité diplomatiques, combats et bombardements faisant encore des dizaines de morts quotidiennement.
Mercredi, des combats ont fait rage entre rebelles et troupes loyalistes dans plusieurs localités la province de Damas : Zamalka, Daraya et Zabadani, l’armée envoyant des nouveaux renforts vers la zone, selon l’Observatoire syrien des droits de droits de l’Homme (OSDH).
Mardi, une bataille a éclaté dans l’enceinte de la grande Mosquée des Omeyyades à Alep (nord), joyau historique de la deuxième ville du pays.
Palestine : un rapport de l’UE condamne la colonisation israélienne et recommande des sanctions financières
L’Union européenne condamne la colonisation israélienne à Jérusalem-Est
occupé et annexé, qui menace à ses yeux une solution à deux États
israélien et palestinien, et recommande aux pays membres d’empêcher les
transactions financières en faveur des implantations.
Dans un rapport, les chefs de mission de l’UE à Jérusalem-Est et à Ramallah (Cisjordanie) conseillent aux 27 États membres d’"empêcher les transactions financières, de les décourager et d’informer sur leurs conséquences problématiques, y compris en ce qui concerne les investissements étrangers directs, en faveur des activités, des infrastructures et des services dans les colonies". Ils appellent également à "assurer la stricte application de l’Accord d’association Israël-UE, notamment que les produits fabriqués dans les colonies ne bénéficient pas du traitement préférentiel" prévu par cet accord.
Ce rapport annuel, dont l’AFP s’est procuré une copie, qualifie la colonisation à Jérusalem-Est de "plus grande menace pour une solution à deux États". "Si l’application de l’actuelle politique israélienne continue, en particulier la colonisation, la perspective de Jérusalem comme future capitale de deux États, Israël et la Palestine, deviendra quasiment impraticable", mettent en garde les chefs de mission des pays de l’UE à Jérusalem. "Pour que la solution à deux États se réalise, Jérusalem doit devenir la future capitale de deux États, Israël et la Palestine", affirment les chefs de mission de l’UE, déplorant qu’"Israël perpétue activement son annexion illégale de Jérusalem-Est".
La colonisation est "systématique, délibérée et provocatrice", selon le texte, qui lui reproche de "saper la confiance entre les parties, mettre en péril les perspectives physiques de création d’un État palestinien viable et contigu et de rendre les compromis nécessaires à la paix plus difficiles à mesure que la population des colonies augmente".
Le document pointe en particulier la colonisation sur le flanc sud de Jérusalem qui menace de créer un "tampon effectif entre Jérusalem-Est et Bethléem (Cisjordanie) d’ici la fin 2013" et le projet E1 qui "diviserait la Cisjordanie en deux parties séparées nord et sud".
Dans ce rapport envoyé à Bruxelles, les chefs de mission recommandent aussi d’"intensifier les efforts de l’UE pour contrer la colonisation dans Jérusalem-Est et autour qui constitue une menace particulière pour la solution à deux États".
Malgré l’annexion proclamée de Jérusalem-Est et "bien que les Palestiniens constituent environ 37 % de la population de Jérusalem, la municipalité ne dépense pas plus de 10 % de son budget total dans les zones palestiniennes", relèvent les chefs de mission de l’UE.
Israël considère Jérusalem comme sa capitale "unifiée et indivisible". Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion en 1967 de la partie orientale occupée de la ville, où vivent 200 000 Israéliens dans des quartiers de colonisation juive, et dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’État auquel ils aspirent.
Dans un rapport, les chefs de mission de l’UE à Jérusalem-Est et à Ramallah (Cisjordanie) conseillent aux 27 États membres d’"empêcher les transactions financières, de les décourager et d’informer sur leurs conséquences problématiques, y compris en ce qui concerne les investissements étrangers directs, en faveur des activités, des infrastructures et des services dans les colonies". Ils appellent également à "assurer la stricte application de l’Accord d’association Israël-UE, notamment que les produits fabriqués dans les colonies ne bénéficient pas du traitement préférentiel" prévu par cet accord.
Ce rapport annuel, dont l’AFP s’est procuré une copie, qualifie la colonisation à Jérusalem-Est de "plus grande menace pour une solution à deux États". "Si l’application de l’actuelle politique israélienne continue, en particulier la colonisation, la perspective de Jérusalem comme future capitale de deux États, Israël et la Palestine, deviendra quasiment impraticable", mettent en garde les chefs de mission des pays de l’UE à Jérusalem. "Pour que la solution à deux États se réalise, Jérusalem doit devenir la future capitale de deux États, Israël et la Palestine", affirment les chefs de mission de l’UE, déplorant qu’"Israël perpétue activement son annexion illégale de Jérusalem-Est".
La colonisation est "systématique, délibérée et provocatrice", selon le texte, qui lui reproche de "saper la confiance entre les parties, mettre en péril les perspectives physiques de création d’un État palestinien viable et contigu et de rendre les compromis nécessaires à la paix plus difficiles à mesure que la population des colonies augmente".
Le document pointe en particulier la colonisation sur le flanc sud de Jérusalem qui menace de créer un "tampon effectif entre Jérusalem-Est et Bethléem (Cisjordanie) d’ici la fin 2013" et le projet E1 qui "diviserait la Cisjordanie en deux parties séparées nord et sud".
Dans ce rapport envoyé à Bruxelles, les chefs de mission recommandent aussi d’"intensifier les efforts de l’UE pour contrer la colonisation dans Jérusalem-Est et autour qui constitue une menace particulière pour la solution à deux États".
Malgré l’annexion proclamée de Jérusalem-Est et "bien que les Palestiniens constituent environ 37 % de la population de Jérusalem, la municipalité ne dépense pas plus de 10 % de son budget total dans les zones palestiniennes", relèvent les chefs de mission de l’UE.
Israël considère Jérusalem comme sa capitale "unifiée et indivisible". Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion en 1967 de la partie orientale occupée de la ville, où vivent 200 000 Israéliens dans des quartiers de colonisation juive, et dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’État auquel ils aspirent.
Tunisie : le parti islamiste Ennahda renonce aux ministères régaliens
Les islamistes d’Ennahda renoncent à contrôler les ministères régaliens
dans le gouvernement tunisien en cours de formation et acceptent de les
confier à des indépendants, cédant à une revendication clé de la classe
politique, a annoncé mercredi le chef du parti Rached Ghannouchi.
"Nous confirmons la +neutralisation+ des quatre ministères de souveraineté, le ministère de l’Intérieur y compris sera sous une personnalité hors des partis politiques", a-t-il déclaré à l’antenne de la radio Kalima, évoquant l’annonce du nouveau cabinet "à la fin de la semaine".
"Nous confirmons la +neutralisation+ des quatre ministères de souveraineté, le ministère de l’Intérieur y compris sera sous une personnalité hors des partis politiques", a-t-il déclaré à l’antenne de la radio Kalima, évoquant l’annonce du nouveau cabinet "à la fin de la semaine".
Liban : "Hassan Nasrallah est en bonne santé et se trouve au Liban" d'après le Hezbollah
Le Hezbollah dément les informations colportées par certaines presses. Il déclare que « le secrétaire général Hassan Nasrallah est en bonne santé et se touve au Liban ».
(Al-Manar, le 26 février 2013)
**
حزب الله نفى ما اشاعته بعض وسائل الاعلام عن صحة امينه العام السيد حسن نصر الله ومغادرته للعلاج في ايران واكد انه بصحة جيدة ولم يغادر لبنان
(Al-Manar, le 26 février 2013)
**
حزب الله نفى ما اشاعته بعض وسائل الاعلام عن صحة امينه العام السيد حسن نصر الله ومغادرته للعلاج في ايران واكد انه بصحة جيدة ولم يغادر لبنان
mardi 26 février 2013
Tunisie : le meurtrier présumé de Chokri Belaïd identifié mais en fuite
Le meurtrier présumé de l’opposant tunisien Chokri Belaïd a été
identifié mais reste en fuite, et quatre personnes soupçonnées d’être
ses complices, qui appartiendraient à la "mouvance salafiste", ont été
arrêtés, a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh.
"Le tueur a été identifié et il est pourchassé", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. "Les quatre autres suspects ont été arrêtés. Ils appartiennent à un courant religieux radical", a ajouté M. Larayedh, qui est appelé à former le prochain gouvernement tunisien, évoquant "ce qu’on appelle la mouvance salafiste".
Selon M. Larayedh, les quatre personnes soupçonnées de complicité "ont surveillé la victime pendant quelques temps et le jour du crime, l’un des suspects a avoué avoir accompagné le tueur".
Le ministre de l’Intérieur a fait ces annonces après que plusieurs sources policières ont indiqué lundi à des médias tunisiens et à l’AFP que le meurtrier présumé et l’homme soupçonné d’avoir permis sa fuite à moto avaient été arrêtés, précisant qu’ils appartenaient à la mouvance salafiste.
Il s’est refusé de donner des informations sur l’éventuel commanditaire de l’assassinat.
La mouvance salafiste jihadiste est, selon les autorités, responsable de nombre de coups d’éclats, certains sanglants, comme l’attaque en septembre de l’ambassade des Etats-Unis, ayant fait quatre morts parmi les assaillants.
Le parti islamiste au pouvoir Ennahda, auquel appartient M. Larayedh, est taxé de laxisme voire de complaisance à l’égard de cette mouvance rigoriste de l’islam .
"Le tueur a été identifié et il est pourchassé", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. "Les quatre autres suspects ont été arrêtés. Ils appartiennent à un courant religieux radical", a ajouté M. Larayedh, qui est appelé à former le prochain gouvernement tunisien, évoquant "ce qu’on appelle la mouvance salafiste".
Selon M. Larayedh, les quatre personnes soupçonnées de complicité "ont surveillé la victime pendant quelques temps et le jour du crime, l’un des suspects a avoué avoir accompagné le tueur".
Le ministre de l’Intérieur a fait ces annonces après que plusieurs sources policières ont indiqué lundi à des médias tunisiens et à l’AFP que le meurtrier présumé et l’homme soupçonné d’avoir permis sa fuite à moto avaient été arrêtés, précisant qu’ils appartenaient à la mouvance salafiste.
Il s’est refusé de donner des informations sur l’éventuel commanditaire de l’assassinat.
La mouvance salafiste jihadiste est, selon les autorités, responsable de nombre de coups d’éclats, certains sanglants, comme l’attaque en septembre de l’ambassade des Etats-Unis, ayant fait quatre morts parmi les assaillants.
Le parti islamiste au pouvoir Ennahda, auquel appartient M. Larayedh, est taxé de laxisme voire de complaisance à l’égard de cette mouvance rigoriste de l’islam .
Bahrain : A great pro-government rally
Muharreq : Bahrain, 24 fev 2013 : a girl waves the national flag during a pro-government rally.
(Photograph : Mohammed Al-Shaikh)
(Photograph : Mohammed Al-Shaikh)
Israël/Palestine : un groupe lié au Fatah revendique un tir de roquette sur Israël depuis Gaza
Un groupe armé issu du mouvement nationaliste Fatah du président
palestinien Mahmud Abbas a revendiqué mardi un tir de roquette sur le
sud d’Israël, affirmant qu’il s’agisssait de "représailles" après la
mort d’un Palestinien détenu par Israël.
"A titre de première riposte à l’assassinat du prisonnier héroïque Arafat Jaradat, nous revendiquons le tir d’une roquette Grad sur Ashkelon mardi à 06H00 (04H00 GMT)", ont affirmé dans un communiqué les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, issues du Fatah.
Lors des funérailles lundi près de Hébron (Cisjordanie), d’Arafat Jaradat décédé samedi dans une prison israélienne, à la suite de "tortures" selon l’Autorité palestinienne, les Brigades des Martyrs Al-Aqsa l’avaient salué comme un de leurs membres et promis dans un communiqué de le venger.
Une roquette tirée de la bande de Gaza a explosé mardi matin près d’Ashkelon (sud d’Israël), sans faire de blessé, a indiqué la police en soulignant qu’il s’agissait du premier tir depuis l’opération israélienne dans le territoire palestinien en novembre.
"La roquette est tombée tôt dans la matinée près d’Ashkelon et a provoqué quelques dégâts sur une route, sans faire de victime", a précisé à l’AFP Micky Rosenfeld, porte-parole de la police. "Il s’agit du premier tir de ce genre depuis la fin de l’opération ++ Pilier de Défense++, le 21 novembre dernier", a-t-il souligné.
Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, avaient conclu par l’intermédiaire de l’Egypte un cessez-le-feu entré en vigueur le 21 novembre.
Les hostilités entre l’armée israélienne et les groupes palestiniens de Gaza, du 14 au 21 novembre, ont coûté la vie à 177 Palestiniens, dont plus d’une centaine de civils, ainsi qu’à six Israéliens, quatre civils et deux militaires, selon les bilans des deux camps.
"A titre de première riposte à l’assassinat du prisonnier héroïque Arafat Jaradat, nous revendiquons le tir d’une roquette Grad sur Ashkelon mardi à 06H00 (04H00 GMT)", ont affirmé dans un communiqué les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, issues du Fatah.
Lors des funérailles lundi près de Hébron (Cisjordanie), d’Arafat Jaradat décédé samedi dans une prison israélienne, à la suite de "tortures" selon l’Autorité palestinienne, les Brigades des Martyrs Al-Aqsa l’avaient salué comme un de leurs membres et promis dans un communiqué de le venger.
Une roquette tirée de la bande de Gaza a explosé mardi matin près d’Ashkelon (sud d’Israël), sans faire de blessé, a indiqué la police en soulignant qu’il s’agissait du premier tir depuis l’opération israélienne dans le territoire palestinien en novembre.
"La roquette est tombée tôt dans la matinée près d’Ashkelon et a provoqué quelques dégâts sur une route, sans faire de victime", a précisé à l’AFP Micky Rosenfeld, porte-parole de la police. "Il s’agit du premier tir de ce genre depuis la fin de l’opération ++ Pilier de Défense++, le 21 novembre dernier", a-t-il souligné.
Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, avaient conclu par l’intermédiaire de l’Egypte un cessez-le-feu entré en vigueur le 21 novembre.
Les hostilités entre l’armée israélienne et les groupes palestiniens de Gaza, du 14 au 21 novembre, ont coûté la vie à 177 Palestiniens, dont plus d’une centaine de civils, ainsi qu’à six Israéliens, quatre civils et deux militaires, selon les bilans des deux camps.
Syrie : Kerry persuade l’opposition de venir à une réunion internationale à Rome
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a réussi à convaincre lundi
l’opposition syrienne et son chef de participer à une réunion
internationale prévue jeudi à Rome avec onze pays afin de "décider des
prochaines étapes" qui permettraient de mettre fin à la guerre.
Les premières 24 heures passées à Londres d’une tournée marathon de dix jours de M. Kerry en Europe et dans des pays arabes a été totalement dominée par la crise syrienne. Cela devrait encore être le cas mardi à Berlin, où le secrétaire d’Etat est arrivé lundi soir.
Publiquement et en coulisses, la diplomatie américaine s’est acharnée pendant deux jours à persuader le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, de revenir sur sa décision annoncée samedi de boycotter la réunion des Amis du peuple syrien le 28 février à Rome.
Ce rendez-vous est le point d’orgue du premier voyage du secrétaire d’Etat John Kerry.
Les efforts ont payé puisque M. Khatib a annoncé in extremis lundi soir sur sa page Facebook que sa Coalition se rendrait finalement dans la capitale italienne. D’après lui, MM. Kerry et Hague ont "promis des aides spécifiques pour soulager la souffrance de notre peuple".
Pour convaincre M. Khatib de faire le voyage à Rome, M. Kerry a même dû prendre son téléphone dans l’avion qui l’emmenait de Londres à Berlin, selon un haut responsable du département d’Etat.
"J’appelle l’opposition syrienne à se joindre à nous pour des raisons pratiques, pour nous informer", avait déclaré à la mi-journée le chef de la diplomatie américaine au cours d’une conférence de presse avec son homologue britannique, William Hague.
"C’est le bon moment pour nous pour réfléchir à ce que nous pouvons faire de plus", avait assuré John Kerry, sans être plus précis.
Washington s’en tient depuis des mois à une aide "non létale" à la rébellion syrienne, mais l’administration de Barack Obama a été divisée pendant l’été 2012 sur l’opportunité ou non d’armer l’opposition syrienne.
"Je veux que nos amis au sein de la Coalition de l’opposition syrienne sachent que nous ne venons pas à Rome simplement pour parler. Nous allons à Rome pour prendre une décision sur les prochaines étapes", a insisté M. Kerry, qui avait parlé il y a quelques jours d’une initiative "diplomatique" pour mettre fin à une conflit qui a fait 70 000 morts en près de deux ans, selon l’ONU.
En menaçant de boycotter la réunion de Rome, M. Khatib voulait dénoncer le "silence international sur les crimes" commis par le régime de Damas, après des tirs meurtriers de missiles contre Alep (nord).
M. Kerry les a condamnés avec force, y voyant "une nouvelle preuve qu’Assad doit partir".
"Face à de tels meurtres et à la menace d’instabilité, notre politique ne peut pas rester inchangée", a renchéri William Hague.
Lundi dernier, Londres avait plaidé à Bruxelles en faveur d’un assouplissement de l’embargo européen sur les armes à destination des rebelles, mais n’a pas obtenu gain de cause, l’Union européenne décidant d’autoriser un "soutien non létal" plus important à l’opposition et de se donner trois mois supplémentaires, jusqu’à fin mai, pour trancher la question des armes.
La Syrie devrait aussi monopoliser l’étape berlinoise de M. Kerry avec un face-à-face mardi avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, dont le pays est l’un des derniers soutiens au régime du président Bashar al-Assad.
"Nous avons le sentiment que la Russie peut jouer un rôle crucial pour convaincre le régime (syrien) (...) de la nécessité d’une transition politique", a plaidé un responsable du département d’Etat, qui ne table toutefois pas sur une "grande percée" à l’issue de cette rencontre bilatérale.
M. Lavrov a averti, en recevant lundi à Moscou son homologue syrien Walid al-Mouallem, qu’il n’y avait "aucune alternative acceptable au règlement politique par un dialogue entre le gouvernement et l’opposition".
M. Mouallem a répondu que Damas était "prêt au dialogue avec tous ceux qui veulent le dialogue, y compris les groupes armés".
"Il me semble plutôt difficile de comprendre comment —quand vous voyez des missiles Scud tomber sur des innocents à Alep— on peut croire très sérieusement qu’ils sont prêts au dialogue", a fustigé M. Kerry.
**
Kerry rencontre Lavrov à Berlin pour trouver une issue au conflit
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry rencontre mardi à Berlin son homologue russe Sergueï Lavrov pour tenter de trouver une issue en Syrie, à deux jours d’une réunion internationale à Rome à laquelle le chef de la diplomatie américaine a convaincu l’opposition syrienne de participer.
Ces tractations diplomatiques en Europe se déroulent au moment où le régime du président Bashar al-Assad se dit prêt, pour la première fois, à dialoguer avec les rebelles armés pour mettre fin à la guerre. Cette offre de négociations a toutefois été rejetée par les insurgés tant qu'Assad restera au pouvoir.
M. Kerry effectue jusqu’au 6 mars sa première tournée à l’étranger de ministre des Affaires étrangères et profite de l’étape berlinoise pour rencontrer en tête-à-tête M. Lavrov. Les deux hommes se connaissent du temps où le nouveau secrétaire d’Etat était président de l’influente commission des Affaires étrangères du Sénat.
Dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec Damas à qui elle livre des armes, Moscou a bloqué, avec Pékin, les trois projets de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU contre la Syrie.
Washington a fustigé pendant des mois l’intransigeance russe, avant d’adoucir un peu ses critiques. Un responsable du département d’Etat a ainsi expliqué aux journalistes accompagnant M. Kerry que "la Russie peut jouer un rôle crucial pour convaincre le régime (syrien) (...) de la nécessité d’une transition politique".
Le diplomate américain ne compte cependant pas sur une "percée majeure" à l’issue du face-à-face Kerry-Lavrov.
Le Russe a d’ailleurs averti, en recevant lundi à Moscou son homologue syrien Walid al-Mouallem, qu’il n’y avait "aucune alternative acceptable au règlement politique par le dialogue entre le gouvernement et l’opposition".
Le conflit a fait, selon l’ONU, 70.000 morts depuis mars 2011, mais M. Lavrov a répété que c’était au peuple syrien de "décider de son sort, sans intervention extérieure".
La Coalition de l’opposition syrienne réclame justement davantage à la communauté internationale et menaçait depuis samedi de boycotter la réunion des Amis du peuple syrien à Rome jeudi. Ce rendez-vous entre des opposants syriens et les 11 pays qui les soutiennent doit être le point d’orgue de la tournée de M. Kerry en Europe et dans des pays arabes.
Au terme de 36 heures de déclarations et de tractations en coulisses, le secrétaire d’Etat a réussi lundi soir à persuader au téléphone le chef de la Coalition, Ahmed Moaz al-Khatib, de faire le voyage à Rome.
M. Khatib a assuré qu’il irait finalement en Italie —et un responsable du département d’Etat l’a confirmé— parce que M. Kerry et son homologue britannique William Hague avaient "promis des aides spécifiques pour soulager la souffrance de notre peuple".
"Je veux que nos amis du Conseil de l’opposition syrienne sachent que nous ne venons pas à Rome simplement pour parler. Nous allons à Rome pour prendre une décision sur les prochaines étapes (...), même si je tiens à souligner que la politique des Etats-Unis est de rechercher une solution politique", avait déclaré auparavant à Londres M. Kerry, aux côtés de M. Hague.
En prenant ses fonctions début février, le secrétaire d’Etat avait évoqué une prochaine initiative "diplomatique" sur la Syrie.
Washington s’en tient depuis des mois à une aide "non létale" à la rébellion syrienne, mais l’administration de Barack Obama a été divisée pendant l’été 2012 sur l’opportunité ou non d’armer l’opposition syrienne.
Les 27 de l’Union européenne ont également de profondes divergences sur un assouplissement de l’embargo sur les armes pour les opposants syriens.
Londres avait plaidé pour, mais sans succès : le 18 février, l’UE a accordé un "soutien non létal" plus conséquent aux rebelles, se donnant jusqu’en mai pour trancher sur la levée de l’interdiction de livrer des armes.
En attendant, le régime syrien, par la voix du ministre des Affaires étrangères Walid al-Mouallem a déclaré être "prêt au dialogue avec tous ceux qui veulent le dialogue, y compris les groupes armés". Mais le chef d’état-major de l’armée rebelle en Syrie, Sélim Idriss, a rétorqué qu’il négocierait seulement "après l’arrêt de toutes les tueries et le retrait de l’armée des villes" et après le départ d'Assad.
لافروف : المتطرفون يسيطرون على المعارضة السورية ويعرقلون الحوار
أعلن وزير الخارجية الروسي سيرغي لافروف أن المتطرفين يسيطرون في صفوف المعارضة السورية بما فيها "الائتلاف الوطني"، وهم يعرقلون الحوار.
وقال لافروف في مؤتمر صحافي مشترك مع نظيره الهولندي فرانس تيميرمانس في موسكو، "يبدو أن المتطرفين تغلبوا في صفوف المعارضة، بما فيها الائتلاف الوطني السوري المعارض، وهم يراهنون على الحل العسكري لحل الأزمة السورية ويعرقلون أية مبادرات تؤدي إلى بدء الحوار".
وأضاف "بدا لنا منذ أيام أن الظروف لجلوس الأطراف إلى طاولة المفاوضات باتت جليّة أكثر، وظهرت أصوات لصالح هذا الحوار دون شروط مسبقة؛ ثم تم إنكار هذه المواقف".
وأعرب لافروف عن قلق موسكو "من استمرار الوضع الراهن"، لافتاً إلى أن "العديد من ممثلي المجتمع الدولي يتفقون على ضرورة التأثير على الحكومة والمعارضة، وإقناعهما بعدم التقدم بطلبات غير واقعية كشروط مسبقة لبدء الحوار".
وأعلن وزير الخارجية الروسي أنه سيبحث الملف السوري خلال لقائه مع نظيره الأميركي جون كيري المقرر عقده في برلين، مضيفاً "بدا لي من مكالمتنا الهاتفية الأخيرة أنه يدرك حدة الوضع".
("روسيا اليوم")
Les premières 24 heures passées à Londres d’une tournée marathon de dix jours de M. Kerry en Europe et dans des pays arabes a été totalement dominée par la crise syrienne. Cela devrait encore être le cas mardi à Berlin, où le secrétaire d’Etat est arrivé lundi soir.
Publiquement et en coulisses, la diplomatie américaine s’est acharnée pendant deux jours à persuader le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, de revenir sur sa décision annoncée samedi de boycotter la réunion des Amis du peuple syrien le 28 février à Rome.
Ce rendez-vous est le point d’orgue du premier voyage du secrétaire d’Etat John Kerry.
Les efforts ont payé puisque M. Khatib a annoncé in extremis lundi soir sur sa page Facebook que sa Coalition se rendrait finalement dans la capitale italienne. D’après lui, MM. Kerry et Hague ont "promis des aides spécifiques pour soulager la souffrance de notre peuple".
Pour convaincre M. Khatib de faire le voyage à Rome, M. Kerry a même dû prendre son téléphone dans l’avion qui l’emmenait de Londres à Berlin, selon un haut responsable du département d’Etat.
"J’appelle l’opposition syrienne à se joindre à nous pour des raisons pratiques, pour nous informer", avait déclaré à la mi-journée le chef de la diplomatie américaine au cours d’une conférence de presse avec son homologue britannique, William Hague.
"C’est le bon moment pour nous pour réfléchir à ce que nous pouvons faire de plus", avait assuré John Kerry, sans être plus précis.
Washington s’en tient depuis des mois à une aide "non létale" à la rébellion syrienne, mais l’administration de Barack Obama a été divisée pendant l’été 2012 sur l’opportunité ou non d’armer l’opposition syrienne.
"Je veux que nos amis au sein de la Coalition de l’opposition syrienne sachent que nous ne venons pas à Rome simplement pour parler. Nous allons à Rome pour prendre une décision sur les prochaines étapes", a insisté M. Kerry, qui avait parlé il y a quelques jours d’une initiative "diplomatique" pour mettre fin à une conflit qui a fait 70 000 morts en près de deux ans, selon l’ONU.
En menaçant de boycotter la réunion de Rome, M. Khatib voulait dénoncer le "silence international sur les crimes" commis par le régime de Damas, après des tirs meurtriers de missiles contre Alep (nord).
M. Kerry les a condamnés avec force, y voyant "une nouvelle preuve qu’Assad doit partir".
"Face à de tels meurtres et à la menace d’instabilité, notre politique ne peut pas rester inchangée", a renchéri William Hague.
Lundi dernier, Londres avait plaidé à Bruxelles en faveur d’un assouplissement de l’embargo européen sur les armes à destination des rebelles, mais n’a pas obtenu gain de cause, l’Union européenne décidant d’autoriser un "soutien non létal" plus important à l’opposition et de se donner trois mois supplémentaires, jusqu’à fin mai, pour trancher la question des armes.
La Syrie devrait aussi monopoliser l’étape berlinoise de M. Kerry avec un face-à-face mardi avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, dont le pays est l’un des derniers soutiens au régime du président Bashar al-Assad.
"Nous avons le sentiment que la Russie peut jouer un rôle crucial pour convaincre le régime (syrien) (...) de la nécessité d’une transition politique", a plaidé un responsable du département d’Etat, qui ne table toutefois pas sur une "grande percée" à l’issue de cette rencontre bilatérale.
M. Lavrov a averti, en recevant lundi à Moscou son homologue syrien Walid al-Mouallem, qu’il n’y avait "aucune alternative acceptable au règlement politique par un dialogue entre le gouvernement et l’opposition".
M. Mouallem a répondu que Damas était "prêt au dialogue avec tous ceux qui veulent le dialogue, y compris les groupes armés".
"Il me semble plutôt difficile de comprendre comment —quand vous voyez des missiles Scud tomber sur des innocents à Alep— on peut croire très sérieusement qu’ils sont prêts au dialogue", a fustigé M. Kerry.
**
Kerry rencontre Lavrov à Berlin pour trouver une issue au conflit
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry rencontre mardi à Berlin son homologue russe Sergueï Lavrov pour tenter de trouver une issue en Syrie, à deux jours d’une réunion internationale à Rome à laquelle le chef de la diplomatie américaine a convaincu l’opposition syrienne de participer.
Ces tractations diplomatiques en Europe se déroulent au moment où le régime du président Bashar al-Assad se dit prêt, pour la première fois, à dialoguer avec les rebelles armés pour mettre fin à la guerre. Cette offre de négociations a toutefois été rejetée par les insurgés tant qu'Assad restera au pouvoir.
M. Kerry effectue jusqu’au 6 mars sa première tournée à l’étranger de ministre des Affaires étrangères et profite de l’étape berlinoise pour rencontrer en tête-à-tête M. Lavrov. Les deux hommes se connaissent du temps où le nouveau secrétaire d’Etat était président de l’influente commission des Affaires étrangères du Sénat.
Dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec Damas à qui elle livre des armes, Moscou a bloqué, avec Pékin, les trois projets de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU contre la Syrie.
Washington a fustigé pendant des mois l’intransigeance russe, avant d’adoucir un peu ses critiques. Un responsable du département d’Etat a ainsi expliqué aux journalistes accompagnant M. Kerry que "la Russie peut jouer un rôle crucial pour convaincre le régime (syrien) (...) de la nécessité d’une transition politique".
Le diplomate américain ne compte cependant pas sur une "percée majeure" à l’issue du face-à-face Kerry-Lavrov.
Le Russe a d’ailleurs averti, en recevant lundi à Moscou son homologue syrien Walid al-Mouallem, qu’il n’y avait "aucune alternative acceptable au règlement politique par le dialogue entre le gouvernement et l’opposition".
Le conflit a fait, selon l’ONU, 70.000 morts depuis mars 2011, mais M. Lavrov a répété que c’était au peuple syrien de "décider de son sort, sans intervention extérieure".
La Coalition de l’opposition syrienne réclame justement davantage à la communauté internationale et menaçait depuis samedi de boycotter la réunion des Amis du peuple syrien à Rome jeudi. Ce rendez-vous entre des opposants syriens et les 11 pays qui les soutiennent doit être le point d’orgue de la tournée de M. Kerry en Europe et dans des pays arabes.
Au terme de 36 heures de déclarations et de tractations en coulisses, le secrétaire d’Etat a réussi lundi soir à persuader au téléphone le chef de la Coalition, Ahmed Moaz al-Khatib, de faire le voyage à Rome.
M. Khatib a assuré qu’il irait finalement en Italie —et un responsable du département d’Etat l’a confirmé— parce que M. Kerry et son homologue britannique William Hague avaient "promis des aides spécifiques pour soulager la souffrance de notre peuple".
"Je veux que nos amis du Conseil de l’opposition syrienne sachent que nous ne venons pas à Rome simplement pour parler. Nous allons à Rome pour prendre une décision sur les prochaines étapes (...), même si je tiens à souligner que la politique des Etats-Unis est de rechercher une solution politique", avait déclaré auparavant à Londres M. Kerry, aux côtés de M. Hague.
En prenant ses fonctions début février, le secrétaire d’Etat avait évoqué une prochaine initiative "diplomatique" sur la Syrie.
Washington s’en tient depuis des mois à une aide "non létale" à la rébellion syrienne, mais l’administration de Barack Obama a été divisée pendant l’été 2012 sur l’opportunité ou non d’armer l’opposition syrienne.
Les 27 de l’Union européenne ont également de profondes divergences sur un assouplissement de l’embargo sur les armes pour les opposants syriens.
Londres avait plaidé pour, mais sans succès : le 18 février, l’UE a accordé un "soutien non létal" plus conséquent aux rebelles, se donnant jusqu’en mai pour trancher sur la levée de l’interdiction de livrer des armes.
En attendant, le régime syrien, par la voix du ministre des Affaires étrangères Walid al-Mouallem a déclaré être "prêt au dialogue avec tous ceux qui veulent le dialogue, y compris les groupes armés". Mais le chef d’état-major de l’armée rebelle en Syrie, Sélim Idriss, a rétorqué qu’il négocierait seulement "après l’arrêt de toutes les tueries et le retrait de l’armée des villes" et après le départ d'Assad.
لافروف : المتطرفون يسيطرون على المعارضة السورية ويعرقلون الحوار
أعلن وزير الخارجية الروسي سيرغي لافروف أن المتطرفين يسيطرون في صفوف المعارضة السورية بما فيها "الائتلاف الوطني"، وهم يعرقلون الحوار.
وقال لافروف في مؤتمر صحافي مشترك مع نظيره الهولندي فرانس تيميرمانس في موسكو، "يبدو أن المتطرفين تغلبوا في صفوف المعارضة، بما فيها الائتلاف الوطني السوري المعارض، وهم يراهنون على الحل العسكري لحل الأزمة السورية ويعرقلون أية مبادرات تؤدي إلى بدء الحوار".
وأضاف "بدا لنا منذ أيام أن الظروف لجلوس الأطراف إلى طاولة المفاوضات باتت جليّة أكثر، وظهرت أصوات لصالح هذا الحوار دون شروط مسبقة؛ ثم تم إنكار هذه المواقف".
وأعرب لافروف عن قلق موسكو "من استمرار الوضع الراهن"، لافتاً إلى أن "العديد من ممثلي المجتمع الدولي يتفقون على ضرورة التأثير على الحكومة والمعارضة، وإقناعهما بعدم التقدم بطلبات غير واقعية كشروط مسبقة لبدء الحوار".
وأعلن وزير الخارجية الروسي أنه سيبحث الملف السوري خلال لقائه مع نظيره الأميركي جون كيري المقرر عقده في برلين، مضيفاً "بدا لي من مكالمتنا الهاتفية الأخيرة أنه يدرك حدة الوضع".
("روسيا اليوم")
Tunisie : la veuve de Chokri Belaïd veut savoir "qui a commandité" le meurtre
La veuve de Chokri Belaïd, l’opposant tunisien tué par balles à Tunis le
6 février, a déclaré qu’elle voulait savoir qui avait commandité
l’assassinat de son mari, en réagissant mardi pour la première fois à
l’annonce de l’arrestation du tueur présumé lundi à Tunis.
"C’est beau de savoir qui a exécuté mais pour moi c’est très important de savoir qui a commandé, comme cela a été fait, car c’est un crime très organisé", a déclaré Basma Belaïd sur Europe 1.
"On demande un procès et on demande de pousser l’enquête et de tout savoir", a-t-elle affirmé.
Un homme soupçonné d’avoir tué Chokri Belaïd et son complice présumé ont été arrêtés lundi en banlieue de Tunis et appartiennent, selon des sources policières, à la mouvance radicale salafiste.
Le tueur présumé serait actif dans la Ligue de protection de la révolution (LPR) une milice brutale pro-islamiste, au Kram, une banlieue populaire de Tunis voisine de Carthage.
La LPR a été accusée à de nombreuses reprises par l’opposition d’orchestrer des attaques contre des opposants ou des associations pour les intimider.
Ces ligues sont "protégées par le système", a accusé la veuve de Chokri Belaïd qui a demandé "immédiatement" leur dissolution. "Toute la société tunisienne n’a pas arrêté de demander depuis des mois la dissolution de ces ligues", a-t-elle souligné.
"La responsabilité politique d’Ennahda est impliquée", a répété Mme Belaïd, qui a accusé à plusieurs reprises le parti islamiste au pouvoir d’être responsable de l’assassinat de son mari.
"La moindre des choses est d’assurer la sécurité des citoyens. Ennahda est le parti au pouvoir (...), c’est à elle de protéger les citoyens", a-t-elle déclaré, alors que le parti islamiste est régulièrement accusé de faire preuve de laxisme vis-à-vis de sa frange radicale et de la mouvance salafiste.
La mort de Chokri Belaïd a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent depuis la révolution de 2011, précipitant la démission du Premier ministre Hamadi Jebali.
Le ministre de l’Intérieur, l’islamiste Ali Larayedh, a été chargé vendredi de former un nouveau gouvernement d’ici au 8 mars.
"C’est beau de savoir qui a exécuté mais pour moi c’est très important de savoir qui a commandé, comme cela a été fait, car c’est un crime très organisé", a déclaré Basma Belaïd sur Europe 1.
"On demande un procès et on demande de pousser l’enquête et de tout savoir", a-t-elle affirmé.
Un homme soupçonné d’avoir tué Chokri Belaïd et son complice présumé ont été arrêtés lundi en banlieue de Tunis et appartiennent, selon des sources policières, à la mouvance radicale salafiste.
Le tueur présumé serait actif dans la Ligue de protection de la révolution (LPR) une milice brutale pro-islamiste, au Kram, une banlieue populaire de Tunis voisine de Carthage.
La LPR a été accusée à de nombreuses reprises par l’opposition d’orchestrer des attaques contre des opposants ou des associations pour les intimider.
Ces ligues sont "protégées par le système", a accusé la veuve de Chokri Belaïd qui a demandé "immédiatement" leur dissolution. "Toute la société tunisienne n’a pas arrêté de demander depuis des mois la dissolution de ces ligues", a-t-elle souligné.
"La responsabilité politique d’Ennahda est impliquée", a répété Mme Belaïd, qui a accusé à plusieurs reprises le parti islamiste au pouvoir d’être responsable de l’assassinat de son mari.
"La moindre des choses est d’assurer la sécurité des citoyens. Ennahda est le parti au pouvoir (...), c’est à elle de protéger les citoyens", a-t-elle déclaré, alors que le parti islamiste est régulièrement accusé de faire preuve de laxisme vis-à-vis de sa frange radicale et de la mouvance salafiste.
La mort de Chokri Belaïd a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent depuis la révolution de 2011, précipitant la démission du Premier ministre Hamadi Jebali.
Le ministre de l’Intérieur, l’islamiste Ali Larayedh, a été chargé vendredi de former un nouveau gouvernement d’ici au 8 mars.
Djibouti : Plusieurs blessés lors d'une manifestation interdite de l'opposition
La manifestation est intervenue trois jours après les élections
législatives dont les résultats provisoires sont contestées par l'USN.
Les militants de l'USN ont dressé de barricades de fortune sur les
artères principales de la capitale djiboutienne et attaqué les policiers
à coups de pierres, alors que ceux-ci ont fait usage de gaz
lacrymogène.
Selon l'opposition, une vingtaine de manifestants ont été blessés.
Toujours selon l'opposition, deux grandes figures du mouvement des
Frères Musulmans djiboutiens (MoDel) qui avait rejoint l'USN lors de ce
scrutin auraient été arrêtés par la police.
A la nuit tombée, le calme est revenu sur l'ensemble de la capitale
djiboutienne où les forces de l'ordre sont massivement déployées.
Dimanche, les observateurs internationaux ont appelé les acteurs
politiques à "respecter la volonté du peuple et à utiliser les voies
légales de recours pour toute contestation éventuelle".
Les obseravateurs ont déclaré qu'ils n'avaient pas observé de fraudes
et que les résultats annoncés traduisent ce qu'ils ont pu observer sur
le terrain.
Pour la première fois de l'histoire du plus petit pays de la Corne
d'Afrique, ce scrutin introduit une dose de 20% de proportionnelle et
permet à l'opposition de faire son entrée historique dans le Parlement.
Xinhua
Israël/Palestine : explosion d’une roquette tirée vers le sud d’Israël
Une roquette tirée de la bande de Gaza a explosé mardi matin près
d’Ashkelon (sud d’Israël), sans faire de blessé, a indiqué la police en
soulignant qu’il s’agissait du premier tir depuis l’opération menée par
l’armée israélienne à la fin de l’an dernier à Gaza.
"La roquette est tombée tôt dans la matinée près d’Ashkelon et a provoqué quelques dégâts sur une route, sans faire de victime", a précisé à l’AFP Micky Rosenfeld, porte-parole de la police. "Il s’agit du premier tir de ce genre depuis la fin de l’opération ++ Pilier de Défense++, le 21 novembre dernier", a-t-il souligné.
Durant cette opération plus d’un millier de roquettes avaient été tirées depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien.
Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, avaient conclu par l’intermédiaire de l’Egypte un cessez-le-feu entré en vigueur le 21 novembre, à l’issue d’une opération militaire israélienne de huit jours.
Les hostilités entre l’armée israélienne et les groupes palestiniens de Gaza, du 14 au 21 novembre, ont coûté la vie à 177 Palestiniens, dont plus d’une centaine de civils, ainsi qu’à six Israéliens, quatre civils et deux militaires, selon les bilans des deux camps.
Le tir de roquette de mardi s’est produit alors qu’une vive tension règne en Cisjordanie contrôlée par l’Autorité palestinienne présidée par Mahmud Abbas. De nouvelles violences se sont produites lundi après la mort d’un prisonnier palestinien.
Auparavant, des milliers de Palestiniens avaient participé dans son village de Sa’ir, près d’Hébron (sud de la Cisjordanie), aux funérailles d’Arafat Jaradat, un militant du Fatah décédé samedi dans une prison israélienne à la suite, selon l’Autorité, de "tortures".
"La roquette est tombée tôt dans la matinée près d’Ashkelon et a provoqué quelques dégâts sur une route, sans faire de victime", a précisé à l’AFP Micky Rosenfeld, porte-parole de la police. "Il s’agit du premier tir de ce genre depuis la fin de l’opération ++ Pilier de Défense++, le 21 novembre dernier", a-t-il souligné.
Durant cette opération plus d’un millier de roquettes avaient été tirées depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien.
Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, avaient conclu par l’intermédiaire de l’Egypte un cessez-le-feu entré en vigueur le 21 novembre, à l’issue d’une opération militaire israélienne de huit jours.
Les hostilités entre l’armée israélienne et les groupes palestiniens de Gaza, du 14 au 21 novembre, ont coûté la vie à 177 Palestiniens, dont plus d’une centaine de civils, ainsi qu’à six Israéliens, quatre civils et deux militaires, selon les bilans des deux camps.
Le tir de roquette de mardi s’est produit alors qu’une vive tension règne en Cisjordanie contrôlée par l’Autorité palestinienne présidée par Mahmud Abbas. De nouvelles violences se sont produites lundi après la mort d’un prisonnier palestinien.
Auparavant, des milliers de Palestiniens avaient participé dans son village de Sa’ir, près d’Hébron (sud de la Cisjordanie), aux funérailles d’Arafat Jaradat, un militant du Fatah décédé samedi dans une prison israélienne à la suite, selon l’Autorité, de "tortures".
Syria : A cave
Jabal al-Zaweya, Syria, 25 fev 2013 : A Free Syrian Army fighter prepares a fire to cook inside a cave.
(Photograph : Hussein Malla)
(Photograph : Hussein Malla)
Tunisie : le tueur présumé de l’opposant Chokri Belaïd arrêté
Ce crime a plongé la Tunisie dans une profonde crise politique. Le tueur
présumé est un artisan de 31 ans spécialisé dans les meubles en
aluminium et a été arrêté à Carthage, dans la banlieue de Tunis, selon
deux sources policières interrogées par l’AFP. Le deuxième homme est
soupçonné d’être le motard qui a permis la fuite du tireur le matin du 6
février après que Chokri Belaïd, opposant virulent aux islamistes
d’Ennahda au pouvoir, a été abattu à bout portant en bas de son domicile
à Tunis. Les deux sources interrogées ont indiqué que les deux suspects
appartiennent à la mouvance radicale salafiste et que leur arrestation a
été facilitée par le témoignage d’une femme qui a été placée sous
protection policière. L’une de ces sources a précisé que le tueur était
actif dans la Ligue de protection de la révolution (LPR), une milice
brutale pro-islamiste du Kram, une banlieue populaire de Tunis voisine
de Carthage.
Plusieurs médias tunisiens ont aussi indiqué que deux militants salafistes présumés avaient été arrêtés pour le meurtre de l’opposant, citant aussi des sources sous le couvert de l’anonymat. Selon la radio Mosaïque FM, le tueur "a déjà avoué son implication dans le meurtre de Chokri Belaid et a confié qu’il a exécuté une fatwa qui appelait au meurtre" de cet opposant qui dirigeait un petit parti appartenant à une alliance de plusieurs mouvements de gauche et nationalistes, le Front populaire.
La LPR a été accusée à de nombreuses reprises par l’opposition d’orchestrer des attaques contre des opposants ou des associations pour les intimider. Ses militants sont ainsi soupçonnés du lynchage à mort d’un représentant d’un parti d’opposition à Tatoutine (sud) à l’automne 2012 ainsi que de l’attaque qui a visé le siège du syndicat UGTT en décembre. La LPR du Kram a été aussi accusée d’avoir saccagé les locaux d’une association protégeant les droits des minorités en Tunisie, notamment ceux de la communauté homosexuelle.
La mouvance salafiste djihadiste est pour sa part accusée de nombre de coups d’éclat, certains sanglants, en particulier de l’attaque en septembre de l’ambassade des États-Unis, qui avait fait quatre morts parmi les assaillants. Ennahda a été régulièrement accusé de faire preuve de laxisme voire de complaisance à l’égard des tenants de cette doctrine sunnite rigoriste. La famille du défunt a d’ailleurs accusé à plusieurs reprises Ennahda d’être responsable du meurtre de l’opposant, ce que le mouvement dément.
La mort de Chokri Belaïd a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent depuis la révolution de 2011, précipitant la démission du Premier ministre Hamadi Jebali. Cet islamiste modéré au sein d’Ennahda avait annoncé le jour de l’assassinat vouloir former un cabinet de technocrates pour stabiliser le pays, où les violences politiques se multiplient, et le conduire vers de nouvelles élections. Désavoué par son parti, il a démissionné au début de la semaine dernière et son ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, a été chargé vendredi de former un nouveau gouvernement d’ici au 8 mars.
Ce dernier avait annoncé jeudi l’arrestation de suspects dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, tout en précisant alors que l’enquête n’avait pas permis l’identification du tueur, des commanditaires et des mobiles. La Tunisie est en outre paralysée par l’incapacité de l’Assemblée nationale constituante (ANC) d’aboutir, après 16 mois de travaux à un consensus sur la futur Constitution qui ouvrait la voie à de nouvelles élections.
Plusieurs médias tunisiens ont aussi indiqué que deux militants salafistes présumés avaient été arrêtés pour le meurtre de l’opposant, citant aussi des sources sous le couvert de l’anonymat. Selon la radio Mosaïque FM, le tueur "a déjà avoué son implication dans le meurtre de Chokri Belaid et a confié qu’il a exécuté une fatwa qui appelait au meurtre" de cet opposant qui dirigeait un petit parti appartenant à une alliance de plusieurs mouvements de gauche et nationalistes, le Front populaire.
La LPR a été accusée à de nombreuses reprises par l’opposition d’orchestrer des attaques contre des opposants ou des associations pour les intimider. Ses militants sont ainsi soupçonnés du lynchage à mort d’un représentant d’un parti d’opposition à Tatoutine (sud) à l’automne 2012 ainsi que de l’attaque qui a visé le siège du syndicat UGTT en décembre. La LPR du Kram a été aussi accusée d’avoir saccagé les locaux d’une association protégeant les droits des minorités en Tunisie, notamment ceux de la communauté homosexuelle.
La mouvance salafiste djihadiste est pour sa part accusée de nombre de coups d’éclat, certains sanglants, en particulier de l’attaque en septembre de l’ambassade des États-Unis, qui avait fait quatre morts parmi les assaillants. Ennahda a été régulièrement accusé de faire preuve de laxisme voire de complaisance à l’égard des tenants de cette doctrine sunnite rigoriste. La famille du défunt a d’ailleurs accusé à plusieurs reprises Ennahda d’être responsable du meurtre de l’opposant, ce que le mouvement dément.
La mort de Chokri Belaïd a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent depuis la révolution de 2011, précipitant la démission du Premier ministre Hamadi Jebali. Cet islamiste modéré au sein d’Ennahda avait annoncé le jour de l’assassinat vouloir former un cabinet de technocrates pour stabiliser le pays, où les violences politiques se multiplient, et le conduire vers de nouvelles élections. Désavoué par son parti, il a démissionné au début de la semaine dernière et son ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, a été chargé vendredi de former un nouveau gouvernement d’ici au 8 mars.
Ce dernier avait annoncé jeudi l’arrestation de suspects dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, tout en précisant alors que l’enquête n’avait pas permis l’identification du tueur, des commanditaires et des mobiles. La Tunisie est en outre paralysée par l’incapacité de l’Assemblée nationale constituante (ANC) d’aboutir, après 16 mois de travaux à un consensus sur la futur Constitution qui ouvrait la voie à de nouvelles élections.
lundi 25 février 2013
Israël/Palestine : Les manifestations populaires - et parfois violentes - se multiplient dans les territoires palestiniens, suscitant l’inquiétude d’Israël. (Armin Arefi)
Un étudiant palestinien de l’université de Birzeit jette une
pierre en direction de soldats israéliens, après une manifestation de
soutien à ses compatriotes prisonniers en Israël. © ISSAM RIMAWI / Sipa
**
Des pierres jetées par des dizaines de jeunes manifestants encagoulés. Des soldats israéliens répliquant par des tirs à balles réelles. Ces scènes ne sont pas sans rappeler les deux intifadas (soulèvements, NDLR) qui ont secoué le Proche-Orient dans les années 1990 et 2000. Elles se reproduisent pourtant à nouveau depuis la semaine dernière à Ramallah, Hébron, Naplouse ou encore Jenine, en Cisjordanie, en solidarité avec les quelque 4 700 prisonniers palestiniens détenus en Israël.
La mobilisation a pris une nouvelle intensité samedi, après le décès de l’un des détenus, Arafat Jaradat. Ce militant du Fatah, au pouvoir en Cisjordanie, avait été arrêté le 18 février à la suite de heurts près de la colonie de Kiryat Arba, au sud de la Cisjordanie, au cours desquels un Israélien avait été blessé. Durant ses obsèques, organisées ce lundi près d’Hébron, les Brigades des martyrs Al-Aqsa, la branche armée du mouvement nationaliste palestinien, ont promis "à l’occupant sioniste de riposter".
D’après le Shin Beth, les services de sécurité intérieure de l’État hébreu, qui a soumis le prisonnier palestinien à des interrogatoires en prison, Arafat Jaradat aurait été victime d’un malaise. Faux, répond sa famille, pour qui le détenu, 30 ans et père de deux enfants, était en parfaite santé. Sa mort a en tout cas provoqué de vives réactions de la part des dirigeants palestiniens, qui n’ont pas hésité à accuser Israël. Le président Mahmoud Abbas a accusé lundi l’État hébreu de vouloir délibérément "créer le chaos" dans les Territoires palestiniens.
La veille, le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë, avait imputé à Israël l’"assassinat" du militant du Fatah, mort selon lui des suites de "tortures". Interrogé, Yaron Gamburg, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, regrette que la question des prisonniers palestiniens soit "manipulée" par les dirigeants. Désormais scandé dans les manifestations, le nom d’Arafat Jaradat est venu s’ajouter à celui de quatre détenus palestiniens en grève de la faim depuis plusieurs mois (par intermittence).
Samer Issaoui, Aymane Charawneh, Jaafar Ezzeddine et Tariq Qaadane entendent protester contre le régime de détention administrative qui frappe 178 prisonniers palestiniens. Cette disposition spécifique, héritée du mandat britannique sur la Palestine, permet à l’État hébreu d’incarcérer sans inculpation ni jugement un suspect pour une période de six mois, renouvelable indéfiniment. Leur combat est d’autant plus sensible que deux des grévistes - Samer Issaoui et Aymane Charawneh - faisaient partie du millier de prisonniers palestiniens relâchés en octobre 2011, dans le cadre de l’accord sur la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Mais ils ont été à nouveau arrêtés par Tsahal l’année dernière, pour avoir violé les conditions de leur libération. "Ils ont participé à des activités qui menacent l’ordre public, comme c’est le cas à chaque fois que des militants appartenant à des groupes terroristes commettent de tels actes", précise Yaron Gamburg. "Ils ont été arrêtés à nouveau parce qu’ils se trouvaient dans une zone de Cisjordanie où ils n’étaient pas autorisés à se rendre", estime de son côté Ghassan Khatib, professeur en études arabes contemporaines à l’université de Birzeit (Cisjordanie). "Ceci n’a rien à voir avec des activités violentes", insiste-t-il.
"Si les autorités israéliennes possèdent des preuves de la culpabilité de ces individus, elles n’ont qu’à les juger, au lieu de les maintenir ainsi en détention sans accusation", souligne une source bien informée sur place. "Israël n’est pas le seul pays au monde à utiliser ce procédé. Les États-Unis et la Grande-Bretagne le font aussi", rappelle pour sa part Yaron Gamburg, le porte-parole de l’ambassade israélienne. Si les manifestants palestiniens ont pris à leur compte les revendications de leurs compatriotes prisonniers, le sort de ces derniers est loin d’expliquer à lui seul les tensions actuelles.
"Les Palestiniens baignent dans la frustration", rappelle le chercheur Ghassan Khatib. Tout d’abord parce que l’Autorité palestinienne connaît une crise financière sans précédent. Les monarchies arabes du Golfe peinent aujourd’hui à honorer le versement de leurs dons, indispensables à sa survie. Quant aux États-Unis, le Congrès, dominé par les Républicains, bloque pour le moment les 500 millions d’euros qui lui ont pourtant été promis. Conséquence directe, les salaires des 100 000 fonctionnaires palestiniens sont versés sporadiquement. Et ce n’est pas le blocage des taxes qu’Israël perçoit pour le compte de l’Autorité palestinienne, en représailles à l’initiative "unilatérale" de la Palestine à l’ONU, qui arrange la donne.
"Les 19-29 ans subissent de plein fouet la hausse du chômage", souligne Ghassan Khatib. Pendant ce temps, la colonisation des territoires palestiniens, interdite en vertu du droit international, se poursuit en toute illégalité. Et avec elle, la violence des colons extrémistes contre les populations palestiniennes. "Leur noyau idéologique, c’est-à-dire 50 000 personnes, s’interdit de rendre aux Palestiniens ne serait-ce qu’un pouce de la terre promise par Dieu", rappelle une source locale. "Et aucun d’entre eux n’a été jugé jusqu’ici, alors que des centaines d’attaques ont été recensées contre les villageois", déplore de son côté Ghassan Khatib.
Cette poursuite de la colonisation demeure aujourd’hui la principale entrave à la reprise des négociations de paix, bloquées depuis septembre 2010. "Ce sont les Palestiniens qui utilisent cette question pour ne pas revenir à la table des négociations", estime Yaron Gamburg. "Israël refuse que se développent en Cisjordanie, comme c’est le cas à Gaza, des groupes terroristes qui lancent leurs roquettes sur Israël". Ajoutez à cette impasse diplomatique l’échec de la réconciliation interpalestinienne entre le Fatah et le Hamas, au pouvoir à Gaza, et vous comprendrez pourquoi l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas est au bord du chaos.
Opposé à la lutte armée, qu’il juge contreproductive, le président palestinien a pourtant connu un succès relatif en novembre 2012, en obtenant de l’Assemblée générale de l’ONU la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État observateur non membre. Mais l’euphorie a été de courte durée. "Rien n’a changé sur le terrain, alors que Mahmoud Abbas avait brandi la menace d’un recours aux instances judiciaires internationales pour faire respecter les droits de la Palestine", note Olivier Danino*, chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique (Ifas).
"Le désarroi est total, aujourd’hui, en Cisjordanie", affirme notre source sur place. "Les Palestiniens se disent qu’ils n’ont plus rien à perdre et lancent par là même un message à Barack Obama." Tandis que le président américain s’apprête à effectuer le mois prochain une visite historique en Israël, mais aussi en Cisjordanie, "une intifada pacifique pourrait servir de moyen de pression à l’Autorité palestinienne pour ramener Israël à la table des négociations", indique le chercheur Olivier Danino. "C’est jouer avec le feu, autant pour nous, Israéliens, que pour les Palestiniens eux-mêmes", insiste quant à lui Yaron Gamburg.
La menace est en tout cas prise très au sérieux par l’État hébreu. Face à une mobilisation qui persiste dans la durée et gagne en intensité, Benyamin Netanyahou a exigé de l’Autorité palestinienne qu’elle prenne ses "responsabilités" en empêchant les violences en Cisjordanie. Problème, les forces de sécurité palestiniennes n’ont elles-mêmes pas été payées le mois dernier. Voilà peut-être ce qui explique pourquoi le Premier ministre israélien a décidé à la hâte dimanche de dégeler le transfert des taxes dues à l’Autorité palestinienne pour le mois de décembre.
(25-02-2013 - Armin Arefi)
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Des pierres jetées par des dizaines de jeunes manifestants encagoulés. Des soldats israéliens répliquant par des tirs à balles réelles. Ces scènes ne sont pas sans rappeler les deux intifadas (soulèvements, NDLR) qui ont secoué le Proche-Orient dans les années 1990 et 2000. Elles se reproduisent pourtant à nouveau depuis la semaine dernière à Ramallah, Hébron, Naplouse ou encore Jenine, en Cisjordanie, en solidarité avec les quelque 4 700 prisonniers palestiniens détenus en Israël.
La mobilisation a pris une nouvelle intensité samedi, après le décès de l’un des détenus, Arafat Jaradat. Ce militant du Fatah, au pouvoir en Cisjordanie, avait été arrêté le 18 février à la suite de heurts près de la colonie de Kiryat Arba, au sud de la Cisjordanie, au cours desquels un Israélien avait été blessé. Durant ses obsèques, organisées ce lundi près d’Hébron, les Brigades des martyrs Al-Aqsa, la branche armée du mouvement nationaliste palestinien, ont promis "à l’occupant sioniste de riposter".
D’après le Shin Beth, les services de sécurité intérieure de l’État hébreu, qui a soumis le prisonnier palestinien à des interrogatoires en prison, Arafat Jaradat aurait été victime d’un malaise. Faux, répond sa famille, pour qui le détenu, 30 ans et père de deux enfants, était en parfaite santé. Sa mort a en tout cas provoqué de vives réactions de la part des dirigeants palestiniens, qui n’ont pas hésité à accuser Israël. Le président Mahmoud Abbas a accusé lundi l’État hébreu de vouloir délibérément "créer le chaos" dans les Territoires palestiniens.
La veille, le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë, avait imputé à Israël l’"assassinat" du militant du Fatah, mort selon lui des suites de "tortures". Interrogé, Yaron Gamburg, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, regrette que la question des prisonniers palestiniens soit "manipulée" par les dirigeants. Désormais scandé dans les manifestations, le nom d’Arafat Jaradat est venu s’ajouter à celui de quatre détenus palestiniens en grève de la faim depuis plusieurs mois (par intermittence).
Samer Issaoui, Aymane Charawneh, Jaafar Ezzeddine et Tariq Qaadane entendent protester contre le régime de détention administrative qui frappe 178 prisonniers palestiniens. Cette disposition spécifique, héritée du mandat britannique sur la Palestine, permet à l’État hébreu d’incarcérer sans inculpation ni jugement un suspect pour une période de six mois, renouvelable indéfiniment. Leur combat est d’autant plus sensible que deux des grévistes - Samer Issaoui et Aymane Charawneh - faisaient partie du millier de prisonniers palestiniens relâchés en octobre 2011, dans le cadre de l’accord sur la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Mais ils ont été à nouveau arrêtés par Tsahal l’année dernière, pour avoir violé les conditions de leur libération. "Ils ont participé à des activités qui menacent l’ordre public, comme c’est le cas à chaque fois que des militants appartenant à des groupes terroristes commettent de tels actes", précise Yaron Gamburg. "Ils ont été arrêtés à nouveau parce qu’ils se trouvaient dans une zone de Cisjordanie où ils n’étaient pas autorisés à se rendre", estime de son côté Ghassan Khatib, professeur en études arabes contemporaines à l’université de Birzeit (Cisjordanie). "Ceci n’a rien à voir avec des activités violentes", insiste-t-il.
"Si les autorités israéliennes possèdent des preuves de la culpabilité de ces individus, elles n’ont qu’à les juger, au lieu de les maintenir ainsi en détention sans accusation", souligne une source bien informée sur place. "Israël n’est pas le seul pays au monde à utiliser ce procédé. Les États-Unis et la Grande-Bretagne le font aussi", rappelle pour sa part Yaron Gamburg, le porte-parole de l’ambassade israélienne. Si les manifestants palestiniens ont pris à leur compte les revendications de leurs compatriotes prisonniers, le sort de ces derniers est loin d’expliquer à lui seul les tensions actuelles.
"Les Palestiniens baignent dans la frustration", rappelle le chercheur Ghassan Khatib. Tout d’abord parce que l’Autorité palestinienne connaît une crise financière sans précédent. Les monarchies arabes du Golfe peinent aujourd’hui à honorer le versement de leurs dons, indispensables à sa survie. Quant aux États-Unis, le Congrès, dominé par les Républicains, bloque pour le moment les 500 millions d’euros qui lui ont pourtant été promis. Conséquence directe, les salaires des 100 000 fonctionnaires palestiniens sont versés sporadiquement. Et ce n’est pas le blocage des taxes qu’Israël perçoit pour le compte de l’Autorité palestinienne, en représailles à l’initiative "unilatérale" de la Palestine à l’ONU, qui arrange la donne.
"Les 19-29 ans subissent de plein fouet la hausse du chômage", souligne Ghassan Khatib. Pendant ce temps, la colonisation des territoires palestiniens, interdite en vertu du droit international, se poursuit en toute illégalité. Et avec elle, la violence des colons extrémistes contre les populations palestiniennes. "Leur noyau idéologique, c’est-à-dire 50 000 personnes, s’interdit de rendre aux Palestiniens ne serait-ce qu’un pouce de la terre promise par Dieu", rappelle une source locale. "Et aucun d’entre eux n’a été jugé jusqu’ici, alors que des centaines d’attaques ont été recensées contre les villageois", déplore de son côté Ghassan Khatib.
Cette poursuite de la colonisation demeure aujourd’hui la principale entrave à la reprise des négociations de paix, bloquées depuis septembre 2010. "Ce sont les Palestiniens qui utilisent cette question pour ne pas revenir à la table des négociations", estime Yaron Gamburg. "Israël refuse que se développent en Cisjordanie, comme c’est le cas à Gaza, des groupes terroristes qui lancent leurs roquettes sur Israël". Ajoutez à cette impasse diplomatique l’échec de la réconciliation interpalestinienne entre le Fatah et le Hamas, au pouvoir à Gaza, et vous comprendrez pourquoi l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas est au bord du chaos.
Opposé à la lutte armée, qu’il juge contreproductive, le président palestinien a pourtant connu un succès relatif en novembre 2012, en obtenant de l’Assemblée générale de l’ONU la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État observateur non membre. Mais l’euphorie a été de courte durée. "Rien n’a changé sur le terrain, alors que Mahmoud Abbas avait brandi la menace d’un recours aux instances judiciaires internationales pour faire respecter les droits de la Palestine", note Olivier Danino*, chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique (Ifas).
"Le désarroi est total, aujourd’hui, en Cisjordanie", affirme notre source sur place. "Les Palestiniens se disent qu’ils n’ont plus rien à perdre et lancent par là même un message à Barack Obama." Tandis que le président américain s’apprête à effectuer le mois prochain une visite historique en Israël, mais aussi en Cisjordanie, "une intifada pacifique pourrait servir de moyen de pression à l’Autorité palestinienne pour ramener Israël à la table des négociations", indique le chercheur Olivier Danino. "C’est jouer avec le feu, autant pour nous, Israéliens, que pour les Palestiniens eux-mêmes", insiste quant à lui Yaron Gamburg.
La menace est en tout cas prise très au sérieux par l’État hébreu. Face à une mobilisation qui persiste dans la durée et gagne en intensité, Benyamin Netanyahou a exigé de l’Autorité palestinienne qu’elle prenne ses "responsabilités" en empêchant les violences en Cisjordanie. Problème, les forces de sécurité palestiniennes n’ont elles-mêmes pas été payées le mois dernier. Voilà peut-être ce qui explique pourquoi le Premier ministre israélien a décidé à la hâte dimanche de dégeler le transfert des taxes dues à l’Autorité palestinienne pour le mois de décembre.
(25-02-2013 - Armin Arefi)
Liban : Georges Abdallah entame une grève de la faim en solidarité avec les détenus Palestiniens
Georges Abdallah entame une grève de la faim en solidarité avec les
détenus Palestiniens à partir de mardi 26 février selon le Comité
international pour sa remise en liberté.
جورج عبدالله يبدأ غداً إضراباً عن الطعام تضامناً مع الأسرى الفلسطينيين
أفاد مصدر في الحملة الدولية لإطلاق سراح جورج عبد الله بأن عبدالله سيبدأ إضراباً عن الطعام غداً، يوم الثلثاء، تضامناً مع الأسرى الفلسطينيين المضربين عن الطعام في السجون الإسرائيلية.
جورج عبدالله يبدأ غداً إضراباً عن الطعام تضامناً مع الأسرى الفلسطينيين
أفاد مصدر في الحملة الدولية لإطلاق سراح جورج عبد الله بأن عبدالله سيبدأ إضراباً عن الطعام غداً، يوم الثلثاء، تضامناً مع الأسرى الفلسطينيين المضربين عن الطعام في السجون الإسرائيلية.
Palestine : Palestinian Arafat Jaradat gets hero’s funeral after death in Israeli custody
(Palestinians carry the body of Arafat Jaradat during his funeral
in the West Bank village of Saeer. Photograph : Ammar Awad/REUTERS)
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A Palestinian man who died in disputed circumstances in Israeli custody has been given a hero’s funeral, with thousands thronging his grave and Palestinian police firing a 21-gun salute.
Palestinian officials say autopsy results show that Arafat Jaradat was tortured during Israeli interrogation, while Israeli officials said more tests were needed to determine the cause of death.
The weekend death of the 30-year-old petrol station attendant and father of two comes amid rising West Bank tensions that have prompted talk in Israel about the possibility of a new Palestinian uprising. There have also been daily protests in support of 4,600 Palestinians held by Israel.
The fate of the prisoners is sensitive in Palestinian society, where virtually every family has had a member imprisoned by Israel. Detainees are held on a range of charges, from stone-throwing to deadly attacks, and are seen as heroes resisting occupation. Israelis tend to view them as terrorists.
Palestinian and Israeli officials traded accusations on Monday, each saying the other was trying to exploit the latest unrest for political gains.
The Palestinian president, Mahmoud Abbas, said Israel was trying to provoke the Palestinians with what he said were increasingly lethal methods by Israeli security forces clamping down on Palestinian protests.
"However they try to drag us to that place, we won’t be dragged," said Abbas. "We won’t be dragged, but they [Israelis] have to bear the responsibility."
Israeli government spokesman Mark Regev alleged that Abbas’s self-rule government in the West Bank is inciting violence against Israel. Palestinian officials have called for more solidarity rallies for the prisoners.
The harsher tones on both sides came less than a month before the expected visit of the US president, Barack Obama, to Israel and the West Bank.
A West Bank flare-up in the coming weeks would underscore the Palestinian argument that the US needs to step up as mediator. The Palestinians believe that without US pressure on Israel, there will be no progress in peace efforts.
Abbas, an outspoken opponent of the shootings and bombings of the second Palestinian uprising a decade ago, has said he would not allow an armed uprising on his watch.
But tensions have been rising in recent days, with a number of protests in solidarity with prisoners held by Israel, and then the death of Jaradat over the weekend.
At Monday’s funeral, thousands marched behind Jaradat’s body, draped in a Palestinian flag, as the procession snaked through his home town of Saeer, just north of the West Bank city of Hebron.
Palestinian police maintained order and seven officers fired a 21-gun salute near the grave.
Abbas Zaki, a senior member of Abbas’s Fatah movement, described Jaradat’s death as an Israeli crime. "I am telling Fatah members that our enemy only understands the language of force," he told the crowd in what appeared to be a call to violence. He did not elaborate.
Jaradat was arrested on 18 February on suspicion that he had thrown stones at Israelis. He died on Saturday at Israel’s Megiddo prison after several days of interrogation by the Shin Bet security service.
Israel’s forensics institute performed an autopsy on Sunday in the presence of a physician from the Palestinian Authority.
The Palestinian minister of prisoner affairs, Issa Karake, said after being briefed by the Palestinian doctor that Jaradat had been tortured. He said Jaradat was bruised over his body and had two broken ribs.
Jaradat’s brother, Mohammed, said he saw the body on Sunday and believed his brother had been severely beaten.
Israel’s health ministry said the autopsy did not conclusively determine the cause of death, but that the bruising and broken ribs were probably the result of attempts to revive the detainee. It said more testing was needed.
Amos Gilad, an Israeli defence official, alleged that Palestinian officials were jumping to conclusions. "It’s intended to incite," Gilad told Israel Army Radio on Monday. "There is a clear political purpose to stir things up."
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A Palestinian man who died in disputed circumstances in Israeli custody has been given a hero’s funeral, with thousands thronging his grave and Palestinian police firing a 21-gun salute.
Palestinian officials say autopsy results show that Arafat Jaradat was tortured during Israeli interrogation, while Israeli officials said more tests were needed to determine the cause of death.
The weekend death of the 30-year-old petrol station attendant and father of two comes amid rising West Bank tensions that have prompted talk in Israel about the possibility of a new Palestinian uprising. There have also been daily protests in support of 4,600 Palestinians held by Israel.
The fate of the prisoners is sensitive in Palestinian society, where virtually every family has had a member imprisoned by Israel. Detainees are held on a range of charges, from stone-throwing to deadly attacks, and are seen as heroes resisting occupation. Israelis tend to view them as terrorists.
Palestinian and Israeli officials traded accusations on Monday, each saying the other was trying to exploit the latest unrest for political gains.
The Palestinian president, Mahmoud Abbas, said Israel was trying to provoke the Palestinians with what he said were increasingly lethal methods by Israeli security forces clamping down on Palestinian protests.
"However they try to drag us to that place, we won’t be dragged," said Abbas. "We won’t be dragged, but they [Israelis] have to bear the responsibility."
Israeli government spokesman Mark Regev alleged that Abbas’s self-rule government in the West Bank is inciting violence against Israel. Palestinian officials have called for more solidarity rallies for the prisoners.
The harsher tones on both sides came less than a month before the expected visit of the US president, Barack Obama, to Israel and the West Bank.
A West Bank flare-up in the coming weeks would underscore the Palestinian argument that the US needs to step up as mediator. The Palestinians believe that without US pressure on Israel, there will be no progress in peace efforts.
Abbas, an outspoken opponent of the shootings and bombings of the second Palestinian uprising a decade ago, has said he would not allow an armed uprising on his watch.
But tensions have been rising in recent days, with a number of protests in solidarity with prisoners held by Israel, and then the death of Jaradat over the weekend.
At Monday’s funeral, thousands marched behind Jaradat’s body, draped in a Palestinian flag, as the procession snaked through his home town of Saeer, just north of the West Bank city of Hebron.
Palestinian police maintained order and seven officers fired a 21-gun salute near the grave.
Abbas Zaki, a senior member of Abbas’s Fatah movement, described Jaradat’s death as an Israeli crime. "I am telling Fatah members that our enemy only understands the language of force," he told the crowd in what appeared to be a call to violence. He did not elaborate.
Jaradat was arrested on 18 February on suspicion that he had thrown stones at Israelis. He died on Saturday at Israel’s Megiddo prison after several days of interrogation by the Shin Bet security service.
Israel’s forensics institute performed an autopsy on Sunday in the presence of a physician from the Palestinian Authority.
The Palestinian minister of prisoner affairs, Issa Karake, said after being briefed by the Palestinian doctor that Jaradat had been tortured. He said Jaradat was bruised over his body and had two broken ribs.
Jaradat’s brother, Mohammed, said he saw the body on Sunday and believed his brother had been severely beaten.
Israel’s health ministry said the autopsy did not conclusively determine the cause of death, but that the bruising and broken ribs were probably the result of attempts to revive the detainee. It said more testing was needed.
Amos Gilad, an Israeli defence official, alleged that Palestinian officials were jumping to conclusions. "It’s intended to incite," Gilad told Israel Army Radio on Monday. "There is a clear political purpose to stir things up."
Palestine : During the funeral of Arafat Jaradat
Sa’ir, West Bank (Palestine), 25 fev 2013 : Masked Palestinian gunmen
hold weapons on a roof during the funeral of Arafat Jaradat, a
stone-thrower who died in an Israeli jail.
(Photograph : Darren Whiteside/Reuters)
(Photograph : Darren Whiteside/Reuters)
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