La France projette d’affecter l’aide humanitaire aux zones de Syrie
tenues par les rebelles afin que ces "zones libérées" puissent
s’administrer elles-mêmes et endiguer le flot des réfugiés, a déclaré le
ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Le chef de la diplomatie française a indiqué jeudi soir à New York que
la France et la Turquie avaient identifié des zones dans le nord et le
sud de la Syrie qui avaient échappé au contrôle du président Bashar al
Assad, créant l’opportunité pour les communautés locales de se gouverner
elles-mêmes sans se sentir obligées de fuir dans les pays voisins.
"On constate que l’opposition a pris des positions fortes dans des zones
libérées à la fois dans le nord et le sud", a indiqué Laurent Fabius
après une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu, sous présidence
française, qui s’est tenue jeudi soir à New York. "Ces résistants qui
ont pris le contrôle de certaines zones et municipalités doivent
administrer ces zones", a-t-il ajouté.
"Peut-être que dans ces zones libérées, les Syriens qui veulent fuir le
régime trouveront un abri, ce qui, du coup, rend moins nécessaire le
fait de passer la frontière, que ce soit en Turquie, au Liban, en
Jordanie ou en Irak", a indiqué le chef de la diplomatie française.
Il a également appelé à fournir une aide plus importante à ces zones contrôlées par les rebelles syriens.
"Il faut les aider sur le plan financier, sur le plan administratif, sur
le plan sanitaire et en terme d’équipements et nous le faisons
directement, ainsi que la Turquie", a précisé Laurent Fabius.
Paris et Ankara travaillent notamment à identifier dans ces zones des
individus à même de faire partie d’une future autorité syrienne.
"Dans la Syrie du futur, ces personnalités joueront un rôle important
parce qu’elles sont issues du conflit et qu’elles ont la confiance de la
population", a-t-il ajouté.
Le ministre n’a néanmoins pas précisé comment la promesse d’allouer la
plus grande partie des cinq millions d’euros d’aides supplémentaires
consenties par la France à ces zones libérées protégerait les civils et
les empêcherait de fuir le pays alors même qu’ils sont fréquemment
soumis à des attaques aériennes meurtrières.
Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les conditions de vie des civils syriens se détériorent dramatiquement.
"La situation dans de nombreuses parties de la Syrie s’approche
désormais d’une détérioration irréversible. Aider le nombre de personnes
dans le besoin, qui augmente à grande vitesse, est une priorité
absolue", a précisé l’organisation humanitaire dans un communiqué
vendredi.
**
Les conditions de vie des civils syriens empirent dramatiquement
Les conditions de vie des civils syriens se détériorent de façon
spectaculaire alors qu’il devient de plus en plus dur pour eux de se
procurer de la nourriture et de fuir les combats qui ont causé un record
de 1.600 morts sur la semaine écoulée, ont annoncé vendredi des
organisations humanitaires.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont les 50 bénévoles
présents en Syrie sont confinés à Damas pour des raisons de sécurité,
n’a pas pu envoyer de convois ces deux dernières semaines, selon le
porte-parole de l’organisation, Hicham Hassan.
"La situation dans de nombreuses parties de la Syrie s’approche désormais d’une détérioration irréversible. Aider le nombre de personnes
dans le besoin, qui augmente à grande vitesse, est une priorité
absolue", a indiqué le CICR dans un communiqué.
Des dizaines de milliers de civils forcés de fuir les combats ont été
déplacés ces dernières semaines et la plupart sont complètement
dépendants de l’aide humanitaire, ajoute le communiqué.
"Les gens souffrent tous les jours. Beaucoup ont perdu leur travail,
d’autres la personne qui assurait leur subsistance. Il est difficile de
répondre même aux besoins alimentaires de base et d’obtenir d’autres
objets indispensables", poursuit l’organisation humanitaire.
Selon Marianne Gasser, qui dirige la délégation du CICR en Syrie, les
combats à Damas se sont intensifiés sans relâche depuis la mi-juillet.
Le Croissant-Rouge arabe syrien (Cras) continue de porter assistance aux
personnes déplacées à Damas, Alep, Homs, Idlib et ailleurs.
"Les gens craignent pour leur vie à chaque minute", a-t-elle déclaré.
Selon le CICR, un nombre croissant de blessés succombent à leurs
blessures, parce qu’ils ne peuvent recevoir des soins médicaux en raison
du conflit ou du manque de matériel médical ou de services de santé.
"Les centres de soins médicaux qui fonctionnent encore trouvent de plus
en plus difficile de faire face au nombre de patients blessés", précise
le CICR.
On estime à environ 1,2 million le nombre de personnes déplacées à
l’intérieur de la Syrie, dont 150.000 à Damas et dans les zones
environnantes, selon l’Onu.
"La Syrie a été témoin la semaine passée d’une escalade de la violence,
en particulier à Damas. Un nombre record de 1.600 personnes tuées a été
rapporté, dont des enfants", a déclaré Patrick McCormick du Fonds des
Nations unies pour l’enfance (Unicef) lors d’une conférence de presse à
Genève, citant un document de l’Onu.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué
vendredi que près de 229.000 Syriens avaient fui à l’étranger au cours
des dix-sept mois du conflit syrien, passant dans quatre pays
frontaliers (Irak, Jordanie, Liban et Turquie), avec un bond de 100.000
réfugiés pour le seul mois écoulé.
"Nous continuons à observer à travers la région une augmentation
constante du nombre de personnes quittant la Syrie. Cette augmentation a
été particulièrement sensible dans la vallée de la Bekaa, au Liban, la
semaine dernière", a précisé Adrian Edwards, porte-parole du HCR.
"Trois mille personnes par jour traversant les frontières (syriennes)
vers d’autres pays, c’est une crise de réfugiés vraiment, vraiment
importante", a-t-il ajouté.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé
vendredi que la France projetait d’affecter l’aide humanitaire aux zones
de Syrie tenues par les rebelles afin que ces "zones libérées" puissent
s’administrer elles-mêmes et endiguer le flot des réfugiés.
"L’Unicef est très préoccupé par le fait qu’en Syrie et dans les régions
environnantes, nous puissions observer ou soyons en train d’observer
l’une des situations d’urgence humanitaire les plus importantes de ces
dix dernières années", a poursuivi Patrick McCormick, évoquant des défis
majeurs pour fournir abris, eau potable et installations sanitaires.
"Nous ne pouvons manifestement pas affronter cette urgence de la façon
que nous souhaiterions jusqu’à ce qu’une solution politique soit
trouvée", a-t-il ajouté.
**
بري يدعو الى حوار "ملزم" في سوريا ويتخوف من امتداد الفتنة الى لبنان
دعا رئيس مجلس النواب نبيه بري الى دعم مهمة المبعوث الدولي الى سوريا
الاخضر الابراهيمي من قبل جميع الاطراف، مؤكداً ان الحل هو "اقامة طاولة
حوار في سوريا ملزم لجميع الأطراف، وبناء سقف له"، مبدياً تخوفه من انتقال
الفتنة الى لبنان والعراق والاردن وايران وتركيا.
وقال بري في كلمة القاها في ذكرى تغييب الامام موسى الصدر "نعيش حالة قلق
متصاعد من نوازع الفتنة المذهبية والطائفية التي تهدد اقطار شقيقة، ونحن في
لبنان وقد اصابنا ما اصابنا نتيجة الحروب الصغيرة والكبيرة التي عشناها
يحق لنا ان نقول ان الوحدة هي الرد على الفتنة"، مؤكدا ان "احد اهداف ما
يجري من حولنا هو حفظ امن اسرائيل والسعي لتحويل وجهة الصراع من
عربي-اسرائيلي الى عربي-فارس والى اسلامي-اسلامي".
واكد بري على "رفض العنف ومبدأ فرض الاصلاحات والتغيير بالقوة"، مضيفاً
"ندين منع التغيير بالقوة، وندعو لرفض التكفير". وقال بري ان "اعداء
الاسلام يحاولن اخذنا بيدنا الى الفتنة ونحن لن نذهب الى اي فتنة"، معلنا
ترحيبه بدعوة الملك السعودي عبدالله بن عبد العزيز لاقامة مركز للحوار بين
المذاهب الاسلامية في الرياض.
واعتبر رئيس مجلس النواب اللبناني ان الهدف مما يجري في سوريا هو تدمير
دورها الاقليمي واحلال "سايس بيكو" جديد، موجها نداء الى "العقل العربي
والعقل السوري لوقف نزيف الدم وسلوك طريق الحوار". وتمنى بري من مؤتمر دول
عدم الانحياز "ابقاء الدعم لحل الازمة السورية والا فان الحوار بالدم
والنار سيستمر".
وفي آخر التطورات حول قضية اختفاء الامام موسى الصدر، اكد بري مواصلة
الاتصالات والبحث من اجل تحرير الصدر ورفيقيه"، مشيرا الى ان الاتصالات
توسعت لتشمل دول الجوار الليبي و"تلقينا اشارات ايجابية لامكانية استجواب
بعض المعتقلين لديها من نظام القذافي".
وتوجه بري الى الحضور بالقول "كل ما سمعتموه (عن موت الصدر) ثبت لنا
وللسلطات الليبية عدم صحته"، مؤكداً انه "غدا او الأحد على ابعد تقدير
ستكون احدى المحطات الرئيسية في قضية الصدر".
**
حزب الله" يرفض نشر قوات دولية على الحدود اللبنانية - السورية
أعلن "حزب الله" رفضه "القاطع" لنشر قوات دولية على الحدود اللبنانية - السورية واصفا طلب نشر مثل هذه القوات بـ"الصهيوني".
وقال نائب أمين عام الحزب الشيخ نعيم قاسم، إن حزبه "يرفض تدخل لبنان في
الشؤون السورية، ويرفض رفضاً قاطعاً استقدام قوات دولية إلى الحدود
الشمالية، وهي مشروع صهيوني بامتياز لتخريب لبنان كما سوريا".
ودعا الشيخ قاسم الى "ترك الشعب السوري لخياراته الداخلية بالحوار والتعاون
بعيداً عن أي تدخل أجنبي أو عسكرة الحلول أو تصفية الحسابات".
وكانت كتلة "المستقبل" النيابية التي يتزعمها رئيس الحكومة السابق سعد
الحريري، طالبت الأسبوع الماضي بنشر قوات دولية على حدود لبنان مع سوريا.
**
وزير الإعلام السوري يدعو المعارضة للظهور على الشاشة السورية
دعا وزير الإعلام السوري عمران الزعبي، المعارضة إلى الظهور على الشاشة
السورية، مؤكداً بأن الحظر المفروض في العهد السابق على من يظهر على الشاشة
قد أُلغي.
وقال الزعبي في مقابلة مع الصحافي البريطاني روبرت فيسك نشرتها صحيفة
"الاندبندنت" البريطانية : "أوجه دعوة مفتوحة للمعارضة السورية للظهور على
الشاشة السورية. وكانت هناك بعض العقليات التي أصبحت معتادة جداً على
القواعد القديمة، واستغرق الأمر بعض الوقت لدفعها نحو المزيد من الإنفتاح
والحرية".
وأضاف الزعبي :"أنا واحد من المؤمنين بالحرية والإنفتاح ولا يمكن إخفاء أي
شيء ولا يوجد أي مبرر لذلك، فقد اعتاد الناس على الوقائع الحقيقية، اما
الآن صار كل شيء يتعلق بعكس ما يحدث في الشارع على الشاشة، ولديهم في الوقت
الحاضر الكثير من الخيارات على القنوات التلفزيونية".
وقال الزعبي : "نريد أن نكون واحدا من هذه الخيارات، وأنا لا أسعى إلى منع
الناس من مشاهدة قناة "الجزيرة"، لكن أُريد أن يكونوا قادرين على أن يقرروا
ذلك بأنفسهم".
واعتبر أن الكذب هو "أسوأ شيء للتلفزيون"، مضيفا "نحن لا نريد إعلاما
كاذبا، والفرق بيننا وبين وسائل الإعلام الأجنبية هو أننا نقول الحقيقة ولو
بطريقة قبيحة وغير متطورة، بينما تجيد هي تسويق أكاذيبها".